Les pays du G7 ont dépensé 42 milliards de dollars d'argent public pour financer l'industrie du charbon

Stock de charbon à Gladstone <br />© WWF / James Morgan

Les pays du G7, qui se réuniront au Japon les 26 et 27 mai, ont soutenu l’industrie du charbon dans le monde à hauteur de 42 milliards de dollars d’aides publiques internationales entre 2007 et 2015 dont 2,5 milliards uniquement en 2015.

C’est le résultat d’une étude menée par le WWF, le Natural Resources Defense Council et Oil Change International qui appellent les pays du G7 qui ne l’ont pas encore fait, en particulier le Japon et l’Allemagne, à prendre, lors de ce sommet, l’engagement de cesser leur soutien public au charbon à l’étranger.

 

Alors que 175 pays ont signé le 22 avril l’Accord de Paris et réaffirmé leur volonté de maintenir le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C, cette étude révèle que les émissions de gaz à effet de serre générées par les projets charbon financés par les pays du G7 s’élèvent à 100 millions de tonnes de CO2 par an. Cela équivaut, pour une seule année, à 20% des émissions émises par la France en 2013. En termes de production électrique, ce sont plus de 85 GW qui ont été produits par les centrales à charbon ainsi financées soit l’équivalent de la production électrique du Royaume-Uni en 2014.

 

Avec plus de 22 milliards de dollars, le Japon est le pays qui a le plus contribué au financement du charbon à l’étranger entre 2007 et 2015 (des futurs projets sont en voie d’être financés à hauteur de 10 milliards de dollars supplémentaires). Arrivent ensuite l’Allemagne avec 9 milliards de dollars, les États-Unis avec environ 5 milliards de dollars, la France avec 2,5 milliards de dollars, l’Italie avec 2 milliards de dollars, le Royaume-Uni avec 1 milliard de dollars et le Canada avec moins de 1 milliard de dollars.

 

Selon Sébastien Godinot, économiste au bureau des politiques européennes du WWF,  « Il est scandaleux de voir que le Japon et l’Allemagne continuent de financer massivement avec l’argent public l’industrie du charbon et qu’ils sont en train d’étudier des projets dont le financement public s’élèverait à environ 10 milliards de dollars, alors que les données scientifiques montrent que cette industrie est incompatible avec l’objectif de 2°C. Les pays du G7 doivent mettre en œuvre leurs engagements de l’Accord de Paris et mettre immédiatement fin à toutes les aides publiques pour le charbon. »

 

Selon Pascal Canfin, directeur général du WWF France, « Le modèle économique du charbon s’écroule sous nos yeux mais la construction de centrales continue. Le remplacement du charbon ne se fait pas assez vite pour gagner la course contre la montre face au changement climatique. Nos impôts ne doivent plus servir à financer une énergie incompatible avec l’Accord de Paris. Le charbon ou le climat, les gouvernements doivent choisir. »

 

Selon Jake Schmidt, directeur au programme international du Natural Resources Defense Council, « Financer l’industrie du charbon dans le contexte climatique actuel est clairement irresponsable. Cela met à mal la promesse de Paris et continue de lier les pays développés aux combustibles fossiles du passé, alors même qu’ils devraient se tourner vers les énergies d’avenir. »

 

Selon Alex Doukas, chargé de campagne pour Oil Change International, « Alors que la Chine a fermé des centaines de centrales à charbon et de mines, le Japon a accru ses financements dans le charbon aussi bien sur son marché intérieur qu’à l’étranger. Le fait que le Japon continue de financer le charbon met à mal  sa réputation d’un pays à la pointe de l’innovation technologique. »

 

Selon Kimiko Hirata, directeur international du Kiko Network, « Le Japon est une fois de plus classé premier financeur du charbon parmi les pays du G7. L’an dernier l’accord de l’OCDE et l’accord de Paris ont montré clairement que tout nouveau projet à base de charbon était incompatible avec les exigences climatiques. En maintenant sa position d’une promotion du « charbon propre », le Japon viole les accords qu’il a signés. Le Japon doit prendre ses responsabilités et s’engager, lors du sommet du G7 à Ise Shima, à arrêter ses soutiens financiers internationaux au charbon. »

 

La France a montré la voie sur l’arrêt total des soutiens publics à l’export aux centrales à charbon. Elle doit maintenant, avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, porter cette position et influencer ses partenaires au niveau du G7 sur ce sujet, notamment le Japon, l’Allemagne et l’Italie.

Le WWF rappelle l'urgence d'une réduction des captures de thon albacore dans l'Océan Indien

Dans l'océan Indien, le thon albacore est une ressource surexploitée.<br />© Jürgen Freund / WWFLe WWF met en garde la Commission des Thons de l’Océan Indien (CTOI), sur le risque d’épuisement de stocks de thon albacore sans une meilleure règlementation de la pêche au thon, à quelques jours de la réunion annuelle de l’organisation qui se tiendra du 23 au 27 mai à La Réunion. 

