Le panda géant est toujours menacé, mais son statut s'améliore : il passe d'en danger à vulnérable

Panda géant mangeant du bambou dans une réserve naturelle en Chine<br />©  WWF China/ Xiang DingqianLe panda géant vient d’être déclassé en tant qu’espèce « en danger » pour rejoindre les espèces dîtes « vulnérables » sur la liste mondiale des espèces menacées d’extinction. Cette bonne nouvelle démontre qu’une approche intégrée peut aider à préserver la biodiversité de notre planète.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a annoncé le changement positif du statut officiel du panda géant sur la liste rouge des espèces menacées, précisant une hausse de 17% de leur population en 10 ans, alors qu’un recensement national a estimé à 1.864 le nombre de pandas géants vivant à l’état sauvage en Chine.

« Depuis plus de cinquante ans, en plus d’être le symbole du WWF, le panda géant a été l’espèce emblématique des efforts de conservation dans le monde. Le fait que cet animal s’éloigne encore davantage de l’extinction réjouit tous ceux qui sont engagés dans la protection des espèces sauvages et de leurs habitats dans le monde. Cette bonne nouvelle pour le panda géant prouve que lorsque la science, la volonté politique et l’engagement des communautés locales se réunissent, nous pouvons préserver la faune et la biodiversité », a déclaré Marco Lambertini, directeur général du WWF.
   

Si le statut du panda évolue, d’autres espèces sont, quant elles, de plus en plus menacées.

Il s’agit notamment du cas du gorille de l’Est désormais répertorié en tant qu’espèce « en danger critique d’extinction », dernière étape avant son extinction totale principalement à cause du braconnage.

Le logo panda du WWF a été conçu en 1961 par le Président fondateur de l’ONG, naturaliste et peintre Sir Peter Scott. Vingt ans plus tard, le WWF est devenu la première organisation internationale à travailler en Chine. Le WWF travaille avec le gouvernement sur des initiatives pour sauver les pandas géants et leur habitat, notamment en aidant à établir un réseau intégré de réserves pour les pandas géants et des corridors fauniques pour relier les populations de pandas isolées ainsi qu’en travaillant avec les communautés locales pour développer des moyens de subsistance durables et minimiser leur impact sur les forêts.
 

67 réserves de pandas

Ces efforts ont permis d’accroître le nombre de réserves de pandas. Il en existe à présent 67 ! Ces réserves abritent actuellement près des deux tiers des populations de pandas sauvages dans le monde. Les efforts de protection ont également contribué à préserver de grandes zones de forêts de bambous. Ces forêts abritent de très nombreuses espèces et fournissent des services écosystémiques pour des dizaines de millions de personnes vivant le long des rivières en aval de l’habitat du panda.
 
« Ce reclassement marque des décennies d’efforts du gouvernement chinois en matière de protection portés et démontre que l’investissement dans la protection des espèces emblématiques comme les pandas géants sont à la fois bénéfiques pour les espèces et l’humanité. La victoire n’est toutefois pas totale. Les pandas restent vulnérables et éparses. Une grande partie de leur habitat demeure menacée par des projets d’infrastructures. N’oublions pas qu’il ne reste que 1 864 spécimens à l’état sauvage » , a déclaré Lo Sze Ping, directeur général du WWF-Chine.

Il est à présent évident que seule une approche intégrée sera en mesure d’assurer la survie à long terme des pandas géants de Chine, également victimes du changement climatique. Il faudra encore davantage d’investissement de la part du gouvernement, des partenariats renforcés avec les communautés locales et une plus grande prise de conscience de l’importance que représente pour les Hommes, la protection de la vie sauvage et des écosystèmes.

Les Etats-Unis et la Chine envoient un signal politique fort pour l'action climatique

Après avoir fait preuve de discipline, les négociateurs doivent donc maintenant faire preuve de responsabilité.<br />© WWFAujourd’hui, l’annonce commune de ratification de l’Accord de Paris par la Chine et les Etats-Unis, les deux plus gros émetteurs mondiaux, envoie un signal politique fort en rendant possible une réelle action contre le changement climatique au niveau mondial.

