Edition 2016 du scorecard huile de palme du WWF :
 les entreprises ont-elles tenu leurs promesses ?

Petit producteur d'huile de palme<br />© James Morgan / WWF InternationalSi nombre d’entreprises ont pris les bonnes décisions en matière d’approvisionnement en huile de palme, beaucoup de marques, mondialement connues, n’ont pas tenu leurs promesses vis-à-vis des consommateurs, voire ne font toujours rien pour contribuer à limiter la déforestation et à réduire l’impact de la  production de l’huile végétale la plus répondue au monde, notamment dans les milieux tropicaux les plus vulnérables de la planète.

L’édition 2016 du scorecard WWF sur les approvisionnement en huile de palme passe en revue les pratiques et politiques des 137 plus gros acteurs de la distribution, des produits de consommation et des services de restauration aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, en Australie, au Japon et en Inde. Parmi ces entreprises évaluées, des marques emblématiques telles que Carrefour, Ikea, McDonald’s, Nestlé, Safeway, Tesco ou Walmart ont été passées au crible.

Comme les années précédentes, ce classement se base sur les engagements et réalisations des entreprises notamment sur leur engagement à acheter de l’huile de palme non-issue de la déforestation, la transparence de leurs politiques d’approvisionnement ou encore leur appartenance ou non à la Table ronde pour l’huile de palme durable (RSPO).

En 2015, de nombreuses entreprises avaient promis aux consommateurs de se fournir à 100% en huile de palme certifiée.

« Cette année, le WWF a porté une attention toute particulière à mesurer la concrétisation de ces promesses », explique Adam Harrison, responsable du programme huile de palme pour le WWF. « Si plus de la moitié des entreprises évaluées affichent des progrès appréciables, 1 acteur sur 5 n’a pas répondu ou ne fait que trop peu pour réduire l’impact de l’huile de palme qu’il achète sur les écosystèmes. C’est inacceptable compte tenu de la facilité avec laquelle il est possible d’obtenir de l’huile de palme certifiée ».

« La certification RSPO, ainsi que les initiatives de mesure des stocks de carbone, ou de transparence et de traçabilité des approvisionnements font partie des alternatives permettant un développement soutenable du secteur. Le rôle des distributeurs et producteurs est d’encourager ce développement raisonné en achetant de l’huile de palme durable certifiée RSPO, ainsi qu’en encourageant l’amélioration continue de cette certification », complète Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation du WWF France.
 

Plus de la moitié des entreprises étudiées s’étaient engagées à se fournir à 100 % en huile de palme RSPO d’ici 2015

Si la plupart ont atteint leurs objectifs, il est assez décevant de constater que 21 acteurs n’y sont pas parvenus. Le WWF constate qu’aussi bien les petites que les grandes entreprises peuvent facilement s’approvisionner en huile de palme certifiée. Grâce à leur poids sur le marché, de gros acheteurs d’huile de palme, parmi lesquels Unilever, Ferrero, FrieslandCampina, Reckitt Benckiser, Colgate-Palmolive, ConAgra Foods et PepsiCo, se révèlent toutefois indispensables à la transformation de l’ensemble de l’industrie et, démontrent leur capacité d’entrainement grâce à leurs volumes significatifs d’achat d’huile de palme certifiée. De moins gros acheteurs tels que Walmart, Mars, Associated British Foods, General Mills, Kellogg’s et Danone sont également bien notés sur ce terrain. Mais les achats d’huile de palme certifiée ne sont qu’une première étape pour véritablement changer l’industrie. Certains de ces acteurs se sont d’ailleurs engagés à aller au-delà des exigences de la RSPO.

Cette année, l’évaluation du WWF a en outre examiné avec quelle rapidité les entreprises passent du simple échange de certificats à l’approvisionnement physique en RSPO. Seules trois entreprises, Ferrero, Danone et Arnott’s, ont utilisé à 100 % de l’huile de palme RSPO ségrégée en 2015. Sur ces 3 acteurs, seul Ferrero figure parmi les très gros acheteurs d’huile de palme. En France, Carrefour, Casino, Cérélia, Sodexo, L’Oréal ou Super U figurent parmi les bons élèves. Le WWF félicite ces marques d’avoir ouvert la voie vers un marché où l’huile de palme durable certifiée deviendra un standard. L’entreprise L’Oréal, notamment, s’est engagée dans une politique ambitieuse d’approvisionnement en huile de palme et ses dérivés qui couvre l’ensemble de ses marques et de ses opérations. Le WWF salue cette démarche et regrette que suite à une erreur de reporting auprès de la RSPO, le score de cette entreprise ne reflète pas l’intégralité de cette politique.

