Sur les traces des baleines à bosse
 avec le projet WHERE

Sur les traces des baleines à bosse
 avec le projet WHERE<br />© Marc Oremus/WWF France

Sur les traces des baleines à bosse, les scientifiques du WWF, de l’IRD et d’Opération Cétacés sont revenus de leur seconde campagne MARACAS à bord de l’Amborella. Grâce à cette opération consistant notamment à la pose de balises sur les baleines aperçues dan la région, il est désormais possible de suivre les cétacés par internet en temps réel.
 

Lancé en 2016, le projet WHERE explore la distribution spatiale et l’habitat des baleines à bosse sur l’ensemble de l’espace maritime de la Nouvelle-Calédonie.

Ce projet s’intéresse en particulier aux régions éloignées du parc naturel de la mer de Corail, une des plus grandes zones marines protégées au monde, créée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en 2014.

Menées par les équipes du WWF, de l’IRD et d’Opération Cétacés, avec le soutien de l’équipage de l’Amborella,  le navire océanographique du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, les deux premières campagnes de cette étude (MARACAS 1 et 2) viennent de s’achever.

La campagne MARACAS 1 s’est déroulée du 22 août au 4 septembre dans l’ouest de la mer de Corail. Elle avait pour but d’échantillonner les grands complexes récifaux de Chesterfield et Bellona, lesquels s’étendent sur plus de 300 km de long.

Au cours des deux semaines de mission, quelques groupes de baleines ont pu être observés et étudiés. Bien que la météo ventée n’ait pas facilité le travail de l’équipe, il est surprenant de n’avoir pas rencontré plus d’animaux sur cette zone pourtant connue pour être un des hauts lieux de la chasse baleinière du 19ème siècle, alors même que la mission s’est déroulée au pic de la saison de reproduction.

Les membres de l’expédition se gardent néanmoins de toute conclusion hâtive. La saison 2016 semble en effet avoir enregistré un faible nombre de baleines sur les différents sites de reproduction de l’hémisphère sud. Une nouvelle campagne menée dans cette zone en 2017 apportera de plus amples informations.

La campagne MARACAS 2 vient quant à elle tout juste de s’achever. Elle s’est déroulée pendant 3 jours dans la région de Walpole toujours à bord de l’Amborella. Cette fois, une météo très favorable a permis d’acquérir de nombreuses informations sur la présence de baleines à bosse dans cette zone du parc naturel de la mer de Corail. Une trentaine d’animaux a été observée. Parmi eux, de nombreuses mères accompagnées de baleineaux. Comme lors de la première campagne, des clichés photographiques et des échantillons de peau ont été collectés et permettront d’en apprendre plus sur la connectivité au sein du parc.
 

L’équipe a pu équiper quatre baleines adultes de balises satellitaires.

Les données recueillies permettront de suivre leur déplacement, mais également d’en savoir davantage sur la manière dont ces animaux utilisent leur habitat. En effet, en plus de la localisation géographique, les balises utilisées fourniront des profils de plongée permettant d’obtenir des informations sur le comportement des animaux.

Le public est invité à suivre les déplacements de ces baleines sur l’explorateur cartographique en ligne du gouvernement.

Le programme WHERE est réalisé en partenariat avec :


 

L'UE ratifie l'Accord de Paris

L'UE ratifie l'Accord de Paris<br />© WWFL’Union européenne devrait ratifier de manière imminente l’Accord de Paris permettant ainsi l’entrée en vigueur du texte avant la COP22 qui s’ouvrira à Marrakech le 7 novembre.

Le Parlement européen vient de donner son feu vert pour une ratification accélérée de l’Accord de Paris, confirmant l’annonce des ministres européens de l’environnement vendredi 30 septembre. Grâce à cette procédure, la ratification de l’UE sera acquise sans attendre que chacun des Vingt-Huit ait ratifié le texte dans son propre pays.

