Des mesures urgentes sont nécessaires pour sauver les baleines des captures accidentelles

Baleines à bosse<br />© Cat Holloway / WWFPlus de 300 000 cétacés (baleines, dauphins et marsouins) sont chaque année capturés accidentellement dans les filets de pêche. A l’heure de son ouverture en Slovénie, le WWF appelle la 66e Commission Baleinière Internationale (CBI) à des mesures fortes et urgentes.

 
Les captures accidentelles sont une des causes principales de l’extinction récente du dauphin de rivière de Yangtze en Chine et constituent la plus grande menace pour les espèces en danger telles que les baleines franches de l’Atlantique, les baleines à bosse de la mer d’Oman, ou encore le marsouin (vaquita) du Mexique, les dauphins de Maui et d’Hector en Nouvelle-Zélande, les marsouins communs de la Baltique, et beaucoup d’espèces de dauphins de rivière en danger critique d’extinction.
 
« De la même façon que le Japon doit cesser ses opérations baleinières illégales, la CBI ne peut pas continuer à éviter le sujet de la capture accessoire. Des milliers de cétacés pourraient être sauvés chaque année si la CBI prend les devants et encourage les pays à adopter des mesures efficaces afin de limiter les captures accessoires en eaux nationales et internationales« , explique Aimee Leslie, chargée du Programme Cétacés au WWF.
 
Une attention toute particulière sera par ailleurs portée au programme « scientifique » illégitime lancé par le Japon. L’Etat a en effet engagé une nouvelle expédition baleinière controversée dans l’Antarctique pendant la saison estivale (2015-2016) en totale infraction avec une des résolutions de la dernière réunion de la CBI et du moratoire mondial sur la chasse commerciale à la baleine.
 
Parallèlement à la condamnation de ce programme à vocation clairement commerciale de la chasse à la baleine, les 80 pays représentés à la CBI peuvent aussi exercer une pression sur tous les pays cherchant d’une manière ou d’une autre à défier les règles internationales en renforçant le processus de révision des permis spéciaux de chasse à la baleine et en s’assurant qu’aucun permis ne soit accordé dans les sanctuaires de baleines créés par la CBI.
 
« Les pays qui cherchent à obtenir un permis pour tuer des baleines au nom de la science ne devraient pas être autorisés à participer au processus de révision de la CBI » déclare Aimee Leslie. « À l’avenir, les recherches létales devraient être réalisées uniquement en réponse d’un besoin scientifique identifié par la Commission et ne pouvant trouver réponse via une méthode de recherche non-létale – et totalement interdite  au sein des sanctuaires de baleines établis ».
 
Les gouvernements rassemblés en Slovénie auront également l’opportunité de pouvoir créer le Sanctuaire des Baleines de l’Atlantique Sud,  une nouvelle zone protégée dans laquelle la chasse à la baleine sera interdite et le tout premier projet de sanctuaire de la CBI intégrant un plan de gestion.
 
« Plus de 50 espèces de cétacés vivent dans ces eaux. Parmi elles figurent des espèces migratrices telles que la baleine bleue, le rorqual commun, le petit rorqual de l’Antarctique, la baleine à bosse et la baleine franche australe. Le sanctuaire en question leur offrirait une protection, et bénéficierait également aux communautés côtières de l’hémisphère Sud grâce à des activités liées à l’étude et l’observation des baleines », explique Isabelle Autissier, présidente du WWF France.
 
La réunion de la CBI devra enfin traiter des échouages de baleines et de l’importance des baleines pour l’équilibre des écosystèmes marins. Il s’agira par ailleurs de prendre des mesures urgentes pour protéger les espèces menacées de petits cétacés, telles que la suppression de tous les filets maillants (actifs et fantômes) dans le nord du golfe de Californie afin d’enrayer l’extinction du marsouin ou encore l’interdiction des techniques de pêche comme le filet ou le chalut sur les zones d’habitat du dauphin de Maui, également menacé d’extinction.