Les négociateurs quittent Bonn pour Paris avec une vision certainement plus claire sur ce qui est en jeu pour parvenir à un accord climatique équitable et ambitieux, mais des aspects fondamentaux restent encore à éclaircir. Les décideurs politiques du monde entier se retrouveront pour des réunions informelles d'ici le 30 novembre, date à laquelle s'ouvriront deux semaines de longues négociations où nous espérons les voir se pencher sur ces aspects.
Tasneem Essop, cheffe de la délégation du WWF sur les négociations climatiques, identifie « trois sujets clés sur lesquels ils devront se pencher avant d'arriver à Paris. Pour parvenir à un nouvel accord à Paris, il faudra trouver un esprit de consensus. Mais aucun compromis ne sera possible sur le niveau d'ambition nécessaire pour faire face à la crise climatique. Les décideurs doivent donner la priorité à un plan capable de rattraper le retard pris dans l'action et revoir régulièrement à la hausse l'ambition climatique. Car si nous allons au-delà de 1,5°C d'augmentation de la température moyenne mondiale, les vies de millions de personnes et des écosystèmes seront affectées. »
Le sujet des financements reste une épine dans le pied des négociateurs. "C'est à la fois le financement d'actions climatiques avant et après 2020 que les éléments du nouvel accord qui entrera en vigueur. Les décideurs politiques doivent apporter l'appui nécessaire – en termes de financements et de technologie - qui permettra une transition juste vers les énergies renouvelables et un monde plus sûr. L'appui supplémentaire pour les pays pauvres et vulnérables est un élément primordial du nouvel accord.
Les décideurs politiques, représentants des peuples qui, à travers le monde, font face aux impacts dévastateurs du dérèglement climatique, doivent être courageux et déterminés à agir pour sortir le monde de la trajectoire sur laquelle il se trouve.
Dans toutes les capitales, nous appelons les citoyens et les législateurs du monde entier à transmettre ce message clair et sans équivoque aux décideurs : le temps presse ! Paris est bien le moment où le monde doit s'unir pour inverser le changement climatique.
Selon Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF France, « Cette semaine de négociations a permis de rééquilibrer les discussions sur des sujets fondamentaux vers plus d'ambition en ligne avec l'équité et la science. D'une proposition de projet de texte très lisse mais facile à l'emploi, les négociateurs sont parvenus en fin de semaine à un texte plus large mais intégrant des options plus ambitieuses pour l'action climatique.
Avec le passage de relai au niveau politique avant la COP21, la future présidence française doit essayer de faire pencher la balance pour préserver cette ambition, tout en assurant transparence et intégration de tous dans les discussions. La France doit ainsi cultiver le terrain politique qui permettra d'alimenter les négociations, dans l'espoir aussi d'y capter toute la dynamique en cours en dehors du processus.