C’est un tour de force juridique puisque pour l’UE, ratifier un accord international comme l’Accord de Paris suppose normalement de le faire en tant qu’Union, mais aussi par chaque Etat membre. A ce jour, seuls quelques pays membres l’ont déjà ratifié au niveau national : Allemagne, Autriche, France, Hongrie, Slovaquie, Malte et Portugal.

Pour entrer en vigueur, l’Accord de Paris doit être ratifié par au moins 55 pays, représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Avec la ratification de l’Union européenne, ces seuils seront atteints avant le 7 octobre. Le texte entrant en vigueur le 30e jour suivant l’atteinte de ces seuils, l’ouverture de la COP22 le 7 novembre marquera donc aussi l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris.

« L’Union européenne a été l’un des leaders climatiques dans les années 1990 et 2000. Prendre des décisions à 28 lui a ensuite fait perdre son avance plutôt que de la tirer vers le haut. En ratifiant de manière accélérée l’Accord de Paris, l’UE permet à la fois au texte d’entrer en vigueur plus tôt que prévu, avant la COP22, et revient aussi dans la course. Il faut s’en réjouir et saluer l’action de la France qui a joué un rôle clé dans cette décision.  Après le temps de la ratification, vient maintenant le temps de l’action pour l’UE et les pays du monde entier. »

Pascal Canfin, directeur général du WWF France
 

Le WWF salue les décisions de la CITES concernant l'éléphant d'Afrique

Troupeau d'éléphants<br />© Martin Harvey / WWFLes pays Parties à la CITES, réunis à Johannesbourg  pour la 17e Conférence des Parties depuis le 24 septembre, viennent tout juste de rejeter les propositions de la Namibie et du Zimbabwe visant à vendre leur ivoire à l’étranger ainsi que la proposition visant à classer en Annexe 1 les populations d’éléphants du Botswana, de Namibie, d’Afrique du Sud et du Zimbabwe.

« Ces décisions ferment la porte à toute possibilité de rouvrir le commerce international d’ivoire, donnant au monde l’opportunité de faire front contre son commerce illégal.

La population des éléphants d’Afrique connaît un rapide déclin sur le continent en raison du braconnage pour leur ivoire. Ouvrir le marché de l’ivoire aurait compromis les efforts pour les conserver.

Plutôt que de voter pour la réouverture du commerce, les pays réunis à la 17e Conférence des Parties à la CITES ont fait le bon choix. Ils ont choisi de renforcer l’interdiction, déjà en vigueur, du commerce international de l’ivoire en appelant, dans le même temps, à la fermeture des marchés domestiques de l’ivoire et en renforçant le dispositif des plans d’action nationaux pour l’ivoire.

Ces actions sont fondamentales pour sécuriser le futur des éléphants d’Afrique. Aucune de ces propositions n’aurait permis de mieux préserver cette espèce du braconnage. La proposition consistant à classer en Annexe 1 les populations d’éléphants d’Afrique du Botswana, de Namibie, d’Afrique du Sud et du Zimbabwe aurait au contraire ouvert la porte à un commerce légal de l’ivoire.

La Namibie a affirmé pendant les débats qu’elle n’aurait pas d’autre option que de formuler une réserve si la proposition était acceptée. Cela l’aurait exemptée des régulations de la CITES concernant l’éléphant et lui aurait permis de commercialiser légalement son ivoire sans que la CITES n’ait de droit de regard.  Même si la Namibie peut être fière de la manière dont elle préserve ses espèces sauvages, cette décision aurait été très regrettable.

Maintenant que le débat est clos, les pays du monde entier doivent traduire les annonces faites ici à Johannesbourg en des mesures fortes sur le terrain. »

Ginette Hemley, Cheffe de la délégation du WWF pour la CdP17 de la CITES

Une première décision en faveur de l'éléphant d'Afrique à la CITES

Troupeau d'éléphants composé de femelles et de leurs petits au sein du parc national Amboseli au Kenya.<br />© Martin Harvey / WWFLes pays Parties à la CITES, réunis à Johannesbourg  pour la 17e Conférence des Parties depuis le 24 septembre, viennent tout de rejeter les propositions de la Namibie et du Zimbabwe consistant à rouvrir le commerce international de l’ivoire. Ce vote devrait donner le coup d’envoi d’une série de décisions sur l’éléphant d’Afrique qui est à l’agenda des discussions ce jour.
 
