En ce jour d’ouverture de la 35e réunion de la Commission pour la protection des ressources marines de l’Antarctique (CCAMLR) à Hobart (du 17 au 28 octobre 2016), le WWF fournit une mise à jour scientifique sur l’état de l’Antarctique et de l’Océan Austral et présente ses recommandations pour la région. Le nouveau rapport scientifique du WWF Tracking Antarctica, démontre notamment que des progrès significatifs sur 6 des 8 actions mise en place pour la protection de l’Antarctique sont absolument nécessaires.
En effet, si la convention de la CCAMLR peut être fière de ses réussites en matière de protection de l’Antarctique depuis sa création en 1982, il est toutefois maintenant urgent de monter en puissance pour se donner les moyens de protéger les merveilles naturelles spectaculaires et uniques de la région. Les constats scientifiques sont là pour le prouver :
● 1/3 des colonies de manchots Adélie en Antarctique pourrait disparaître d’ici 2060 en raison des impacts du changement climatique sur leurs sources d’alimentation que sont le krill et le poisson.
● une fissure de 130 km de long a été constaté sur Larsen C, une barrière de glace de 50,000 km² – la 4e en taille en Antarctique.
● 596 des 674 glaciers situés le long de la côte ouest de la péninsule antarctique ont reculé depuis le début des mesures dans les années 1940.
● Le tourisme est à la hausse avec 38 000 touristes voyageant en Antarctique au cours de la saison 2015/2016.
● Plus de 200 espèces de plantes introduites sur les îles subantarctiques et une partie du continent Antarctique.
Les 2 constats les plus préoccupants du rapport Tracking Antartica relèvent tout d’abord de l’inadéquation des mesures mises en œuvre pour lutter contre le changement climatique et notre incapacité à ce jour à créer un véritable réseau d’Aires Marines Protégées (AMP) dans la région.
Parmi les points à surveiller figurent par ailleurs la nécessité d’améliorer le contrôle de la pêche au krill, la protection des espèces emblématiques de l’Antarctique, le blocage des espèces invasives et la diminution de la pollution.
Des progrès significatifs ont toutefois été réalisés sur l’arrêt de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée; et la diminution de la capture d’oiseaux marins en prises accessoires.
« Le changement climatique a un très fort impact sur l’Antarctique. Par la perte de la glace, le réchauffement des océans et leur acidification, il accroît en effet grandement les risques pour les habitats et la biodiversité. Ces changements auront à leur tour des répercussions directes sur le monde entier. Nous devons intensifier les efforts déployés pour établir des aires marines protégées en Antarctique. Dans ces zones protégées les activités de l’homme y seront ainsi gérées, limitées ou totalement interdites. »
Christopher Johnson, expert océans du WWF Australie
« Des AMP pérennes permettent de renforcer la résilience des écosystèmes et d’atténuer les impacts du changement climatique. Le WWF demande ainsi à la CCAMLR la mise en place d’AMP en mer de Ross et en Antarctique Est. Les délégués de la commission doivent être conscients qu’il est à présent urgent d’agir. Nous devons répondre aux menaces qui pèsent sur l’Antarctique avant qu’il ne soit trop tard ! »
Isabelle Autissier, présidente du WWF France