Le Comité permanent responsable de la mise en œuvre de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) se réunit du 11 au 15 janvier à Genève. Avec un nombre record de participants et de sujets à l’ordre du jour – éléphants, rhinocéros, bois illégal – cette 66ème réunion du Comité doit être l’occasion de redoubler d’efforts pour faire face à l’aggravation sans précédent de la criminalité liée aux espèces sauvages et mettre un coup d’arrêt au braconnage.
Alors que 30 000 éléphants d’Afrique sont braconnés chaque année, la lutte contre le commerce illégal d’ivoire sera à nouveau au cœur des discussions. A partir de mardi, le Comité se penchera notamment sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des Plans d’action nationaux CITES pour l’ivoire par les 19 pays et territoires[1] particulièrement impliqués dans ce commerce illégal.
Dans ses recommandations au Comité, le WWF demande à ce que la Tanzanie et le Mozambique précisent le calendrier de mise en œuvre de leur plan d’action et que le Nigéria, l’Angola et le Laos se mettent en conformité sous peine de sanctions.
Selon Carlos Drews, Directeur international du programme Espèces, « Les Plans d’action nationaux CITES pour l’ivoire sont une priorité pour le WWF parce que leur mise en œuvre aura un énorme impact sur le trafic d’ivoire et le braconnage de l’éléphant. Certains pays comme la Thaïlande ont fait des progrès, mais il est encore trop tôt pour affirmer que l’un d’entre eux en a fait assez. D’autres pays, à l’inverse, sont loin d’être à la hauteur. »
Le Comité doit également aborder la question du braconnage des rhinocéros. Pour rappel, la Namibie a annoncé que 80 rhinocéros ont été victimes du braconnage en 2015, soit 25 de plus que l’année précédente. Pendant ce temps, l’Afrique du Sud aurait perdu plus de 1000 rhinocéros pour la 3ème année consécutive.
« Il est temps pour la CITES d’adopter pour les rhinocéros la même approche que pour les éléphants c’est-à-dire mettre la pression sur les pays les plus impliqués. Le Vietnam et le Mozambique doivent maintenant se mettre d’accord sur des plans d’action pour prévenir et lutter contre le trafic de cornes de rhinocéros. » ajoute Carlos Drews.
Il sera également question du commerce illégal des essences de bois de rose, d’ébène, de palissandre de Madagascar, du rôle de la corruption dans le commerce illégal d’espèces sauvages, de la réglementation du commerce de spécimens élevés en captivité, du renforcement de la législation nationale pour les espèces protégées, ou encore du commerce d’autres d’espèces comme les pangolins ou le guépard.
« Cette réunion du Comité permanent doit être l’occasion pour la France de poursuivre son combat contre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages. Après avoir présenté, en décembre 2013, son plan national d’action de lutte contre le braconnage d’éléphants et contre le trafic d’ivoire, et soutenu différentes initiatives internationales telles que la Conférence de Londres (février 2014) ou la réunion de Kasane (mars 2015), la France a la capacité de peser dans les discussions. » rappelle Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
Le WWF a pris connaissance des conclusions du Conseil européen sur l’examen à mi-parcours de la stratégie biodiversité de l’Union européenne qui souligne le besoin d’une mise en œuvre complète des Directives Oiseaux et Habitats. Il appelle les Etats membres de l’Union à tenir leurs engagements politiques et à dès à présent mettre en place des mesures concrètes pour lutter contre les menaces pesant sur la biodiversité comme l’agriculture intensive, le prélèvement excessif des ressources en eau ou le développement de l’hydroélectricité de grande ampleur.
Geneviève Pons-Deladrière, Directrice du bureau des Politiques européennes au WWF explique ainsi : « Le WWF félicite les ministres de l’environnement d’avoir confirmé une nouvelle fois leur volonté de mettre un terme à la dégradation de notre patrimoine naturel d’ici 2020 et de concentrer leurs efforts sur l’application des Directives Nature au lieu de vouloir les réviser. Cela fait également partie des actions essentielles à mener dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
Trop souvent, les Etats membres ne parviennent malheureusement à tenir leurs promesses. Habitats et espèces disparaissent peu à peu à cause d’activités nocives comme l’agriculture intensive ou le développement d’infrastructures hydrauliques. Nos dirigeants doivent absolument appliquer les Directives Nature et transformer dès maintenant leurs engagements en actions ! ».
