Orpaillage illégal : situation catastrophique dans le Parc amazonien de Guyane

Orpaillage illégal en Guyane française<br />© Michel Gunther  WWFLa pression de l’orpaillage illégal ​exercée sur le Parc amazonien de Guyane n’a jamais été aussi importante depuis sa création. C’est le résultat du bilan sur le suivi de l’orpaillage illégal présenté ​cette semaine par le parc qui fêtera ses 10 ans dans trois mois.
 
Réalisés trois fois par an, grâce à des survols en hélicoptère et en présence des inspecteurs de l’environnement du Parc, les derniers recensements du parc montrent une pression record de l’orpaillage illégal sur cet espace protégé. Sur l’ensemble de l’année 2016, la pression liée à l’orpaillage illégal au sein du Parc a augmenté de 24%. En novembre 2016, 139 sites actifs ont été recensés.
 
Si toutes les communes sont concernées par la poursuite maintien de l’orpaillage illégal​, le constat le plus terrible concerne la commune de Maripasoula, frontalière avec le Suriname, et lieu de vie de nombreuses communautés locales. Sur celle-ci, une hausse de 100% du nombre de chantiers illégaux actifs est recensée depuis six mois, avec 91 sites observés en novembre 2016. Cette « explosion » du nombre de sites actifs illégaux est ​à mettre en relation avec ​la diminution récente du nombre de gendarmes mobilisés sur cette même zone.

​La commune de Saül enregistre une légère baisse de pression grâce à la présence maintenue de forces de l’ordre. En 2009, jusqu’à 90% des habitants de cette commune avait souffert de paludisme essentiellement véhiculé par les chercheurs d’or. La situation s’est aujourd’hui stabilisée sans pour autant revenir à la normale. Les communes de Papaïchton et de Camopi montrent aussi une légère baisse de pression qui malheureusement ne compense pas la nette hausse enregistrée sur Maripasoula dans le même temps.
 
Pour le WWF, le maintien d’un dispositif de lutte permettant de juguler les flux logistiques illégaux, et bénéficiant d’effectifs suffisants dans l’intérieur de la Guyane est le préalable indispensable à toute baisse réelle de l’orpaillage illégal au sein du Parc Amazonien, et pour l’ensemble de la Guyane. En complément, la mise en place réelle d’une coopération avec les pays voisins reste indispensable pour amorcer une diminution de la pression d’orpaillage illégal sur les populations et la biodiversité uniques du Sud de la Guyane.

Clôture de la CBD : WWF salue une prise de conscience mais rappelle que le temps est compté

Le WWF dresse un bilan mitigé mais teinté d'optimisme au sortir de la COP13<br />© WWF Spain

Après avoir été sous les feux des projecteurs lors des récents accords internationaux sur le climat, les délégations sont arrivées à Cancun pour la CBD (Conférence des Parties sur les Diversité Biologique) avec le double défi d’inverser le déclin dramatique de la biodiversité et de respecter leurs promesses d’Aïchi.

Le WWF dresse un premier bilan

Nous pouvons retenir un point très positif de cette conférence : la décision audacieuse  d’aller encore plus loin dans l’intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles, comme nous le demandions. Les délégués se sont également accordés sur un processus clair jusqu’en 2020. La prochaine COP Biodiversité qui se tiendra en Égypte en 2018 prendra ainsi en considération l’impact des activités des secteurs de l’énergie (gaz, pétrole…), l’exploitation minière, le développement d’infrastructures, l’industrie et la santé.

Il ne faut toutefois pas oublier que le temps nous est compté, il ne reste plus que 4 ans pour atteindre les objectifs d’Aïchi et inverser le déclin de la biodiversité. Notre attention doit être intensément concentrée sur la voie à suivre et le travail qui doit être accompli jusqu’en 2020″, explique Adrian Dellecker, directeur des politiques internationales au WWF.
 
« Les gouvernements ont commencé à réellement prendre conscience du fait que la biodiversité et le climat sont les deux faces d’une même pièce, que pour atteindre un modèle de développement soutenable, les questions de climat et de préservation des écosystèmes naturels sont intimement liés.

Face aux constats et à l’urgence, les États semblent afficher la volonté de changer de  trajectoire. Nous les saluons et les encourageons dans cette voie. Il faut à présent que cela se traduise dans les faits et ce, dès aujourd’hui », ajoute Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

En plaçant notamment l’énergie et les infrastructures à l’agenda des prochaines discussions internationales, les pays donnent une autre dimension à la COP14. Cette décision permettra également de mieux relier les conventions initiales de Rio sur le climat et la biodiversité.
 