« Nous avons atteint une étape critique du chemin vers l’huile de palme durable » déclare Adam Harrison. « De plus en plus de grandes marques utilisent désormais uniquement de l’huile de palme RSPO, même si des entreprises retardataires traînent encore les pieds. Le WWF incite vivement les consommateurs à consulter le site web palmoilscorecard.wwf.panda.org et à l’utiliser pour communiquer avec les entreprises, saluer celles qui montrent l’exemple et en encourager d’autres à faire mieux. Nous avons tous un rôle à jouer en exigeant une participation et une transparence totale de tous les acheteurs d’huile de palme dans le monde en vue d’endiguer la vague de déforestation et transformer véritablement l’ensemble du secteur ».

17e Conférence des Parties de la CITES :
 l'opportunité de mettre fin au braconnage des espèces sauvages

L'éléphant d'Afrique constituera également l'un des sujets majeurs de la conférence<br />© Martin Harvey / WWFTrois rhinocéros meurent chaque jour braconnés pour leurs cornes. Depuis le début de l’année 2016, 700 sont morts rien qu’en Afrique du Sud. C’est justement dans ce pays que se tiendra la 17e Conférence des Parties de la CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) du 24 septembre au 5 octobre 2016.

Cette rencontre doit être l’occasion pour les 181 pays réunis à Johannesbourg de mettre un coup d’arrêt au braconnage et à la criminalité liée aux espèces sauvages telles que le rhinocéros mais aussi les grands singes, l’éléphant, le tigre, le pangolin,  le bois de rose et bien d’autres.

Avec un nombre record de participants et de sujets à l’ordre du jour, cet événement de haut niveau devra permettre d’évaluer les progrès réalisés en matière de conservation des espèces depuis la dernière conférence – la CdP16 organisée à Bangkok en 2013 – et d’examiner 62 propositions d’amendements déposées par les pays.

« Le commerce illégal d’espèces sauvages représente plusieurs milliards de dollars et le 4e plus grand trafic derrière les trafics de drogue, de contrefaçon et d’êtres humains. Face à ce constat et au déclin dramatique de nombreuses espèces, la priorité de la CITES pour cette 17e conférence doit être de veiller à ce que les pays, souvent défaillants, tiennent leurs engagements en matière de lutte contre le braconnage et le commerce illégal. Il en va de la crédibilité de l’ensemble du dispositif.» – Pascal Canfin, Directeur général du WWF France
 

Le rhinocéros au cœur des discussions

Parce qu’il est l’une des espèces emblématiques de l’Afrique du Sud mais aussi et surtout parce qu’il est plus que jamais menacé, le rhinocéros sera au cœur des discussions. Depuis 2007, rien que dans ce pays, 6000 rhinocéros ont été braconnés, tués pour leurs cornes auxquelles la médecine ancestrale asiatique accorde des vertus aphrodisiaques voire médicales. Le principal facteur expliquant l’essor de ce commerce est l’explosion de la demande au Vietnam où la lutte contre le trafic est bien trop timide. Le WWF appelle le pays à prendre au plus vite les mesures nécessaires et la CITES à veiller à ce que celles-ci soient suivies d’effets sous peine de sanctions.

« Pour le Vietnam, mettre fin au commerce illégal de cornes de rhinocéros et préserver les rhinocéros d’Afrique n’est clairement pas la priorité..  Avec près de trois rhinocéros braconnés chaque jour, il n’y a pas de temps à perdre. La CITES doit adopter une ligne de conduite plus dure avec le Vietnam : mettre rapidement en œuvre des mesures fortes permettant de s’attaquer au commerce illégal de cornes de rhinocéros ou se voir infliger des sanctions économiques. » – Ginette Hemley, Cheffe de la délégation du WWF pour la CdP17 de la CITES
 

L’éléphant d’Afrique également l’un des sujets majeurs de la conférence

L’éléphant d’Afrique constituera également l’un des sujets majeurs de la conférence. Même si le commerce international de l’ivoire est interdit, environ 30 000 éléphants sont encore tués chaque année sur le continent. Si cette interdiction est fondamentale pour l’espèce, sans efforts importants pour empêcher le braconnage et le commerce illégal, elle ne suffit pas.

Le WWF s’oppose donc aux demandes formulées par certains pays pour permettre le commerce international d’ivoire et appelle, dans le même temps, la CITES à s’attaquer aux véritables problèmes qui se cachent derrière le commerce illégal d’ivoire : les réseaux criminels organisés, la corruption, l’absence ou la mauvaise application des lois dans les pays sources, consommateurs ou de transit, la forte demande en Asie.
 