La proposition de la Namibie a été rejetée à 73 contre 27. Celle du Zimbabwe à 80 voix contre 21.
 
« La CITES vient d’acter le maintien de l’interdiction déjà en vigueur du commerce international de l’ivoire. C’était la bonne décision à prendre pour l’éléphant.

Le déclin rapide des éléphants d’Afrique à travers la majeure partie du continent s’explique par le braconnage et le trafic d’ivoire. Rouvrir un quelconque commerce de l’ivoire viendrait compromettre les efforts mis en œuvre pour protéger les éléphants. Cela donnerait aussi aux organisations criminelles l’opportunité de blanchir l’ivoire issu du braconnage, empêchant la bonne application des lois, et ruinerait le travail entrepris pour réduire la demande des consommateurs qui est à l’origine de ce braconnage de masse.

Les pays présents à la 17e Conférence des Parties de la CITES viennent à juste titre d’annoncer leur volonté de fermer les marchés domestiques de l’ivoire et de renforcer les plans nationaux pour combattre le trafic d’ivoire. Ils ont ainsi réaffirmé qu’il s’agissait là du meilleur moyen de sauver les éléphants.

Il est impératif que les pays traduisent maintenant leurs décisions en actes forts. Dans le cas contraire, l’avenir de l’un des animaux les plus emblématiques sera très sérieusement compromis. »
 
Ginette Hemley, Cheffe de la délégation du WWF pour la CdP17 de la CITES

Etude WWF/TRAFFIC : le trafic de tigres en Asie ne ralentit pas

On ne compte plus qu'environ 3 900 tigres à l'état sauvage<br />© naturepl.com / Andy Rouse / WWFLe trafic de tigres à travers l’Asie ne baisse pas : entre 2000 et 2015, au moins 1 755 tigres en auraient été victimes soit plus de deux animaux par semaine. C’est le résultat de l’étude menée par TRAFFIC et WWF et présentée aujourd’hui à l’occasion de la 17e Conférence des Parties de la CITES.

Intitulée Reduced to Skin and Bones Re-examined, cette étude met en avant 801 saisies enregistrées de tigres et de leurs produits – de la peau et des os notamment – à travers l’Asie depuis 2000. Bien que le commerce international de tigres et de leurs produits soit interdit depuis des décennies, le braconnage pour le commerce illégal reste la plus grande menace directe pour la survie de l’espèce.  
 

Environ 3 900 tigres à l’état sauvage, seulement

Alors que l’on ne compte plus qu’environ 3 900 tigres à l’état sauvage, des preuves indiquent que les animaux saisis proviennent de plus en plus d’établissements d’élevage en captivité : entre 2012 et 2015, au moins 30% des tigres saisis en étaient issus.

Si la majorité des saisies ont été signalées par l’Inde, il a été prouvé que les trafiquants exploitent encore une voie commerciale déjà identifiée, allant de la Thaïlande jusqu’au Vietnam en passant par le Laos – trois pays où le nombre de fermes d’élevage de tigres a augmenté.

« Cette analyse apporte des preuves concrètes attestant que le commerce illégal du tigre, ainsi que ses parties et produits, persiste et reste une source d’inquiétude majeure de conservation. Malgré les engagements répétitifs des gouvernements pour fermer les fermes d’élevage en Asie, ces établissements sont de plus en plus nombreux et jouent un rôle grandissant dans l’alimentation de ce commerce illégal. » – Steven Broad, directeur exécutif de TRAFFIC.

La 17e Conférence des Parties de la CITES doit être l’occasion de mettre la pression sur les pays qui ont des fermes d’élevage de tigres – il s’agit notamment de la Chine, du Vietnam, de la Thaïlande et du Laos. Il est impératif que ces pays se fixent des échéances pour progressivement abandonner puis définitivement fermer ces établissements.