« La protection de la biodiversité est un élément essentiel pour un développement durable. Cela doit définitivement être intégré à nos modes de pensée. La présidence mexicaine a donné le ton lors de la COP13 en se concentrant sur l’intégration de la biodiversité aux prises de décisions sectorielles. Il est très encourageant de constater que cette approche fondamentale se construit et a trouvé son rythme.
Il est extrêmement important que cet élan se poursuive et prenne de plus en plus d’ampleur à mesure que nous nous rapprochons de la Conférences des parties en Chine en 2020″, conclut Adrian Dellecker.

 

Le WWF désapprouve la certification MSC d’une pêcherie d’empereur en Nouvelle-Zélande

Pêche industrielle d'Hoplostethus atlanticus (empereur)<br />© AFMABien que le WWF et d’autres ONG aient partagé leurs préoccupations et leurs oppositions à la certification de toute pêcherie d’empereur en Nouvelle-Zélande, le MSC passe outre et vient de labelliser une pêcherie d’Hoplostethus atlanticus (empereur) de la région. Le WWF France appelle les distributeurs français à ne pas  proposer à la vente cette espèce ou toute autre espèce d’eau profonde même certifiée MSC.
 
Evoluant entre 200 et 2 000 mètres de profondeur, l’empereur est une ressource sous pression sur l’ensemble de son aire de répartition et surtout en Nouvelle-Zélande, zone de capture préférentielle de cette espèce. Une situation d’autant plus préoccupante qu’il s’agit d’une espèce de grands fonds, à reproduction lente. L’empereur n’atteint en effet sa maturité sexuelle qu’à 30 ans.
 
Le WWF Nouvelle Zélande avait notamment fait part de son avis d’opposition au MSC le 3 juin dernier en soulignant 3 grands points d’inquiétudes sérieuses concernant le projet d’évaluation de cette pêche d’empereur néozélandaise:

  • le point de référence cible, niveau auquel la ressource doit être maintenue, n’atteint pas le niveau standard de précaution pour cette espèce, compte-tenu de sa reproduction lente et de la surpêche dont elle est victime
  • dans cette zone de pêche, l’utilisation de chaluts de fond (technique de pêche utilisée pour la capture d’empereurs) cause des dommages graves et irréversibles sur les habitats sensibles comme les monts sous-marins ou sur les espèces menacées tel que le corail.
  • Il n’existe pas à ce jour de stratégie claire pour assurer que la pêcherie certifiée ne présente de risque de dommages graves ou irréversibles sur ces habitats.

 

Le WWF est convaincu que des mesures de gestion hautement préventives sont nécessaires pour que l’empereur de Nouvelle-Zélande ne disparaisse pas.

« Pour nous, la certification de cette pêcherie n’a rien de soutenable car il n’intègre pas le principe de précaution sur la gestion des stocks ou le caractère irréversible de l’impact de cette pratique de pêche sur les écosystèmes. », ajoute Alfred Schumm, directeur du programme pêche au WWF. « Cette certification soulève des questions importantes sur la procédure d’objections dans le fonctionnement décisionnel du MSC. Comme tout organisme de certification, le MSC doit absolument faire évoluer ses normes et ses programmes de certification, que ce soit sur le plan scientifique ou celui de la gouvernance. Le WWF encourage et encouragera toujours le MSC à apprendre de ses erreurs et à en tirer les conclusions nécessaires pour améliorer son fonctionnement ».
 
« Le label MSC est un moyen important pour permettre aux consommateurs de faire le bon choix et d’agir pour la santé des océans.  Sa crédibilité est essentielle.  Nous exerçons aujourd’hui notre rôle de vigie. Si nous soutenons le MSC en tant que label le plus exigeant à ce jour, nous ne pouvons le laisser entamer sa crédibilité en certifiant toute pêcherie d’empereur que ce soit en Nouvelle-Zélande ou dans toute autre zone de pêche. Le WWF appelle par ailleurs la Nouvelle-Zélande à faire évoluer ses pratiques de pêche pour permettre aux stocks halieutiques de se rétablir et à cesser le chalutage profond provoquant des dommages irréversibles sur les écosystèmes et habitats marins », conclut Isabelle Autissier, présidente du WWF France.

La mobilisation citoyenne conforte les directives pour la nature !