La CITES doit se concentrer sur les mesures nécessaires pour lutter contre le commerce illégal de l’ivoire

La CITES doit se concentrer sur les mesures nécessaires pour lutter contre le commerce illégal de l’ivoire : réduire  la demande, revoir plus régulièrement et de manière plus stricte les lois nationales pour s’assurer qu’elles permettent une application effective de la CITES, lutter contre la corruption et la cybercriminalité. Il est particulièrement essentiel que les 19 pays africains et asiatiques, identifiés comme les plus impliqués dans le commerce illégal de l’ivoire, mettent rigoureusement en œuvre leur Plan national pour l’Ivoire. Ces plans commencent à donner des résultats et doivent maintenant faire l’objet d’examens indépendants qui permettront de sanctionner les pays n’ayant pas fait suffisamment de progrès.

Mais la conférence offrira également aux pays présents la possibilité de réduire les restrictions sur le commerce de certaines espèces, comme le zèbre de montagne du Cap, dont les populations se portent mieux depuis qu’elles ont été inscrites à l’Annexe I de la CITES et donc que leur commerce international à des fins commerciales est totalement interdit.

Le groupe Bel renouvelle son partenariat avec le WWF France, afin de réduire l'empreinte environnementale de sa production laitière

Le groupe Bel renouvelle son partenariat avec le WWF France<br />© WWFLe groupe Bel collecte chaque année environ 1,7 milliard de litres de lait auprès de 3200 producteurs situés à proximité de ses sites de production. Acteur majeur des produits laitiers, conscient de sa responsabilité et de l’impact de la production laitière sur l’environnement, le groupe a fait de son engagement pour une filière laitière durable un axe prioritaire de sa stratégie de responsabilité sociétale.  
 

Agir pour une filière laitière durable

« Afin de mettre en œuvre des actions concrètes et mesurables, Bel et le WWF France, ont signé en 2012 un partenariat, qu’ils renouvellent aujourd’hui, avec un objectif commun : limiter les impacts environnementaux liés à la production laitière. Le WWF France a ainsi aidé Bel à identifier les enjeux environnementaux prioritaires pour la réduction de l’empreinte environnementale de ses produits. Cela fait partie de notre politique de transformation des marchés », explique Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
 

L’alimentation des vaches laitières, un maillon essentiel pour une filière plus durable

Une première phase d’étude a démontré que l’alimentation des vaches laitières était un maillon essentiel d’une filière plus durable. La production de soja et du tourteau de palmiste aussi appelé PKE (Palm Kernel Expeller) qui composent la ration de la vache laitière affichent des impacts environnementaux particulièrement élevés.

Devenu membre de la RTRS (Table Ronde pour le Soja Responsable) en 2014, le groupe Bel a franchi une nouvelle étape en 2015 en achetant des certificats RTRS pour compenser 100% des volumes de soja utilisés dans l’alimentation des vaches laitières de ses producteurs à travers l’Europe (France – Pays-Bas – Portugal – Slovaquie – Pologne), soit 44 500 tonnes. Pour donner plus de sens à son engagement, le groupe Bel soutient depuis 2014 un projet de terrain pour aider des producteurs de soja dans la région du Mato-Grosso au Brésil à accéder à la certification RTRS en adoptant des pratiques plus responsables.

A ce jour, 21 342 hectares de culture de soja ont été certifiés RTRS au Brésil (de plus, 15 125 hectares sont préservés dans un objectif de conservation) couvrant ainsi les volumes nécessaires pour le groupe Bel. 9 producteurs participent aujourd’hui au projet et 60 000 hectares de soja s’ajoutent à cette action en 2016.

Toujours avec le WWF France, Bel a engagé en 2015 une démarche identique concernant le tourteau de palmiste (ou PKE). Ce sous-produit de la production d’huile de palme est utilisé en tant que complément alimentaire pour le bétail. Le tourteau de palmiste vient compléter le fourrage dans certains pays où Bel s’approvisionne en lait pour alimenter ses sites de production locaux.

La production d’huile de palme a doublé au cours de la dernière décennie, la demande augmente et cette expansion se fait au détriment de la forêt tropicale. En partenariat avec le WWF, Bel a rejoint  en 2016 un nouveau programme situé à Bornéo en Malaisie. Le groupe accompagne aujourd’hui des petits producteurs locaux pour la certification RSPO (Table Ronde pour l’Huile de Palme Durable), aide à la valorisation des résidus de production de l’huile de palme comme le palm kernel expeller (PKE) et favorise ainsi la mise en place d’une filière PKE plus transparente sur place.

Depuis 2016, Bel couvre 100% des volumes de soja (certification RTRS) et de PKE (certification RSPO utilisés au niveau mondial pour produire le lait qui entre dans la composition des fromages Bel.
 

Renouveler le partenariat pour aller plus loin dans le développement durable de la production laitière

Après trois ans d’un partenariat réussi, le groupe Bel et le WWF France s’engagent à nouveau pour trois ans et décident d’aller plus loin dans le développement durable de la production laitière.

