[Tribune] Le charbon européen tue et détruit le climat

Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France<br />© F.StijepovicPrès de 10 milliards d’euros d’argent public viennent encore, chaque année, subventionner l’industrie du charbon. Comment justifier que le contribuable soutienne cette industrie qui à la fois pollue l’environnement et contribue aux décès de plusieurs milliers d’Européens ?

Le 5 juillet, le WWF, le CAN, l’Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL) et Sandbag publiaient le tout premier rapport révélant le véritable coût humain du charbon en cartographiant le déplacement des poussières de charbon émanant des centrales européennes et l’impact de cette dispersion de pollution atmosphérique sur notre santé.

La pollution atmosphérique liée au charbon et ses impacts sur la santé ne s’arrête pas en effet aux frontières des pays qui l’exploitent. Il est désormais impératif et urgent que chaque pays de l’Union européenne prenne ses responsabilités et renonce à cette énergie polluante datant d’un autre siècle.

En 2013, leurs émissions étaient responsables de plus de 22 900 décès prématurés et de dizaines de milliers de problèmes de santé allant des maladies cardiaques aux bronchites. Ce qui représente au total des coûts sanitaires évalués à plus de 62,3 milliards d’euros chaque année, qui ne sont bien sûr pas payés par les entreprises charbonnières mais par tous les contribuables !

Parmi les pays les plus impactés par la pollution issue des centrales à charbon figurent l’Allemagne avec 3 630 décès prématurés, l’Italie avec 1 610 décès prématurés, et la France où 1 380 personnes sont décédées en 2013 en raison des particules liées à l’exploitation de charbon.

Sortir du charbon rapidement est donc une priorité de santé publique. C’est aussi une priorité climatique car le charbon est la source de production d’électricité la plus émettrice de gaz à effet de serre.

C’est pourquoi la réforme actuelle du marché européen du carbone est essentielle car l’introduction d’un prix minimum du carbone autour de 20 à 30 euros la tonne de CO2 aurait comme conséquence de renchérir le coût de production des centrales à charbon et de les rendre moins compétitives rapidement, diminuant ainsi les émissions nocives pour le climat et notre santé.

Le rapport que j’ai remis le 11 juillet à Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le climat, avec Alain Grandjean et Gérard Mestrallet va dans ce sens. Il propose un corridor carbone européen qui garantisse que le prix du carbone ne descendra pas en dessous de 2030 euros la tonne dès 2020 pour arriver à un minimum de 50 euros la tonne en 2030.

Sans attendre cette réforme, la France a décidé d’instaurer un prix minimum du carbone sur l’électricité produite à base de charbon dans notre pays. Un tel dispositif proposé dans notre rapport et repris par Ségolène Royal aura pour effet de diminuer fortement la compétitivité des quelques centrales françaises restantes et d’accélérer la fin définitive du charbon en France et son remplacement par des énergies moins carbonées.

Mais le vrai débat se situe bien sûr dans les pays ayant encore massivement recours au charbon et notamment en Allemagne, pays leader dans le monde sur les renouvelables  mais qui demeure en même temps un pays charbonnier. La réforme du marché européen du carbone est l’occasion pour l’Allemagne de prendre les décisions de sortie progressive du charbon. Un sujet politiquement sensible mais qui ne doit pas oublier qu’il y a déjà aujourd’hui cinq fois plus d’emplois dans les renouvelables en Allemagne que dans l’industrie du charbon.

Que ce soit pour protéger notre santé ou pour protéger notre planète, la transition écologique doit s’accélérer. Et le pouvoir citoyen doit prévaloir sur tous les lobbies qui défendent leurs intérêts particuliers !

Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France
 

Signature d'un protocole d'accord entre la Mairie de Cayenne, le Conservatoire du littoral, et le WWF France pour la préservation et la valorisation des îlets Dupont.

Dauphins de Guyane<br />© Michel Roggo / WWFL’archipel des îlets Dupont est constitué de trois îlots rocheux en face de la Pointe Montjoyeux sur la commune de Cayenne. Son intérêt est paysager mais aussi écologique. Il offre un reposoir aux oiseaux littoraux (nombreuses sternes et limicoles) et on y compte une colonie nicheuse d’ardéidés. Par ailleurs, ces eaux sont fréquentées par les lamantins notamment durant leur cycle reproducteur.

