Déforestation : l'Amazonie plus que jamais en danger

L'Amazonie en chiffres<br />© WWFDans son dernier rapport intitulé Living Amazon Report 2016, le WWF révèle une augmentation inquiétante du nombre d’opérations ayant occasionné en toute légalité la dégradation, la réduction des effectifs et le déclassement des aires protégées.
 
La région amazonienne est plus que jamais menacée par des activités économiques non soutenables et subit des changements sans précédent. Les pressions multiples et liées les unes aux autres s’expliquent par la recherche de profits des pays de la région et du reste du monde.
 
Le WWF a identifié 31 « fronts de déforestation » en Amazonie qui mettent en péril le bon état de la forêt dans son ensemble. Les activités agricoles et d’élevage du bétail, soutenues par des financements nationaux et internationaux, constituent la première cause de déforestation.
Face à ce constat, le WWF appelle les pays de la région amazonienne à mettre en place une stratégie collective intégrant conservation et développement soutenable afin de préserver les services écologiques rendus par le biome amazonien indispensable à la région comme à la planète.
 
Dans la région amazonienne, on compte plus de 250 projets de construction de barrages qui pourraient dégrader sévèrement l’hydrologie et l’écologie des écosystèmes d’eau douce et plus de 20 projets de construction de routes qui devraient traverser ses forêts denses.
 
Au Brésil uniquement, une récente analyse montre que depuis 2005 les opérations ayant entrainé la dégradation, la réduction des effectifs et le déclassement des aires protégées sont également de plus en plus nombreuses, très souvent pour rendre possible la construction de barrages hydroélectriques. Si elles sont autorisées, d’autres opérations encore en cours d’examen, pourraient affecter 6,5 millions d’hectares d’aires protégées.
 

Green bonds : pour une transition écologique plus rapide

Standards de durabilité pour les matières premières agricoles<br />© WWFLe WWF est convaincu du fort potentiel du marché des obligations vertes (green bonds)  pour accélérer la transition écologique et énergétique grâce aux capitaux publics et privés qu’il permet de lever. Toutefois, ce nouveau marché manque à ce stade de critères et de référentiels solides.

Dans la plupart des cas, c’est l’émetteur lui-même qui définit ce qui est vert et ce qui ne l’est pas, sans garde-fous appropriés. Il existe donc un risque réel de « green washing » qui pourrait perturber le développement de ce marché naissant[1].

Des initiatives de normalisation multi-acteurs existent, notamment dans le cadre des « Green Bond Principles  (GBP)» et de la « Climate Bonds Initiative (CBI) », mais un travail important reste à accomplir pour sécuriser le développement du marché des obligations vertes. 

C’est la raison pour laquelle, à travers son rapport Les obligations vertes doivent tenir leur promesse,  le WWF appelle à des normes fiables, crédibles, suffisamment précises et largement acceptées. Seule une obligation pour laquelle l’émetteur peut démontrer des bénéfices environnementaux tangibles et mesurables, certifiés par un organisme indépendant devrait être considérée comme une « obligation verte ».

La dynamique des obligations vertes ou green bonds s’inscrit dans le cadre d’une prise de conscience des enjeux de la lutte contre le changement climatique et du financement de la transition énergétique et écologique. « Le WWF salue d’ailleurs, l’intérêt marqué des investisseurs et des émetteurs publics et privés, notamment français, pour les obligations dites « vertes ». La France a en effet conforté sa position de leader en matière de finance verte lors de la dernière conférence environnementale lorsque le Président de la République a annoncé que la France allait développer le marché des ‘green bonds’ et que l’Etat pourrait porter lui-même un tel instrument financier dédié à la transition. Sous réserve de présenter une véritable additionnalité, l’émission d’une « obligation verte souveraine » est intéressante car elle permettra de passer à une autre échelle et d’élargir la gamme de investissement verts disponibles », explique Pascal Canfin, directeur général du WWF France. 

Cependant, si le marché des green bonds a connu une croissance de +50% depuis sa création en 2007, avec une forte croissance en 2014, son développement a légèrement ralenti en 2015 pour atteindre un niveau d’encours de 91 milliards de dollar en fin d’année, soit moins d’un pourcent des titres de créance négociés sur les marchés internationaux.

Les normes préconisées par ce nouveau rapport pourraient aider à structurer le marché émergent des obligations vertes et établir la confiance dont les investisseurs ont besoin pour amplifier son développement. C’est le message adressé par le WWF à l’ensemble des acteurs du marché à quelques jours de l’Assemblée Générale des Green Bonds Principles qui se tiendra le 16 juin à Londres.