« De nouveaux programmes sont à l’étude en Europe pour privilégier une approche locale fondée sur trois axes de travail : substituer le soja d’importation dans l’alimentation des vaches laitières par de l’approvisionnement local lorsque cela est possible, accompagner les producteurs dans leurs pratiques en matière d’empreinte environnementale, élargir la période de mise au pâturage des vaches laitières dans les régions de tradition pastorale. Sur la base des programmes d’encouragement au pâturage menés aux Pays-Bas,  des projets pilotes pourraient être envisagés avec des producteurs volontaires dans les bassins laitiers les plus importants du Groupe ». explique Magali Sartre, Directrice de la RSE et des relations extérieures chez Bel.

« Notre partenariat avec le WWF et ses premiers résultats concrets démontrent la pertinence de notre engagement commun. Nous avons durant ces 3 ans travaillé à valoriser et soutenir la production de soja et de palme responsables. Nous avons démontré que nous pouvions agir à notre niveau pour faire évoluer les pratiques. Avec ce nouveau partenariat, nous allons encore renforcer nos engagements en faveur d’une filière laitière durable, et je suis convaincu que cet exemple entrainera de nombreux acteurs dans cette voie » a déclaré Antoine Fievet, Président – Directeur Général du groupe Bel.

[Tribune] La transition énergétique mondiale est en marche, mais la plupart des décideurs ne le savent pas (encore)

Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France<br />© F.StijepovicLa transition énergétique mondiale est en marche mais les faits et les données qui le démontrent sont encore trop peu connus des décideurs et du grand public. Le WWF a publié le 1er septembre à l’occasion du G20 qui se tient en Chine 15 données qui le prouvent même si le mouvement nécessite une accélération certaine.

L’émission par la France des premiers green bonds souverains, la ratification de l’Accord de Paris sur le climat par la Chine et les Etats-Unis et les prochaines ratifications qui ne manqueront d’être annoncées au cours des prochaines semaines sont autant de nouvelles devant contribuer à transformer le cadre de pensée de tous les décideurs.

Lorsque nous demandons à des ministres, à des chefs d’entreprise ou lors de conférences publiques à notre auditoire quelle part les énergies renouvelables ont représenté en 2015 dans la totalité des nouvelles capacités de production d’électricité installées dans le monde, la plupart des réponses se situent entre 5, 20 ou 50 % pour les plus audacieux. La réponse, selon l’agence internationale de l’énergie, est 90 % !

Ce chiffre était de 50 % en 2014 et 90 % en 2016 ! Il a fallu des décennies aux renouvelables pour conquérir les premiers 50 %, et 3 ans pour les seconds.
 

Les représentations des décideurs sont souvent en retard par rapport à la réalité

Voilà un bel exemple « d’ubérisation » d’une industrie entière. Mais si ce chiffre est quasiment inconnu des décideurs c’est parce que leurs représentations sont souvent en retard par rapport à la réalité. Ils regardent et pensent le monde avec les catégories d’hier et non plus celle d’aujourd’hui.

Le premier résultat tangible en matière climatique de cette révolution dans le domaine de l’électricité est que les émissions globales de CO2 provenant du secteur de l’énergie ont stagné pour la seconde année consécutive en 2015 malgré une croissance économique mondiale de 3%. Nous sommes donc sans doute en train de vivre les premiers éléments du découplage entre production de richesses économiques et émissions de CO2.
 

Bonne voie

Même si ce n’est que le tout début du chemin, nous sommes enfin sur la bonne voie. Et les bénéfices en terme d’emplois ne se font pas attendre. L’emploi dans les renouvelables a atteint 8,1 millions en 2015, soit un niveau record. Et lorsque nous accélèrerons la transition les bénéfices économiques et sociaux s’amplifieront.

Selon l’Organisation internationale du travail, qui regroupe les syndicats et  les entreprises, d’ici 2030, il y aura 60 millions d’emplois en plus dans un monde qui lutte vraiment contre le dérèglement climatique que dans un monde qui laisserait se propager le chaos en matière de climat.

Les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier doivent donc poursuivre la voie ouverte par l’Accord de Paris en décembre dernier. Car si cette transition est bien en marche il faut qu’elle accèlère sinon nous perdrons la course contre la montre contre le dérèglement climatique. Bonne élève, la Chine est devenue l’an dernier le leader mondial des renouvelables, comme elle l’est aussi par exemple dans les bus électriques. Sa consommation et sa production de charbon ont sans doute connu leur pic historique en 2014 et ne cessent de baisser depuis, plus de cinq ans avant la date qui était prévue.
 