Au-delà de cette richesse significative, c’est surtout la présence du dauphin de Guyane Sotalia guianensis qui mobilise une attention particulière. Il existe actuellement peu de données sur ce dauphin dont l’habitat est restreint.

Suite aux premiers inventaires menés par le WWF, il apparaît que la zone des îlets Dupont représente un site de fréquentation majeure pour cette espèce, avec une présence quasi-permanente de dauphins entre les mois de juillet et novembre.

Les îlets Dupont représentent aussi un site de découverte privilégié du littoral de Cayenne. A la faveur du déploiement de moyens nautiques légers (paddle, canoé, embarcations diverses…), un nombre croissant de visiteurs est observé sur ces sites.

Afin d’encourager cette fréquentation dans une perspective de valorisation écologique, et afin de renforcer les connaissances sur le dauphin de Guyane, la Mairie de Cayenne, le Conservatoire du littoral et le WWF France s’accordent pour la mise en place d’un partenariat visant à protéger et valoriser les îlets Dupont.

Dans cet objectif partagé, un protocole d’accord a été signé lundi 18 juillet 2016.

Ce protocole permet au Conservatoire, affectataire du site, d’en confier la cogestion à la Mairie de Cayenne et au WWF. Ensemble, les trois partenaires vont pouvoir élaborer un plan de gestion de cet archipel.

La Mairie de Cayenne sera le gestionnaire principal du site, et assurera notamment la garderie conformément aux futures orientations de gestion.

Le WWF France, gestionnaire associé, assurera, en collaboration avec les autres partenaires, la définition des axes de gestion durable, notamment sur les questions relatives à la préservation et à la valorisation du site, via une démarche ouverte aux parties prenantes intéressées.
 

Projet MedFish : 14 pêcheries méditerranéennes sélectionnées pour une évaluation de leur durabilité

Filets de pêche dans la Mer Méditerranée<br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWFLancé en septembre 2015 dans l’objectif de comprendre et évaluer la durabilité des pêcheries méditerranéennes en France et en Espagne, le projet Medfish porté par le WWF et le MSC passe aujourd’hui à une nouvelle étape clé. 14 pêcheries  (7 françaises, 7 espagnoles) viennent d’être sélectionnées pour une première évaluation de leur durabilité selon le Référentiel de Pêche Durable du MSC.

Conformément aux règles du MSC, des organismes de certification indépendants accompagnés d’experts locaux seront ainsi en charge de pré-évaluer les performances de ces pêcheries sur la base du référentiel MSC. Des plans de progrès sur-mesure seront ensuite proposés aux pêcheries impliquées.
 

Comprendre la diversité de la pêche en Méditerranée

La première phase du projet MedFish a consisté à mieux connaître la structuration et le fonctionnement des pêcheries en Méditerranée. Réalisée par deux organismes de certification indépendants (SAI Global en France et Acoura Marine en Espagne), une première étape de recensement a tout d’abord permis de lister l’ensemble des pêcheries existantes dans les zones couvertes par le Projet Medfish : 337 pêcheries en France et 370 en Espagne.

Aujourd’hui, les 1400 bateaux de pêche français et les 3 646 bateaux espagnols enregistrés opèrent en Méditerranée via 11 types d’engins de pêche différents, avec une grande majorité de filets maillants dans les deux pays voisins.

Suite à ce recensement, une phase plus approfondie de cartographie a permis de répertorier les pratiques et l’environnement de 47 pêcheries en France et 50 en Espagne et de décrire respectivement les 41 et 42 espèces concernées par ces pêcheries : une cartographie représentative des caractéristiques de la pêche en Méditerranée, de sa gestion et de l’environnement marin méditerranéen dans son ensemble.

La petite pêche y est majoritaire, la flotte multi-spécifique et polyvalente : 90% des pêcheries françaises pratiquent une pêche artisanale en Méditerranée, utilisant principalement les métiers du filet en Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’hameçon en Corse. En Espagne, 65% des pêcheries  sont artisanales.