Les Etats-Unis et la Chine sont en effet responsables d’un peu plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. A ce jour, 24 pays représentant juste un peu plus de 1% de ces émissions avaient ratifié l’Accord de Paris. Or pour qu’il puisse être mis en œuvre, l’accord de Paris doit être ratifié par au moins 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales.

Lou Léonard, senior vice-président Climat et Energie du WWF Etats-Unis explique que le mouvement impulsé par cette annonce donne de grands espoirs pour le prochain rendez-vous des Nations Unies prévu à New York le 21 septembre en vue d’assurer la mise en œuvre la plus rapide de l’Accord de Paris. « Il est urgent et nécessaire que la mise en œuvre de l’Accord de Paris s’accélère afin d’éviter les pires conséquences du changement climatique. En ratifiant aussi rapidement l’accord, le Président Obama et le Président Xi Jinping signifient aux autres pays que l’Accord de Paris peut entrer en vigueur cette année. Il y a encore 6 mois, cela semblait impossible« , commente-t-il.

LO Sze Ping, directeur général du WWF Chine souligne également qu’à travers cette annonce la Chine envoie au monde un signal encourageant. « Cette annonce montre clairement la détermination de la Chine à mettre en œuvre l’accord. La Chine prend ainsi désormais sa place dans le leadership de la lutte contre le changement climatique. A présent, d’autres pays doivent agir au plus vite pour ratifier l’accord, réduire leurs émissions dans la droite ligne des objectifs de l’Accord de Paris, en prenant en compte science et équité, et relever les ambitions de leurs promesses » ajoute-t-il.

« La ratification par la Chine et les États-Unis de l’Accord de Paris aujourd’hui est un bon signal envoyé au monde sur leur volonté d’appliquer et de mettre en œuvre l’action climatique. Cette annonce a été rendue possible car la transition énergétique mondiale est bel et bien en marche, comme le démontre les 15 signaux à l’œuvre du WWF (lien). Elle devrait entraîner la ratification d’autres grands émetteurs ces prochaines semaines. L’Union européenne doit ainsi absolument accélérer la cadence et résoudre ses discordes internes pour une ratification le plus vite possible », conclut Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

Green bonds : le WWF France se félicite de l'annonce faite ce matin par Michel Sapin et Ségolène Royal

 <br />© Global Warming Images / WWFLe WWF France se félicite de l’annonce faite ce matin par Michel Sapin et Ségolène Royal de l’émission par la France d’obligations vertes souveraines.

La France devient ainsi le premier Etat au monde à émettre des Green bonds Il s’agit d’une victoire pour le plaidoyer du WWF France qui poussait ce sujet depuis le printemps. Une première annonce de principe avait été faite par le Président de la République lors de la conférence environnementale en avril dernier. Elle se concrétise aujourd’hui,  à la veille du G20, pour un engagement concret portant sur 9 milliards d’euros sur trois ans.

« Un signe de plus du leadership de la France en matière de finance verte »

Pour Pascal Canfin, directeur général du WWF France : « Cette annonce est un signe de plus du leadership de la France en matière de finance verte. Elle a deux effets positifs importants : le premier est de montrer que c’est possible et donc d’entraîner les autres pays qui réfléchissent à le faire, comme la Chine ou le Royaume-Uni. Le deuxième effet est de sécuriser 9 milliards de financement public pour la transition écologique quelque soit le résultat des futures échéances électorales. »

Le WWF avait publié le 13 juin 2016 un rapport de référence sur le marché des obligations vertes. Cette annonce, couplée à celle qui devrait être faite par les États Unis et la Chine, de leur ratification de l’accord de Paris ce week end, vient renforcer la transition énergétique mondiale qui doit accélérer si l’on veut tenir la limite de 1.5/2 degrés de réchauffement climatique. Le WWF a publié hier 15 signaux qui montrent que cette transition est bien en marche au niveau mondial et demande aux responsables politiques de prendre les bonnes décisions pour aller plus vite et gagner la bataille contre le dérèglement climatique.
 

La transition énergétique est en marche : les 15 signaux qui le prouvent

La transition énergétique est en marche<br />© Global Warming Images / WWFA quelques jours du G20, le WWF rappelle aux dirigeants que le temps est à l’action.