La Chine est devenue le premier émetteur mondial d’obligations vertes

Ce virage se traduit aussi sur le plan financier. La Chine est devenue cette année le premier émetteur mondial « d’obligations vertes ». C’est une bonne nouvelle même si la promesse « verte » de ces titre financiers doit être mieux contrôlée et tracée pour éviter tout greenwashing. Confrontée à une crise environnementale majeure en matière de pollution de l’air et de l’eau notamment, la Chine peut  faire progresser son ambition de la « civilisation écologique », formellement inscrite dans son plan quinquennal.

Partout dans le monde nous menons la bataille culturelle pour que les représentations changent. Les preuves scientifiques sont incontestables, les technologies sont là, les mesures politiques à prendre sont connues, de plus en plus d’entreprises ont compris l’intérêt de s’engager pleinement dans cette transition. Nous pouvons réussir cet immense défi que l’humanité s’est lancé à elle-même. Et nous sommes même maintenant sur le bon chemin pour gagner la bataille. Alors accélérons.

Pascal Canfin, Directeur général du WWF France

Espagne : activités extractives, dragage et agriculture intensive menacent le site de Doñana

Costa Doñana<br />© Diego Lopez / WWFDoñana, connu comme l’un des sites protégés les plus remarquables en Europe, risque d’entrer sur la Liste du Patrimoine mondial en péril de l’Unesco à cause des activités agricoles et industrielles qui s’y exercent. Après des années de mauvaise gestion et notamment de surexploitation de son eau, le parc national pourrait être totalement asséché si aucune mesure n’est prise au plus vite. C’est ce que révèle la dernière étude du WWF Sauvons Doñana : du danger à la prospérité réalisé par Dalberg.
 
Situé dans le sud de l’Espagne, Doñana abrite plus de 4000 espèces, dont le lynx ibérique qui est en voie de disparition, et accueille six millions d’oiseaux migrateurs. Au-delà de sa richesse environnementale, le site est essentiel à l’économie régionale puisqu’il fournit des emplois aux  200 000 habitants de la région dans le secteur de la pêche, de l’agriculture, de la recherche et de l’écotourisme.
 
Ces trente dernières années, les activités industrielles et notamment l’agriculture intensive ont utilisé plus de 80% de l’eau qui devrait alimenter les marais de Doñana. Très polluées par les pesticides et engrais utilisés par le secteur agricole, les eaux qui continuent à alimenter le site portent également atteinte à sa biodiversité. C’est le cas de la production croissante de fraises qui a un impact important sur la quantité mais aussi la qualité de l’eau de Costa Doñana d’autant que 70% de la production d’Espagne est cultivée sur le site. A elle seule, l’industrie de la fraise représente 400 millions d’euros chaque année.
 
A l’agriculture intensive s’ajoute plus de 1000 puits illégaux, 3000 hectares de fermes illégales, un plan de dragage ainsi que des projets d’extraction et de stockage de gaz. Le gouvernement andalou soutient également la réouverture d’une mine jouxtant le parc, mine connue pour avoir déjà causé l’une des pires catastrophes environnementales qu’ait vécue l’Espagne.
 

Faites-vous entendre

Le WWF appelle les institutions internationales à mettre le gouvernement espagnol face ses responsabilités pour la mauvaise gestion de Doñana. L’Espagne doit au plus vite mettre un terme aux menaces exercées sur le site quelles qu’elles soient, notamment via un plan solide de gestion de l’eau.
 
 « Costa Doñana est à un tournant : soit le gouvernement espagnol respecte au plus vite les engagements internationaux qu’il a adopté, soit il continue à permettre sa surexploitation quitte à ce que la situation devienne irréversible et conduise à son classement sur la liste du patrimoine mondial en péril en juin 2017. La protection de Doñana n’est pas seulement une question d’intérêt local ou national, elle est d’une importance internationale. »
Juan Carlos del Olmo, directeur général du WWF Espagne
 
« Le site de Doñana est protégé par presque tous les niveaux de protection : parc national, site Ramsar, site Natura 2000, réserve de la biosphère de l’Unesco, site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Si nous ne sommes pas en mesure de préserver ce site emblématique, comment pouvons-nous espérer préserver notre planète ? Nos actes doivent être à la hauteur de notre ambition ! » 
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

Vous aussi interpellez le Président du gouvernement d’Espagne et demandez au gouvernement espagnol d’intervenir concrètement sur le site wwf.fr/faitesvousentendre

#FAITESVOUSENTENDRE

Le WWF France accompagne le Groupe SEB 
pour aller plus loin dans sa démarche environnementale

Le WWF France accompagne le Groupe SEB 
pour aller plus loin dans sa démarche environnementale<br />© WWFLe WWF France et le Groupe SEB avancent ensemble pour réduire l’empreinte carbone du groupe et améliorer l’efficacité énergétique de ses produits.