« Avec le bon niveau d’engagement et de collaboration entre les différentes parties prenantes, et sous la direction des initiatives existantes telles que « Green Bond Principles »  et  la « Climate Bonds Initiative », il devrait être possible de définir un ensemble de normes largement acceptées sur la base de référentiels scientifiques » conclut Nicole Clucas, spécialiste de la Finance Responsable au WWF Royaume-Uni.
 

En savoir plus sur le marché des obligations vertes

Selon une étude réalisée par Paris Europlace [2], la France se place en tête des pays d’origine des émetteurs d’obligations vertes et représente fin 2015 plus de 10% des émissions, en termes d’encours ».

La France a confirmé sa position de leader lors de la dernière conférence environnementale quand le président de la République a annoncé que « […] la France va développer le marché des ‘green bonds’, des obligations vertes […] et que l’Etat pourra porter lui-même un tel instrument financier dédié à la transition ». Le marché des Green bonds dans le monde a fortement cru ces dernières années passant de quelques centaines de millions de dollars US en 2007 à plus de 40 milliards de dollars US en 2015. Soit une croissance annuelle de plus de 50 % en moyenne.

En France des Green bonds ont été émis, par exemple, par des collectivités locales (Ile-de-France, Nord-Pas de Calais, …), des agences publiques (Agence Française de Développement) ou encore des entreprises. La France est, en 2015, le 2nd pays émetteur dans le monde, juste après les Etats-Unis.
Le Gouvernement français a inititié une demarche innovante en annonçant les premiers Green bonds souverains, émis par l’Etat lui-même.

J-15 avant le Pandathlon

Equipe Paris 2024<br />© Paris2024Le comité Paris 2024 se joint aux équipes participantes afin de soutenir cet événement sportif éco-responsable

Plus que 2 semaines avant le Pandathlon ! Organisé depuis 10 ans par le WWF, le Pandathlon,  événement sportif, solidaire et éco-conçu vise à récolter des fonds pour financer des projets écologiques novateurs et ambitieux. Cette année, le Pandathlon aura lieu les 25 et 26 juin à St Gervais en Haute-Savoie dans le cadre de l’#OpérationMontBlanc.

Cette nouvelle édition du Pandathlon revêt cette année un tout caractère spécial.

La nouvelle édition propose, tout d’abord,  2 parcours et 2 niveaux de difficulté puisque les équipes participantes pourront se challenger sur un parcours de 17 km sur 1 770 m de dénivelé positif ou bien sur un parcours plus ardu de 21,5 km sur 2 144 m de dénivelé.

Le Pandathlon enregistre en 2016 une participation record. Plus d’une centaine d’équipes se sont en effet inscrites et collectent actuellement des fonds pour financer le projet écologique de la restauration du Mont-Lachat.

Parmi les « pandathlètes » engagés dans ce défi solidaire, deux équipes membres du comité de candidature Paris 2024!  Plus que jamais motivées, chacune des 2 équipes #Paris2024 bénéficiera du soutien et de la mobilisation d’un champion olympique.

Le Comité Paris 2024, soutenu par le WWF dans le cadre d’un partenariat stratégique, s’est engagé à proposer des Jeux à impact environnemental positif, s’inscrivant dans une logique de transition énergétique et écologique. C’est donc tout naturellement que des équipes se sont proposées pour l’aventure.

« La candidature de Paris 2024 s’inscrit dans une ambition d’excellence environnementale. Partenaire de la candidature, le WWF France nous accompagne dans cette aventure unique. Il nous semblait important de soutenir et de participer activement au Pandathlon, événement sportif éco-responsable.

Cet événement démontre à quel point les compétitions sportives peuvent non seulement limiter leurs impacts environnementaux mais également contribuer à faire avancer la protection des écosystèmes et la prise en compte des enjeux environnementaux » souligne Jérôme Lachaze, membre de l’équipe PandAnouslesJeux et par ailleurs Responsable du Développement Durable au sein du comité de candidature.

Cette 4eme année de Pandathlon organisée à Saint-Gervais permettra enfin de célébrer l’achèvement de la réhabilitation du Mont-Lachat puisqu’après 4 ans de travail et grâce à la collecte des pandathlètes mobilisés depuis plusieurs années, la nature reprend à présent ses droits sur ce site auparavant dénaturé.

Parcours, aventure, champions olympiques, moments intenses et récompense d’une mission accomplie : l’éco-randonnée du Pandathlon réserve ainsi de beaux challenges et de belles surprises pour l’année 2016 !

 

Nos océans sont à bout de souffle !

De nombreuses espèces sont menacées par la surexploitation des océans<br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWFA l’occasion de la Journée Mondiale des Océans, le WWF appelle à une pêche plus soutenable.

Surpêche, pêche illégale, captures accidentelles… Pendant des siècles, l’humanité a agi comme si mers et océans étaient des ressources inépuisables capables de nous nourrir et de se régénérer à l’infini mais il n’en est rien.