En France, 5 espèces sortent du lot puisque l’anchois, la sardine, le merlu, le thon rouge et le poulpe représentent plus de 60% des débarquements en volume. Des fiches analytiques pour les 41 espèces recensées dans les 47 pêcheries françaises sont disponibles sur notre site web.

Abri d’une grande biodiversité, la Méditerranée compte par ailleurs 677 aires marines protégées dont 100 situées dans les eaux françaises, auxquelles s’ajoutent 20 récifs artificiels favorisant une recolonisation par la faune et la flore des sols marins.

Lors de ce travail de cartographie, les organismes de certification ont dû faire face à un obstacle majeur: le manque et l’hétérogénéité des données et la disparité des sources.

Ainsi, pour la France, les auditeurs de SAI Global ont recoupé des informations provenant entre autres de l’IFREMER, des CRPMEMs, des DDTMs, des DMLs, de la FAO, de la CICTA ou de la CGPM. Contrairement à l’Espagne, l’accès aux données sur les débarquements des pêcheries françaises n’a pas été possible. En Espagne, des évaluations de stocks de poissons sont disponibles pour 10 espèces, tandis qu’en France elles sont disponibles pour 6 stocks : le merlu, le rouget barbet, la sardine, l’anchois, le thon rouge et l’espadon.  

Margaux Favret, Responsable Pêcheries chez MSC France commente : « Le manque et la fiabilité des données concernant la pêche ou le marché sont aujourd’hui un des freins à la durabilité des pêcheries en Méditerranée. Sans elles, on ne  peut analyser avec précision les impacts d’une pêcherie sur une population de poisson et sur les écosystèmes. Les pré-évaluations MSC des pêcheries du Projet Medfish nous permettront d’y voir plus clair sur les données à développer. »
 

Évaluer un échantillon de pêcheries représentatives du secteur en Méditerranée

A l’issue de ce travail de cartographie, 14 pêcheries représentatives ont été sélectionnées, en fonction des espèces, des métiers, de leur intérêt sur le marché, du volume des captures et de leur motivation, et feront l’objet d’une évaluation. Nous pourrons par exemple en savoir plus sur la durabilité de la pêcherie de poulpe, pêché au casier dans le golfe du Lion, une espèce emblématique de la Méditerranée qui se répartit sur toute la côte française et très valorisé sur le marché des produits de la mer.

Dans le golfe du Lion, ce sont également les impacts de la pêche à la sardine à la senne, du merlu au chalut, du bar et de la dorade royale au filet maillant qui seront analysés. Chaque espèce concernée par ces pêches a été sélectionnée en fonction de son importance environnementale et sociale à l’échelle locale mais aussi de leur intérêt commercial sur le marché national. D’autres espèces moins connues, mais tout aussi importantes comme le Denti à la palangre de Corse, la telline pêchée à la drague à la main dans le Golfe du Lion ou la nasse changeante, pêchée à la nasse au large du Languedoc-Roussillon seront également pré-évaluées.

Les 7 pêcheries françaises et les 7 pêcheries espagnoles ont été choisies par le WWF et le MSC, sur les conseils d’un groupe consultatif français et d’un groupe consultatif espagnol composé de représentants de pêcheurs, d’entreprises du marché, de scientifiques ou encore de fondations.

« Le projet MedFish a pour vocation de donner des clés d’amélioration aux pêcheries sélectionnées. Il prend en compte les spécificités méditerranéennes et une des clés de son succès futur est l’appropriation de l’outil par les pêcheurs concernés. Face à l’inquiétante situation des stocks méditerranéens, le projet Medfish doit développer en complète collaboration avec les professionnels des plans d’action pour aller vers plus de durabilité » explique Joséphine Labat, chargée de projet pêche durable au WWF France.

Pour que le projet tienne ses promesses, il est important que pêcheries, ONG, instituts scientifiques, administrations publiques, entreprises commerciales et distributeurs se mobilisent à nos côtés. C’est la raison pour laquelle nous invitons toute personne intéressée par la gestion des pêcheries en Méditerranée à s’investir dans ce projet.