En 2015, le WWF, le Global Compact, WRI (World Ressource Institut) et le CDP (Carbon Disclosure Project) lançaient l’initiative Science Based Target appelant  les grandes entreprises mondiales à s’engager publiquement en faveur d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, sur la base d’une démarche scientifique visant à maintenir le réchauffement climatique bien en dessous des 2°C. C’est désormais chose faite pour le groupe SEB qui, accompagné par le WWF France, a rejoint l’initiative en 2016. La prochaine étape sera de voir l’ensemble des objectifs du groupe validés par l’initiative.

Le WWF France reconnait la pertinence des actions déjà engagées par Rowenta, une des marques du groupe SEB, et l’accompagne pour aller plus loin sur 3 axes clés: l’efficacité énergétique, l’utilisation de plastiques recyclés, et la réparabilité des produits. Dans les mois à venir, le WWF France travaillera enfin avec la marque sur des produits innovants sur le plan environnemental.

« Nous démontrons à travers ce partenariat l’intérêt de porter les enjeux environnementaux au plus haut niveau avec l’engagement du groupe SEB sur une méthodologie robuste telle que Science Based Target. Cette démarche se décline de manière opérationnelle sur des thématiques clés que sont l’efficacité énergétique, la réparabilité ainsi que l’utilisation, d’ici 2020, d’au moins 20% de matériaux recyclés dans tous les nouveaux produits de la marque Rowenta. Un bel engagement en termes de durabilité ! », explique Marie-Christine Korniloff, directrice déléguée au Monde Economique du WWF France.

 « Le groupe SEB a orienté sa stratégie de façon à concevoir des produits et services novateurs, dans le respect de ses exigences éthiques, sociales et environnementales. Dans la lignée de ses démarches en matière de développement durable, le groupe SEB est aujourd’hui ravi d’amplifier son engagement en s’impliquant dans un partenariat majeur avec le WWF France », ajoute Joël Tronchon, Directeur Développement Durable du Groupe SEB.

Espagne : activités extractives, dragage et agriculture intensive menacent le site de Costa Doñana

Costa Doñana<br />© Diego Lopez / WWFCosta Doñana, connu comme l’un des sites protégés les plus remarquables en Europe, risque d’entrer sur la Liste du Patrimoine mondial en péril de l’Unesco à cause des activités agricoles et industrielles qui s’y exercent. Après des années de mauvaise gestion et notamment de surexploitation de son eau, le parc national pourrait être totalement asséché si aucune mesure n’est prise au plus vite. C’est ce que révèle la dernière étude du WWF Sauvons Doñana : du danger à la prospérité réalisé par Dalberg.
 
Situé dans le sud de l’Espagne, Costa Doñana abrite plus de 4000 espèces, dont le lynx ibérique qui est en voie de disparition, et accueille six millions d’oiseaux migrateurs. Au-delà de sa richesse environnementale, le site est essentiel à l’économie régionale puisqu’il fournit des emplois aux  200 000 habitants de la région dans le secteur de la pêche, de l’agriculture, de la recherche et de l’écotourisme.
 
Ces trente dernières années, les activités industrielles et notamment l’agriculture intensive ont utilisé plus de 80% de l’eau qui devrait alimenter les marais de Costa Doñana. Très polluées par les pesticides et engrais utilisés par le secteur agricole, les eaux qui continuent à alimenter le site portent également atteinte à sa biodiversité. C’est le cas de la production croissante de fraises qui a un impact important sur la quantité mais aussi la qualité de l’eau de Costa Doñana d’autant que 70% de la production d’Espagne est cultivée sur le site. A elle seule, l’industrie de la fraise représente 400 millions d’euros chaque année.
 
A l’agriculture intensive s’ajoute plus de 1000 puits illégaux, 3000 hectares de fermes illégales, un plan de dragage ainsi que des projets d’extraction et de stockage de gaz. Le gouvernement andalou soutient également la réouverture d’une mine jouxtant le parc, mine connue pour avoir déjà causé l’une des pires catastrophes environnementales qu’ait vécue l’Espagne.
 

Faites-vous entendre

Le WWF appelle les institutions internationales à mettre le gouvernement espagnol face ses responsabilités pour la mauvaise gestion de Costa Doñana. L’Espagne doit au plus vite mettre un terme aux menaces exercées sur le site quelles qu’elles soient, notamment via un plan solide de gestion de l’eau.
 