A l’heure où les grandes puissances économiques mondiales se préparent au prochain G20 qui se tiendra en Chine les 4 et 5 septembre, le WWF publie un rapport présentant 15 grands signaux qui démontrent que la transition énergétique mondiale est amorcée et irréversible.

L’objectif de ce rapport : contribuer à faire évoluer le cadre de pensées de nos dirigeants, leur faire prendre conscience de l’ampleur, souvent sous-estimée, de cette transformation et souligner la nécessité d’accélérer le pas si nous voulons tenir les engagements d’un réchauffement en dessous des 2°C.
 

Cliquez sur l’image pour agrandir l’infographie

« La transition est en marche mais la plupart de nos dirigeants ne semblent pas en avoir véritablement conscience. Bien que peu connus du grand public, les faits et les données démontrant la transition énergétique en cours sont nombreux et significatifs. Il existe pourtant encore un écart tangible entre les engagements pris et leur véritable mise en œuvre. Il est nécessaire d’accélérer cette transition pour avoir une chance de maintenir la hausse des températures en dessous de 2°C et même viser les 1,5°C », explique Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

« Fin des subventions publiques en faveur des combustibles fossiles, soutiens au déploiement des renouvelables et aux économies d’énergie,  accroissement des financements verts, prix du carbone… de nombreux leviers doivent être actionnés pour donner une nouvelle impulsion et changer la vitesse de la transformation. Les records de température atteints en 2016, qui sera sans doute l’année la plus chaude jamais enregistrée dans l’histoire, nous rappellent que nous avons très peu de temps pour agir », ajoute Lo Sze Ping, directeur général du WWF Chine.

 

Croissance des énergies renouvelables, multiplication des actions des villes, stagnation des émissions de CO2 liées à l’énergie, nombreux engagements des entreprises dans l’initiative Science Based Targets afin d’aligner leurs objectifs de réduction d’émission sur une trajectoire de moins de 2°C de réchauffement climatique, augmentation continue du nombre d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables…. Le rapport met en évidence 15 grands signaux démontrant que la transition énergétique mondiale est en marche.

Le WWF soutient pleinement l’appel de la présidence chinoise adressé aux membres du G20 à « prendre des mesures actives pour mettre en œuvre les aboutissements de la COP21 sur la question du financement pour le climat et bien d’autres sujets ». Le rapport du WWF demande par ailleurs à tous les membres du G20 d’assurer tous les soutiens possibles, incluant les outils économiques et fiscaux pour l’accès à une énergie fiable, sûre, durable et propre pour tous d’ici 2030.

« Les records de température atteints en 2016, qui sera sans doute l’année la plus chaude jamais enregistrée dans l’histoire, nous rappellent que nous avons très peu de temps pour agir. Nous avons l’Accord de Paris pour nous guider vers la voie à suivre. Le temps est à présent à sa mise en œuvre et à l’action ! » conclut Pascal Canfin.

[Tribune] Dette écologique : le monde à crédit

Pascal Canfin, directeur général WWF France.<br />©  Sherif Scouri / WWF FranceDepuis lundi 8 août 2016, l’humanité a une dette envers la planète, une dette écologique. En huit mois, nous avons consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année.

En d’autres termes, nous avons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre ne pouvait produire en douze mois. Notre boulimie et notre comportement nous ont ainsi conduits à émettre plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an. En bref, nous avons dépassé la capacité de la planète à reproduire le capital naturel sans lequel nous ne pouvons subvenir à nos besoins.
 

Le « jour du dépassement de la Terre »

La date du 8 août marque donc cette année le « jour du dépassement de la Terre » ou « Earth overshoot day » en anglais. Calculée depuis 1986 par le Global Footprint Network, dont le WWF est partenaire, cette date ne cesse d’avancer : elle s’établissait au 1er novembre en 1986, au 14 octobre en 1992, au 24 août en 2006, au 13 août en 2015.

Nous avons aujourd′hui besoin de l′équivalent de 1,6 planète

Nous avons ainsi aujourd’hui besoin de l’équivalent de 1,6 planète. En 2050, en prenant en compte la croissance de la population mondiale, nous aurions besoin de 2 planètes !

