Climat : 196 pays réunis à Marrakech pour la COP22 du 7 au 18 novembre 2016

Après l'Accord de Paris, c'est à Marrakech qu'il faut clarifier les règles et impulser une accélération de l'action dans son ensemble<br />© WWFL’Accord de Paris sur le climat qui vient aujourd’hui d’entrer en vigueur permet de poser un cadre universel pour lutter contre le changement climatique. La 22e Conférence des Parties (COP22) qui s’ouvre le 7 novembre à Marrakech (Maroc) doit  être l’occasion de clarifier les règles de sa mise en œuvre et d’impulser une accélération de l’action dans son ensemble.

Les engagements ​pris par les pays pour cette prochaine décennie en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre ne permettent pas de tenir l’objectif inscrit dans l’Accord de Paris : maintenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C voire 1.5°C. Selon le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, ils conduiraient même à une hausse de 2,9°C à 3,4°C.

 

La COP22 doit relever un double défi

La COP22 devra donc permettre de relever un double défi : trouver les moyens nécessaires et définir le fonctionnement international pour honorer les engagements pris à Paris lors de la COP21. L’Accord de Paris constitue maintenant la feuille de route ​mondiale ​en matière de lutte contre le changement climatique.

 « La COP22 doit clarifier les règles d’engagement de l’Accord de Paris, mettre l’ensemble des acteurs, États, entreprises, villes, et tous les acteurs concernés, face à leurs responsabilités pour que leurs engagements soient de plus en plus ambitieux. Nous devrons quitter cette nouvelle session de négociations après avoir défini un cadre plus solide tout en sachant que nous sommes déjà en mesure de créer le monde que nous voulons. » – Manuel Pulgar-Vidal, directeur du programme international Climat et Energie au WWF
 
« L’Afrique est l’une des régions qui subit le plus les impacts du changement climatique. C’est pourquoi, la mise en place de soutiens, financiers et technologiques notamment, est vitale pour permettre aux pays africains de pleinement mettre en œuvre leurs plans d’action en matière de climat. La COP22 doit veiller à ce que ces enjeux soient bien pris en compte et accompagnés de mécanismes de financements. » – Fred Kwame, directeur régional du bureau Afrique du WWF

« Pour la première fois de l’histoire, le charbon est dépassé par les énergies renouvelables dans le monde en termes de capacité cumulée installée. L’Union européenne et la France doivent intégrer cette nouvelle donne pour accélérer leur transition énergétique à domicile. La COP22, COP africaine, doit aussi être l’occasion pour les pays européens de soutenir le développement des énergies renouvelables en Afrique pour un avenir durable pour tous. » – Pierre Cannet, responsable du programme Energie et Climat au WWF France

 

Trois axes majeurs

Le WWF appelle les négociateurs présents à Marrakech à se concentrer sur trois axes de travail :

1 – Définir des règles claires pour mettre en œuvre l’Accord de Paris

L’Accord de Paris prévoit un plan d’action mais il reste encore à en définir les règles de gouvernance. Il est nécessaire de clarifier le fonctionnement et la manière permettant aux pays de remplir voire d’améliorer leurs contributions pour parvenir à l’objectif défini dans l’Accord en termes de transparence par exemple.
 

2 – Souligner le rôle de la collaboration entre acteurs étatiques et non-étatiques

De nombreux acteurs non-étatiques (villes, entreprises, société civile) mettent déjà en place des actions. Cela doit inciter les pays à prendre, eux-aussi, des actions solides et ambitieuses dès maintenant et ​avant 2020.
 

3 – Rappeler l’importance du rendez-vous de 2018 et la nécessité de revoir à la hausse les engagements des pays avant cette date

Le « dialogue de facilitation entre les pays Parties » prévu en 2018 constituera l’opportunité, au niveau international, de faire le point sur les progrès réalisés pour parvenir aux objectifs de l’Accord de Paris et pour revoir les engagements climatiques des pays sur la base des multiples potentiels encore inexploités.