Responsable de la conservation et de la gestion du thon et autres ressources marines de l’Océan Indien, la CTOI doit absolument poser des limites : réduire les captures de thon albacore de 20% et introduire des règles de contrôle de l’effort de pêche.
 
« Nous alertons la commission sur l’urgence de la prise en compte des recommandations du comité scientifique de la CTOI : réduire les captures de thon albacore de 20%. Les Etats membres doivent  immédiatement prendre des mesures afin de permettre une reconstitution des stocks de thon albacore qui sont aujourd’hui surexploités », explique ainsi Wetjens Dimmlich, Responsable du programme Thons de l’Océan Indien du WWF.
 
Le niveau de ces stocks est passé du vert au rouge selon la dernière étude conduite et publiée par la CTOI en 2015. A cette époque, son comité scientifique prévenait d’ores et déjà la commission d’un possible effondrement des stocks au cours des 5 prochaines années si l’effort de pêche était maintenu à son niveau.

Le thon albacore est une espèce très recherchée. Il représente une part significative des exportations de la région, mais il est surexploité et nécessite à présent des mesures urgentes pour assurer son renouvellement.

« Les pêcheries bien gérées comme celle du hareng de la Mer du Nord,sont celles qui ont mis en place des régles de gestion de l’exploitation qui permette à la ressource à se renouveller..  Cela démontre qu’une réponse immédiate aux signaux d’affaiblissement des ressources permet d’éviter des mesures drastiques une fois que le mal a été fait. Le manque de règles de contrôle en Océan Indien a contribué à la situation actuelle des stocks de thon albacore » ajoute Wetjens Dimmlich.

L’industrie des produits de la mer et les communautés qui dépendent de cette pêche sont à juste titre préoccupées par les déclarations de la CTOI prédisant un effondrement des stocks dans un avenir proche car c’est une menace réelle pour leurs moyens de subsistance.

Le mois dernier, 38 acteurs majeurs du secteur, des entreprises thonières aux distributeurs, se sont joints au WWF pour appeler à une meilleure règlementation de la pêche au thon dans l’Océan Indien. « Nous réitérons notre demande. Le thon, et en particulier le thon albacore, est une ressource alimentaire primordiale dans le monde. Des mesures doivent être prises immédiatement pour permettre la reconstitution des stocks. La commission se réunit en mai à La Réunion, en France. Elle doit absolument prendre ses responsabilités et instaurer d’urgence une meilleure règlementation, tenant compte de la situation et limitant les captures de thon dans la région » ajoute Isabelle Autissier, présidente du WWF France.

« Espérons que les délégués aient la clairvoyance d’adopter ces règles pour l’albacore mais également pour le thon listao et toutes les autres espèces dont elle est responsable afin d’éviter d’autres menaces de la sorte à l’avenir. Les Etats membres doivent coopérer afin de s’assurer que la ressource commune dont dépendent leurs communautés et leurs économies, ne soit pas menacée par un manque de gestion durable des efforts de pêche »
 
Bien que toute l’attention sera portée sur le thon albacore, les requins et les raies sont également victimes d’un niveau de pêche non durable dans l’Océan Indien, accentué par le fait que ces espèces présentent très peu de données de captures et de données biologiques.

Le WWF est très préoccupé par le sort et le manque de gestion de ces espèces dans la région et appelle également la CTOI à prendre des mesures améliorant la protection et le suivi des espèces vulnérables telles que les requins, les raies, les tortues marines, les oiseaux marins ou encore les cétacés ; et plus spécifiquement à rendre obligatoire le débarquement des ailerons de requins associés à la carcasse qui leur correspond.
 
 
 

Faites entendre la voix de la nature

Rainette verte, Bulgarie<br />© Wild Wonders of Europe / Dietmar Nill / WWFLe WWF invite tous les Européens à se mobiliser pour la protection de notre patrimoine naturel.

Depuis l’année dernière, le WWF, aux côtés d’autres ONG européennes, mène une campagne intitulée « #NatureAlert » qui vise à empêcher l’affaiblissement des directives « Oiseaux » et « Habitats », piliers de la protection de la nature en Europe. Dans ce cadre, le WWF lance aujourd’hui un appel à mobilisation à l’ensemble des citoyens européens : « Faites entendre la voix de la nature ! ».

L’objectif de cette action : que chacun en Europe se fasse le porte-parole de la nature, menacée par une éventuelle révision de ces directives, et rappelle  aux décideurs politiques nationaux et européens qu’il est essentiel de défendre et renforcer les législations européennes protégeant la nature.

Jusqu’à la fin du mois de juin, les citoyens de 16 pays d’Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Espagne, France, Hongrie, Grèce, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède) sont ainsi invités, à titre symbolique, à réaliser des compositions musicales à partir de sons de la nature (bruits de l’eau, souffle du vent, chants d’oiseaux…) et à les envoyer à leur ministre de l’Environnement ainsi qu’à la Commission européenne.