Prenons l’exemple de la pêche : dans le monde, 90 % des stocks halieutiques sont surexploités. Pour répondre aux besoins de l’humanité, nous allons bientôt devoir pêcher des poissons de plus en plus petits sans leur laisser le temps de se reproduire et, progressivement, aller jusqu’à un effondrement des stocks.

Il est grand temps de prendre conscience que la nature n’est pas un gisement dans lequel nous pouvons puiser indéfiniment et impératif de changer de modèle de développement !

Les solutions sont là

Surtout pour réduire nos émissions de carbone, qui représentent à elles seules 60 % de notre empreinte écologique globale. En décembre 2015, les pays du monde ont adopté l’accord de Paris, qui les engage à tout mettre en œuvre pour maintenir la température mondiale en dessous de 2 °C. La dynamique que cet accord a permis de construire doit prendre de l’ampleur et donner lieu à des actes politiques forts, je pense notamment à la sortie des énergies fossiles.

Si les pays et leur gouvernement sont en première ligne, consommer moins et mieux est l’affaire de tous. C’est bien à l’échelle des entreprises que se joue la transformation des chaînes d’approvisionnement vers des matières premières plus durables issues de l’agriculture, de la pêche ou des forêts. De leur côté, les citoyens peuvent agir sur le mode de transport qu’ils utilisent, sur leur consommation énergétique, mais aussi et surtout sur leur alimentation. Gardons à l’esprit que 80 % de la déforestation mondiale est due à l’agriculture, et notamment à l’élevage bovin. En diminuant notre consommation de viande et en privilégiant des achats de produits certifiés, nous pouvons tous contribuer à réduire la déforestation, la surpêche ou encore la surexploitation agricole.

90 % des nouvelles capacités électriques sont renouvelables

Mais je ne fais pas partie des pessimistes : il y a de nombreux signaux positifs. Dans le domaine de l’énergie, par exemple, 90 % des nouvelles capacités de production d’électricité installées dans le monde l’an dernier sont issues des renouvelables. Leur part était de 60 % en 2014 et de 50 % en 2013.

Depuis lundi 8 août 2016, l’humanité a une dette envers la planète, une dette écologique. Qu’attendons-nous pour agir ? Les solutions sont là, mais il faut maintenant accélérer leur déploiement.

Pascal Canfin – Directeur général du WWF France

A partir du lundi 8 août 2016, l'humanité vivra à crédit

Logo de l'Overshoot Day<br />© Earth Overshoot DaySelon le Global Footprint Network, le lundi 8 août 2016, l’humanité aura consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année. Cette date marque donc l’Earth overshoot day le Jour du dépassement de la Terre en français.

Cela signifie qu’en huit mois, nous aurons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre ne pouvait produire sur cette même période.A partir de lundi, nous vivrons donc à crédit.

Calculé depuis 1986 par le Global Footprint Network, l’Earth overshoot day arrive moins vite dans le calendrier depuis les cinq dernières années mais continue inexorablement d’avancer : en 2000, il tombait le 1er octobre, en 2008, le 23 septembre, en 2015, le 13 août.

Pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd’hui besoin de l’équivalent de 1,6 planète.

Le coût de cette surconsommation est déjà visible : pénuries en eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole et des stocks de poissons, déforestation, disparition des espèces. Vivre à crédit ne peut être que provisoire parce que la nature n’est pas un gisement dans lequel nous pouvons puiser indéfiniment.

Principal facteur de dépassement, les émissions de carbone représentent désormais 60% de notre empreinte écologique globale. Pour tenir les objectifs fixés par l’Accord de Paris adopté en, décembre 2015 par 195 pays, notre empreinte carbone doit progressivement décroître jusqu’à atteindre un niveau d’émissions proche de zéro d’ici 2050.

Fort heureusement, certains pays ont amorcé leur transition énergétique. Le Costa Rica a produit 97% de son électricité grâce à des énergies renouvelables au cours du premier trimestre 2016. Le Portugal, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont enregistré cette année une capacité record de leur production en énergies renouvelables : ils ont ainsi pu assurer 100% de leurs besoins en électricité pendant quelques minutes, voire pendant quelques jours pour le Portugal.