La semaine dernière, après avoir été pointé du doigt par la CITES pour son manque de contrôle et de réglementation du commerce d’espèces sauvages, le Laos a d’ailleurs annoncé qu’il était prêt à discuter de la manière d’abandonner cette pratique. La Thaïlande a également adopté des mesures répressives concernant son tristement célèbre Temple du Tigre et promis d’enquêter sur toutes les installations d’élevage de tigres.

« Les réseaux criminels augmentent leur trafic de tigres élevés en captivité à travers l’Asie, compromettant les efforts mis en œuvre pour appliquer la loi et favorisant une plus grande demande. Les pays de l’aire de répartition du tigre doivent rapidement fermer leurs élevages, sans quoi ces tigres verront leur avenir réduit à des peaux et des os. » – Ginette Hemley, cheffe de la délégation du WWF à la CdP17 de la CITES
 

Hausse des saisies de tigres vivants en Thaïlande et au Vietnam

L’étude a également souligné une hausse manifeste des saisies de tigres vivants, notamment en Thaïlande et au Vietnam, avec 17 animaux saisis entre 2000 et 2004 et 186 animaux au cours des quatre dernières années. On estime généralement que cette hausse est directement liée à la croissance des fermes d’élevage de tigres.

Des saisies récentes ont mis en lumière les points chauds du commerce illégal au Vietnam, pays qui fait d’ailleurs l’objet d’un examen par la CITES pour son manque de progrès dans la lutte contre le commerce illégal de cornes de rhinocéros, d »ivoire et de tigres.

Dans une démarche collaborative de lutte contre le braconnage de tigres, l’Inde a appelé les gouvernements présents à la CdP17 à partager toute preuve photographique de peaux de tigres saisies pour les comparer avec des images de caméras piège de tigres sauvages. A l’instar des empreintes digitales de l’homme, chaque rayure de tigres est unique. Cela devrait donc aider les organismes de contrôle et les biologistes travaillant sur l’espèce à identifier les tigres braconnés et retracer leurs origines.
 

CITES : une belle victoire pour les pangolins !

Une belle victoire pour les pangolins !<br />© Dan Challender / WWFDans le cadre de sa 17e Conférence des Parties, la CITES vient de recommander le classement en Annexe I des huit espèces de pangolins – quatre espèces d’Asie et quatre espèces d’Afrique. Le WWF salue cette décision qui devrait permettre de mieux protéger ces espèces particulièrement menacées par le commerce international.

Mammifère insectivore, le pangolin est aussi appelé fourmilier écailleux. S’il est méconnu, il est pourtant le mammifère le plus braconné au monde. Jusqu’à ce jour, les huit espèces de pangolins étaient classées en Annexe II de la CITES. Son classement en Annexe I impliquerait l’interdiction de son commerce international.

« C’est une grande victoire et une nouvelle aussi extraordinaire que rare pour les pangolins, l’une des espèces les plus menacées et les plus braconnées.

Donner aux huit espèces de pangolins une protection totale dans le cadre de la CITES écarte toute question relative à leur commerce légal et rendra la tâche plus difficile aux trafiquants qui seront plus lourdement sanctionnés.

Mais la lutte ne s’achève pas ici. Les pays Parties à la CITES doivent maintenant se mobilier pour que la décision soit appliquée. Le commerce illégal sera toujours une menace pour les pangolins tant que la demande de viande et d’écailles persistera. Nous devons redoubler d’efforts pour combattre le braconnage et le trafic de ces espèces, et réduire la demande de produits illégaux issus de la faune sauvage, notamment en Chine et au Vietnam.

Ce jour marque une belle avancée pour la conservation des espèces sauvages. Mais les pangolins auront une véritable chance de survie si les pays s’engagent et agissent avec la même détermination dont ils ont fait preuve aujourd’hui. Peut-être les pangolins perdront-ils alors le titre de mammifère le plus braconné. » – Ginette Hemley, Cheffe de la délégation du WWF pour la CdP17 de la CITES.
 