La Directive Oiseaux et Habitats, une nécessité pour la biodiversité<br />© Rob Webster / WWF

Le Président Juncker et la Commission européenne ont confirmé mercredi 7 décembre que les directives Oiseaux et Habitats ne seront ni réécrites ni affaiblies mettant fin à deux années d’incertitude. La Commission européenne a aussi annoncé qu’elle développerait un plan d’action pour permettre une meilleure mise en œuvre des directives. 
 

C’est une victoire pour les 500 000 citoyens européens qui se sont mobilisés dans le cadre de la campagne #NatureAlert en demandant le maintien et la mise en œuvre de ces directives.
 
Ces directives sont vitales pour la préservation de la nature en Europe. Elles contribuent à la préservation de plus de 1400 espèces et couvrent une surface d’espaces naturels supérieure à 1 million de km2. Leur rôle est largement reconnu par la communauté scientifique, le monde économique, les citoyens, le Parlement européen et les Etats membres de l’UE. 
Les associations environnementales ont accueilli très positivement cette décision. Mais avant de parler de grande victoire pour la nature, un travail important reste à réaliser. Il faut désormais des propositions fortes qui permettent d’une part une meilleure mise en œuvre des directives et d’autre part, qui s’attaquent aux menaces qui pèsent sur la biodiversité, notamment l’agriculture industrielle. 
 
 
« Cette décision montre qu’il n’y a pas de fatalité. Le WWF se réjouit du changement de décision de la Commission européenne. Elle est le résultat de la mobilisation citoyenne», conclut Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

« Même s’il est inquiétant d’en être arrivé à devoir nous réjouir de la seule non régression des directives Oiseaux et Habitats, cette confirmation est un soulagement et un encouragement eu égard aux mobilisations environnementale et citoyenne records. Pour l’heure, la Commission européenne doit remédier aux insuffisances constatées, à commencer par développer un dispositif équivalent pour  protéger la biodiversité Outre mer » souligne Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO.

« C’est une étape importante mais nous attendons un nouvel élan pour des politiques de protection de la biodiversité mieux insérées dans les territoires. La nature n’a pas besoin de nouveaux textes, elle a besoin d’actions concrètes et pertinentes sur le terrain, qui valoriseront aussi les pratiques en sa faveur et contribueront à la transition écologique de nos sociétés » ajoute Jean-David ABEL, vice-président de FNE. 

 

 

En savoir plus sur la campagne #NatureAlert

La campagne #NatureAlert a été lancée en 2015 en réponse à la décision de la Commission européenne d’évaluer les directives Oiseaux et Habitats. Ce travail d’évaluation qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative européenne « Mieux légiférer » a été demandé par le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker au commissaire Karmenu Vella afin d’étudier l’intérêt de « les fusionner dans un cadre législatif plus moderne ».

Copyright Friends of the Earth Europe

Copyright Friends of the Earth Europe
 
Une coalition sans précédent de plus de 200 ONG implantées dans l’ensemble des Etats membres a alors lancé un appel pour que les directives Oiseaux et Habitats soient préservées et mieux mises en œuvre. En France, FNE, la LPO et le WWF France ont relayé cette campagne. 

Dans le cadre de la plus grande consultation européenne de l’histoire, plus de 520 000 citoyens européens ont demandé à ce que ces directives soient conservées et mieux mises en œuvre, représentant plus de 94% des réponses obtenues lors de cette consultation. Avec précisément 520 325 participants, il s’agit du plus grand nombre de réponses obtenues à ce jour dans le cadre d’une consultation de la Commission européenne
 
En savoir plus sur la campagne #NatureAlert 

 

Les directives Oiseaux et Habitats

Les directives Oiseaux et Habitats contribuent à l’objectif européen de mettre un terme à la perte de biodiversité et d’inverser la tendance d’ici 2020. Piliers fondateurs de la politique européenne de préservation des espèces et des milieux naturels, ces directives ont abouti à la création de Natura 2000, le plus grand réseau de sites protégés au monde qui couvre aujourd’hui environ 1/5ème des terres européennes et 6% de son espace marin.
Elles garantissent la préservation d’espaces menacés et de plus de 1000 espèces rares tels que l’aigle impérial, le lynx ou le pélican frisé. 
 
Plus d’un milliards de personnes visitent chaque année des sites Natura 2000 qui contribuent au maintien de 4,5 à 8 millions d’emplois. 