Au-delà des pays, ce sont aussi aux entreprises, aux collectivités, aux citoyens de privilégier des modes de production et de consommation plus écologiques.

« Nous continuons à creuser notre dette écologique. A partir du lundi 8 août, nous vivrons à crédit car nous aurons consommé en huit mois le capital naturel que la planète peut renouveler en un an. Nous devons impérativement changer de modèle de développement. La bonne nouvelle est que les solutions sont là. Mais il faut maintenant accélérer leur déploiement. » Pascal Canfin, Directeur général du WWF France

« La manière dont nous produisons notre nourriture et notre énergie, et dont nous utilisons l’eau ont un impact fort sur les écosystèmes. C’est pour cette raison que le WWF accompagne les entreprises dans la transformation de leurs chaînes d’approvisionnement vers des matières premières plus durables issues de l’agriculture, de la pêche ou des forêts. Nous travaillons aussi à sensibiliser les consommateurs sur l’impact de leurs choix alimentaires et de leurs achats. Pour réduire leur empreinte écologique liée à l’alimentation, ces derniers peuvent diminuer leur consommation de viande, privilégier les produits certifiés, Bio, MSC ou FSC par exemple, et réduire au maximum le gaspillage alimentaire : 30% de la nourriture est perdue ou gaspillée dans le monde ! » Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation au WWF France

Pour en savoir plus :  

 

Le WWF France et l'agence Twinkle Twinkle signent une campagne très pop avec le dispositif digital #WWFRewind

Découvrez notre nouvelle campagne #WWFRewind<br />© Twinkle TwinkleLe WWF France et l’agence Twinkle Twinkle signent une campagne très pop avec le dispositif digital #WWFRewind

Avec sa nouvelle campagne #WWFRewind, le WWF France remonte le temps et s’attarde sur de grands moments marquants de 1986 à nos jours afin de sensibiliser le grand public à l’avancée continue de l’Overshoot day (ou jour du dépassement) et à sa capacité d’actions pour stopper cette évolution.

Tous les ans, le WWF évalue avec  le Global Footprint Network, le jour à partir duquel l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que notre planète peut renouveler en un an. Chaque année, cette date butoir avance inexorablement. Il y a 16 ans, en 2000, ce jour à partir duquel les hommes vivaient à crédit était en septembre, l’an dernier il s’agissait du 13 août 2015…

Le coût de cette surconsommation est chaque jour plus évident : pénuries en eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole, surexploitation halieutique, déforestation, disparition des espèces, et enfin augmentation de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère.

« Chaque année, notre consommation mondiale dépasse les ressources exploitables de la planète de plus en plus tôt. En 30 ans, la date du dépassement de nos ressources planétaires est passé du 1er novembre à la première semaine d’août. C’est un fait majeur mais totalement absent des chronologies. La campagne #WWFRewind, réalisée par l’agence Twinkle Twinkle vise à réactiver nos souvenirs, nos madeleines de Proust pour mieux révéler l’information qui était passée inaperçue.

Quand on parle de 1986, on pense à une multitude d’événements heureux et tristes, mais on ne sait pas que cette année-là, nous avons dépassé les ressources de la planète le 1er novembre. En jouant sur notre pop culture, nous espérons que cela va aider à la prise de conscience et activer l’envie d’agir » explique Jacques-Olivier Barthes, Directeur de la communication du WWF France.

Dans une phase de teasing, du 26 juillet au 1er août, les réseaux sociaux (Twitter, Facebook et Instagram) ont vu apparaître de nombreux posts partagés attirant chacun l’attention sur une année et invitant le grand public à se rappeler d’un événement marquant. Une tâche noire, toujours plus présente au fil des années, parasite cependant l’image. Cette tâche noire représente l’Overshoot day.

En ce jour du 1er août, le WWF France et Twinkle Twinkle révèlent le site événementiel #WWFRewind, invitant tous les internautes à vivre une rétrospective pop culture sur les 30 dernières années écoulées et tous les bons moments que l’humanité a pu partager. La navigation sur ce site est cependant également perturbée par une zone parasite noire se répandant sur la page au fil des années et la recouvrir en 2016 pour l’annonce de la date de l’Overshoot Day 2016.