Dans le monde, 90% des stocks de poissons sont surexploités ou exploités à leur maximum, les captures accidentelles représentent 40% des volumes de pêche globaux, 12 à 28 % des prises mondiales proviennent de la pêche illégale. De nombreuses solutions existent pour réduire les pressions exercées sur les océans. Il est urgent de les mettre en œuvre !

Pour rappel, le 30 mai, le WWF annonçait qu’en moins de 6 mois la France avait déjà consommé l’équivalent de l’ensemble des ressources halieutiques qu’elle pouvait pêcher et élever dans ses eaux nationales métropolitaines et reportait, à compter de ce jour, ses impacts sur les autres pays, notamment sur les plus vulnérables.

En cette Journée Mondiale des Océans, le WWF rappelle ainsi que nous sommes tous concernés et que chacun d’entre nous, peut accélérer le mouvement vers une pêche plus durable. « L’océan est une ressource renouvelable capable de répondre aux besoins de toutes les générations futures si les pressions auxquelles il est exposé sont efficacement atténuées », explique Isabelle Autissier, présidente du WWF France.

« Les institutions, l’industrie et les consommateurs ont une grande responsabilité sur la durabilité des ressources et les conditions de vie des communautés des pays qui dépendent le plus de la pêche ».

Le WWF appelle ainsi :

  • Les organisations internationales à prendre de toute urgence des décisions en faveur de la préservation des ressources, comme la réduction de la pêche des thons dans l’océan Indien qui doit être accélérée
  • L’Union européenne  à renforcer la mise en œuvre de sa législation en matière  de pêche illégale, non déclarée et non réglementée
  • Les entreprises à transformer leurs politiques d’approvisionnement en produits de la mer en respectant des chartes proscrivant tout achat provenant de la pêche illégale et en  favorisant les pêcheries certifiées MSC ou les élevages ASC.
    Le WWF invite également  les entreprises qui le peuvent à se faire le relais de sensibilisation pour une pêche responsable
  • Les consommateurs à prendre conscience de leur rôle et de leur pouvoir. Le WWF a ainsi lancé en 2015, le programme Fish Forward, sensibilisant les citoyens européens à l’impact de leur consommation sur les pays du Sud et recommandant notamment  l’achat responsable de produits de la mer en favorisant par exemple les produits certifiés MSC ou ASC

Afin de sensibiliser le plus grand nombre à une pêche durable, le WWF France s’investira sur plusieurs fronts lors de la Journée Mondiale des Océans, le 8 juin. Au programme de notre campagne pour une pêche responsable :

  • Une collaboration avec Demotivateur afin de sensibiliser le grand public à l’importance de la diversification via une recette simplissime faite à partir du trop peu connu thon listao
  • De 17h à 18h, l’Atelier des Chefs proposera, avec le WWF France, un e-atelier à destination des parents/enfants. Ces derniers y apprendront à cuisiner du chinchard en live avec un chef qui répondra en direct aux questions des internautes
  • A partir de 20h50 et jusqu’au petit matin, le WWF France accompagnera enfin La Nuit des Océans sur France Ô

A savoir également

Le 16 juin le WWF et son partenaire Saxoprint révèleront les lauréats des Creative Awards 2016 récompensant la campagne d’affichage du concours la plus créative. Cette 2eme édition est dédiée à la protection des océans et de la biodiversité marine.

Le gagnant du grand prix du jury 2016 signera la prochaine campagne du WWF France de l’été prochain et verra sa création diffusée sur le réseau Métrobus parisien.

Petit Navire s'engage avec le WWF France pour une pêche durable

Thon rouge<br />© Frédéric Bassemayousse / WWF-MediterraneanA l’occasion de la Journée des Océans qui a lieu mercredi 8 juin, Petit Navire et le WWF France annoncent leur partenariat autour d’engagements communs visant à réduire les pressions exercées sur les ressources halieutiques, à lutter contre la pêche illégale, et à améliorer les impacts de l’ensemble des techniques de pêche.

Cette coopération entre le WWF et Thai Union Europe, la maison mère de Petit Navire, s’inscrit dans la volonté continue de la marque d’améliorer ses pratiques de pêche afin de gérer son activité de manière plus durable.

En octobre 2014, les 2 partenaires ont signé la charte des produits de la mer du WWF et se sont engagés ainsi à améliorer la durabilité de la chaîne d’approvisionnement de Petit Navire et à augmenter la part de ses produits certifiés MSC ou ASC ou issus de pêcheries ou d’élevages engagés dans une démarche d’amélioration.

Aujourd’hui, un travail transformationnel – analyse de risques et mise en place de mesures adéquates – est mené par le WWF UK sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de Petit Navire.