Le WWF alerte les politiques sur le risque d’une véritable rupture et d’une perte de confiance des citoyens européens s’ils ne tiennent leurs promesses de préservation de la biodiversité européenne.
Et les risques sont tangibles et bien présents !
A titre d’exemple, le nouveau gouvernement polonais a annoncé récemment qu’il allait accroître de manière importante la coupe de bois dans l’ancienne Forêt Białowieża pourtant protégée par les Directives Oiseaux et Habitats. Cette forêt est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO et abrite la plus grande population itinérante de bisons sauvages en Europe.
Une nouvelle étude du WWF révèle enfin que la pollution aux nitrates découlant de l’agriculture demeure, au Pays-Bas, l’une des principaux problèmes auquel est confronté le gouvernement pour respecter les obligations relatives au réseau Natura 2000.
Les gouvernements ont finalisé aujourd’hui un accord universel sur le climat .Cet accord pose les fondations d’un effort de long terme pour lutter contre le changement climatique, mais il en faudra davantage pour sécuriser un cap qui nous permettra de maintenir les températures à 1,5°C. Ce nouvel accord devra être renforcé de façon continue et les gouvernements devront, dès leur retour, agir à tous les niveaux pour réduire leurs émissions, financer la transition énergétique et protéger les plus vulnérables. La conférence de Paris a été l’occasion d’annonces et d’engagements de la part des gouvernements, des villes et du monde économique. Ce qui démontre que le monde est prêt pour entrer dans un nouveau modèle énergétique fondé sur des énergies propres.
Les gouvernements sont arrivés à Paris portés par l’élan donné par plus de 180 pays apportant leurs engagements nationaux. Cette dynamique a été confortée par les discours enflammés de plus de 150 chefs d’Etat et les mobilisations sans précédent de centaines de milliers de citoyens appelant, partout dans le monde, à agir face aux changements climatiques. Après deux semaines de négociations, les gouvernements ont abouti à un accord représentant des avancées sur le long termes mais qui nécessitera d’être amélioré et complété de façon urgente par des actions de court terme qui permettront d’accélérer le mouvement et de maintenir l’espoir de répondre à l’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5°C ou bien en-dessous des 2°C. Le financement de l’adaptation, des pertes et dommages ainsi que l’amplification des réductions d’émissions devront en outre être les chantiers prioritaires de l’après-Paris.
Alors que l’accord de Paris ne prendra effet qu’en 2020, la science nous rappelle en effet que les pics d’émissions doivent avoir lieu avant cette date butoir pour ensuite décliner rapidement si nous voulons atteindre l’objectif d’une limitation du réchauffement de la planète à 1,5°C ou même à moins de 2°C. Les contributions actuelles nous permettent d’effectuer la moitié du chemin nécessaire laissant toutefois un écart de 12 à 16 gigatonnes d’émissions pour lesquelles ils nous faut encore trouver des solutions.