 

Les étapes de l’évaluation des directives Oiseaux et Habitats

En décembre 2015, le Conseil Environnement a reconnu l’importance de la pleine mise en œuvre de ces législations pour garantir une sécurité juridique à toutes les parties prenantes. 
 
En février 2016 le Parlement européen s’est largement opposé à une éventuelle révision des directives Oiseaux et Habitats.
 
312 petites et moyennes entreprises ont demandé à la Commission européenne de maintenir un cadre législatif de protection de la nature stable, efficace et prévisible. 
 
Les ONG attendent maintenant que le commissaire Vella propose au printemps 2017 des actions à suivre dans le cadre d’une communication ou d’un plan d’action afin que l’UE atteigne son objectif de mettre un terme à la perte de biodiversité d’ici 2020.

 

 

Convention sur la Diversité Biologique : seuls 5% des pays en voie d’atteindre les objectifs d’Aïchi

Convention sur la Diversité Biologique<br />© Diego M. Garces / WWFRéunis du 4 au 17 décembre à Cancun, au Mexique, pour la Convention sur la Diversité Biologique (CBD), les gouvernements du monde entier devront mettre en œuvre de toute urgence le plan mondial d’actions pour le vivant décidé en 2010.

A moins de 4 ans de l’échéance du plan stratégique pour la biodiversité (2011-2020), cette treizième conférence des parties sera l’occasion de mesurer les efforts à accomplir pour parvenir aux objectifs d’Aïchi fixés en 2010. Et ces efforts devront être importants puisqu’à ce jour, seuls 5% des pays sont en voie d’atteindre ces objectifs !

 

« Les gouvernements doivent changer de trajectoire ! »

« En 2010, le monde avait convenu d’un accord et d’un plan collectif pour stopper la perte de biodiversité d’ici 2020. Cela ne s’est cependant pas traduit par des niveaux d’ambition et d’engagement nationaux suffisants » déclare Deon Nel, directeur des programmes de conservation du WWF International. Or des accords internationaux tels que ceux de la CBD sont indispensables pour sauvegarder la biodiversité et les écosystèmes dont les hommes dépendent.

« Comme le rappelait il y a un mois le dernier Rapport Planète Vivante du WWF, en moins d’une génération, nous aurons réduit la vie sauvage et dégradé les écosystèmes à des niveaux jusqu’ici inimaginables et, si nous ne faisons rien, près des deux tiers des populations de vertébrés pourraient avoir disparu d’ici 2020. Nous ne pourrons pas inverser cette tendance en 4 ans, mais les Etats devront absolument redresser la barre à Cancun » ajoute Deon Nel.

Lors de la conférence, les gouvernements doivent trouver les moyens de mettre en œuvre plus efficacement, et de manière plus ambitieuse, leurs plans d’actions. Des efforts importants sont ainsi nécessaires pour intégrer la biodiversité au sein de toutes les politiques (agriculture, pêche, forêt, tourisme, économique, budgétaire…).

« L’année dernière, le monde est parvenu à deux grands accords mondiaux, l’un sur le climat, l’autre sur le développement durable. Nous devons, sur la biodiversité, obtenir des Etats et des acteurs économique un niveau de mobilisation similaire à l’Accord de Paris », ajoute Pascal Canfin, directeur général du WWF France. A Cancun, les Etats devront démontrer qu’ils tiendront leurs promesses de réorientation des subventions néfastes à l’environnement et du doublement du financement international dédié à la protection de la biodiversité, un objectif qui aurait dû être atteint l’an dernier.

Le WWF soutient par ailleurs à Cancun le lancement d’une initiative mondiale en faveur des pollinisateurs, appelle tous les Etats à rejoindre cette initiative et compte notamment sur la mobilisation de la diplomatie française pour rallier un maximum de pays.
 

.@WWFFrance : Convention sur la Diversité Biologique
Seuls 5% des pays en voie d’atteindre les objectifs d’Aïchi!
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— Comité 21 (@Comite21) 2 décembre 2016

 

La France a une responsabilité toute particulière

Grâce à son espace maritime, le deuxième dans le monde, et à ses outre-mer, la France est le seul pays européen, parmi les Etats les plus riches au monde en biodiversité. Elle a ainsi une grande responsabilité et doit, plus que n’importe quel pays, être fer de lance en matière de protection de la biodiversité que ce soit à travers ses propres politiques publiques ou en portant une ambition environnementale au sein de l’Union européenne ou à l’international.

