Sommet du G20 : les grandes puissances économiques appelées à agir plus vite pour le climat et le développement durable

La plupart des dirigeants du G20 se retrouveront à nouveau à Paris à la fin du mois pour finaliser un nouvel accord climatique.<br />© G20

 Les 15 et 16 novembre prochains, les dirigeants des 20 premières puissances économiques mondiales devront faire avancer les politiques clés pour soutenir le futur accord climatique et les nouveaux objectifs de développement durable à l’occasion du G20 à Antalya (Turquie). Représentant à eux seuls la grande majorité de la population, du PIB et des marchés du monde, les pays du G20 ne peuvent assurer la stabilité économique et financière qu’en misant sur la protection de l’environnement.
 
Ce rendez-vous de haut niveau offre la possibilité aux pays du G20, responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre, d’agir sans attendre pour mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles et ainsi s’employer à fournir l’accès de tous à une énergie propre et renouvelable. Les décideurs des pays développés du G20 doivent aussi donner suite à leur engagement de débloquer des fonds, rendre fonctionnel le Fonds vert pour le climat et mobiliser d’ici 2020, 100 milliards de dollars par an pour la lutte contre le changement climatique – soit six fois moins que les subventions aux énergies fossiles. 600 milliards de dollars de subventions sont effectivement mobilisées chaque année par les gouvernements dans ce secteur.
 
Selon Marco Lambertini, Directeur général international du WWF, « Suite à l’adoption historique des nouveaux Objectifs de développement durable, et dans la perspective des négociations climatiques qui vont être menées à Paris, il est essentiel que le G20 tienne ses promesses d’action sur le terrain du changement climatique et du développement durable. En mettant en œuvre ses annonces sur le financement pour le climat, la réforme des subventions aux combustibles fossiles et le développement de l’efficacité énergétique, le G20 peut donner un réel élan aux négociations climatiques à venir. »
 
« L’accord de Paris, ses décisions et les initiatives sectorielles lancées à cette occasion ne pourront se permettre de colmater les brèches d’une maison-monde qui prend l’eau. Ce sont les fondations mêmes qu’il s’agit de repenser à Paris. Les dirigeants du G20 qui se retrouveront pour la plupart à Paris dans deux semaines peuvent d’ores et déjà démontrer qu’ils sont prêts à le faire en annonçant leurs plans de sortie des subventions aux énergies fossiles d’ici 2020 » souligne Pierre Cannet, responsable du programme Energie et Climat au WWF France. « Pour éviter les pires impacts du changement climatique, les décisions prises à Paris devront permettre de réduire de manière équitable les émissions mondiales sans attendre l’entrée en vigueur de l’accord de Paris en 2020. Et l’accord de Paris devra prévoir un mécanisme par lequel les pays renforceront au fil du temps leurs promesses de réduction d’émissions après cette date. »
 
« Pour la Turquie, assurer la présidence du G20 est une opportunité unique d’établir son leadership dans la lutte contre le changement climatique », précise Tolga Baştak, Directeur général du WWF Turquie. « En abandonnant progressivement ses subventions aux combustibles fossiles et en initiant une transition qui s’appuierait sur son fort potentiel en énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, la Turquie aurait les moyens de donner l’exemple dans l’atteinte d’une transition juste au sein des économies encore en développement. »
 
Au-delà de la poursuite de leurs efforts contre le changement climatique, le G20 doit clairement soutenir l’Agenda 2030 pour le développement durable adopté en septembre dernier aux Nations unies. Les objectifs de cet agenda visent à éliminer la pauvreté, à garantir la sécurité alimentaire, énergétique et hydrique, à établir des modes de production et de consommation durables, à protéger la biodiversité et à construire des villes vertes.

Le Parlement du Queensland adopte l'interdiction des déversements de déchets dans la Grande Barrière de Corail

La mobilisation de nombreux acteurs pour lutter contre le déclin continu de ce patrimoine naturel mondial a enfin porté ses fruits pour mettre fin à ces pratiques.  <br />© naturepl.com / Doug Perrine  / WWF

Le WWF Australie et l’Australian Marine Conservation Society (AMCS) se réjouissent de l’adoption par le Parlement du Queensland d’une loi interdisant les déversements de déchets de dragage et saluent « une des plus grandes victoires pour la Grande Barrière de Corail ».

 

Dermot O’Gorman, Directeur général du WWF Australie explique ainsi que depuis plus d’un siècle, le déversement d’énormes volumes de déchets dans les eaux de la Grande Barrières de Corail était la norme. Mais aujourd’hui, la mobilisation de nombreux acteurs pour lutter contre le déclin continu de ce patrimoine naturel mondial à travers une campagne internationale a enfin porté ses fruits pour mettre fin à ces pratiques.  

