1ere conférence mondiale sur l’océan : déjà un accord sur le thon

Thon rouge, Espagne<br />©  Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWF

Du lundi 5 au vendredi 9 juin 2017, la première conférence mondiale sur l’océan s’est tenue à New-York, au siège de l’ONU. Dès l’ouverture, l’industrie du thon et des ONG ont signé un nouvel accord contre la pêche illégale.

 

Le thon sous pression

Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), environ un tiers du stock mondial de poisson, toutes espèces confondues, est victime de la surpêche.

En général illégale, celle-ci représente chaque année pour les pêcheurs un manque à gagner d’environ 24 milliards de dollars. La pêche illégale du thon, l’une des espèces les plus touchées, génère par ailleurs du travail forcé dans de nombreux pays. Dans les années 2000, l’emballement de la surpêche fait craindre l’effondrement de la population de thon rouge en Atlantique et en Méditerranée. Depuis 2013, le stock de thon albacore est surexploité dans l’Océan Indien.

La commission responsable de la conservation et de la gestion du thon et des autres ressources marines de l’Océan Indien considère que si des mesures immédiates ne sont pas prises pour mettre fin à la surpêche, le stock risque de s’effondrer d’ici 5 ans.
 

Le WWF s’en mêle

Depuis plus de 50 ans, le WWF lutte contre la surpêche et la pêche illégale, prônant des pratiques de pêche responsables permettant de prélever des poissons sans porter préjudice au renouvellement et à la pérennité des stocks, tout en assurant un revenu aux pêcheurs et aux communautés littorales qui en dépendent.

Concrètement, le WWF plaide pour la bonne gouvernance et la gestion responsable des stocks auprès des instances administratives de la pêche, des politiques et des gouvernements. Nous poussons les pêcheurs, les conditionneurs, les vendeurs, les acheteurs et les détaillants à s’engager pour une pêche labellisée, puis à acheter et vendre des produits venant de la mer qui répondent à des critères de traçabilité.
 

Un pacte contre la pêche illégale du thon

C’était un rendez-vous très attendu puisqu’il s’agissait de la toute première conférence mondiale pour mettre en œuvre l’objectif de développement durable (ODD) n°14 pris en 2015 par les Nations Unies et couvrant l’océan.

Réunissant des représentants d’États, des organisations internationales, des instituts de recherche, des ONG, des fondations et des bailleurs privés, la rencontre devait déboucher sur des engagements volontaires et un « appel à l’action ».

Mission accomplie car dès le premier jour de l’événement, quarante-huit grandes entreprises de pêche, détaillants et entreprises associées ont signé la déclaration de traçabilité Thon 2020, dans laquelle ils s’engagent à empêcher le thon pêché illégalement d’être mis sur le marché et à mettre un terme au travail forcé en haute mer.

Parmi les signataires figurent des géants du secteur comme le thaïlandais Thai Union, n°3 mondial de la conserve de poissons, l’entreprise française Sodexo, les enseignes Mark and Spencer et Mercadona ou encore l’organisation de pêche Eurofish mais aussi des gouvernements tels que celui de la Grenade, des îles Marshall, de Nauru, de Palau et des îles Salomon ainsi que des ONG dont Global Ocean Trust, ISSF, MSC, The Nature Conservancy, The Pew Charitable Trust et le WWF.