Tasneem Essop, cheffe de la délégation WWF pour la COP21:
« Grâce à l’accord de Paris, nous avons franchi une étape importante mais ce n’est pas suffisant. Nous devons, à présent, à travailler au renforcement des ambitions nationales amorcées par cet accord. Nous avons besoin de rapides et nouveaux efforts de la part des gouvernements, collectivités, entreprises et citoyens pour nous assurer de réductions d’émissions plus conséquentes, et du soutien des transitions énergétiques des pays en développement ou encore de la protection des plus pauvres et des plus vulnérables. Les pays doivent revenir l’an prochain avec la volonté d’appliquer et renforcer les engagements qu’ils ont fait ici à Paris. »
Samantha Smith, Directrice du programme global Climat et Energie du WWF :
« Nous vivons aujourd’hui un moment historique. Nous assistons à l’amorce d’une transition générale vers les énergies renouvelables, au moment même où nous sommes les témoins des impacts irréversibles du changement climatique. Les négociations mais également les engagements de différents acteurs ont envoyé un signal fort : l’ère des énergies fossiles arrive à sa fin. Alors que les impacts climatiques sont de plus en plus conséquents dans le monde entier, nous devons nous saisir de cet élan et nous diriger vers une nouvelle ère d’actions coopératives entre pays, en associant chacun des acteurs de la société. »
Yolanda Kakabadse, Présidente du WWF International:
« Les négociations de Paris sur le climat ont fait bien plus qu’aboutir à un accord. Elles ont permis de galvaniser l’ensemble de la communauté internationale vers une action collective d’une toute autre dimension pour contrer le problème climatique. Alors que les discussions sur un accord battaient leur plein, plus de 1 000 collectivités s’engageaient à atteindre les 100 % d’énergies renouvelables, l’ambitieux plan de développement des énergies renouvelables d’ici 2020 en Afrique voyait le jour, et l’Inde annonçait l’Alliance Solaire Internationale intégrant plus de 100 pays pour développer l’accès à l’énergie et faire face au changement climatique. C’est exactement ce genre d’actions collectives dont nous avons besoin pour rapidement prolonger l’accord de Paris. »
Isabelle Autissier, Présidente du WWF France :
« En integrant un objectif de limitation à long terme de 2°C de hausse de la temperature moyenne mondiale – avec une reference à la limite de 1,5°C – les gouvernements envoient un signal fort indiquant que les gouvernements sont engagés à s’aligner sur la science. L’accord contient bien les éléments pour créer l’opportunité de rendre les actions gouvernementales de plus en plus fortes au fil du temps en termes d’atténuation, d’adaptation et de finance. C’est un point important mais nous sommes très inquiets devant le fait qu’il n’y a aucune garantie de soutien pour ceux qui seront les plus touchés par les impacts du changement climatique, particulièrement les populations les plus vulnérables. »
L’accord de Paris devait être juste, ambitieux et permettre la transition énergétique. Les résultats sur ces sujets sont en demi-teinte pour le WWF:
- Elaborer un plan pour rattraper le retard pris dans l’action en intégrant les financements et tout autre soutien pour accélérer l’action dès maintenant et avant 2020
- L’accord intègre quelques éléments d’un mécanisme de l’ambition : des cycles de 5 ans, bilans réguliers des actions de réduction des émissions, financements, adaptation, et événements internationaux donnant aux gouvernements de revoir à la hausse leurs actions. Cependant, l’ambition et l’urgence d’atteindre leurs objectifs ne sont pas encore à la hauteur des enjeux et devraient principalement dépendre des gouvernements dont la responsabilité sera de prendre des rapidement des actions et de les revoir à la hausse et des acteurs du monde économique et des citoyens qui devront continuer de mener des actions de coopération et de mettre la pression sur les gouvernements.
- Apporter un soutien aux pays vulnérables pour limiter le changement climatique et faire face à ses impacts
- L’intégration d’un objectif mondial pou
r l’adaptation ainsi que l’inscription distincte des pertes et dommages sont des progrès importants dans cet accord. Cela a pris du temps de mettre en avant la situation et l’importance de protéger les plus vulnérables face au changement climatique.
- L’intégration d’un objectif mondial pou
- Etablir un objectif clair pour 2050 passer des énergies fossiles eaux énergies renouvelables ainsi qu’à l’utilisation durable des terres
- En incluant un objectif à long-terme allant bien en dessous des 2°C avec une référence à 1,5°C, les gouvernements envoient un signal fort attestant de leur engagement à s’aligner sur la science. De plus, la reconnaissance de la réduction des émissions et l’intégration d’un objectif quantifié de 2030 gigatonnes devra servir de base pour la révision des contributions nationales post-2020.