Le WWF accompagne également Petit Navire pour plus de certification MSC sur ses gammes de produits, comme récemment sur le maquereau. Cela va pleinement dans le sens de la démarche déjà initiée par la marque avec le lancement de 2 nouvelles références de thon blanc MSC effectué en juin 2016, et du plan à venir pour les prochaines années: l’ambition chez Petit Navire est en effet d’atteindre d’ici 2018, 100 % de produits issus de pêcheries certifiées MSC ou engagées dans un programme d’amélioration visant à atteindre cette certification.

Dans la continuité de la signature de la charte des produits de la mer, Petit Navire s’engage par ailleurs auprès du WWF dans ses actions de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, qui représente aujourd’hui au niveau mondial 1 poisson pêché sur 5.

Concernant l’enjeu majeur du thon albacore, la marque fait partie des 39 signataires de l’appel lancé le 13 avril dernier par le WWF auprès de la Commission Thonière de l’Océan Indien, lui demandant de prendre les mesures nécessaires pour permettre une gestion durable de la ressource dans cet océan.

Dans ce contexte, Petit Navire et sa maison mère rappellent qu’ils travaillent sur un plan de réduction de 20 % de leur approvisionnement dans l’océan Indien, ce qui va au-delà des préconisations officielles.

Un travail sur une diminution significative de l’impact des techniques de pêche fera enfin partie des axes de collaboration du WWF et de Petit Navire.

« Notre partenariat avec le WWF au niveau français est une étape importante et qui va dans le sens d’un engagement à long terme que nous avons à cœur de concrétiser avec l’ensemble des acteurs de la filière. L’établissement de bonnes pratiques en matière de gestion de la ressource est clé pour la préservation de l’écosystème et son avenir », précise Amaury Dutreil, directeur général Petit Navire.

 

Les grandes marques internationales ne sont pas à la hauteur en matière de coton responsable

Plants de coton, Canada.<br />© Peter Ewins / WWF-CanadaSelon le nouveau rapport Entreprises et approvisionnement durable en coton publié à ce jour par le WWF, Pesticide Action Network (PAN) UK et Solidaridad, les entreprises internationales les plus consommatrices de coton dans le monde ne parviennent pas à tenir leurs promesses en matière d’approvisionnement en coton durable.

Seules 8 entreprises sur 37 sont en effet parvenues à sortir de la zone rouge de l’enquête menée par Rank a Brand, l’un des plus gros sites européens de comparaison de la durabilité et de la responsabilité sociale des entreprises et des marques.

Seul IKEA, le géant du mobilier et des objets de décoration, a été bien noté et se situe dans la zone verte (leader en termes de responsabilité) avec 12 points sur un maximum de 19,5 points. C&A, H&M puis Adidas sont bien derrière, dans la zone jaune (en voie d’amélioration), tandis que Nike, M&S, VF Corporation et Kering se situent dans la zone orange (débutant tout juste une démarche responsable).

29 autres entreprises tombent dans la zone rouge (ne prenant aucune mesure en la matière ou n’ayant pas répondu) et semblent ne rien faire de notable en matière de coton durable.

« IKEA, C&A et H&M ont compris que la durabilité du coton est un atout et un levier de développement pour les entreprises, mais de nombreuses autres entreprises ne tiennent pas leurs promesses », a déclaré Richard Holland, directeur de l’Initiative de Transformation des Marchés du WWF.
« S’approvisionner en coton durable n’a jamais été aussi facile, les entreprises n’ont donc aucune excuse pour ne pas proposer des produits plus responsables aux consommateurs ».

« Il est clair qu’un petit nombre d’entreprises leaders font le gros du travail en matière d’approvisionnement en coton durable », a déclaré Isabelle Roger, responsable du programme Coton de Solidaridad. « Pour que le secteur du coton dans son ensemble suive le mouvement, toutes les autres grandes entreprises devront monter à bord ».

Tandis que 13% de l’offre mondiale de coton peut être classée comme durable, moins d’un cinquième de ce volume est véritablement utilisé dans les produits de consommation, le reste étant vendu comme coton conventionnel en raison d’une demande insuffisante de la part des grandes marques et des entreprises.

« Le manque d’intérêt pour un coton plus durable est très dommageable tant sur le plan environnemental que social », a expliqué Keith Tyrell, directeur du PAN UK. « La production de coton conventionnel souffre souvent de graves impacts sociaux et environnementaux tels que l’usage excessif d’eau ou de pesticides dangereux. Développer le marché du coton durable est la meilleure façon de décontaminer le coton et de protéger la santé des ouvriers ».

Rank a Brand a noté les résultats des entreprises dans trois domaines : politique d’approvisionnement, utilisation, et traçabilité. L’approvisionnement et l’utilisation de coton durable par les entreprises ont notamment été évalués en fonction des volumes certifiés Better Cotton, Cotton made in Africa, bio et Fairtrade – les quatre normes les plus reconnues en matière de durabilité du coton.