Dans sa campagne vidéo, le WWF rappelle par ailleurs les nombreux bienfaits que nous procure le temps passé dans la nature, tant pour notre santé que nous notre bien-être, et à quel point elle nous est vitale.
 

 «La pollution de l’air, le bruit sont autant de facteurs de stress en Europe, en particulier dans nos villes en pleine croissance. Avec notre campagne qui s’appuie sur les sons de la nature et nous rappelle à quel point son chant est apaisant, nous souhaitons, tout en amenant les gens à apprécier de nouveau le murmure de la mer et le chant des oiseaux, les encourager à se mobiliser pour  la préserver en envoyant un message clair aux décideurs politiques.

Le riche patrimoine naturel de l’Europe reste menacé en raison d’un manque de volonté politique aux niveaux européen et nationaux. Les ministres et la Commission européenne doivent résolument s’engager à maintenir intactes les directives « Oiseaux » et « Habitats » et à s’assurer de leur pleine mise en œuvre» explique Geneviève Pons, directrice du bureau européen du WWF.

Une récente étude financée par la Commission européenne reconnaît que pour nos sociétés de plus en plus urbanisées, les problèmes de santé physique liés à des modes de vie sédentaires sont à la hausse, tout comme les souffrances psychologiques telles que les dépressions. Selon l’étude, « les 27.000 aires protégées européennes du réseau Natura 2000 pourraient même être considérées comme des centres de soins préventifs en Europe ».

« Il est essentiel de nous battre pour le maintien des directives « Oiseaux » et « Habitats ». De nombreuses populations d’espèces, comme récemment celle du marsouin du Pacifique au Mexique ou du hamster d’Alsace en France, chutent de manière alarmante car elles n’ont pu être protégées à temps. Nous disposons en Europe d’une riche biodiversité et d’espaces naturels que nous pouvons encore défendre à travers, notamment, la mise en œuvre effective de ces directives.

Rappelons que grâce à ces directives de nombreuses espèces animales telles que le loup et le lynx ibérique ont été sauvées de l’extinction et le plus grand réseau mondial d’aires protégées (Natura 2000) a été créé. Nous espérons ainsi que de nombreux citoyens feront entendre leur voix et celle de la nature en se mobilisant à nos côtés pour cette nouvelle campagne » rappelle Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

En 2015, la campagne #natureAlert a mobilisé un demi-million de personnes. Douze Etats – dont la France – ainsi que le Parlement européen se sont prononcés contre la révision de  ces directives et en appelaient à une meilleure application du dispositif existant. D’ici la fin du mois de Juin, la Commission européenne devrait présenter sa position initiale lors d’une conférence ministérielle organisée par la présidence néerlandaise à Amsterdam.
 

 

LOI BIODIVERSITÉ : les organisations environnementales françaises refusent un projet sans ambition

Du pétrole sur les côtes espagnoles à la suite du naufrage du © Raúl GARCÍA / WWF » border= »0″ align= »left » hspace= »4″ vspace= »2″ />Le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages vient d’être adopté en 2ème lecture par les sénateurs après trois jours de discussion. Mais le cœur n’y est plus. Le minimum acceptable tel qu’issu de la deuxième lecture par l’Assemblée nationale a disparu, en raison d’une action intense des lobbies économiques et de la chasse.

 
De nombreuses suppressions entérinées ou ajoutées

La liste est longue, trop longue. Les sénateurs ont affaibli ou supprimé plusieurs principes généraux adoptés à l’Assemblée : non régression du droit de l’environnement, absence de perte nette de biodiversité dans le cadre de la compensation ou encore reconnaissance des paysages nocturnes.

Ils ont supprimé également les zones prioritaires pour la biodiversité, les espaces de continuités écologiques, la taxe additionnelle sur l’huile de palme, l’interdiction du dragage des fonds marins lorsqu’il est susceptible de toucher les récifs coralliens, l’encadrement de la publicité dans les parcs naturels régionaux ou encore l’obligation de transmission par les exploitants du registre phytosanitaire, ce qui aurait permis une meilleure information sur l’utilisation des pesticides.

De même, dans le domaine de l’eau, ils ont supprimé la compétence des agences de l’eau sur la biodiversité terrestre ainsi que la réforme de la gouvernance des comités de bassin, pourtant demandée par la Cour des Comptes, qui rééquilibrait la place des usagers non professionnels en leur sein, ceux-ci payant 87% des redevances de l’eau. Nos organisations ne peuvent que déplorer tous ces reculs, et bien d’autres.

 

De la reconquête à la régression de la biodiversité
 
Non seulement le lobby de la chasse a réussi à tenir l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et donc la police de la chasse en dehors de la future Agence française pour la biodiversité, mais il obtient une direction unique pour les polices de l’eau et de la chasse. La « barque » de l’AFB continue à être chargée avec de nouvelles missions, dont certaines ambigües, comme l’évaluation des dommages agricoles causées par les espèces protégées.