- 2018 est la date choisie par l’accord pour faire revenir les états à la table des négociations, faire le bilan des efforts accomplis pour atteindre les objectifs fixés par l’accord. Ce nouveau rendez-vous devra également aboutir au renforcement et à l’amélioration des actions mises en oeuvre en matière de réduction des émissions, de financement et d’adaptation.
Selon Tasneem Essop, cheffe de la délégation du WWF pour la COP21, « Les négociations climatiques s’accélèrent sur cette dernière ligne droite. Même si la nouvelle version du projet d’accord présentée ce soir aurait pu être plus robuste, elle laisse la porte ouverte à un renforcement, au fil du temps, de l’ambition en matière de lutte contre le changement climatique. L’horloge tourne et les ministres doivent encore résoudre les dernières questions en suspens.
Si nous nous rapprochons d’un accord pour une revue des promesses des pays avant 2020, la date de 2019 comme premier rendez-vous ne laisse pas assez de temps pour que les objectifs soient véritablement améliorés avant l’entrée en vigueur de l’accord. Les pays doivent revoir leurs promesses à la hausse bien plus tôt.
Il reste encore beaucoup à faire. L’un des problèmes majeurs concerne les pertes et dommages dont les options figurant dans le texte ne laissent aucun espoir pour les populations les plus vulnérables qui seront les plus touchées par les impacts du changement climatique.
Figurent maintenant dans le texte de négociations l’objectif de maintenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C et une référence à une limite de 1,5°C. C’est un signal encourageant que nous envoient les pays qui témoignent ainsi de leur intention de réduire leurs émissions même si nous attendons toujours que qu’ils précisent de quelle manière ils comptent y parvenir. »
Selon Tasneem Essop, cheffe de la délégation du WWF pour la COP21, « Les ingrédients sont toujours réunis pour parvenir à un accord ambitieux à Paris. »
Mais les ministres ont encore des décisions difficiles à prendre. Ces derniers n’ont plus que 2 jours pour faire le choix entre un monde à 1,5°C de hausse de la température moyenne mondiale ou bien un monde à 3°C.
Le texte intègre maintenant plus d’options garantissant que tous les pays se retrouveront d’ici 2020, au niveau international, pour revoir à la hausse le niveau d’ambition de leurs promesses nationales. Ceci dit, les parties vont devoir combler certaines lacunes et s’assurer que la « révision avant 2020 » et le « mécanisme de l’ambition » recouvriront les sujets clés de l’action climatique – l’adaptation, les financements et la réduction des émissions – pour ne laisser aucun pays sur la touche. »
Selon Pierre Cannet, responsable du programme Energie et Climat au WWF France, « L’enjeu de ces prochaines heures sera de voir les pays avancer intelligemment sur les points durs qui persistent dans la négociation, de manière à ce que les options fortes dont dépend l’ambition climatique soient bel et bien actées dans le texte.
Nous sommes soulagés de voir figurer dans le projet d’accord des options que nous voulions sauver. C’est par exemple le cas de l’opportunité laissée aux pays de réviser à la hausse leurs promesses et leurs efforts avant l’entrée en vigueur de l’accord de Paris en 2020. Nous restons malgré tout prudents et mobilisés pour que ces sujets ne soient pas torpillés au profit de tractations de dernière minute. »
Le projet d’accord remis aujourd’hui est disponible en ligne.
Ikea, Coca-Cola Entreprises, Walmart ou encore Kellogg’s rejoignent l’initiative Science Based Targets
A ce jour, 114 entreprises se sont engagées, dans le cadre de l’initiative Science Based Targets, à aligner leurs objectifs de réductions d’émissions de gaz à effet de serre sur les recommandations des scientifiques du GIEC, pour maintenir la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C. Cette annonce a été faite à l’occasion de l’événement organisé à la COP21 par Caring for Climate dans le cadre de la journée thématique « entreprises » de l’Agenda de l’Action Lima-Paris.
Le total des émissions annuelles des entreprises ayant rejoint cette initiative représente au moins 476 millions de tonnes de CO2 – soit l’équivalent des émissions annuelles de l’Afrique du Sud ou de 125 centrales au charbon. Ces chiffres soulignent à quel point l’action des entreprises peut contribuer à l’effort mondial en matière de lutte contre le changement climatique.
