Cette étude intitulée « Under the Rug: How Governments and International Institutions Are Hiding Billions in Support to the Coal Industry » - en français « Les milliards de dollars cachés des gouvernements et des institutions internationales de soutien à l'industrie du charbon » - indique que les émissions de gaz à effet de serre générées par ces projets charbon s'élèvent à près d'un demi-milliard de tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent des émissions de l'Italie.
Avec plus de 20 milliards de dollars, le Japon est le pays qui a le plus contribué au financement du charbon dans le monde ; arrivent ensuite l'Allemagne et la Corée du Sud.
Parmi les pays de l'OCDE, les agences de crédit à l'export représentent la moitié des financements internationaux au charbon. S'agissant des pays non-membres de l'OCDE, la Chine et la Russie couvrent 23% de ces financements et les banques multilatérales de développement 22%.
Sur l'année 2014, un ralentissement de ces financements publics est observé. Il peut s'expliquer par les récentes annonces d'arrêt du soutien aux centrales à charbon de la part des Etats-Unis et de la France ainsi que des institutions financières de développement comme la Banque mondiale.
Alors que les négociateurs sont réunis cette semaine à Bonn pour travailler sur le texte de l'accord de Paris, le WWF appelle les pays à poursuivre cette dynamique et à retirer leurs soutiens au charbon pour faire preuve de crédibilité vers la conférence climat de Paris.
Selon Philippe Germa, Directeur général du WWF France, « La future présidence française de la COP21 doit immédiatement transformer en actions concrètes les annonces faites par le président de la République, François Hollande, lors la Conférence environnementale en novembre dernier. La France a donné le ton sur l'arrêt des soutiens publics à l'export aux centrales à charbon. Elle doit maintenant porter cette position au sein de l'OCDE et influencer ses partenaires au niveau du G7 sur ce sujet. »
Selon Samantha Smith, directrice de l'Initiative mondiale Climat et Énergie au WWF, « Beaucoup de gouvernements de pays développés, qui se disent engagés pour le climat, financent dans le même temps, l'industrie du charbon à l'étranger. Si ces pays veulent être crédibles à la conférence climat de Paris, ils doivent au plus vite soutenir les énergies renouvelables plutôt que d'utiliser l'argent des contribuables pour alimenter le changement climatique. »
Selon Sébastien Godinot, économiste au bureau des politiques européennes du WWF, « Les pays européens, la Commission et l'Union européenne n'ont plus de temps à perdre et doivent renouer avec leur leadership. Les engagements pour le climat de l'UE ainsi que sa volonté d'éliminer les subventions aux énergies fossiles doivent l'encourager à mettre fin aux crédits à l'export pour le charbon. »
L'idée selon laquelle le financement à l'export du charbon participe à la lutte contre la pauvreté est un mythe. En effet, le rapport souligne que ces financements ne bénéficient à aucun pays à faible revenu, là où les besoins d'accès à l'énergie sont les plus grands. Au contraire, un quart est dirigé vers les pays à haut revenu qui n'ont pas de problème d'accès à l'énergie.