 

Le WWF demande de mettre fin à toutes les fermes d'élevage de tigres en Asie

Deux tigres de Sibérie<br />© naturepl.com  / Edwin Giesbers / WWFSuite aux formes graves de criminalité récemment constatées lors d’une perquisition dans le Temple des tigres en Thaïlande et en cette Journée mondiale du tigre, le WWF appelle les gouvernements d’Asie à enquêter sur tous les centres d’élevage de tigres et à fermer tout établissement  impliqué dans le  commerce illégal de tigres.

La fermeture de ces établissements, communément appelés « fermes d’élevage de tigres » pour les distinguer des zoos légaux et des établissements d’élevage en captivité créés à des fins de conservation, pourrait renforcer considérablement les efforts de protection des derniers tigres sauvages dans le monde.
 

En juin, les autorités thaïlandaises ont lancé une opération de répression contre le Temple des tigres. Outre le décompte de 137 tigres captifs, 40 corps de bébés tigres ont été découverts dans un congélateur, 30 petits conservés dans des bocaux et environ 1 000 amulettes fabriquées à partir de peau de tigre.

« Les images choquantes tournées au Temple des tigres, notamment celles des petits congelés prêts à être revendus dans le commerce illégal, apportent des preuves de ce qui se passe dans les coulisses de ces élevages de tigres et expliquent pourquoi ils doivent être fermés », déclare Michael Baltzer, responsable de la Tigers Alive Initiative du WWF. « Mettre fin à ces pratiques d’élevage contribuera par ailleurs à l’atteinte de l’objectif ambitieux de doubler le nombre de tigres sauvages d’ici 2022 ».
 
Alors que le Temple des tigres est actuellement la plus célèbre des « fermes de tigres » en Asie, les centres d’élevage se sont multipliés à un rythme incroyable  au cours des 15 dernières années en Thaïlande, en dépit des appels d’une coalition d’ONG pour la fin à la reproduction de tigres à des fins commerciales et pour  démanteler ces fermes d’élevage.

Selon Environmental Investigation Agency (EIA), il y aurait plus de 200 petits et grands centres de ce type en Asie. Répartis à travers la Chine, le Laos, le Vietnam et la Thaïlande, ils détiennent au total entre 7000 et 8000 tigres, bien plus que les quelques 3 900 tigres demeurant aujourd’hui à l’état sauvage.
 
Tout comme le Temple des tigres, ces structures comprennent souvent des activités de divertissement et nombreuses sont susceptibles d’être  impliquées dans le commerce illégal de tigres et de produits qui en sont issus, eu égard notamment aux coûts d’exploitation très élevés. Ces centres compromettent ainsi à la fois les efforts pour protéger l’espèce dans la nature et pour stopper  le commerce illégal en normalisant et légitimant la vente de parties et produits de tigre et en faisant par là même croître la demande.
 
« Le commerce illégal de tigres s’étend bien au-delà des frontières de la Thaïlande. Le pays a d’ailleurs beaucoup progressé en matière de lutte contre ce fléau. En espérant que  le Vietnam, le Laos et la Chine prendront maintenant des mesures similaires pour lutter contre ce commerce illégal », a déclaré Yowalak Thiarachow, directeur général du WWF Thaïlande. « Les autorités thaïlandaises ont pris des mesures courageuses et décisives pour fermer le Temple des tigres. Ils se doivent maintenant de prendre la même décision concernant tous les autres centres d’élevage de tigres du pays afin d’aider à mettre fin au commerce illégal de tigres et de leurs parties en Thaïlande ».

Ces établissements ne peuvent cependant pas être fermés du jour au lendemain. L’avenir de ces tigres reste à régler, en particulier puisqu’aucun d’entre eux ne peut être relâché dans la nature.

« Il est essentiel que la communauté internationale se mobilise et apporte un soutien financier au gouvernement thaïlandais afin d’assurer le bien-être de ces tigres et de motiver le gouvernement à fermer rapidement toutes les établissements existants impliqués dans le commerce de tigres« , a insisté Edwin Wiek, directeur du Wildlife Friends Foundation Thaïlande.
 