Le coton est cultivé dans près de 80 pays dans le monde et représente une matière première clé pour l’industrie textile, soit près de 32 % de toutes les fibres utilisées. Les questions de durabilité portent sur l’utilisation généralisée de pesticides, avec 6,2 % de ventes mondiales de pesticides associés à la production de coton (qui couvre 2,3 % des terres arables de la planète), et sur la consommation intensive d’eau : 73 % de la production mondiale est actuellement dépendante de l’irrigation.

Tandis que nombre de petits producteurs de coton sont obligés de s’endetter à cause du coût des pesticides et des engrais, la production de coton durable permet aux agriculteurs de sortir de la pauvreté en leur assurant un revenu plus stable et en améliorant leurs conditions de travail.

« Le WWF, PAN UK et Solidaridad exhortent toutes les entreprises à prendre leur responsabilité et à rattraper de toute urgence leur retard afin de tendre d’ici 2020 au plus tard à 100 % d’approvisionnement et d’utilisation de coton durable », conclut Arnaud Gauffier, responsable Agriculture et Alimentation du WWF France.

 

Tanzanie : les éléphants de Selous pourraient disparaitre d'ici 2022

Elephant d'Afrique mâle (Loxodonta africana) dans la Réserve de gibier de Selous, Tanzanie. Selous a perdu environ 90% de ses éléphants au cours des dernières années à cause du braconnage.<br />© GaryRobertsphotography / Alamy Stock Photo

En moins de 40 ans, la réserve de Selous, l’une des plus anciennes réserves d’Afrique classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, a perdu près de 90% de sa population d’éléphants. Si aucune mesure n’est prise rapidement pour mettre fin au braconnage industriel et autres menaces exercées sur Selous, ses éléphants pourraient disparaitre d’ici 2022.

Selous, qui était dans les années 1970 l’un des principaux refuges pour les éléphants en Afrique, ne compte plus que 15 000 éléphants sur les 110 000 qui parcouraient les savanes, les zones humides et les forêts de son territoire.
 
C’est le constat alarmant que le WWF dresse aujourd’hui dans une nouvelle analyse appelant à une action mondiale et collective pour mettre un terme d’ici 2018 au braconnage industriel qui décime les éléphants de Selous et dont l’accélération inquiétante a entrainé le classement du site sur la Liste du Patrimoine mondial en péril en 2014. Entre 2010 et 2013, en moyenne six éléphants ont été abattus chaque jour dans la réserve.
 
Cette analyse met également en exergue l’impact direct du braconnage sur le potentiel touristique du site, et à travers lui de la Tanzanie, qui repose sur les grandes populations d’espèces sauvages qu’il abrite et sur ses écosystèmes naturels. Les secteurs des voyages et du tourisme à Selous représentent 6 millions de dollars par an et permettent à plus de 1,2 million de personnes de subvenir à leurs besoins.
 
Malheureusement, la menace exercée sur Selous n’est pas uniquement liée au braconnage. L’Unesco a exprimé ses inquiétudes concernant les activités industrielles telles que l’exploitation minière, l’exploration pétrolière et gazière ou la construction de barrages qui pourraient également porter atteinte au bon état de Selous.
 
Le Comité du Patrimoine mondial qui aura lieu les 12 et 13 juillet 2016 à Istanbul pourrait faire évoluer le classement de Selous au Patrimoine mondial. Pour qu’il soit retiré de la Liste du Patrimoine mondial en péril, le WWF appelle à plus d’efforts en matière de lutte contre le braconnage, à une évaluation des impacts des activités industrielles, à une orientation des investissements vers des infrastructures touristiques durables et à une répartition équitable des bénéfices avec les communautés locales.
 
« Selous est le seul site du Sud de la Tanzanie à avoir été classé au Patrimoine mondial et l’une des dernières grandes régions sauvages de l’Afrique. Sa valeur pour le pays et pour le reste du monde tient surtout aux espèces sauvages qu’il abrite et à ses écosystèmes préservés. Parvenir à un objectif « zéro braconnage » des éléphants est la première étape que Selous doit franchir pour exploiter son potentiel de développement soutenable. Ensemble, nous devons nous assurer que ce trésor naturel soit protégé de tout préjudice. »
Amani Ngusaru, directeur général du WWF Tanzanie
 
« En avril dernier, le WWF a tiré une première fois la sonnette d’alarme en indiquant que la moitié des sites du Patrimoine mondial sont menacés par des activités extractives, par la construction d’infrastructures ou encore par l’exploitation forestière illégale. La réserve de Selous, qui fait partie de ces sites en danger, incarne aujourd’hui notre mobilisation pour préserver notre patrimoine commun. Gagnons la bataille de Selous pour gagner la bataille de la planète. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France

Approvisionnement soja : les entreprises européennes manquent de transparence selon le scorecard 2016 du WWF

Plantation de soja dans la région de Parana au Brésil<br />© Michel Gunther / WWFAcheteuses et consommatrices de soja, les entreprises européennes du secteur de l’élevage et de la production laitière font le minimum en matière de  lutte contre la déforestation et de protection des savannes d’Amérique du Sud.