Le Projet Medfish a été rendu possible grâce au généreux soutien de la Fondation Daniel & Nina Carasso, du Resources Legacy Fund et de la Fondation Adessium.

 

Comité du Patrimoine mondial de l'Unesco : un bilan en demi-teinte

Forêt de Białowieża<br />© Adam Lawnik / WWFLe Comité du Patrimoine mondial organisé à Istanbul du 11 au 20 juillet n’aura pas permis de prendre toutes les mesures fortes nécessaires à la protection des sites emblématiques de notre planète, identifiés par le WWF comme étant particulièrement menacés.

Près de la moitié des sites classés au Patrimoine mondial sont menacés par des activités industrielles*.
Concessions pétrolières, minières ou gazières, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme : les menaces sont nombreuses.

Parmi ces sites menacés et en amont de cette 40 e session du Comité du Patrimoine mondial, le WWF avait identifié quatre sites dont l’état de conservation nécessite une action urgente :
 

  • Le Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize : le Comité du Patrimoine mondial a décidé de maintenir le site sur la Liste du Patrimoine mondial en péril et appelé le Belize à inscrire dans la loi son engagement d’interdire l’exploration pétrolière dans ses eaux. Celle-ci ne concernerait que 15% des eaux du Belize : le WWF appelle donc à une interdiction totale de tout forage pétrolier dans l’ensemble de ses eaux.
     
  • La Réserve de gibier de Selous en Tanzanie : le Comité du Patrimoine mondial a décidé de maintenir le site sur la Liste du Patrimoine mondial en péril et appelé la Tanzanie à mettre en place un plan d’urgence pour éradiquer le braconnage dans la réserve d’ici un an – le WWF a montré dans une étude récente que le braconnage industriel pourrait faire disparaitre les éléphants de la réserve d’ici 2022.

    Le Comité a également exprimé sa grande préoccupation concernant la menace exercée par les activités minières et la construction de barrages sur le site et sommé la Tanzanie d’abandonner ces activités industrielles qui remettent en cause le classement du site au Patrimoine mondial.
     

  • Les Forêts de Białowieża en Pologne : à l’ouverture du Comité, le WWF appelait le gouvernement polonais à revenir sur le plan de gestion de la forêt, l’une des dernières forêts primaires européennes, qui prévoit de tripler le volume de bois extrait et qui menace le lieu de vie du bison européen, du lynx et du loup. Malheureusement, le Comité n’a pas appelé la Pologne à revoir ce plan pour qu’il soit plus durable.
     
  • Le Caucase de l’Ouest en Russie : le WWF salue l’adoption par le Comité du Patrimoine mondial d’une décision reconnaissant officiellement les menaces exercées par les projets d’infrastructures sur ce site qui pourrait, de fait, être classé sur la Liste du Patrimoine mondial en péril. Le Comité a également mis la Russie en garde concernant les récents changements législatifs qui pourraient menacer la réintroduction des Panthères de Perse.

*Reconnus par l’Unesco pour leur valeur universelle exceptionnelle, ces sites constituent le plus haut niveau de protection de l’environnement. En sauvegardant de vastes aires d’habitat, ils contribuent également au développement économique et social et assurent ainsi aux communautés locales des moyens de subsistance pérennes.

Pourtant, comme le soulignait le WWF dans un rapport, près de la moitié de ces sites – 114 sur les 229 classés au Patrimoine mondial – sont menacés par des activités industrielles. Concessions pétrolières, minières ou gazières, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme : les menaces sont nombreuses.

Comité du Patrimoine mondial de l'Unesco : l'occasion de protéger les sites naturels les plus emblématiques du monde

Rivière Rufiji dans la réserve de Selous, Tanzanie<br />© Tom Pilston / Panos PicturesRéunis à Istanbul (du 11 au 20 juillet) pour le Comité du Patrimoine mondial de l’Unesco, les pays du monde entier ont l’occasion d’aller plus loin dans la protection des sites naturels et mixtes les plus emblématiques de notre planète.