 « Costa Doñana est à un tournant : soit le gouvernement espagnol respecte au plus vite les engagements internationaux qu’il a adopté, soit il continue à permettre sa surexploitation quitte à ce que la situation devienne irréversible et conduise à son classement sur la liste du patrimoine mondial en péril en juin 2017. La protection de Costa Doñana n’est pas seulement une question d’intérêt local ou national, elle est d’une importance internationale. »
Juan Carlos del Olmo, directeur général du WWF Espagne
 
« Le site de Costa Doñana est protégé par presque tous les niveaux de protection : parc national, site Ramsar, site Natura 2000, réserve de la biosphère de l’Unesco, site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Si nous ne sommes pas en mesure de préserver ce site emblématique, comment pouvons-nous espérer préserver notre planète ? Nos actes doivent être à la hauteur de notre ambition ! » 
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

Vous aussi interpellez le Président du gouvernement d’Espagne et demandez au gouvernement espagnol d’intervenir concrètement sur le site wwf.fr/faitesvousentendre

#FAITESVOUSENTENDRE

Le WWF applaudit la motion UICN pour la coopération à l'échelle du plateau des Guyanes

Matécho forest. French Guiana<br />© Roger Leguen / WWF

Parmi les nombreuses motions adoptées lors du récent congrès de l’UICN, la motion n°41 entérine le nécessaire renforcement de la coopération entre les aires protégées du plateau des Guyanes et du Nord Est de l’Amazonie.
 
Cette annonce du besoin d’échanges transfrontaliers prend un sens particulier dans le contexte du dernier Congrès Mondial de la Nature de l’UICN tenu à Hawaï (USA) du 1er au 10 septembre 2016, intitulé cette année « La planète à la croisée des chemins ».
 
Ce congrès apparaît comme le plus grand rassemblement d’experts et de décideurs en matière d’environnement, depuis l’Accord historique de Paris (COP21), et depuis l’annonce des Objectifs du Millénaire pour le Développement et l’après 2015. Les motions validées par le congrès mondial de l’UICN se révèlent être de précieuses orientations pour les futurs programmes de protection de l’environnement et de développement durable.
 
L’adoption de la motion n°41 portant sur les Guyanes est capitale. Elle pourra permettre le développement d’une dynamique large, d’orientations stratégiques et d’actions concrètes, pour assurer la préservation effective du massif forestier du plateau des Guyanes et des six territoires associés (Guyana, Suriname, Guyane française, Venezuela, Amapá brésilien, et Colombie), tout en assurant le développement socioéconomique et le bien-être des populations concernées.
 
Cette approche rejoint celle déjà proposée par le Président de la République du Guyana,  Brigadier David Granger, pendant le 4ème congrès international pour la biodiversité du plateau des Guyanes qui s’est déroulé à Georgetown (Guyana) du 8 au 11 août 2016 : « C’est le moment pour les gouvernements, les acteurs scientifiques, les organisations non gouvernementales et les communautés locales de forger des partenariats en faveur de la préservation de la biodiversité du plateau des Guyanes. Ils permettront aux Etats de valoriser le forts niveau d’endémisme, de diversité culturelle, et de bon état des écosystèmes pour une croissance inclusive et une sécurisation du futur ».
 
« La voie pour une stratégie plus intégrée permettant la préservation de la biodiversité et les écosystèmes uniques du plateau des Guyanes est maintenant officiellement tracée, et reconnue au plus haut niveau mondial par l’adoption de cette nouvelle motion lors du récent congrès mondial de l’UICN »,explique Pascal Canfin, directeur général du WWF France. 

La Réunion : un défi éco-sportif pour préserver le patrimoine naturel de l'île

Le Pandathlon Réunion 2016 aura lieu le 11 septembre 2016<br />© PandathlonAprès la Haute Dumbéa en Nouvelle Calédonie le 12 juin et le Massif du Mont-Blanc à Saint-Gervais les 25 et 26 juin, c’est à la Réunion que l’édition 2016 du Pandathlon fera étape. Ce dimanche 11 septembre, cet événement éco-sportif se déroulera au cœur du Parc naturel de l’Eden et permettra de collecter des fonds pour contribuer à la préservation du patrimoine naturel de l’île.

Organisé en collaboration avec la Région Réunion, le Pandathlon sera cette année l’occasion de découvrir, à travers quatre circuits, un site exceptionnel. Le site de l’Eden abrite une population de lézard vert des hauts, espèce endémique protégée dont la population est en danger, et de nombreuses espèces d’arbres que les bois de Pommes, bois de Cabris ou de Perroquet, bois de Savons, bois de Piment.

Les fonds collectés permettront de soutenir l’association Nature Océan Indien et son plan d’actions pour la sauvegarde du gecko vert de Manapany. Espèce emblématique de La Réunion, ce reptile dépend étroitement de la qualité de son habitat qui n’a cessé de disparaître et de se dégrader depuis l’installation de l’Homme sur l’île. Il reste aujourd’hui seulement 3 000 à 5 000 individus, répartis dans des populations très fragmentées, localisées uniquement dans le sud, sur une fine bande littorale de 11 km de long.
 