Ces fermes figureront également parmi les sujets de discussion de la prochaine conférence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en Afrique du Sud. Il y sera notamment abordé la nécessité d’empêcher l’entrée des tigres et produits issus du tigre dans le commerce illégal depuis et à travers ces structures. Le WWF soutient de nombreuses propositions permettant d’assurer une plus grande réglementation et surveillance de ces structures, si elles sont adoptées.
 
« De nombreux Etats de l’aire de répartition des tigres ont consacré des ressources considérables à leur protection », ajoute Michael Baltzer. « Les efforts fructueux des gouvernements  pour rétablir les populations de tigres sauvages commencent à montrer des progrès, mais il reste encore beaucoup à faire pour assurer leur avenir face à la perte d’habitat actuelle et au braconnage ».

On estime aujourd’hui à environ 3900 le nombre de tigres sauvages restant dans la nature, soit plus que la précédente estimation de 3200 tigres en 2010, l’année où tous les pays de l’aire de répartition, les partenaires de ces pays, et les organisations se sont engagés à travailler pour un atteindre l’objectif Tx2 de doubler le nombre de tigres sauvages d’ici 2022.

Luc Hoffmann : disparition d'un père fondateur du WWF

Luc Hoffmann<br />© WWF-Intl / WWFSi le WWF pleure la perte du Dr Luc Hoffmann qui s’est éteint ce jeudi à l’âge de 93 ans, il rend hommage au soutien extraordinaire qu’il a apporté, sa vie durant, à la protection de la nature et au travail mené à ses côtés.

Luc Hoffmann a été l’un des premiers membres du Conseil d’administration du WWF international et son premier vice-président jusqu’en 1988. Il a non seulement aidé les fondateurs du WWF International à établir l’organisation au niveau global, mais il a aussi fondé le WWF France et le WWF Grèce. Jusqu’à ce jour, il était vice-président d’honneur du WWF.

Passionné par l’ornithologie depuis sa petite enfance, le Dr Luc Hoffmann a obtenu un doctorat en zoologie à l’Université de Bâle et fut l’auteur de plus de 60 livres et publications sur les oiseaux et leurs habitats. Au cours de sa vie, le Dr Hoffmann s’est consacré à la conservation dans le cadre de son travail personnel mais aussi son implication dans de nombreux instituts et fondations.

Outre son action pour soutenir le WWF, Luc Hoffmann a été directeur de Wetlands international, vice-président de l’UICN et a créé la Fondation Internationale du Banc d’Arguin en Mauritanie. Il a joué un rôle-clé dans les premiers efforts pour sauver le Coto Doñana en Espagne, et a été un pilier dans la création de la Convention de Ramsar sur les zones humides.

Afin de rendre un hommage à long terme au travail de visionnaire de Luc Hoffmann, le WWF et la Fondation Mava ont créé, en 2012, l’Institut Luc Hoffmann. Il a pour objectif de répondre par des solutions durables et scientifiques aux défis environnementaux les plus complexes de la planète. En 1998, Luc Hoffmann a reçu la plus haute distinction du WWF International, la Médaille de la Conservation du Duc d’Edimbourg. La France lui a également remis la Légion d’honneur en 2010, et son travail de protection de la biodiversité a été récompensé par le prix de la Fondation Prince Albert II de Monaco en 2016.

Le fils de Luc, André Hoffmann est actuellement vice-président du WWF International.

« Luc Hoffmann était un visionnaire de la cause environnementale et a réussi, à titre individuel, à accroître l’attention du public quant à la nécessité de protéger l’environnement. Il a consacré son existence à la protection de la nature par son travail sur le terrain et sa philanthropie. Sans Luc Hoffmann, il n’y aurait pas de WWF et nous lui serons à jamais reconnaissants pour ses contributions à notre environnement. Au nom du WWF, j’exprime toute ma sympathie à toute la famille de Luc Hoffmann en ces moments difficiles. »
Yolanda Kakabadse, Présidente du WWF International