Côté acteurs économiques, les entreprises françaises figurent aujourd’hui parmi les premiers acheteurs d’huile de palme, de soja, de coton, de bois tropicaux, autant de produits qui impactent la biodiversité. Elles ont donc également une grande responsabilité.

 

 

Un bilan prévisionnel mitigé 

La France est en effet bon élève de la classe mondiale grâce à la création de plus de 20 % de surface d’aires marines protégées (objectif 11) sous réserve de mobiliser les moyens nécessaires pour leur bonne gestion et de les consolider par des zones de protection renforcées.

Elle se démarque également à travers une meilleure protection des cétacés dans les sanctuaires marins grâce à l’obligation pour les navires français d’être équipés d’un système anticollision (objectif 12), l’interdiction des néonicotinoïdes – les « insecticides tueurs d’abeilles » – en 2018 ainsi que par la fragilisation de l’autorisation du glyphosate au niveau européen (objectif 8), la mise en œuvre du protocole de Nagoya (objectif 16), le doublement de ses financements internationaux dédiés à la biodiversité (objectif 20) ou encore par son soutien au fonds visant à stopper et inverser la dégradation des terres dans le monde (objectif 15).

Mais le compte n’y est pas sur d’autres points cruciaux tels que l’établissement d’un plan de restauration de la population d’ours dans les Pyrénées qui passe par l’introduction d’animaux (objectif 12).

A quelques jours de l’ouverture de la CBD, le gouvernement vient de créer un précédent qu’aucun gouvernement n’avait osé créer : libéraliser les tirs de loups en France au mépris de toutes les procédures établies depuis plus de 20 ans pour respecter nos engagements internationaux et favoriser une coexistence avec les activités humaines.
En s’opposant à l’initiative européenne destinée à garantir 5% des surfaces agricoles utiles sans pesticide en Europe, le gouvernement montre qu’il n’est pas réellement engagé sur l’atteinte des objectifs 3 et 8. La France participe en outre à l’artificialisation des sols avec le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont l’utilité est contestée (objectif 5).

Plus globalement, beaucoup reste à faire en matière d’intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles ou de suppression des subventions dommageables à la biodiversité, aussi bien au niveau français qu’européen (agriculture, pêche, etc.).

Nouvelle version de l’application MObI : participez au recensement des mammifères marins

Téléchargez l'application via les liens utiles<br />© wwf ncL’application gratuite MObI est aujourd’hui disponible dans une nouvelle version. Disponible sur Apple Store et Google Play, l’appli mise à jour propose des fonctionnalités améliorées et est disponible à présent sur les derniers systèmes iOS, Android pour smartphones et tablettes. MObI 2 permet aux utilisateurs de référencer à tout moment les mammifères marins (baleines, dauphins, dugongs) rencontrés en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie Française.

Il n’est pas nécessaire d’être connecté pour enregistrer son observation, pour un maniement plus facile en mer dès qu’un animal est aperçu. Les rapports seront quant à eux envoyés lorsque le smartphone retrouvera une connexion Internet. Quelques clics suffisent pour entrer les informations essentielles telles que l’espèce, la position, le nombre, et même des photos des individus rencontrés. Pour cela, vous serez guidé par des descriptions et des illustrations graphiques qui au passage, vous en apprendront davantage sur ces animaux fréquentant nos eaux et dont la diversité est souvent méconnue (plus de 25 espèces différentes).

Financée par le WWF France et ses partenaires Crème de la Mer, Te Me Um et le PROE, le projet tient son nom d’une simplification de l’acronyme « Marine Mammal Observer of Oceania by Internet ». MObI fait également référence à l’aspect mobile de l’outil tout en rappelant le célèbre roman baleinier « Moby Dick » d’Herman Melville (1851).
 

Un projet de science participative

Ludique et pédagogique, MObI a pour but d’accroître les connaissances sur la diversité, la répartition et l’écologie des mammifères marins dans le Pacifique. En effet, les observateurs amateurs constituent une aide précieuse pour récolter des informations sur ces espèces emblématiques. « Si les scientifiques sollicitent depuis déjà longtemps l’aide du public et des professionnels de la mer pour recueillir des informations, leur transmission et leur intégration à une base de données restaient fastidieuses.
D’où l’idée de créer un outil de collecte de données à la fois simple et moderne s’appuyant sur les nouvelles technologies », explique Marc Oremus, coordinateur du programme marin au WWF France en Nouvelle-Calédonie.