Pourtant, on refuse encore de lui octroyer les moyens nécessaires, via une ressource affectée, pour les mener à bien. Nous regrettons aussi les reculs sur le régime d’accès et de partage des avantages liés à l’exploitation des ressources génétiques. Ce nouveau régime ne s’appliquera pas aux nouvelles utilisations de collections existantes et le plafond des rétributions que les entreprises devront verser pour avoir accès aux ressources génétiques a été abaissé, passant de 5% du chiffre d’affaires mondial hors taxes à 1%.

Enfin, toutes les activités humaines deviennent autorisées dans les réserves naturelles, charge aux gestionnaires de démontrer qu’elles ne sont pas compatibles avec les objectifs de protection, ce qui est inacceptable, tout comme les dérogations prévues pour certains propriétaires concernant la compensation pour défrichement.
 

De trop rares acquis à souligner en cette deuxième lecture
 
Deux acquis principaux sont à retenir. Le premier concerne l’adoption du préjudice écologique où les travaux parlementaires ont permis un bel aboutissement, avec le regret toutefois que l’action en justice ait été restreinte à une liste délimitée de personnes. Le second porte sur l’adoption définitive de la non brevetabilité des gènes natifs et la sécurisation des conditions d’échanges des semences paysannes.

Par ailleurs, la disposition visant la protection des allées d’arbres a été restaurée et le gouvernement a fait adopter son amendement mettant en conformité la compensation par l’offre avec les directives européennes, même si sur ce sujet, nous déplorons la disposition exigeant que les mesures compensatoires d’un projet public ne doivent pas, par leur dimensionnement, remettre en cause ledit projet.

 
Néonicotinoïdes : les Sénateurs refusent une date butoir pour l’interdiction
 
A défaut d’une interdiction complète des insecticides néonicotinoïdes d’ici 2018 comme le souhaitaient les députés, les sénateurs proposent une interdiction progressive après avis de l’ANSES et en cas d’alternatives possibles à ces substances.

Cependant, l’interdiction complète d’ici 2020 portée par le gouvernement a été rejetée. Nos organisations qui défendent une interdiction totale dès que possible, dénoncent ce manque de courage politique au vu de la nocivité de ses molécules, des risques qu’elles constituent pour les écosystèmes et la santé,  ceci alors que des alternatives à leur emploi existent aujourd’hui.
 

Nos organisations en appellent à la majorité gouvernementale pour sauver le projet de loi
 
La commission mixte paritaire se réunit a priori le 25 mai prochain. Nous appelons les parlementaires à prendre toute leur responsabilité pour défendre en premier lieu l’intérêt général et pour aboutir à un texte ambitieux permettant une réelle reconquête de la biodiversité. La biodiversité constitue l’avenir de l’humanité. La liste des amendements gouvernementaux, portés par  Barbara Pompili et Ségolène Royal au nom du gouvernement laisse encore un espoir pour une loi digne de ce nom, à savoir capable de renforcer la protection de la biodiversité pour freiner son érosion sur le territoire national.

A un an seulement des échéances présidentielles, nos organisations en appellent à la majorité gouvernementale et au président de la République lui-même pour rehausser l’ambition de ce texte.
 
 

[Tribune] la France veut verdir ses emprunts publics : une bonne nouvelle

Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France<br />© Sherif Scouri / WWF FranceLe Président de la République a annoncé il y a quinze jours lors de la dernière conférence environnementale que la France serait le premier pays au monde à émettre des « Green bonds ». Les green bonds – obligations vertes en français – sont des titres financiers qui permettent de flécher l’argent levé sur les marchés financiers vers des investissements utiles à la transition écologique.

Dans le monde le marché des green bonds est passé de quelques centaines de millions de dollars US en 2007 à plus de 40 milliards de dollars US en 2015. Soit une croissance annuelle de plus de 50 %. Des entreprises en ont émis, des banques de développement, comme l’Agence Française de Développement, la banque de développement allemande KfW, la Banque européenne d’investissement ou la banque mondiale mais pas encore des États, mais pas encore des États. Or, la moitié du marché mondial de l’émission d’obligations relève des États.

Le fait d’inventer des obligations vertes souveraines va permettre de continuer la croissance de ce marché et d’en renforcer la crédibilité environnementale. En effet, si un État émet des obligations vertes il devra, peut être encore plus que les entreprises, expliquer ce qu’il va financer et s’assurer que ces investissements sont « vraiment verts ».
 
L’annonce du Président de la République, à laquelle le WWF a contribué avec le soutien de Ségolène Royal, ouvre des perspectives importantes. L’Accord de Paris sur le climat adopté en décembre demande à tous ceux qui gèrent l’épargne mondiale sur les marchés financiers de réorienter leurs flux d’investissements pour les rendre compatibles avec un monde qui limite le réchauffement climatique à 1.5/2 degrés. Un tel engagement est absolument décisif. Mais encore faut-il que les fonds de pension, les compagnies d’assurance vie… disposent des outils pour opérer cette réorientation.

