Chaque année depuis 2010, le PAP50 évalue les politiques papier des entreprises afin de les responsabiliser et de les engager vers des pratiques durables. Le groupe Paprec et Arjowiggins Graphic en sont les principaux partenaires.
Le baromètre PAP50 se concentre sur la consommation de papier pour les fonctionnements internes et externes de l'entreprise, la qualité environnementale des papiers utilisés, les actions mises en place pour optimiser la collecte des papiers usagés et l'écoconception.
Le WWF France et Riposte Verte ont évalué les politiques papier de plus de 100 entreprises issues de secteurs divers afin d'obtenir un classement des entreprises françaises les plus consommatrices de papier. En 2017, ont été interrogés des agences de communication, des laboratoires pharmaceutiques, des mutuelles, des entreprises de transport, de vente par correspondance, des industriels et des voyagistes. En 2016 figuraient sur la liste des entreprises sondées les secteurs de l'agro-alimentaire, beauté/luxe, conseil, distributeurs de fournitures de bureau, énergie/chimie, grande distribution, jeux et poste/télécom.
De nombreuses entreprises doivent revoir leur copie
Le baromètre PAP50 indique que certains secteurs n'ont pas encore développé de politique papier ou manquent de transparence sur celles-ci, tels que les laboratoires pharmaceutiques et le secteur agro-alimentaire. Le WWF France déplore par ailleurs des politiques papier trop peu ambitieuses : l'analyse des cahiers des charges destinés aux prestataires comportent encore peu de demandes d'écoconception ou de papiers responsables.Des bons élèves engagés dans une meilleure politique papier
Des entreprises issues de secteurs très divers, telles qu'Essilor, BETC, Sidiese, ICOM, Apicil ou encore la MAIF arrivent en tête de classement. Les agences de communication sortent du lot avec de très bons résultats. L'agence BETC a été classée en tête des entreprises interrogées grâce à la mise en place d'une politique papier : « Si je ne devais retenir que deux actions emblématiques, ce serait le déploiement du système de badge individuel couplé à l'indication du coût de l'impression et le partenariat avec une structure qui récupère nos cartons plumes pour les offrir à des artistes ».Romain Peton, Agence BETC
Une politique papier écoresponsable performante est possible pour toute organisation volontaire
Les bons élèves montrent qu'il est possible de mettre en place une politique papier efficace. Pour cela, la politique papier doit associer un approvisionnement en papier recyclé ou certifié FSC garantissant une meilleure durabilité des ressources ainsi que l'organisation d'un tri du papier. Essilor a mené une progression exemplaire et rapide, et ce sans difficulté : « La mise en oeuvre d'une politique papier respectueuse de l'environnement ne nous a pas demandé de changements importants dans le travail au quotidien et a donné très rapidement des résultats concrets et visibles auxquels chacun a le sentiment de contribuer ».Pierre Thourel, Directeur HSE chez Essilor
Une politique papier durable est nécessaire pour limiter l'impact de l'exploitation des ressources forestières
Il est aujourd'hui urgent que ces politiques se généralisent et montent en puissance afin de minimiser l'impact sur l'environnement. « En tant que matériau renouvelable, le papier est un support qui présente de nombreux avantages. Toutefois, ses utilisations, son exploitation, sa production et son recyclage génèrent une empreinte réelle. Cette empreinte peut s'amplifier si la ressource bois n'est pas gérée durablement, ce qui pèserait négativement sur la qualité des forêts, de la biodiversité, des eaux et de l'air ».Jean Bakouma, Responsable du programme Forêt au WWF France
Dans ce contexte, les grandes entreprises ont un poids et un rôle à jouer sur les écosystèmes, et les changements nécessaires ne pourront être menés qu'avec leur engagement.