En renseignant ses propres observations sur MObI, l’observateur contribue ainsi à un projet de science participative pour une meilleure gestion et conservation des populations de ces animaux emblématiques ! L’ensemble des données récoltées par MObI sont librement mise à disposition des gestionnaires et des scientifiques, afin que celles-ci soient valorisées au mieux.
 

Nouveau ! Un site web dédié au projet 

Par la même occasion, le WWF ouvre une page web dédiée au projet, mobi.nc. Celle-ci permettra à ceux qui ne sont pas encore équipés de smartphone d’enregistrer leurs observations sur un formulaire d’entrée. Elle permettra également à tous les utilisateurs de visualiser les données partagées sur un explorateur cartographique. Et que le public se rassure, la position des animaux ne sera pas disponible en direct.
Un embargo d’au moins 48h sera respecté avant de faire apparaître une position sur la carte, rendant la traque des animaux totalement impossible.

L’Espagne échoue à protéger le Coto de Doñana

L'Espagne échoue à protéger le Coto de Doñana<br />© Diego Lopez / WWFLe parc national espagnol Coto de Doñana est menacé. Il sera probablement le premier site naturel européen à figurer sur la liste du Patrimoine Mondial en péril de l’Unesco. A ce jour, le gouvernement espagnol n’est pas parvenu à protéger cette région humide exceptionnelle et son estuaire des activités industrielles nuisibles.

L’Unesco avait appelé le gouvernement espagnol à proposer avant le 1er décembre 2016 des mesures pour assurer la protection du parc national Coto de Doñana et éviter que cette zone humide, située au sud du pays, devienne le premier site naturel européen à figurer sur la liste du Patrimoine Mondial en péril de l’Unesco. L’Espagne n’a malheureusement rien fait pour s’opposer aux projets de dragage destructeurs dans le fleuve Guadalquivir, qui forme le cœur du Doñana. Le comité de l’Unesco avait pourtant pressé le gouvernement d’annuler ces plans dévastateurs et de renoncer, à l’avenir, à tout autre projet d’approfondissement du lit du fleuve.
 

Le délai est échu : Doñana sera donc à l’ordre du jour du prochain Comité de l’Unesco en juillet

« Les autorités espagnoles ont trop longtemps ignoré les faits scientifiques, leurs engagements internationaux, ainsi que les décisions de l’Unesco. Le délai est désormais échu. Le comité de l’Unesco devrait, avec raison, inscrire le Coto de Doñana sur la liste du Patrimoine Mondial en péril. » – Juan Carlos del Olmo, directeur général du WWF Espagne
 

La zone humide est pratiquement asséchée

La zone humide de Doñana, en Andalousie, est considérée comme un habitat essentiel pour plus de six millions d’oiseaux migrateurs et le lynx ibérique, fortement menacé de disparition. En raison des activités industrielles, le débit du fleuve dans la zone humide a baissé à moins de 20%. Depuis le début du XXe siècle, cette zone humide a ainsi perdu près de 80% de sa surface.
 
Le WWF suppose que plus de 1000 puits illégaux, 1700 étangs d’irrigation et 300 hectares de surfaces agricoles construites illégalement assèchent ce précieux biotope. L’ONG s’alarme aussi des projets d’une entreprise mexicaine, visant à rouvrir une mine située à proximité. En 1998, son exploitation avait déclenché une catastrophe naturelle, qui avait anéanti 30 000 kilos de poisson et occasionné des travaux de remise en état pour 380 millions d’euros. Selon l’Unesco, l’exploitation minière et les forages pétroliers ou gaziers ne sont pas compatibles avec le statut de patrimoine naturel mondial.
 

Plus d’informations sur le Coto de Doñana

Le Coto de Doñana est à la fois parc national, zone protégée par la Convention de Ramsar, zone protégée Natura 2000, réserve de biosphère Unesco et Patrimoine Mondial de l’Unesco. Le WWF est lié au parc depuis plus de 50 ans. En 1963, l’organisation a acheté 6700 hectares de terres, devenues la première zone protégée d’Espagne. Le Coto de Doñana abrite plus de 4000 espèces animales, parmi lesquelles des oiseaux menacés de disparition et le félin le plus rare du monde, le lynx ibérique (Lynx pardinus).
 

Produits de la mer : le WWF aide les consommateurs à faire les bons choix

Le guide du WWF sur les produits de la mer <br />© WWFAvec son guide L’Océan dans votre assiette, le WWF  appelle les Français à diversifier leurs assiettes. Son objectif : diminuer la pression exercée sur des espèces de poissons trop consommées et menacées.
 