Sur le marché des actions, de plus en plus d’indices boursiers proposent des paniers « bas carbone ». J’ai présidé l’an passé les travaux d’un nouvel indice d’Euronext qui est le premier à offrir aux investisseurs un « indice 2 degrés ». Ce panier d’entreprises, excluant bien sûr les acteurs à forte empreinte carbone, aligne son mix énergétique sur celui du scénario de l’Agence internationale de l’énergie, compatible avec le respect des 2 degrés, mais regarde aussi la contribution des entreprises en terme de solutions utiles à la transition.

Ainsi Saint Gobain est une entreprise fortement émettrice de gaz à effet de serre mais les vitrages qu’elle produit permettent d’isoler les bâtiments ce qui est indispensable pour réduire nos émissions. Il faut donc non seulement regarder l’empreinte mais aussi l’impact de ce qui est produit pour savoir s’il faut ou non investir dedans. Ce travail innovant a été couronné par le prix Agefi de l’innovation financière quelques semaines après la COP21.
 
Mais jusqu’à l’annonce de la France il y a 15 jours une telle orientation des flux d’investissement n’était pas possible pour les achats de dette souveraine. Or, une grande partie des investissements nécessaires à la transition vers un « monde 2 degrés » sont des investissements dans des infrastructures (mobilité propre, isolation des bâtiments, réseaux intelligents de gestion de l’énergie…), donc en partie sur fonds publics.

Selon les travaux de l’Institute for Climate Economics de la Caisse des dépôts, il manque en France entre 10 et 15 milliards d’euros d’investissements annuels (publics et privés) pour mettre notre pays sur une trajectoire 2 degrés.

Comme les dépenses publiques font levier sur les dépenses privées des entreprises et des ménages, un euro public peut générer entre 2 et 3 euros d’investissements privés. Un emprunt annuel de 5 à 8 milliards d’euros d’obligations vertes apporterait le financement manquant et donnerait aux entreprises la visibilité nécessaire sur le développement des marchés de la transition dans les années à avenir, justifiant ainsi leurs propres investissements.
 
Une fois la traçabilité mise en place au niveau d’un pays rien n’empêche qu’un débat s’ouvre au niveau européen, pour voir comment organiser ensemble un plan d’investissements dans la transition pour sortir de la situation actuelle où le taux d’investissement dans la zone euro est toujours très largement inférieur à ce qu’il était en 2007 avant la crise financière, alors que les taux d’intérêts sont proche de 0 voire négatif pour les États.

Des émissions d’obligations vertes par les États européens apporteraient, par construction, une garantie sur l’utilisation qui en sera faite et donc permettra de rassurer tous les pays sur le fait qu’il s’agit d’une « bonne dette » investissant dans l’avenir et conforme aux objectifs que nous nous sommes tous fixés dans l’Accord de Paris sur le climat en décembre dernier.
 
Un monde à 4 degrés de réchauffement climatique est un monde nécessairement plus chaotique. Investir aujourd’hui dans la transition décarbonée c’est créer des emplois tout de suite, et assurer les nouvelles conditions de notre prospérité tout au long du siècle.

 
Pascal Canfin,
Directeur Général du WWF France

Session de négociations climat à Bonn : premier rendez-vous pour baliser le terrain du nouvel Accord de Paris

 <br />© Global Warming Images / WWFA l’occasion de la session de négociations qui se tiendra à Bonn (Allemagne) du 16 au 26 mai, les pays vont devoir donner corps aux éléments clés de l’Accord de Paris sur le climat pour tenir l’objectif qu’ils se sont fixé à la COP21 en décembre dernier : maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 1,5°C.
 
Cette rencontre, la première depuis l’adoption de l’Accord de Paris en décembre dernier et unique temps de négociations avant la COP22, doit être le moment pour les pays de démontrer qu’ils vont tenir leur promesse.
 
« L’Accord de Paris engage les pays à maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 1,5°C par rapport à la période pré-industrielle. Cet objectif de température constitue un seuil critique pour les pays vulnérables, les communautés et les écosystèmes. Pour tenir cet engagement, les pays doivent au plus vite revoir à la hausse leurs efforts nationaux pour réduire leurs émissions, notamment en augmentant la part des énergies renouvelables, en sortant des énergies fossiles, en protégeant les forêts et en développant les financements. »
Samantha Smith, directrice de l’initiative mondiale Energie et Climat au WWF
 
« Reconnue pour sa maitrise diplomatique des négociations en tant que présidente, la France doit donc continuer à exceller dans ce domaine jusqu’à la COP22. Elle a la responsabilité de faire vivre pleinement « l’esprit de Paris » et de baliser le terrain pour une bonne entrée en application de l’Accord de Paris. »
Pascal Canfin, directeur général du WWF France
 
Les promesses d’engagements des pays vers la COP21 nous conduisant à un réchauffement mondial d’au moins 3°C, le WWF appelle les pays à relever leurs efforts en matière de lutte contre le changement climatique autour de 7 demandes vers la COP22 :