A quelques jours de la 11ème assemblée générale de latable ronde sur le soja responsable (RTRS) qui se tiendra au Brésil, le WWF présente les résultats de l’édition 2016 de son scorecard soja.

Le scorecard soja du WWF a évalué 133 leaders européens de la distribution, de l’agroalimentaire, de la production agricole et de la transformation. Ces entreprises sont basées en Belgique, au Danemark, en Finlande, en France, aux Pays-Bas, en Pologne, en Suède, en Suisse et au Royaume-Uni.  

Les critères de ce classement intègrent le niveau de transparence quant à leur utilisation du soja, l’approvisionnement en soja responsable et les efforts mis en œuvre en faveur de chaînes d’approvisionnement « Zéro déforestation ».

Seules 16 entreprises ont été identifiées comme les plus engagées dans une transformation du marché vers des pratiques durables. « Le WWF se réjouit de voir au premier rang de ce classement, des entreprises prenant au sérieux le sujet du soja responsable et s’engageant dans de réelles initiatives pour avancer vers des modes de productions du soja plus soutenables, notamment  dans le secteur de la distribution et de l’industrie laitière. », explique Sandra Mulder, en charge du programme de Transformation des Marchés au WWF Pays-Bas, « Mais il est clair que de nombreuses entreprises s’appuient sur le fait que les consommateurs n’ont pas conscience des impacts du soja sur l’environnement pour ne rien changer à leurs pratiques. Sur 133 sociétés approchées, 69, soit près de la moitié, ont ainsi choisi de ne pas répondre à l’appel de transparence du WWF pour cette édition ».

« La plupart des Européens ne savent pas qu’ils mangent, en moyenne, 61 kg de soja par an, principalement indirectement à travers la viande et les produits laitiers qu’ils consomment.  Ils ne réalisent pas non plus les impacts que cela induit sur les écosystèmes en Amérique du Sud. Il est d’ailleurs très difficile pour eux d’obtenir la preuve que le soja qu’ils consomment  ne provoque pas de déforestation » ajoute-t-elle.

Si le WWF salue les entreprises qui s’engagent réellement sur le sujet du soja responsable et les félicite pour leur classement dans ce nouveau scorecard soja, « nous déplorons cependant qu’autant d’entreprises du secteur ne reconnaissent pas leur responsabilité quant à leur utilisation de soja et les impacts dévastateurs que la culture non responsable du soja peut avoir sur les espèces et les communautés au sein d’écosystèmes précieux et vulnérables tels que l’Amazonie, le Cerrado, la Forêt Atlantique ou le Grand Chaco » précise toutefois Arnaud Gauffier, Responsable Agriculture et Alimentation du WWF France.

Au cours des dernières décennies, le soja a connu la plus grande expansion du secteur agricole. Or, sa culture met en danger l’habitat de nombreuses espèces menacées dans le Cerrado comme le jaguar, le loup à crinière et  le fourmilier géant. Selon une récente étude réalisée par Agrosatélite, 2,9 millions d’hectares ont été convertis dans la région du Cerrado entre 2000 et 2014, en vue d’accroître le volume annuel des récoltes, notamment de soja.

Plus de la moitié du soja brésilien provient de cette région  et, sur la même période, sa production y a connu une progression de 108%.

Il faut savoir que le Cerrado abrite 5% de la biodiversité mondiale et constitue une importante réserve eau pour le Brésil. « La région dispose encore de 15 millions d’hectares à l’état sauvage mais cette surface peut encore être menacée par de nouvelles conversions pour la culture du soja »  précise Edegar de Oliveira Rosa, directeur du programme Agriculture et Environnement au WWF Brésil.

« Le WWF espère que ce scorecard soja aidera les entreprises européennes à prendre conscience du rôle qu’elles peuvent jouer pour stopper la conversion d’écosystèmes à haute valeur écologique comme le Cerrado, et les incitera à prendre des engagements zéro déforestation et zéro conversion dans leurs chaines d’approvisionnement ».

La principale cause de l’expansion du soja demeure la consommation de viande. Au niveau mondial, près de 75% du soja est utilisé pour l’alimentation animale. En Europe, cette proportion est encore plus grande, elle est estimée à 93%.  