« Peu de personnes auront autant compté que Luc Hoffmann pour la conservation de la nature en France et dans le monde. Le WWF France pleure non seulement l’homme dont la détermination et l’engagement restent un modèle pour tous, mais aussi celui qui lui a permis de voir le jour en 1973. Il a consacré – en toute humilité – son existence, son énergie, sa force de persuasion, à la protection d’espèces et d’espaces emblématiques notamment de Camargue, de Brenne et des Alpes. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

« Luc était un véritable pionnier de la conservation moderne de la nature et a inspiré toute une génération de jeunes amoureux de la nature qui agissent désormais pour préserver les habitats et les espèces en danger. Je suis moi-même un produit de l’inspiration qu’il a insufflé. Merci Luc ! »
Marco Lambertini, directeur général du WWF International

« C’est un privilège pour moi de diriger un institut qui honore le travail de conservation de Luc Hoffmann. Il a été l’un des pionniers du mouvement moderne de conservation et l’Institut Luc Hoffmann entretiendra cette innovation et réflexion avant-gardiste. »
Jonathan Hutton, directeur de l’Institut Luc Hoffmann

« Le décès de Luc Hoffmann marque la fin d’une véritable époque de conservation. C’était un homme incroyable, un véritable pionnier et un très bon ami qui a inspiré tellement d’entre nous grâce à sa passion unique pour la nature. Nous lui sommes très reconnaissants pour avoir fondé le WWF-Grèce, et personnellement je me souviendrai toujours de sa sagesse et des moments précieux passés ensemble au service de cette cause durant de nombreuses années. Il va vraiment, vraiment nous manquer. »
Demetres Karavellas, directeur général du WWF Grèce

 

Loi sur la biodiversité : de réelles avancées, malgré des occasions manquées

 <br />© naturepl.com  / Laurent Geslin / WWFCe mercredi 20 juillet 2016, 40 ans après sa grande sœur dite « Loi de protection de la nature », la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages est enfin adoptée par l’Assemblée nationale.

La naissance fut difficile : il a fallu quatre ans pour que ce texte soit enfin approuvé, après un parcours gouvernemental et parlementaire semé d’embûches, sous la pression constante des lobbies agricoles, agrochimiques, industriels, cynégétiques, sans oublier celui de la pêche maritime. Si elle ne remet pas en cause un modèle économique à courte vue qui hypothèque l’avenir de la biodiversité et donc de nos sociétés modernes, cette loi contient de réelles avancées.

Depuis 1976, nombre de politiques publiques françaises et européennes sont venues conforter les actions de protection et de restauration de la biodiversité. Pourtant force est de constater que l’érosion continue, et s’accélère même pour un trop grand nombre d’espèces.

La loi-cadre sur la biodiversité, promise par le candidat François Hollande et actée par la feuille de route pour la transition écologique de septembre 2012, a logiquement généré une attente forte de la part de tous ceux qui suivent, étudient, combattent cette perte majeure pour la planète et pour l’humanité. Ainsi seule la refondation des politiques sectorielles intégrant la préservation de la biodiversité peut permettre une réelle transition écologique. Cette loi n’y répond pas.

Précédé de trois mois de débats régionaux et d’une cinquantaine de réunions de concertation, le projet présenté en conseil des ministres le 26 mars 2014 aura été discuté pendant 27 mois. Malgré ses manques, la nouvelle loi votée aujourd’hui comporte suffisamment d’éléments novateurs, de nouveaux principes et de mesures concrètes pour que nos organisations soulignent les progrès obtenus.

Cette nouvelle loi, avec ses avancées et malgré ses limites, doit permettre d’ancrer davantage les objectifs de protection du vivant dans la culture publique et la pratique, que ce soit au niveau national ou dans les territoires.

Le cadre législatif est une chose, mais ce sont les politiques publiques, les budgets et les décisions quotidiennes qui diront si la France est capable de relever dans la durée, ces enjeux essentiels pour l’avenir. Une étape importante est franchie aujourd’hui grâce aux nouveaux cadres et outils fournis par cette loi sur la biodiversité. Mais il reste encore beaucoup à faire pour reconquérir la biodiversité, la nature et les paysages. Nos organisations seront toujours là pour porter cette ambition au service de l’intérêt général.