Reconnus par l’Unesco pour leur valeur universelle exceptionnelle, ces sites constituent le plus haut niveau de protection de l’environnement. En sauvegardant de vastes aires d’habitat, ils contribuent également au développement économique et social et assurent ainsi aux communautés locales des moyens de subsistance pérennes.

Pourtant, comme le soulignait le WWF dans un rapport, près de la moitié de ces sites – 114 sur les 229 classés au Patrimoine mondial – sont menacés par des activités industrielles. Concessions pétrolière, minière ou gazière, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme : les menaces sont nombreuses.

Au cours de cette 40e session, le Comité du patrimoine mondial examinera à la fois les propositions d’inscription de 27 sites sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco ainsi que l’état de conservation de 108 sites déjà inscrits sur la Liste et des 48 sites figurant sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Parmi les sites classés au Patrimoine mondial et dont l’état de conservation nécessite une action urgente, le WWF a identifié :

  • Le Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize : le WWF appelle le gouvernement du Belize à interdire tout forage pétrolier dans l’ensemble des eaux du Belize compte tenu de l’ampleur des risques liés à cette activité et de l’engagement du pays à développer les énergies renouvelables.
  • La Réserve de gibier de Selous en Tanzanie : le WWF appelle le gouvernement tanzanien à agir pour mettre un terme d’ici 2018 au braconnage industriel qui pourrait faire disparaitre les éléphants de la réserve d’ici 2022 et menace près de 150 000 personnes qui dépendent de ce site.
  • Les Forêts de Forêt Białowieża en Pologne : le WWF appelle le gouvernement polonais à revenir sur le plan de gestion de la forêt, l’une des dernières forêts primaires européennes, qui prévoit de tripler le volume de bois extrait et qui menace le lieu de vie du bison européen.
  • Le Caucase de l’Ouest en Russie : le WWF appelle le Comité du patrimoine mondial à reconnaître officiellement les menaces exercées par les projets d’infrastructures sur ce site.

« Nous avons la responsabilité collective de protéger ces lieux qui constituent le patrimoine commun des générations actuelles et futures et qui sont essentiels au bien-être de millions de personnes. Les pays qui se réunissent à Istanbul cette semaine, ont la possibilité d’assurer à ces sites et aux personnes qui en dépendent un avenir meilleur. »
Zach Abraham, directeur des campagnes internationales au WWF

 

Rapport de la FAO : 
la surpêche menace les océans et la sécurité alimentaire

La surpêche augmente de manière alarmante <br />© Brent Stirton / Getty ImagesLa surpêche augmente de manière alarmante : 31,4% des stocks de poissons dans le monde sont surexploités, 58,1% des stocks pleinement exploités et seulement 10,5% sous-exploités. C’est ce que révèle le rapport publié hier par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« La lutte contre la surpêche n’a pas encore porté ses fruits.  Les pressions exercées par l’industrie de la pêche sur les océans constituent une menace pour la sécurité alimentaire des populations des pays en développement et également pour la santé des océans. Pour parvenir à une politique de pêche équitable et durable, un changement radical de la réglementation est nécessaire.» Isabelle Autissier, présidente du WWF France

Bien que les stocks de thons soient surexploités depuis des années, c’est la première fois que les prises mondiales augmentent à ce point pour atteindre 7,7 millions de tonnes par an, soit une augmentation de 15% en seulement quatre ans.  

« Les chiffres références de la FAO témoignent plus que jamais de l’urgence d’agir pour préserver à la fois une ressource alimentaire indispensable à plus de 3 milliards de personnes mais également des emplois et toute une économie. Des mesures doivent être prises sans attendre pour permettre une gestion durable des ressources, sur des stocks stratégiques comme le thon tropical notamment, afin d’inverser la tendance et assurer leur renouvellement. »
Joséphine Labat, chargé de projet pêche durable au WWF France

Le WWF s’inquiète également de la redistribution de ces ressources naturelles : sur 49 pays considérés comme « dépendant de la pêche », 46 sont des pays en voie de développement.

De plus, si l’on constate un effondrement croissant des stocks de poissons au niveau mondial, il concerne en particulier ces pays avec des populations qui dépendent de la pêche pour se nourrir et créer des revenus.