Le WWF appelle toutes les entreprises intégrées à quelque niveau de la filière soja :

  • à plus de transparence en ce qui concerne leur réelle utilisation du soja
  • à s’approvisionner en soja responsable, certifié RTRS ou Pro Terra
  • à s’engager dans la lutte contre la déforestation et la conversion des terres

« Les grandes championnes françaises ont un rôle à jouer pour réduire les pressions exercées sur les écosystèmes. Certaines d’entre elles ont d’ores et déjà pris leur responsabilité et s’engagent dans des  initiatives soja que nous saluons. Mais il faut, à présent que l’ensemble du secteur se joigne à la transformation du marché vers des pratiques plus soutenables. Nous appelons ainsi toutes les entreprises à prendre la mesure de la situation et à agir le plus rapidement possible » conclut Pascal Canfin, directeur général du WWF France.   

 

A partir d'aujourd'hui, la France vit à crédit sur les autres pays pour assurer sa consommation de poisson

Consommation de poisson en kg par personne et par an<br />© WWFLa France consomme bien plus de produits de la mer qu’elle ne peut en pêcher dans ses propres eaux métropolitaines. Aujourd’hui, lundi 30 mai est le jour à partir duquel la France reporte les impacts de sa consommation en produits de la mer sur les autres pays, notamment sur les pays les plus vulnérables, puisque ses ressources halieutiques ne lui suffisent plus.
               
Affichant une moyenne de 35kg par personne et par an (Source FAO), la France est le 5e pays européen consommant le plus de poisson, soit 1 fois et demi la moyenne européenne, juste derrière la Finlande (36 kilos), l’Espagne (42Kilos), la Lituanie (43Kilos) et le Portugal (57 Kilos).
À eux seuls ces 5 pays représentent 1/3 de la consommation de poissons de l’Union européenne. En raison de cette forte consommation, près de la moitié du poisson consommé dans ces pays de l’UE provient des eaux étrangères.
 
Il y a maintenant 7 ans que l’organisation New Economics Foundation (NEF) calcule les niveaux de «dépendance en produits de la mer» de l’Union européenne et de chacun de ses États membres (27 exactement, en excluant la Croatie par manque de données).
 
Les pays qui produisent autant ou plus qu’ils ne consomment sont considérés comme autonomes (Danemark, Finlande, Estonie et Ireland), ceux qui consomment plus qu’ils ne produisent sont considérés comme dépendants en poisson : ils sont tributaires des poissons provenant d’autres parties du monde afin de maintenir leur niveau de consommation. En tête de ces pays les plus dépendants en poisson : l’Autriche (19 janvier), la Slovénie (5 février), la Roumanie (22 février), la Belgique (23 février), la Lituanie (3 mars), l’Italie(3 avril), le Portugal (20 avril), l’Allemagne (2 mai), l’Espagne (10 Mai), Malte (24 mai), la République Tchèque (26 mai), la Pologne (26 mai) et, en 13eme position : la France. Le Fish Dependence Day de l’UE a été calculé quant à lui au 13 juillet.
 
« En moins de 6 mois, la France a déjà consommé l’équivalent de l’ensemble des ressources halieutiques qu’elle pouvait pêcher et élever dans ses eaux nationales métropolitaines. Actuellement la moitié des produits de la mer que nous consommons en France  provient des pays en voie de développement. Par conséquent, les institutions, l’industrie et les consommateurs ont une grande responsabilité sur la durabilité des ressources et les conditions de vie des communautés de ces pays qui dépendent de la pêche.  Ne reportons pas l’impact de notre consommation sur les plus vulnérables ! » appelle Isabelle Autissier, présidente du WWF France.
 
Au cours des trois dernières décennies, le Fish Dependence Day européen a inexorablement avancé. En effet, Aniol Esteban, directeur des programmes NEF indique qu’il y a trente ans, l’Europe pouvait se nourrir de poissons de ses propres eaux jusqu’en septembre voire jusqu’en octobre. Aujourd’hui, le Fish Dependence Day survient le  13 juillet au niveau européen. «La baisse de productivité de la pêche de la région a contraint les flottes européennes à pêcher dans des eaux plus lointaines et plus profondes. Les importations de poisson en provenance d’autres pays ont augmenté, affectant la durabilité des stocks mondiaux de poissons, et induisant également des impacts sociaux et économiques sur les pays qui ont beaucoup plus besoin de ces ressources que l’UE» explique-t-il.
 
Il y a cependant des raisons d’être optimiste. La consommation de poisson en Europe n’a pas augmenté autant qu’attendu depuis quelques années et certains stocks de poissons de l’Union européenne ont cessé de s’effondrer, notamment grâce aux mesures de redressement de certains stocks prises dans le cadre de la politique commune des pêches.
 