  • mettre en œuvre des initiatives sectorielles visant à réduire les émissions et donc à rattraper le retard en matière d’adaptation, d’atténuation et de soutiens avant 2020 ;
  • ratifier l’Accord de Paris dès que possible ;
  • créer un mécanisme solide et efficace qui permette de revoir à la hausse leur ambition, en profitant du premier bilan mondial sur le climat prévu pour 2018 et des cycles de revue de 5 ans ;
  • prendre en compte les principes d’équité et de justice climatique, en particulier dans leurs contributions nationales ;
  • donner des gages concernant le financement de la lutte contre le changement climatique pour permettre la transition vers une économie bas carbone et renforcer la résilience aux inévitables impacts du changement climatique ;
  • développer des objectifs et des indicateurs ainsi que des soutiens financiers et techniques pour traduire l’objectif mondial d’adaptation de l’Accord de Paris dans leurs politiques et actions nationales ;
  • établir un régime solide qui permette de créer des systèmes communs comptables et de transparence.

 
 
 
 

Les océans sont notre avenir : protégeons-les !

 <br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWFL’an dernier le WWF France tirait la sonnette d’alarme lors de la publication du Rapport Planète Vivante Océans. Ce rapport révélait en effet un déclin de 49 % des populations marines en 40 ans et appelait les dirigeants du monde entier à se mobiliser et faire en sorte que la santé des océans et la préservation des habitats côtiers tiennent une place de premier plan dans leurs politiques environnementales.

Le WWF appelle à présent chacun d’entre nous à prendre part à l’action à travers une campagne d’appel à dons  proposant de soutenir 5 programmes menés actuellement par ses équipes pour la sensibilisation des populations locales, la création de protocoles de pêche soutenable, le développement et la bonne gestion des aires marines protégées et la préservationdes espèces les plus menacée.

« Aujourd’hui, nos océans sont à bout de souffle et nous sommes tous concernés. Il est encore temps d’agir pour limiter les pressions pesant sur les océans et inverser la tendance : des solutions existent et nous pouvons ensemble les mettre en œuvre ! L’océan est une ressource renouvelable capable de répondre aux besoins de toutes les générations futures si les pressions auxquelles il est exposé sont efficacement atténuées », explique Isabelle Autissier, présidente duWWF France.

Mobilisation contre la surpêche, programme de protection des tortues marines, financement d’un dispositif destiné à limiter  les collisions dont sont victimes les cétacés, soutien à la création d’aires marines protégées en Méditerranée, lutte contre les captures accidentelles de dauphins de Guyane, voici les 5 projets présentés sur la plateforme de la campagne : urgence-oceans.wwf.fr  et faisant l’objet de cet appel à l’action.

 

Développer une pêche communautaire à Madagascar pour lutter contre la surpêche

En partenariat avec le secteur privé et public, les organisations gouvernementales et le WWF, notre projet vise à protéger les stocks de pêche au bénéfice des communautés locales vivant essentiellement de cette activité dans une région très vulnérable.

Le programme engage ainsi les communautés dans la gestion et la surveillance des stocks de poissons, favorise le recours à des techniques de pêche alternatives plus respectueuses, incite à la création de coopératives de pêche responsables, assure un accès aux marchés de façon juste et équitable pour tous, et professionnalise la filière pour protéger et intégrer les artisans pêcheurs.

Protéger les tortues marines 

De lourdes menaces pèsent aussi sur les milliers de tortues de Nouvelle-Calédonie et leur habitat : prises accidentelles dans les filets de pêche, braconnage des œufs, chasse pour la viande ou la carapace, pollutions diverses, déchets plastiques ingérés, destructions des sites de ponte et d’alimentation à cause du tourisme et de l’urbanisation du littoral… Les protéger c’est d’abord connaître leurs zones d’alimentation, de ponte, leurs routes migratoires et prendre des mesures pour respecter leurs habitats.

Actuellement, le satellite est le système le plus efficace pour suivre ces espèces migratrices qui peuvent parcourir des milliers de kilomètres pour pondre. Poser des balises argos sur les tortues nous permet de mieux les protéger.

Limiter les collisions avec les Cétacés grâce au dispositif REPCET

Les collisions avec les navires représentent la première cause de mortalité non naturelle pour les grands cétacés. 16 à 20 % des rorquals communs retrouvés morts ont été tués à la suite d’une collision, et nombre d’individus vivants présentent des traces de ces accidents.

Notre projet consiste au développement et à l’installation d’un logiciel  dédié à la navigation qui vise à limiter les risques de collisions entre les grands cétacés et les grands navires : REPCET.

Chaque observation de grand cétacé réalisée par le personnel de quart depuis un navire utilisateur de REPCET est transmise par satellite à tous les autres utilisateurs, ce qui leur permet de limiter les collisions. L’efficacité du dispositif repose sur la densité du trafic maritime commercial qui en est équipé. Notre objectif est ainsi d’identifier et sélectionner des navires candidats pour la mise en place de REPCET.