Dans ce cadre, les pays du Nord portent une responsabilité particulière puisque 60% du poisson commercialisé dans le monde provient des pays en développement.

 

Le WWF France et SAXOPRINT mobilisent le grand public sur la protection des océans !

 <br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWFSAXOPRINT, l’imprimeur en ligne et initiateur du célèbre concours de publicité grande cause « Creative Awards by SAXOPRINT » réunira dès le 20 juillet prochain, les meilleures créations publicitaires de l’édition 2016 au sein de plusieurs expositions publiques itinérantes. Baptisé, le « Creative Awards Tour », ce road show itinérant a pour mission de sensibiliser le grand public à la cause des océans. La première exposition démarrera sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Paris à l’occasion de Paris Plage du 20 Juillet au 20 août.

Le Creative Awards Tour organisé avec le WWF France sensibilisera le plus grand nombre à la protection des océans.

Le grand public pourra découvrir dès juillet prochain les 30 à 40 meilleures créations publicitaires sur le thème de la protection des océans, réceptionnées pour le WWF France.

La campagne gagnante est celle du « bateau balle », grand prix du jury 2016 signée Pierre Digonnet et Jean-Philippe Barray.

« Un chalutier peut en 2 à 3 semaines nettoyer l’intégralité d’unezone de pêche sur les océans, la surconsommation et la surpêche font donc énormément de mal et tuent notre écosystème marin à petit feu, d’où la notion de balle dans le 2ème niveau de lecture de notre campagne. Nous avons faire réfléchir le plus grand nombre l’adoption d’une consommation alimentaire responsable en invitant le consommateur à s’intéresser à ce qu’il y a dans son assiette. En se préoccupant de la façon dont les poissons sont pêchés nous lutterons tous à notre manière pour la protection des océans » nous confient Pierre Digonnet et Jean-Philippe Barray.
 

Agenda du « Creative Awards Tour » :

Paris Plage

  • Exposition sur les grilles de l’Hôtel de Ville
  • 20 juillet au 20 août 2016

Viscom Paris

  • Exposition sur le salon professionnel de la communication visuelle et de l’industrie graphique
  • 6 septembre au 8 septembre 2016

Grand Pavois de la Rochelle

  • Exposition sur le salon nautique international
  • 28 septembre au 3 octobre 2016

E art sup Paris

  • exposition au sein du siège de l’école dès novembre 2016

Sup de pub Paris

  • exposition au sein du siège de l’école dès novembre 2016

Au travers de ces expositions publiques dont le premier opus commence sur Paris Plage, SAXOPRINT et le WWF France invitent le grand public à découvrir les meilleures créations de cette 2ème édition des « Creative Awards by SAXOPRINT » et le convient à s’impliquer dans la protection des océans en changeant ses habitudes de consommation et en respectant la protection de notre patrimoine maritime.

Les pays qui exploitent le charbon nuisent à la santé de leurs voisins

Les 30 centrales en Europe avec le plus gros impacts sur la santé humaine<br />© WWFParce que la pollution atmosphérique liée au charbon et ses impacts sur la santé ne s’arrêtent pas aux frontières des pays qui l’exploitent, il est impératif que l’ensemble des pays de l’Union européenne renoncent à cette énergie polluante. C’est ce que confirme le rapport réalisé par le WWF, l’Alliance pour la santé et environnement (HEAL), le Réseau action climat Europe (CAN Europe) et Sandbag.
 
Pour la première fois, ce rapport étudie le déplacement des poussières de charbon émanant des centrales européennes (257 centrales sur 280 – Royaume-Uni inclus) et l’impact sur la santé de la pollution atmosphérique qu’elles entrainent. En 2013, leurs émissions étaient responsables de plus de 22 900 décès prématurés et de dizaines de milliers de problèmes de santé allant des maladies cardiaques aux bronchites. Au total, pour la même année, les coûts sanitaires se sont élevés à plus de 62,3 milliards d’euros.
 
Les pays de l’Union européenne dont les centrales à charbon ont le plus de répercussions néfastes à l’étranger sont la Pologne (4 690 décès prématurés au-delà de ses frontières), l’Allemagne (2 490), la Roumanie (1 660), la Bulgarie (1 390) et le Royaume-Uni (1 350).
 