Le bras armé du plan Juncker : un frein pour l'alignement de l'Union européenne avec l'Accord de Paris

Les fonds publics européens devraient financer la soutenabilité environnementale et non les projets à fortement carbonnés<br />©  European Community« Les fonds publics européens devraient financer la soutenabilité environnementale et non les projets à fortement carbonnés comme les autoroutes, les aéroports et les infrastructures pétrolières ! », exhorte le rapport publié ce jour par Bankwatch, le Réseau Action Climat, Counter Balance, Les Amis de la Terre et le WWF [1].

Selon ce nouveau rapport, basé sur l’analyse des projets approuvés par le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) lors de sa première année de fonctionnement, le fonds devrait catalyser 315 milliards € de nouveaux investissements et  jouer un rôle important dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, dès sa première année de fonctionnement, un montant supplémentaire de 1,5 milliard € a été affecté  à des infrastructures des combustibles fossiles et 68% des investissements dans les transports est aujourd’hui destiné à des projets à forte intensité de carbone.

Pour Markus Trilling, responsable des campagnes pour des fonds soutenables en Union européenne pour Bankwatch et les Amis de la Terre Europe explique : «Si l’Europe dispose des meilleurs plans d’investissement, elle entretient des points hémorragiques de dépenses vers des projets résolument non durables comme les autoroutes, les aéroports et les infrastructures gazières. L’Europe manque ainsi d’énormes opportunités de modernisation et ralentit sa transition vers une économie décarbonnée pourtant accessibles grâce à des investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ».

Anna Roggenbuck, coordinatrice de la campagne Banque d’investissement européenne pour Bankwatch, ajoute : «Notre analyse prouve que dans le secteur de l’énergie, l’EFSI ne dispense pas plus de soutien aux énergies renouvelables que ce qui a déjà été fourni par la Banque européenne d’investissement – bien que ce soit son mandat initial. Il s’agit d’une vitrine. Nous devons veiller à la valeur ajoutée que le EFSI fournit réellement afin de concentrer les investissements nécessaires vers les systèmes énergétiques du futur « .

Sébastien Godinot, économiste au bureau des politiques européennes du WWF ajoute : «Le plan Juncker devrait être utilisé pour l’action climatique, et non pour une détérioration climatique. Il n’existe aucune raison de soutenir davantage d’investissements dans les infrastructures de gaz alors que cette consommation de l’UE est en baisse. Au lieu d’investir dans des infrastructures coûteuses polluantes pour lesquelles il n’y aura probablement plus de marché à l’avenir, nous devrions nous concentrer sur l’efficacité énergétique et des solutions d’énergies renouvelables ».

Pascal Canfin, directeur général du WWF France conclut ainsi : « Le WWF demande à ce que les futurs investissements financés par le bras armé du plan Juncker soient, dans le domaine des transports et de l’énergie, alignés sur l’objectif de neutralité carbone de l’accord de Paris. Ces investissements devaient démontrer en quoi ils contribuent à cet objectif. Cela permettrait de financer des projets de manière additionnelle à ce que fait la BEI aujourd’hui, ce qui n’est clairement pas démontré dans le cas des 93 premiers investissements analysés ».

Le rapport exprime les réelles  préoccupations des ONG quant à la proposition de la Commission européenne d’étendre le plan d’investissement pour l’Europe sous un format « EFSI 2.0 » [2]. Bien que certains soutiens aux énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ont été bien accueillis, de profondes réformes sont nécessaires si la mission du fonds est de guider l’Union européenne vers une transition énergétique durable [3]. Il est temps à présent d’améliorer à la fois l’équilibre sectoriel et géographique des investissements, d’accroître la transparence, et de mettre un accent clair sur des projets véritablement durables.