Science Based Targets est une initiative du Carbon Disclosure Project (CDP), du World Resources Institute (WRI), du WWF et du United Nations Global Compact. A travers sa méthodologie, elle permet de définir des objectifs adaptés par entreprise sur la base des budgets carbones disponibles secteur par secteur – volume total d’émissions possible dans la limite des 2°C – et en prenant en compte d’autres critères comme le périmètre de ses émissions directes et indirectes, sa période d’engagement et son niveau d’ambition.
Dix entreprises telles que Coca-Cola Entreprises, Dell, Enel, General Mills, Kellogg’s, NRG Energy, Procter&Gamble, Sony et Thalys ont déjà vu leurs objectifs de réduction d’émissions approuvés. Au total, ces 10 entreprises devraient réduire leurs émissions de 799 millions de tonnes de CO2 jusqu’à ce que leurs objectifs arrivent à échéance, ce qui équivaut environ à 1,86 milliards de barils de pétrole non brûlé. Ces entreprises ont également pris des engagements ambitieux en faveur de la réduction de leurs émissions indirectes à travers leurs chaînes de valeur.
Lorsque l’initiative Science Based Targets a été lancée, son but était de mobiliser 100 entreprises d’ici fin 2015 souhaitant aligner leurs émissions de gaz à effet de serre sur les recommandations des scientifiques du GIEC. Avec 114 entreprises, cet objectif est désormais dépassé. Cela signifie que les plus grandes entreprises ont compris et intégré qu’il était de leur intérêt de se fixer des objectifs ambitieux de réduction de leurs émissions.
Ces 114 entreprises représentent au moins 932 milliards d’USD en termes de bénéfices totaux combinés (2014) – ce qui s’avère supérieur au PIB de l’Indonésie. Presque un quart des sociétés engagées sont basées aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et au Canada.
Quels sont les engagements de Kellogg’s, NRG Energy et Enel ?
● Kellogg’s Company s’engage à réduire de 15 % l’intensité de ses émissions (tonne de CO2par tonne de nourriture produite) d’ici à 2020, en prenant 2015 comme année de référence. Le groupe s’engage également à réduire les émissions globales de l’ensemble de sa chaîne de valeur de 20 % sur la période 2015-2030.
● NRG Energy s’est fixé l’objectif de réduire de 50 % ses émissions totales d’ici à 2030, en prenant 2014 comme année de référence. La société a également un objectif à long terme : diminuer de 90 % les émissions totales d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2014.
● Enel s’engage quant à lui à réduire ses émissions de CO2 de 25 % par kWh d’ici à 2020, sur la base de l’année de référence 2007. L’objectif inclut la mise hors service de 13 GW de centrales électriques à combustibles fossiles en Italie. Une étape importante dans le cadre de son objectif à long terme visant à atteindre un bilan neutre en carbone d’ici à 2050.
« En tant que société alimentaire présente dans le monde entier, nous sommes conscients des conséquences importantes que le changement climatique peut avoir sur notre activité si l’on ne s’attaque pas à ce problème. C’est la raison pour laquelle nous agissons sur notre chaîne de valeur » a déclaré Ken Powell, Président-Directeur général de Mills. « Nous savons toutefois qu’aucune entreprise, aucun secteur ni aucun gouvernement ne parviendra à atténuer le changement climatique seul. Il s’agit d’un défi commun et immédiat pour le monde entier. Des progrès réels vers des niveaux d’émission plus durables passeront par une collaboration sans précédent et une innovation collective ».
« En qualité de société d’énergie mondiale, Enel est prête à défier les pratiques commerciales courantes et à prendre les devants en ce qui concerne la transformation de l’infrastructure énergétique. Nous nous engageons à parvenir à un bilan neutre en carbone d’ici à 2050. Cela s’avère conforme au niveau de décarbonisation requis pour limiter le réchauffement mondial à 2 degrés » déclare Francesco Starace, Président-Directeur général et Directeur général d’Enel, la société d’énergie la plus importante au monde en clientèle. « Afin de soutenir cette transition énergétique, le groupe encourage des politiques environnementales ambitieuses et rentables, accélérant ainsi la transition vers une économie plus intelligente, efficace, et basée sur les énergies renouvelables ».