Les pays les plus impactés par la pollution issue des centrales présentes sur leur sol ou des centrales de leurs voisins européens sont l’Allemagne (3 630 décès prématurés), l’Italie (1 610), la France (1 380), la Grèce (1 050) et la Hongrie (700).
                             
 « Ce rapport dénonce les coûts sanitaires élevés qui vont de pair avec notre dépendance au charbon et réfute ainsi le mythe selon lequel le charbon est une source d’énergie bon marché. Aucun pays ne pourra résoudre seul le problème de la pollution atmosphérique liée à la production d’énergie. C’est pourquoi nous espérons que les pays de l’UE garderont ces informations en tête et agiront collectivement pour améliorer la qualité de l’air. »
Anne Stauffer, directeur adjoint de l’Alliance Santé et Environnement (HEAL)
 
« Le rapport démontre que la sortie du charbon doit être un objectif partagé à tous les pays de l’UE. Les ravages causés par le charbon sur le climat et sur la santé de tous les européens montrent bien que les pays de l’UE ont un intérêt à travailler ensemble pour sortir au plus vite de cette énergie polluante. »
Imke Lübbeke, responsable Climat et Energie du bureau des politiques européennes du WWF
 
« Près de 10 milliards d’euros d’argent public viennent encore, chaque année, financer l’industrie du charbon. Comment justifier que le contribuable soutienne cette industrie qui à la fois pollue l’environnement et contribue aux décès de plusieurs milliers d’Européens ? »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France
 
« Le rapport révèle que chaque fermeture de centrale à charbon se traduit par des bénéfices considérables à la fois pour la santé et le climat et ce, bien au-delà des frontières nationales. Avec la signature de l’Accord de Paris, les chefs d’Etats de l’UE ont d’autant plus le devoir d’accroître leurs efforts afin de fermer toutes les centrales à charbon et de se tourner rapidement vers 100% d’énergies renouvelables. »
Wendel Trio, Directeur du Réseau action climat

Interdiction du chalutage profond au-delà de 800 mètres

Le chalutage en eau profonde détruit les habitats etle patrimoine marin.<br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWF

Sept ans après les débats houleux sur la pêche profonde au Grenelle de la Mer et quatre ans après que la Commission européenne a mis une proposition de règlement sur la table, un accord sur le règlement européen encadrant la pêche profonde a enfin été trouvé aujourd’hui entre le Conseil, le Parlement européen et la Commission. Il interdit notamment le chalutage profond au-delà de 800 mètres de profondeur. 

Cette interdiction, que les ONG auraient préférée à 600 mètres, est une avancée majeure pour la sauvegarde des mers européennes.  Seule ombre au tableau, le champ d’application du règlement a été restreint sous la pression de l’Espagne en excluant la plupart des eaux internationales … où pêchent les navires espagnols.
 

« Cette victoire a été possible grâce à une très forte mobilisation de l’opinion publique française. Cette mobilisation a permis de rendre visible ce qui se passe dans les profondeurs : personne ne pourrait défendre un tel massacre s’il avait lieu en surface à la vue de tous. Les acteurs économiques ont été les premiers à réagir : Carrefour, Casino, Auchan et surtout Intermarché, propriétaire de la première flotte française de pêche fraîche, qui a annoncé en janvier 2014 arrêter le chalutage au-delà de 800 mètres et, en mars 2016, arrêter toute pêche profonde d’ici 2025. Côté gouvernement, il aura fallu trois ans pour obtenir, en  novembre dernier, le revirement de position de la France : après avoir bloqué les négociations européennes, la France a, sous l’impulsion de Ségolène Royal, soutenu l’interdiction du chalutage à 800m ce qui a été décisif. Ce combat montre la force d’une opinion publique mobilisée pour faire changer les acteurs économiques et politiques » réagit Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