Renforcer l’efficacité des aires marines protégées en Méditerranée

La Méditerranée compte 10 % de la biodiversité marine mondiale, dont 25 % d’espèces endémiques. Pour les préserver, nous devons étendre et mieux gérer ses Aires Marines Protégées. Elles représentent actuellement 4,5 % de la Méditerranée : pour assurer un bon niveau écologique et économique, elles doivent atteindre 10 %. Vitales pour la santé, la résilience et la productivité des écosystèmes, elles contribuent au bien-être humain de tous les pays du bassin méditerranéen ! En 10 ou 15 ans, la diversité des espèces y augmente de 20 %. La taille des poissons croît de 30 %, et ils sont deux fois plus nombreux. Comme il n’y a pas de barrières aux réserves, les espèces migrent en dehors de leur territoire, et ensemencent les eaux alentours.

 
Mais il faut améliorer la gestion des aires marines protégées existantes, notamment les plus grandes pour optimiser grâce à une meilleure surveillance et un meilleur suivi des espèces ou encore des plans de gestion concertée des activités exercées sur l’aire marine.
 

Préserver les dauphins de Guyane des captures accidentelles

Depuis 1977, le WWF intervient sur le milieu marin du plateau des Guyanes. Dans le cadre de ses missions d’observation, le WWF France a pu confirmer la présence régulière de dauphins de Guyane, Sotalia guianensis à des niveaux élevés. Le bureau guyanais du WWF France a procédé à une estimation de la population de ces dauphins dans la région de l’estuaire du Maroni.

A ce jour, le nombre de dauphin sotalis est extrêmement faible : seulement 2 000 individus contre 40 000 grands dauphins sur la même zone. Les sotalis sont menacés par les importantes captures accidentelles, car la flotte surinamaise n’est pas équipée de filets sélectifs et l’effort de pêche comprenant la pêche illégale est plus important.

L’objectif du programme est de former les surinamais aux
techniques de suivi de l’espèce et équiper les crevettiers de filets de pêche adaptés permettant aux gros poissons de s’échapper. Il est aussi essentiel de sensibiliser le grand public pour permettre aux populations locales d’observer les dauphins et les autres espèces de la région.

 
 

 

 

Examen du projet de loi sur la biodiversité par le Sénat : le compte n'y est plus !

Les néonicotinoïdes sont impliqués dans la disparition des insectes polinisateurs et notamment des abeilles.<br />© Global Warming Images / WWFA la veille de l’examen du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages par le Sénat, ce mardi 10 mai 2016, le texte manque cruellement d’ambition. Nos organisations en appellent à la responsabilité des sénateurs à qui il revient de réintroduire, 40 ans après la loi de 76, les principaux marqueurs de ce projet qui en feront une réussite.

Après la première navette parlementaire puis la deuxième lecture par l’Assemblée nationale, le texte était déjà le résultat de nombreux compromis. Des propositions importantes avaient été laissées sur le bord du chemin, comme l’intégration de l’Office de la chasse et de la faune sauvage dans l’Agence française pour la biodiversité, le piégeage des oiseaux à la glu, l’interdiction du chalutage profond ou la reconnaissance de l’animal sauvage comme un être sensible, pour ne citer que certains.

Après l’examen en commission aménagement du territoire et développement durable du Sénat, le texte est passé sous le seuil d’acceptabilité. En effet, on note de manière non exhaustive dans le texte soumis au Sénat demain :

  • la suppression de la notion de paysages nocturnes dans les principes fondamentaux ;
  • la suppression du principe de non régression du droit de l’environnement ;
  • l’affaiblissement du principe de solidarité écologique et du principe d’action préventive ;
  • l’affaiblissement de l’Agence française pour la biodiversité en lui imposant une direction commune avec l’Office national de la chasse et de la faune sauvage pour la gestion des polices de l’eau et de la chassetandis qu’aucune ressource affectée ne lui est accordée ;
  • la suppression de l’exigence d’absence de perte de biodiversité dans le cadre de la compensation écologique, tandis que le dispositif de compensation par l’offre n’est toujours pas conforme aux directives européennes et à l’exigence d’une véritable démocratie environnementale ;
  • la disparition de la taxe additionnelle sur l’huile de palme non durable ;
  • la disparition de l’encadrement de la publicité dans les parcs naturels régionaux ;
  • la disparition des espaces de continuités écologiques proposés aux collectivités territoriales pour la mise en œuvre de la trame verte et bleue ;
  • la suppression des zones prioritaires pour la biodiversité.

Nos organisations souhaitent le rétablissement de ces dispositions, la consolidation du Conseil national de protection de la nature ainsi que l’interdiction des néonicotinoïdes, insecticides impliqués dans la disparition des insectes pollinisateurs. Ces mesures sont cruciales pour l’avenir de la biodiversité.

Nos organisations appellent aussi à la correction de mesures régressives introduites par la commission développement durable dans le texte, tels l’encouragement de la production hydroélectrique au détriment des continuités des rivières ou encore l’exonération de demande de défrichement dès lors que le déboisement émane de jeunes agriculteurs.