« Nous souhaitons avoir un impact positif sur les populations et la planète. Cela signifie que nous devons tout miser dans la lutte contre le changement climatique. Nous avons réalisé de grands progrès en termes de réduction d’émissions et nous avons investi 1,5 milliard d’euros dans les énergies renouvelables depuis 2009. Nous mettons dorénavant en place un objectif basé sur une approche scientifique pour rester sur la
bonne voie dans le cadre de la mise en œuvre d’actions à faible émission de carbone », a indiqué Steve Howard, Responsable du développement durable pour le Groupe IKEA.
Aujourd’hui, le WRI a également mis en place la nouvelle plateforme commerciale CAIT Climate Data Explorer, une base de données interactive destinée aux objectifs de réductions d’émissions des entreprises. Ce nouvel outil fournit des données très fiables et permet de mettre en place des projections climatiques internationales. Les données des sociétés sont fournies par le CDP et par l’initiative Science Based Targets.
« Nous estimons que le changement climatique constitue un défi majeur. Il est clair que nous devons tous agir pour réduire, éviter et atténuer l’impact de la hausse des niveaux de gaz à effet de serre » a déclaré Kathleen McLaughlin, Responsable du développement durable pour WalMart Stores, Inc. « Aussi nous soutenons l’appel des Nations Unies et voulons contribuer à ce que les entreprises américaines s’engagent vers des objectifs basés sur une approche scientifique afin de réduire les émissions. En outre, nous avons pour notre part d’ores et déjà découplé avec succès notre croissance de nos émissions, et nous avons récemment annoncé avoir dépassé notre objectif de réduction de 20 millions de tonnes métriques pour les émissions de GES en provenance de notre chaîne d’approvisionnement ».
La société de technologie Dell, basée aux États-Unis, s’est engagée à réduire les émissions provenant de ses usines et de ses opérations logistiques de 50 % d’ici à 2020 par rapport à 2011, et à réduire l’intensité énergétique de son portefeuille de produits de 80 % d’ici à 2020. « Nous sommes également très sensibles au rôle que joue la technologie dans des stratégies efficaces visant à aborder les causes et les conséquences du changement climatique. Nous attendons avec intérêt de pouvoir collaborer avec des clients, des fournisseurs et des partenaires qui ont suivi la même voie. Nous avons établi leurs propres objectifs sur lesquels nous agirons ainsi à l’avenir», a indiqué David Lear, Directeur général du développement durable de Dell.
Les discussions en cours à la COP21 auront au moins permis de mettre en avant l’évolution croissante de la transition énergétique mondiale. Deux initiatives sur le sujet ont notamment été lancées à cette occasion : l’initiative indienne en matière d’énergie solaire et l’initiative africaine sur l’énergie renouvelable.
Le WWF et LichtBlick, le plus gros distributeur d’énergie renouvelable en Allemagne, publient aujourd’hui le rapport Megatrends in the global energy transition qui identifie cinq grandes tendances qui pourraient radicalement changer le secteur de l’énergie. Ce rapport révèle que l’Allemagne, première économie européenne, n’est plus la seule pionnière sur le secteur des énergies renouvelables. Les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux des énergies renouvelables sont autant d’arguments en faveur d’une transformation énergétique mondiale.
Selon Stephan Singer, Directeur du programme global sur les politiques énergétiques du WWF International, « Le rythme et l’ampleur du changement sont surprenants et encourageants. Les citoyens veulent aller de l’avant en matière de transition énergétique. Nous avons donc besoin d’un accord ambitieux sur le climat à Paris et d’un véritable soutien politique pour avancer encore et toujours dans la transition énergétique mondiale. En donnant encore plus d’ampleur aux tendances actuelles, nous pourrons accélérer le déploiement des énergies solaires et éoliennes. Il faut également envoyer un message fort aux investisseurs afin d’encourager le désinvestissement massif et rapide des énergies fossiles ».
