Réunis à Bruxelles hier, les ministres de l’environnement des pays de l’Union européenne ont approuvé le plan d’action européen de lutte contre le trafic d’espèces sauvages, adopté par la Commission européenne en février.
Celui-ci vise à renforcer leurs efforts de lutte contre le braconnage et le commerce illégal des espèces sauvages dans le monde. Malheureusement, il fait l’impasse sur plusieurs engagements essentiels sans lesquels son succès pourrait être compromis.
Le WWF, qui a chaleureusement accueilli ce plan, espérait effectivement que les ministres le soutiendraient davantage en adoptant des engagements concrets en termes de financements supplémentaires, d’amendements des législations nationales et de suivi.
Le plan d’action de l’UE implique notamment que les États reconnaissent le commerce illégal des espèces sauvages comme un « crime grave » d’un point de vue légal, et qu’ils revoient leur législation nationale sur le blanchiment d’argent. Ces points importants doivent être pris en compte par tous les Etats membres pour que cette forme de trafic organisé soit passible d’une peine minimale d’au moins quatre ans d’emprisonnement.
« Les sanctions dérisoires infligées en cas de commerce illégal d’espèces sauvages expliquent pourquoi celui-ci est devenu l’une des activités criminelles transnationales les plus répandues dans le monde. Renforcer les sanctions, lutter contre la corruption et veiller à ce que la criminalité liée aux espèces sauvages soit une priorité aux niveaux national et européen sont d’une importance primordiale pour dissuader les criminels. » Sally Nicholson, Responsable des Politiques de Développement et Finance pour le bureau des Politiques européennes du WWF.
Alors que 30 000 éléphants et 1 338 rhinocéros ont été braconnés en Afrique l’an dernier, l’UE en tant que région source, zone de transit et de marché final a un vrai rôle à jouer pour mettre fin à ce fléau qui sévit en Europe et dans le monde.
Dans ce cadre, le WWF salue également la reconnaissance du rôle des communautés locales et de la société civile dans la conservation des espèces sauvages, et de leurs implications nécessaires.
A quelques mois de la Conférence des Parties de la Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) qui se déroulera du 24 septembre au 5 octobre 2016 à Johannesburg, les États membres de l’UE doivent maintenant veiller à la mise en œuvre du plan d’action et rendre compte, notamment, des progrès réalisés d’ici la fin de l’année 2016.