Si l’environnement semble le grand absent des débats publics nous menant aux élections présidentielles, le sondage IFOP/WWF présenté ce jour, démontre une sensibilité aux problématiques environnementales partagées tant par l’électorat de gauche, que de droite.
Les résultats de cette étude, réalisée du 18 au 24 octobre 2016 sur un échantillon représentatif de la population française (1 005 personnes), contredisent certains a priori ou raccourcis trop rapides.
Que ce soit sur les énergies renouvelables, le nucléaire, le gaz de schistes ou les OGM, les deux tiers des Français, de droite comme de gauche font un choix en faveur de la protection de la planète.
Que doivent retenir les candidats à la présidentielles des attentes des Français sur les grandes questions environnementales ?
- 7 Français sur 10 souhaitent que les engagements de la COP21 en matière de réduction des gaz à effet de serre soient respectés. Ils sont 83% à le souhaiter parmi les sympathisants de gauche, 70% parmi les sympathisants de droite et 63% chez les personnes n’exprimant pas de sympathie partisane.
- Concernant les dispositions prévues par la loi de transition énergétique votée en août 2015, 87% des Français désirent que le prochain gouvernement se tienne aux engagements de développement de 30% des énergies renouvelables d’ici 2030. 86% sont pour des mesures permettant une réduction de la consommation d’énergie de 20% en France. 72% des personnes interrogées souhaitent enfin une réduction de la part du nucléaire de 75% à 50% d’ici 2025.
Sur ces questions, il existe une nouvelle fois un vrai consensus. Plus des ¾ des sympathisants de droite (85%), de gauche (93%) ou des personnes sans sympathie partisane (82%) sont ainsi pour le développement de 30% des énergies renouvelables d’ici 2030.
On retrouve des chiffres similaires pour la réduction de la consommation d’énergie de 20% en 2030 qui rencontre le soutien 92% des sympathisants de gauche et 85% de droite.
Concernant la réduction de la part du nucléaire d’ici 2025, le consensus est moins net et les identités partisanes plus présentes. Si 83% des sympathisants de gauche sont pour cette baisse de la part du nucléaire, cette part tombe à 66% seulement chez les sympathisants de droite (hors sympathisants Modem 60%).
Il n’en reste pas moins que dans un contexte budgétaire restreint, 77% des Français, toutes couleurs politiques confondues, souhaitent que sur le plan énergétique, le prochain gouvernement soutienne en priorité les énergies renouvelables, contre seulement 11% l’énergie nucléaire, 12% des sondés ne se prononçant pas.
Même consensus sur le gaz de schiste ou les OGM. Seuls 23% des Français souhaitent que l’exploitation de gaz de schiste soit autorisée et 16% uniquement soutiennent la production d’OGM en France.
- Seul sujet à la discussion, le thème du diesel s’avère moins rassembleur même si 53% des personnes interrogées se prononcent pour l’adoption de législations plus strictes contre les voitures diesel au nom de la santé publique. Au-delà des sympathies partisanes, on observe sur cette question un clivage géographique très marqué : si 68% des habitants de l’agglomération parisienne y sont favorables, cette adhésion n’est que de 52% dans les agglomérations urbaines de province et est minoritaire (45%) parmi les ruraux.