Les cinq grandes tendances identifiées dans le rapport :
1. L’ère des énergies fossiles touche à sa fin
En prévision de la mise en place d’objectifs climatiques plus stricts et compte tenu des coûts liés aux impacts sociaux et environnementaux des énergies traditionnelles, les investisseurs retirent progressivement leur soutien aux énergies fossiles. L’exemple le plus récent concerne la compagnie d’assurance internationale Allianz qui s’est désinvesti du charbon.
2. Un nouveau futur énergétique est en marche
De plus en plus de pays se tournent vers les énergies renouvelables, abandonnant le nucléaire et les énergies fossiles. Pour la première fois en 2013 et de nouveau en 2014, on constate que l’on construit davantage de sites de production d’énergie renouvelable que de sites fossiles ou de centrales nucléaires. En 2014, les sommes investies dans l’électricité renouvelable étaient deux fois plus élevées que celles investies dans les combustibles fossiles. Depuis 2000, la puissance installée en photovoltaïque dans le monde a été multipliée par 50, tandis que l’énergie éolienne a augmenté d’un facteur de huit pendant la même période.
3. L’énergie de l’avenir est renouvelable
Les changements que l’on observe s’expliquent par les grandes avancées technologiques et la chute vertigineuse des prix. Le prix de revient d’un kilowatt/heure d’énergie solaire a diminué en quelques décennies et est passé d’un euro à moins de 10 centimes d’euro dans les pays les plus ensoleillés. A l’avenir, il pourrait chuter à deux centimes d’euro, selon l’Institut allemand Fraunhofer Institute.
4. L’énergie de l’avenir est décentralisée
La production d’énergie est désormais assurée par des milliards de petites et grandes centrales d’énergie renouvelable. Grâce à des techniques toujours plus efficaces et décentralisées, la pauvreté énergétique pourrait être éradiquée.
5. L’énergie de l’avenir est numérique
Après la réduction des coûts de production des renouvelables, la mise en place de la législation et la mobilisation de ressources financières par le secteur privé, ce sont le passage au numérique et la décentralisation de la production qui caractériseront de nombreux aspects du futur système énergétique.
Selon Heiko von Tschischwitz, Directeur général de LichtBlick, « Nous sommes au cœur d’une révolution industrielle qui va complètement bouleverser le secteur de l’énergie. L’énergie renouvelable n’est plus un luxe : elle est accessible par tous à des prix compétitifs. Ce ne sont pas les entreprises mais les consommateurs et leurs choix qui construisent le nouveau monde énergétique. Grâce aux nouvelles technologies, nous pouvons relier des millions de petits sites de stockage et de production d’énergie renouvelable décentralisés pour construire un système énergétique largement aussi rentable et fiable que le charbon, le pétrole, le gaz naturel et l’uranium. »
Sur le contexte français, Pierre Cannet, responsable du programme Energie et Climat au WWF France, souligne qu’avec « 14,2 % de part d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie en 2013, la France sur le rythme actuel accusera d’un retard qui ne lui permettra pas d’honorer son objectif de 23% d’ici 2020. Si la loi pour la transition énergétique a su fixer des jalons encourageants pour le déploiement des renouvelables, l’application, la programmation pluriannuelle et les moyens alloués seront déterminants. La France doit ainsi traduire par des actes le choix des renouvelables si elle ne souhaite pas rester sur la touche aux niveaux européen et mondial. »
« Les ministres sont dans une course contre la montre puisqu’ils devront s’assurer qu’un accord solide sera adopté d’ici vendredi. La présidence française de la COP a maintenant la responsabilité de nous conduire jusqu’à la ligne d’arrivée. Même s’il clarifie des options, le projet d’accord de négociations reflète toujours la plupart des divergences qui persistent entre les pays. La présidence française va devoir faire preuve d’un grand talent et les gouvernements d’un esprit de coopération à toute épreuve pour concilier ces différences.