« En France, cette bataille a été marquée pendant longtemps par l’opacité sur les données scientifiques et économiques. La publication des données de l’Ifremer, réclamée depuis 2009 et obtenue en 2014, a permis d’objectiver le débat en montrant qu’un seul navire serait concerné par une interdiction à 800 mètres et en soulignant  l’importance de l’impact du chalutage de fond sur des espèces menacées d’extinction. Les décisions prises par les grands acteurs économiques français ont permis au gouvernement d’avancer. C’est aussi en faisant toute la lumière sur la réalité du marché des centrales à charbon dans le monde, que les ONG ont obtenu la fin des soutiens de la France aux exportations. On gagne toujours à mettre sur la table l’ensemble des données. Si certains acteurs le craignent, les ONG le réclament » souligne Isabelle Autissier, présidente du WWF France.

Pollution marine : Altéo, Halte HÉ OH !!

La société Altéo déverse un rejet toxique en mer dans la zone cœur du Parc National des Calanques.<br />© Michel Gunther / WWFAlors que le comité de surveillance et d’information sur les rejets en mer (CSIRM) de l’usine d’alumine de Gardanne doit se réunir vendredi 1er juillet, l’inspection des installations classes a constaté des dépassements de rejets.

Ce comité va-t- il servir d’alibi à Altéo pour continuer à polluer le cœur du Parc des calanques ?
 

Altéo reste mauvais élève en dépit des dérogations qui lui ont été accordées

Alors que fin décembre 2015, l’Etat accordait une dérogation de 6 ans permettant à Altéo de dépasser les seuils nationaux de rejets dans l’eau, l’inspection des installations classées a constaté à peine 3 mois après que l’entreprise dépassait ces mêmes dérogations.

Altéo a ainsi été mis en demeure de se conformer aux limites qui lui sont imposées le 21 juin dernier. Au menu de la faune marine : antimoine, mercure et zinc…

C’est dans ce contexte que le Comité de Surveillance et d’Information sur les Rejets en Mer (CSIRM) se réunit pour la 2ème fois le 1er juillet.

 

Un comité indépendant oui, un alibi non…

Ce comité indépendant, composé d’experts scientifiques et d’observateurs représentant notamment la société civile, dont FNE PACA et le WWF France, a pour objectif d’accompagner de manière critique les mesures de réduction des rejets polluants en Mer.

Première en France, ce comité représente une avancée indéniable et pertinente pour progresser sur ce dossier. Les associations rappellent toutefois qu’il ne doit en aucun cas servir d’alibi à Altéo pour retarder l’arrêt de ces rejets toxiques dans le Parc National des Calanques.

La société Altéo déverse un rejet toxique en mer dans la zone cœur du Parc National des Calanques, depuis trop longtemps déjà. Le récent arrêté de mise en demeure montre à quel point l’action est urgente.
 

Pour que les travaux de mise en conformité soient réalisés au plus vite…

Nous rappelons que Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, avait pris des engagements pour faire cesser les rejets toxiques d’Altéo dans le Parc National des Calanques.

FNE, FNE PACA, FNE 13 et le WWF France en appellent donc au Préfet de la Région Provence Alpes Côte d’Azur pour qu’il fasse respecter les engagements. Nous lui demandons expressément d’intervenir pour que le comité de surveillance et d’information des rejets en mer (CSIRM) oriente ses travaux afin que les traitements complémentaires des rejets liquides d’Altéo soient réalisés dans les plus brefs délais.

Nos associations dénoncent cette situation depuis fort longtemps, et réclament une mise en conformité dans un délai strict de 2 ans, qui a commencé à s’écouler à la signature de l’arrêté de décembre 2015.

Des études complémentaires ont déjà été réalisées en 2015 : l’ANSES et l’IFREMER ont déjà démontré l’effet des rejets sur la faune aquatique, et le BRGM a déjà proposé des solutions de traitement complémentaires pour les effluents. Sur la base de ces études, Altéo peut agir.

Pour Pierre Aplincourt, président de FNE 13 « Après 50 ans de pollution en mer plus un délai supplémentaire pour la mise aux normes du rejet des effluents liquides, pas question d’attendre les résultats d’une énième étude : Altéo doit réaliser les traitements nécessaires au plus vite pour faire cesser les rejets dans la zone cœur du Parc National des Calanques ! »