[1] The best laid plans: Why the Investment Plan for Europe does not drive the sustainable energy transition

[2] European Commission, Strengthening European Investments for jobs and growth, September 2016

[3] European Commission, The Road from Paris, March 2016

98% des eaux marines du large ne sont pas protégées par le principal réseau de conservation européen

L'UE se réunit cette semaine pour identifier les lacunes qui doivent être juridiquement comblées dans le réseau Natura 2000 en mer de l'Atlantique, de la Macaronésie et de la Méditerranée<br />© Frédéric Bassemayousse / WWF-MediterraneanPour la première fois en six ans, l’Union européenne se réunit cette semaine pour identifier les lacunes qui doivent être juridiquement comblées dans le réseau Natura 2000 en mer de l’Atlantique, de la Macaronésie et de la Méditerranée. Oceana, le WWF et Seas at Risk comptent fortement sur la Commission européenne pour évaluer avec rigueur l’action des États membres de l’UE et le respect de leurs obligations concernant la protection des zones abritant la vie marine la plus menacée.
 

Les ONG environnementales comptent sur les États membres de l’UE pour étendre rapidement leur réseau marin Natura 2000 au large

Le réseau Natura 2000 est le principal outil de protection des espèces et des habitats à travers l’Europe. Pourtant, vingt-quatre ans après ses débuts, le réseau Natura 2000 en mer  concerne uniquement 4% des eaux marines européennes et reste loin de couvrir les 30% considérés, à l’échelle internationale, comme nécessaires par les scientifiques afin de conserver une santé durable sur le long terme des océans.

Des lacunes significatives subsistent encore dans le réseau. Par exemple, la grande majorité des sites Natura 2000 en mer se situent près des côtes, avec d’importantes lacunes concernant la protection du large,. Au total, seulement 1,7% des eaux européennes au-delà des 12 milles nautiques  sont couvertes par les sites Natura 2000, laissant sans protection un large éventail d’écosystèmes et d’espèces situés plus en profondeur.

« Le réseau marin Natura 2000 devrait être achevé depuis longtemps. Dans l’océan Atlantique Nord-Est, des pays ont protégé plus de 15% de leurs eaux côtières mais à peine 2% de leurs zones au large. La situation est bien pire en Méditerranée où seulement 5% des eaux côtières des 8 pays concernés sont protégées et 99,9% des eaux au-delà des 12 milles nautiques restent sans protection », déclare Lasse Gustavsson, directeur exécutif pour Oceana en Europe.

La rencontre se concentrera plus particulièrement sur les États membres dont la surface de de protection est insuffisante pour les espèces menacées comme les grands dauphins et les tortues caouannes ainsi que pour les habitats menacés comme les récifs et les bancs de sable. Chypre, la Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et la Slovénie font partie des États membres les plus en retard dans leurs efforts de protection. La Commission européenne examinera chaque cas avec diligence en se basant sur les meilleures données scientifiques disponibles concernant la distribution des espèces et des habitats, y compris les données collectées et compilées par les ONG participant aussi à la rencontre.

« La lenteur des progrès accomplis par certains États membres pour combler les lacunes de protection restantes discrédite l’efficacité de la totalité du réseau Natura 2000 en mer et compromet les actions significatives déjà entreprises par d’autres États membres. Avec la quantité de nouvelles données disponibles, il n’y a aucune raison de retarder la protection nécessaire afin d’aider les principaux habitats et espèces menacés à se rétablir », explique Alice Belin, chargée des politiques marines chez Seas at Risk.
 

Comparé au réseau Natura 2000 terrestre, le réseau marin est loin d’être complet

Un rapport de 2015, émis par l’Agence européenne pour l’environnement, a montré qu’une grande partie de la vie marine protégée par le réseau Natura 2000 en mer reste dans un état de conservation pauvre ou inconnu, avec seulement 7% des espèces marines et 9% des habitats considérés comme en bon état de conservation. Le même rapport a indiqué que, comparé au réseau Natura 2000 terrestre, le réseau marin est loin d’être complet.

« 2020 est une année butoir cruciale pour la conservation marine européenne, d’ici là, nos mers devront être saines et nos pêches gérées de façon durable. Établir un réseau Natura 2000 en mer complet et bien géré est essentiel pour atteindre ces deux objectifs »,  ajoute Isabelle Autissier, présidente du WWF France.