Dans ce sprint final, nous espérons que les ministres ne vont pas faire l’impasse sur l’ambition au profit de tractations hâtives et bien rester fidèles à la science du climat. »
L’Agenda de l’Action Lima-Paris (LPPA), lancé il y a plus d’un an par la France, le Pérou, le secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique et le Secrétariat général des Nations Unies, peut concrètement faire avancer l’action et la mobilisation mondiale contre le dérèglement climatique.
A la COP21, celui-ci intègre des initiatives capables d’aller plus vite et plus loin dans la mise en œuvre de la transition énergétique au niveau mondial. Si l’on veut rester sous la barre des 2°C ou des 1,5°C, il est impossible d’intégrer par cohérence des initiatives portant sur les énergies fossiles, qui doivent devenir les énergies du passé. Cette semaine a démontré une accélération significative du déploiement des énergies renouvelables. Mais cet agenda lance aujourd’hui une initiative ayant pour objectif de limiter les émissions de méthane des pétroliers et des gaziers.
Selon Isabelle Autissier, présidente du WWF France, « Il est impératif de pas brouiller le message. Toute initiative qui associerait de près ou de loin les acteurs ou activités en contradiction avec ce principe doit être écartée de l’agenda. Dans le cas contraire, cela risquerait de freiner la transformation en marche et enverrait un mauvais signal à la COP21. L’exclusion de cette initiative sur le méthane demandée par 17 ONGs a été partagée par le gouvernement français, notamment par la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, lors d’une rencontre samedi dernier avec le Président de la République François Hollande et le Ministre des Affaires étrangères. Ségolène Royal a renouvelé cette annonce aujourd’hui encore à l’occasion d’une conférence de presse sur les polluants de courte durée, l’un des thèmes de l’Agenda de l’Action. »
Par une lettre adressée à la France, au Pérou, au secrétariat de la CCNUCC et au secrétariat des Nations Unies, le WWF rappelle cette demande essentielle de l’exclusion de telles initiatives carbonées de l’Agenda de l’Action Lima-Paris (lettre disponible en pièce jointe).
Selon Tasneem Essop, cheffe de la délégation du WWF pour la COP21, « Bien sûr, trouver toutes les solutions pour protéger le monde des ravages du changement climatique va demander d’âpres négociations et de multiples versions du texte. Ce travail est en cours mais les négociateurs ont beaucoup à faire s’ils souhaitent faire de ce projet un accord ambitieux et juste. Globalement, le texte reste celui sur lequel ils travaillaient depuis mardi à Paris.
Les avancées inégales faites dans les discussions thématiques ont été compilées dans un texte présentant les éléments clés d’un accord dont les grandes lignes ont été données par les chefs d’Etats lors de leurs discours en début de semaine.
Il est clair que les négociations progressent trop lentement. Pour certaines thématiques, les options sont plus claires et mieux structurées, mais dans l’ensemble nous sommes toujours face à des options très divergentes dans cette nouvelle version du texte. C’est une bonne chose de voir que malgré les craintes le texte n’a pas été trop allongé.
Selon Pierre Cannet, responsable du programme Energie et Climat au WWF France, « Les négociateurs ont su faire preuve de discipline cette fois-ci puisque le texte de discussion n’a pas gonflé. Le texte de compilation remis ce matin montre que des sujets comme les objectifs de long terme sur l’adaptation, les réductions d’émissions ou encore le pre-2020, ont fait l’objet, à la marge, de quelques avancées ces deux derniers jours.
Mais des points durs touchant aux financements ou aux efforts de réductions et à leur vérification restent à être creusés si les négociateurs souhaitent aboutir samedi midi à des options claires et utiles pour leurs ministres. En ce sens, les désaccords qui persistent sur ces points durs ne sauront être levés tant que les pays ne chercheront ni à résoudre collectivement la question de la différentiation ni à en sortir par le haut.
Après avoir fait preuve de discipline, les négociateurs doivent donc maintenant faire preuve de responsabilité. »