Après les États-Unis, l'UE ou encore le Mexique, la Chine vient de déposer sa contribution nationale pour lutter contre le changement climatique en vue de la Conférence Paris Climat 2015 (COP21).
Très attendue par la communauté internationale, cette contribution (iNDC) confirme que la Chine vise l'atteinte d'un pic d'émissions de ses gaz à effet de serre d'ici à 2030 - voire avant si possible.
A la fois premier émetteur de gaz à effet de serre et leader des énergies renouvelables, la Chine envoie ainsi un signal fort aux autres pays. Désormais, 41 pays sur 196 ont fait part de leur contribution en vue de l'adoption d'un accord sur le climat à Paris.
Selon Samantha Smith, directrice de l'initiative mondiale Climat et Energie du WWF, "Il s'agit du premier pays en développement fortement émetteur à se fixer un objectif en pic total d'émissions. Nous saluons la contribution de la Chine, l'un des principaux pays en voie de développement et gros émetteur de gaz à effet de serre qui fixe l'objectif d'atteindre un pic de ses émissions d'ici 2030. La Chine s'engage à la fois pour la sécurité climatique mondiale et la transformation de son modèle énergétique. Nous espérons que la Chine poursuivra ses efforts pour influencer et entrainer le marché mondial des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique."
Pour rappel, les analyses du Energy Transition Research Institute (Etri) pour le WWF montraient en 2014 que la Chine pouvait sortir sa production d'électricité de sa dépendance au charbon en 2040 et la rendre zéro-charbon d'ici 2050 - avec en ligne de mire l'atteinte possible de 80% d'énergie renouvelable dans sa production d'électricité en 2050, sur la base de technologies connues, avec des politiques et des mesures fortes mises en place rapidement.
Selon Sze Ping Lo, directeur général du WWF Chine, "La Chine s'engage aujourd'hui à faire passer la part des énergies à faible empreinte carbone à 20% d'ici 2030. La contribution comprend également des objectifs de réduction de l'intensité carbone de 60 à 65% de son économie par rapport au niveau de 2005, et d'augmentation de ses forêts - comme la forêt stocke du CO2. Avec ce dernier objectif, en plus des politiques déjà passées, la Chine se donne les moyens d'assurer un plateau de ses émissions pour atteindre ensuite un pic dès que possible. Contrairement aux contributions déposées par les autres pays, la Chine présente à la fois ses objectifs et les moyens de leur mise en oeuvre à l'échelle nationale. Le gouvernement chinois détaille sa feuille de route, et notamment le cadre législatif qui rendra ces objectifs contraignants."
La Chine, dans sa contribution, suggère que son fonds de coopération Sud-Sud pour le climat soit utilisé pour appuyer les plans climatiques des pays en voie de développement et vulnérables, ouvrant la porte à de nouvelles possibilités de financement climat.
"L'accord à adopter à Paris devra être juste et équitable : les pays développés devront apporter les moyens financiers et technologiques nécessaires aux pays en voie de développement. A cinq mois de la Conférence Paris Climat 2015, nous attendons des pays développés qu'ils précisent la manière dont ils parviendront à mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020. La proposition de la Chine concernant son fonds Sud-Sud devrait encourager les pays développés à honorer leurs engagements de financement" estime Samantha Smith.