300 jours après l'Accord de Paris : l'aviation civile internationale a rendez-vous avec son ambition climatique

L'aviation civile internationale a rendez-vous avec son ambition climatique<br />© WWFL’aviation internationale représente à elle seule 492 millions de tonnes de CO2, soit 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le secteur aérien est responsable de la même quantité d’émissions que la France.

Si les chiffres parlent d’eux-mêmes, l’aviation internationale est la grande oubliée de la COP21 puisque l’Accord de Paris ne fait aucune référence explicite au rôle de l’aviation internationale. L’Assemblée générale de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) qui se tiendra du 27 septembre au 7 octobre à Montréal doit être l’occasion de rattraper cette lacune.

Même si l’Accord de Paris ne comprend pas explicitement de dispositions ni de mesures pour réduire les émissions du secteur aérien, il engage la communauté internationale à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C voire 1,5 °C.

Pour tenir cet objectif, il est essentiel que l’aviation arrête un plan pour réduire ses émissions d’autant plus qu’au rythme de croissance actuel, ses émissions de CO2 pourraient représenter plus d’un cinquième des émissions mondiales d’ici 2050.

Objectif croissance neutre en carbone à partir de 2020

A l’occasion de son Assemblée générale, l’OACI doit donc mettre en place des mesures lui permettant au moins de tenir son objectif de « croissance neutre en carbone à partir de 2020 », c’est-à-dire de plafonner la croissance de ses émissions au niveau de 2020.

Pour cela, le WWF appelle les gouvernements et industries qui se réuniront :

  • à la mise en place d’un mécanisme qui permette de compenser les émissions allant au-delà du plafond défini, dès 2020 ;
  • à adhérer à ce mécanisme dès son lancement en 2021 (pour les pays industrialisés comme pour les pays où le secteur aérien est développé) ;
  • à comptabiliser de manière transparente les émissions via ce mécanisme ;
  • à assurer l’intégrité environnementale des mesures via des critères sérieux ;
  • à prendre des actions supplémentaires pour réellement réduire leurs émissions au-delà des compensations prévues ;
  • à revoir régulièrement l’ambition climatique de l’aviation internationale.

« Avec un accord réussi à l’Assemblée générale de l’OACI, l’aviation civile internationale qui figure en bonne place dans le TOP 10 des plus gros pollueurs mondiaux serait le premier secteur à mettre en place une croissance neutre en carbone. Ce serait un signal fort de la transformation de nos économies et de l’effet d’entrainement de l’Accord de Paris.» – Pascal Canfin, directeur général du WWF France

 « 300 jours après l’Accord de Paris, l’aviation internationale doit changer de trajectoire de ses émissions, sous peine de porter une lourde responsabilité dans le dérèglement climatique mondiale. Des solutions existent déjà pour tenter de compenser la croissance de ses émissions, nous attendons maintenant des garanties quant à leur intégrité environnementale et sociale avec plus de critères de durabilité. » – Pierre Cannet, Responsable Climat, Energie et Infrastructures durables

60 pays ont ratifié l'Accord de Paris

60 pays ont ratifié l'Accord de Paris<br />© WWFA ce jour, 60 pays ont déposé leurs instruments de ratification de l’Accord de Paris couvrant ainsi 47,76% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est le bilan de l’événement de haut niveau organisé ce mercredi par Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU en marge de l’Assemblée générale.

Pour entrer en vigueur, l’Accord de Paris doit être ratifié par au moins 55 pays, représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales. Si le nombre de pays a été dépassé, 7% des émissions doivent encore être couvertes.

« Le WWF encourage et salue l’accélération du processus de ratification de l’Accord de Paris qui laisse espérer une entrée en vigueur plus rapide que prévu, d’ici la fin de l’année 2016. Toutefois, la ratification par les pays ne constitue pas l’unique marqueur en matière d’action climatique. » – Pascal Canfin, directeur général du WWF France