« Cela fait déjà sept ans que le WWF France a imaginé le Pandathlon. Depuis, la participation de milliers de pandathlètes a permis de financer des projets locaux de conservation tout en démontrant qu’il est possible d’organiser un événement sportif avec un impact minimum sur l’environnement. Car c’est bien cela l’esprit du Pandathlon : se mobiliser, se dépasser en participant à un événement sportif et ludique dans le but d’intervenir là où la nature en besoin ! »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France
 

Selon une nouvelle étude, abattre des loups fait souvent augmenter le nombre d'attaques

Portrait loup gris (Canis lupus)<br />© naturepl.com  / Edwin Giesbers / WWFL’abattage des grands prédateurs fait augmenter ou reste sans effet sur le nombre d’attaques du bétail dans plus de 70% des cas : c’est ce que démontre l’étude publiée jeudi dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment. A l’inverse, les méthodes préservant la vie du loup, comme la protection des troupeaux, permet de réduire le nombre d’attaques sur le bétail dans 80% des cas étudiés.

Dans le monde entier, autorités, chasseurs et éleveurs recourent par réflexe à la solution de facilité, qui consiste à abattre les prédateurs tels que les ours, les loups ou les grands félins, pour éviter les dommages aux troupeaux. Les nouveaux résultats qui viennent d’être publiés montrent toutefois qu’en agissant ainsi, ils créent souvent plus de problèmes qu’ils n’en règlent.

L’équipe internationale de recherche a analysé les résultats et la pertinence de diverses études réalisées en Amérique et en Europe. Les résultats relevés en Afrique et en Asie confirment également ces conclusions.

Si les résultats principaux de l’étude ne sont pas nouveaux, la base de données internationale et complète sur laquelle ils reposent les rendent plus clairs que jamais :

  • Les méthodes mortelles (comme la chasse, les appâts empoisonnés ou les pièges) ne sont pas une solution aux problèmes des éleveurs mais ont souvent pour effet d’aggraver les problèmes existants : elles ne permettent de réduire les attaques sur le bétail que dans seulement 29% des cas. L’abattage des grands prédateurs fait augmenter ou reste sans effet sur le nombre d’attaques du bétail dans plus de 70% des cas.
  • Les méthodes épargnant les animaux (comme les mesures de protection des troupeaux ou les systèmes de dissuasion visuels tels que rubans répulsifs) sont au contraire efficaces. Dans 80% des cas, les attaques sur le bétail ont nettement diminué.

Sur la base des connaissances actuelles, les chercheurs recommandent aux autorités et aux décideurs de renoncer à abattre les prédateurs pour éviter les attaques.
 

Pertinence dans le contexte d’augmentation des abattages de loups en France…

Pour la période juillet 2016 – juin 2017, les abattages de loups sont autorisés par dérogation sur arrêté préfectoral, jusqu’à un nombre maximum de 36 individus dans 20 départements français. Chaque année, ce plafond est révisé à la hausse. L’estimation du nombre de loups en France par les services de l’Etat montre une stagnation des effectifs, alors que le nombre d’attaques continue de progresser significativement ces dernières années (+5% en 2015). A longue échéance, les tirs ne sont pas la solution. Seuls la mise en place avérée et le suivi de mesures de protection des troupeaux pourront permettre une cohabitation pérenne entre l’Homme et l’animal.
 

…et de révision de la loi fédérale suisse sur la chasse

Le 24 août, le Conseil fédéral suisse a ouvert la procédure de consultation pour la révision de la loi sur la chasse. La proposition de loi prévoit que les loups puissent bientôt être abattus à titre préventif dans le but d’éviter les dégâts aux troupeaux. Dans un premier temps, seul le loup, prédateur protégé, doit figurer sur la liste des animaux à abattre. Mais le lynx et d’autres espèces protégées pourraient bien le rejoindre prochainement.

Il ne faut pas non plus oublier que les grands prédateurs vivant dans l’espace alpin transfrontalier sont des espèces fortement menacées de disparition. Les expériences décidées à la hâte n’ont pas leur place dans ce contexte. Dans le cas du loup en particulier, la décimation de sa population consiste, dans la pratique, à des tirs non spécifiques. Dans pareil cas, le danger est grand que des individus jouant un rôle essentiel dans la structure familiale et la recherche de nourriture soient tués. Le risque d’aggraver la situation au lieu de l’améliorer est trop important.

En savoir plus sur l’étude :
Treves, A., Krofel, M., McManus, J. (equal co-authors) 2016 Predator control should not be a shot in the dark. Frontiers in Ecology and the Environment (September 2016 issue)