« Cela prouve que lorsque le problème est réellement pris en compte et que des actions de préservation des ressources halieutiques sont mises en place, cela porte ses fruits. En 2015, les indicateurs alertent sur une aggravation de la situation. Selon la Commission européenne, 48 % des stocks de poissons évalués en Atlantique Nord Est sont actuellement surexploités, un chiffre qui s’élève à 93 % en Méditerranée.
 
Aussi est-il important de rester vigilants et mobilisés, en luttant contre la surexploitation de nombreuses espèces et contre la pêche illégale dévastant également une partie de nos océans et imposant des conditions sanitaires et sociales déplorables » ajoute Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
 
Les consommateurs ont également leur mot à dire. Afin de les alerter sur leur rôle, le WWF a lancé en 2015, le programme Fish Forward, sensibilisant les citoyens européens à l’impact de leur consommation sur les pays du Sud et recommandant notamment  l’achat responsable de produits de la mer en favorisant par exemple les produits certifiés MSC ou ASC

J-30 avant le Pandathlon

Une équipe de l'édition 2015 en pleine action<br />© Shérif Scouri / WWF

Rendez-vous les 25 et 26 juin 2016.
Pour un week-end convivial, sportif et solidaire direction Saint-Gervais-les-Bains pour sauvegarder le toit de l’Europe !

 

Un défi solidaire

Depuis 2010, le Pandathlon du WWF France propose aux entreprises et aux particuliers de se mobiliser sur un événement ludique et éco-conçu permettant une action de protection d’un espace naturel menacé en France. Cette année, le Pandathlon aura lieu les 25 et 26 juin à St Gervais en Haute-Savoie dans le cadre de l’#OpérationMontBlanc. 

Chaque équipe participante pourra, cette année, choisir de parcourir à son rythme l’un des deux parcours proposés : 17 km sur 1 770 m de dénivelé positif ou 21.5 km sur 2 144 m de dénivelé positif pour atteindre le col de Voza, au cœur du massif du Mont-Blanc. Entre amis, en famille ou entre collègues d’une même entreprise, le Pandathlon est l’occasion de relever un beau challenge et de défendre une cause universelle tout en passant un week-end festif au cœur des Alpes, que l’on soit sportif ou non.
 

Comment participer ?

Pour y prendre part, les participants doivent constituer une équipe de 3 personnes, collecter des fonds auprès de leur entourage en amont de l’évènement et enfin relever le défi sportif d’une randonnée écologique au pied du Mont-Blanc.

Et il n’est pas trop tard ! Les inscriptions sont accessibles sur le site web : http://www.pandathlon.fr/participer.

 

Financer un projet écologique novateur

Au travers du Pandathlon, le WWF France et la Commune de Saint-Gervais ont souhaité initier un projet écologique novateur et ambitieux de restauration du Mont-Lachat. Cette opération exemplaire a consisté dans un premier temps à la destruction de bâtiments militaires vétustes et inutilisés, puis à la restauration écologique du site. 

Il s’agit en d’autres termes de redonner à la nature ses droits et d’y restaurer l’équilibre botanique et écologique. Les fonds collectés sur l’édition 2016 permettront la mise en place d’un plan de gestion du site. Ce projet s’inscrit en outre dans une vaste réflexion visant à faire du massif du Mont-Blanc un espace mieux préservé. En effet, de tous les points culminants continentaux dans le monde, il est le seul à ne pas bénéficier d’un statut de protection environnementale.
 

Au programme

  • Vendredi 24 juin en fin d’après-midi : accueil des participants, retrait des dossards, briefing des chefs d’équipe.
  • Samedi 25 juin : Petit déjeuner bio, départ officiel du Pandathlon à Saint-Gervais. Arrivée au col de Voza (avec passage par le Mont Lachat pour le 2e parcours) puis redescente par le mythique Tramway du Mont-Blanc jusqu’à la gare de Saint-Gervais-le-Fayet. La journée se clôturera sur une soirée réunissant organisateurs, partenaires et pandathlètes. Des animations seront également organisées pour les enfants au sein du village Pandathlon.
  • Dimanche 26 juin : journée détente et échanges, brunch des Régions, village Pandathlon, animation, activités de plein-air et bien-être tout au long de la journée.

7 BONNES RAISONS DE PARTICIPER AU PANDATHLON

  • C’est à la fois une aventure humaine, sportive et solidaire
  • C’est un défi entre amis, proches, collègues   
  • C’est un challenge de collecte au profit de la nature
  • C’est un week-end convivial et festif à Saint-Gervais au pied du Mont-Blanc
  • C’est une éco-randonnée, découverte unique
  • C’est un événement symbole du sport vert en France
  • C’est la 7ème édition les 25 et 26 juin 2016 … N’attendons pas pour être acteur de la préservation du toit de l’Europe !