A travers cet outil de sensibilisation, le WWF dresse un constat : la concentration de nos achats vers les mêmes espèces contribue à la surexploitation des stocks. Le consommateur dispose ainsi d’un pouvoir : celui de limiter son impact sur les écosystèmes marins via des choix de consommation responsable.
 
90% des stocks de poissons sont aujourd’hui surexploités ou exploités à leur maximum. A l’échelle du globe, la consommation de poisson a presque doublé en 50 ans pour atteindre les 19,2 kg par personne. Avec ses 35kg de produits de la mer par habitant chaque année, la France arrive au 5eme rang des plus gros consommateurs européens, derrière le Portugal (57 kg), la Lituanie (43 kg), l’Espagne (42kg) et la Finlande (36 kg). Les consommateurs français ont ainsi un poids et une responsabilité notoire en ce domaine.
 
« L’océan est une ressource renouvelable capable de répondre aux besoins de toutes les générations futures si les pressions auxquelles il est exposé sont efficacement atténuées. Les consommateurs ont une grande responsabilité sur la durabilité des ressources et les conditions de vie des communautés des pays qui dépendent le plus de la pêche. Il faut manger moins de poisson et mieux le choisir », explique Isabelle Autissier, présidente du WWF France.
 
L’Océan dans votre Assiette révèle les histoires cachées de nos menus et amène le grand public vers des poissons moins courus grâce à des recettes revisitées par de grands chefs représentant plusieurs pays d’Europe. François Pasteau pour la France, Angel Leon pour l’Espagne, Lisa Casali pour l’Italie, Victor Sobral pour le Portugal, Geert Van Soest pour les Pays-Bas, Uros Stefelin pour la Slovénie, Elias Mamalakis pour la Grèce, Mustafa Eris pour la Turquie, Ana Grgic poru la Croatie, Mounir El Aarem pour la Tunisie… ont ainsi répondu à l’appel et nous font découvrir ou redécouvrir des espèces telles que le chinchard, le mulet noir, le poisson lapin ou encore le merlu.
 
Vert pour les espèces à favoriser, jaune pour les espèces à consommer modérément, rouge pour les poissons à réellement éviter…afin d’aider les consommateurs à faire le bon choix, le consoguide du WWF propose enfin une base de données via laquelle diginautes et professionnels  peuvent très facilement trouver les informations nécessaires à sa décision d’achat.

Allons tous retrouver les secrets de notre assiette et de bonnes recettes pour manger responsable sur consoguidepoisson.fr !

Un guide à l’usage des professionnels pour lutter contre la pêche illégale

Un guide à l'usage des professionnels pour lutter contre la pêche illégale<br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWF

A l’occasion du colloque Océan & Pêche durable qu’ils organisent le 29 novembre pour des pratiques plus durables, EJF, SeaWeb Europe et le WWF France, associés à Carrefour présentent à l’ensemble des professionnels de la pêche, réunis pour avancer sur les nouveaux défis de la filière, un guide à leur usage pour lutter contre la pêche illégale, une première en France.
 
La pêche illégale ou pêche INDNR (Illicite, Non Déclarée et Non Règlementée) est évaluée, chaque année, à environ 20% des captures mondiales, soit entre 11 et 26 millions de tonnes de produits de la mer et une perte de 10 à 23 milliards d’euros (source FAO).
 
Ces pratiques illégales créent de véritables déséquilibres économiques et sociaux et mettent définitivement en péril les mesures de gestion en place, la sécurité alimentaire et les conditions de vie des communautés. Derrière ces déséquilibres se cachent également de véritables problématiques d’esclavage et de trafic d’êtres humains.
 
Face à ce problème mondial, il est à présent nécessaire, qu’au-delà du travail réglementaire, les acteurs économiques s’approprient le sujet et soient en mesure d’assurer une transparence de l’information tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement. Les entreprises doivent ainsi développer la traçabilité des produits de la mer.
 
Si elle ne garantit pas la légalité de l’activité de pêche, la traçabilité constitue une première étape nécessaire dans la lutte contre la pêche illégale car elle permet d’identifier et de valoriser les meilleures pratiques. Elle offre au consommateur la possibilité d’effectuer, en toute connaissance de cause, des achats responsables, et aux Etats de combattre plus efficacement le commerce illégal.
 