Les derniers sondages sont constants : plus de 80 % des Français accordent une importance primordiale à la préservation de la biodiversité. En l’état, le projet de loi ne répond ni aux attentes de la société française ni aux impératifs écologiques, économiques et sociaux qui lui étaient assignés.

Nos organisations demandent au gouvernement de se mobiliser fortement et au plus haut niveau sur ce projet de loi, et en appellent à la responsabilité des sénateurs devant leurs concitoyens pour redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard, et témoigner de leur compréhension des enjeux du XXIème siècle.

Loi biodiversité : les sénateurs confirment le préjudice écologique tout en limitant les personnes pouvant agir en justice

Nettoyage de la plage après le naufrage du © Raúl Garcia / WWF » border= »0″ align= »left » hspace= »4″ vspace= »2″ />
Aujourd’hui, dans le cadre de l’examen en deuxième lecture du projet de loi sur la biodiversité, la commission Développement durable du Sénat vient d’adopter un amendement qui restreint l’action en réparation du préjudice écologique aux acteurs institutionnalisés.

Cette restriction va à la fois à l’encontre de l’article adopté à l’Assemblée nationale le 15 mars qui ouvrait le préjudice écologique à « toute personne ayant qualité et intérêt à agir » mais aussi de la Charte de l’environnement qui souligne que chacun « a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement ».

Selon Pascal Canfin, directeur général du WWF France, « Après avoir été consacré dans le projet de loi par les députés en mars, contre la pression des lobbies qui voulaient le vider de sa substance, le préjudice écologique est repris dans les grandes lignes par les sénateurs, ce qui est une bonne nouvelle. Mais il est affaibli sur un point : l’action en réparation du préjudice écologique est restreinte aux acteurs institutionnalisés (Etat, collectivités, associations…). Cette restriction vise à prévenir des abus qui n’auront pas lieu car c’est le juge qui décidera du bien-fondé de l’action. Or les entreprises, les communautés indigènes ou encore les agriculteurs peuvent aussi être les gardiens de la nature.»

Un autre point adopté ce soir demanderait à être amélioré : « les dommages et intérêts alloués à la réparation du préjudice écologique doivent pouvoir être affectés à des mesures de compensation car dans bien des cas il n’est plus possible de réparer stricto sensu le dommage causé à l’environnement. Il faut alors pouvoir mettre en œuvre des mesures de compensation à proximité de la nature endommagée. Ce que ne permet pas le texte dans sa rédaction issue de la commission du Développement durable du Sénat » explique Isabelle Laudon, responsable des Politiques publiques du WWF France.

Le passage de la loi en plénière au Sénat la semaine prochaine pourrait permettre d’apporter ces améliorations.

#LoiBiodiv

155 entreprises s'engagent à aligner leurs émissions sur l'objectif de 2°C

Science Based Targets<br />© Science Based TargetsA ce jour, 155 entreprises se sont engagées, dans le cadre de l’initiative Science Based Targets, à aligner leurs objectifs de réductions d’émissions sur les recommandations des scientifiques du GIEC pour maintenir le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C, objectif inscrit dans l’Accord de Paris adopté à la COP21.

A la veille du Sommet de l’action pour le climat organisé à Washington les 5 et 6 mai, ces engagements témoignent de la volonté du monde de l’entreprise à s’engager pour une transition vers une économie à faible empreinte carbone et durable.

L’initiative Science Based Targets permet de définir des objectifs adaptés par entreprise sur la base des budgets carbones disponibles secteur par secteur – volume total d’émissions possible dans la limite des 2°C – et en prenant en  compte d’autres critères comme le périmètre de ses émissions directes et indirectes, sa période d’engagement et son niveau d’ambition.

Sur les 155 entreprises ayant rejoint l’initiative Science Based Targets, 13 entreprises ont déjà vu leurs objectifs de réduction d’émissions approuvés par les experts de l’initiative. A elles seules, ces dernières devraient réduire leurs émissions de 874 millions de tonnes de CO2 jusqu’à ce que leurs objectifs arrivent à échéance : cela équivaut aux émissions de 250 centrales électriques au charbon émises pendant un an. Ces entreprises ont également pris des engagements ambitieux pour réduire les émissions tout au long de leur chaîne de valeur.

Selon Pascal Canfin, directeur général du WWF France, « Nous nous réjouissons que 155 entreprises dans le monde, dont 15 françaises, aient décidé de rejoindre l’initiative Science Based Targets pour travailler sur un modèle économique qui contribue à maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C. Cette initiative est un outil très utile pour amener les entreprises à s’interroger sur les investissements à réaliser, sur le mix énergétique à mettre en place, sur la mobilisation de leurs clients et fournisseurs pour ne pas dépasser cette limite. »

Retrouvez la liste complète des entreprises ayant rejoint l’initiative Science Based Targets sur : http://sciencebasedtargets.org/companies-taking-action/