Il est par ailleurs indispensable, que des règles efficaces de contrôle et de surveillance des activités de pêche soient édictées et mises en œuvre en amont.
 
Adapté d’une première publication d’EJF au Royaume-Uni en 2015, ce guide a pour objet de présenter le système règlementaire européen en place et des outils d’évaluation du risque relatifs aux importations. Il s’agit du tout premier outil professionnel de ce type proposé en France.
 
Organisation des compétences dans le secteur de la pêche, identification des sources d’informations fiables, études de cas exposant les impacts de la pêche illégale, présentation du dispositif du règlement INDNR de l’Union européenne et des outils et processus de contrôle des informations, proposition de méthodes d’évaluation et d’atténuation des risques, ce guide à l’usage des professionnels pour lutter contre la pêche illégale propose des solutions aux fournisseurs et aux distributeurs qui souhaitent jouer un véritable rôle dans leur activité mais aussi auprès des gouvernements et de l’Union européenne.

Accord de Paris, loi de transition énergétique, OGM et gaz de schiste : les Français ont choisi

Souhaitez-vous que le président élu en 2017 tienne les engagements pris dans le cadre de la COP21 ?<br />© WWF FranceSi l’environnement semble le grand absent des débats publics nous menant aux élections présidentielles, le sondage IFOP/WWF présenté ce jour, démontre une sensibilité aux problématiques environnementales partagées tant par l’électorat de gauche, que de droite.

Les résultats de cette étude, réalisée du 18 au 24 octobre 2016 sur un échantillon représentatif de la population française (1 005 personnes), contredisent certains a priori ou raccourcis trop rapides.

Que ce soit sur les énergies renouvelables, le nucléaire, le gaz de schistes ou les OGM, les deux tiers des Français, de droite comme de gauche font un choix en faveur de la protection de la planète.

Que doivent retenir les candidats à la présidentielles des attentes des Français sur les grandes questions environnementales ?
 

  • 7 Français sur 10 souhaitent que les engagements de la COP21 en matière de réduction des gaz à effet de serre soient respectés. Ils sont 83% à le souhaiter parmi les sympathisants de gauche, 70% parmi les sympathisants de droite et 63% chez les personnes n’exprimant pas de sympathie partisane.
     
  • Concernant les dispositions prévues par la loi de transition énergétique votée en août 2015, 87% des Français désirent que le prochain gouvernement se tienne aux engagements de développement de 30% des énergies renouvelables d’ici 2030. 86% sont pour des mesures permettant une réduction de la consommation d’énergie de 20% en France. 72% des personnes interrogées souhaitent enfin une réduction de la part du nucléaire de 75% à 50% d’ici 2025.

Sur ces questions, il existe une nouvelle fois un vrai consensus. Plus des ¾ des sympathisants de droite (85%), de gauche (93%) ou des personnes sans sympathie partisane (82%) sont ainsi pour le développement de 30% des énergies renouvelables d’ici 2030.

On retrouve des chiffres similaires pour la réduction de la consommation d’énergie de 20% en 2030 qui rencontre le soutien 92% des sympathisants de gauche et 85% de droite.

Concernant la réduction de la part du nucléaire d’ici 2025, le consensus est moins net et les identités partisanes plus présentes. Si 83% des sympathisants de gauche sont pour cette baisse de la part du nucléaire, cette part tombe à 66% seulement chez les sympathisants de droite (hors sympathisants Modem 60%).

Il n’en reste pas moins que dans un contexte budgétaire restreint, 77% des Français, toutes couleurs politiques confondues, souhaitent que sur le plan énergétique, le prochain gouvernement soutienne en priorité les énergies renouvelables, contre seulement 11% l’énergie nucléaire, 12% des sondés ne se prononçant pas.

Même consensus sur le gaz de schiste ou les OGM. Seuls 23% des Français souhaitent que l’exploitation de gaz de schiste soit autorisée et 16% uniquement soutiennent la production d’OGM en France.

  • Seul sujet à la discussion, le thème du diesel s’avère moins rassembleur même si 53% des personnes interrogées se prononcent pour l’adoption de législations plus strictes contre les voitures diesel au nom de la santé publique. Au-delà des sympathies partisanes, on observe sur cette question un clivage géographique très marqué : si 68% des habitants de l’agglomération parisienne y sont favorables, cette adhésion n’est que de 52% dans les agglomérations urbaines de province et est minoritaire (45%) parmi les ruraux.