 

« Pour chaque personne mobilisée dans le monde pour le sauvetage de Grande Barrière de Corail australienne, ce jour est un grand jour », ajoute Dermot O’Gorman, « Nous sommes parvenus à stopper le déversement de plus de 46 millions de mètres cube de déchets dans les eaux environnant la Grande Barrière de Corail. Cela représente, symboliquement, l’équivalent de 4,6 millions de camions qui, placés les uns derrière les autres, pourraient recouvrir 3 fois le tour de l’Australie. 

 

Il s’agit d’une grande victoire démontrant une nouvelle fois le pouvoir de chacun. Nous remercions les scientifiques, les Australiens de tous âges et tous les citoyens du monde ayant contribué à cette victoire. Nous remercions également le gouvernement fédéral et le Parlement du Queensland pour leur écoute et leur action». Le WWF Australie et AMCS remercient par ailleurs le parti national libéral d’opposition pour avoir soutenu le gouvernement pour l’adoption de cette loi. 

 

Selon le Directrice de campagne de l’AMCS, Imogen Zethoven, « L’interdiction du déversement de déchets fournit une base législative s’inscrivant dans la lignée d’autres étapes marquantes de la protection de la barrière comme l’établissement d’un parc marin sur la zone de la Grande Barrière de Corail, son inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO et la création de zones vertes ».

 

En juin dernier, le gouvernement fédéral interdisait le déversement de déchets de dragage dans le parc marin de la Grande Barrière de Corail. Mais au cours des dernières années, 80 % des déversements s’effectuaient en dehors du parc, plus près des côtes. Le projet de loi du gouvernement de Queensland pour le développement d’un port responsable étend à présent cette mesure de protection à l’ensemble de la zone inscrite au Patrimoine mondial. Il restreint par ailleurs tout nouveau dragage conséquent dans les régions de Townsville, Abbot Point, Gladstone et Hay Point/Mackay.

 

Quelques points restent toutefois en suspens : « le dernier plan de dragage d’Abbot Point peut en effet être autorisé d’un jour à l’autre, l’interdiction promise du transbordage n’a pas encore été approuvée, la loi ne couvre pas le déversement de déchets de dragage provenant de plus petits projets comme les marinas et chaque année, près d’un million de mètres cube de déchets de dragages de maintenance sont déversé dans les eaux de la Grande Barrière », explique enfin Imogen Zethoven.

 

AMCS et WWF se portent volontaires pour travailler avec le gouvernement du Queensland pour réduire le volume des déversements et minimiser leur impact.

 

Sommet du G20 : les premières économies appelées à agir rapidement pour le climat et le développement durable

La plupart des dirigeants du G20 se retrouveront à nouveau à Paris à la fin du mois pour finaliser un nouvel accord climatique.<br />© G20

Les 15 et 16 novembre prochains, les dirigeants des 20 premières puissances économiques mondiales qui seront réunis à Antalya (Turquie) devront faire avancer les politiques clés pour soutenir le futur accord climatique et les nouveaux objectifs de développement durable. Représentant à eux seuls la grande majorité de la population de la planète, du PIB et des marchés, les pays du G20 ne peuvent assurer la stabilité économique et financière qu’en investissant dans l’environnement.

 

Ce rendez-vous de haut niveau sera l’occasion pour les pays du G20, responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre, d’agir sans attendre pour mettre fin aux subventions des combustibles fossiles et ainsi développer l’accès de tous à une énergie propre et renouvelable. Les décideurs doivent donner suite à leur engagement de débloquer des fonds et rendre fonctionnel le Fond vert pour le climat en mobilisant, d’ici 2020, 100 milliards de dollars par an pour la lutte contre le changement climatique. En comparaison, on estime que 600 milliards de dollars sont mobilisés chaque année par les gouvernements pour soutenir les énergies fossiles.

 

Selon Marco Lambertini, Directeur général international du WWF, « Suite à l’adoption historique des nouveaux Objectifs de développement durable, et dans la perspective des négociations climatiques qui vont être menées à Paris, il est essentiel que le G20 tienne ses promesses d’action sur le terrain du changement climatique et du développement durable. En mettant en œuvre leurs annonces concernant le financement climatique, la fin du soutien aux combustibles fossiles et le développement de l’efficacité énergétique, le G20 peut donner un réel élan aux négociations climatiques à venir. »

 

La plupart des dirigeants du G20 se retrouveront à nouveau à Paris à la fin du mois pour finaliser un nouvel accord climatique. Pour avoir une chance de prévenir les pires impacts du changement climatique, les décisions prises à Paris devront contribuer à réduire les émissions mondiales d’ici 2020, date d’entrée en vigueur de l’accord. L’accord de Paris doit également prévoir un mécanisme par lequel les pays renforceront les engagements déjà pris en matière de réduction des émissions pour l’après-2020.

 

« Pour la Turquie, assurer la présidence du G20 est une opportunité unique d’affirmer son leadership dans la lutte contre le changement climatique », précise Tolga Baştak, PDG du WWF-Turquie. « En abandonnant progressivement ses subventions aux combustibles fossiles et en donnant le coup d’envoi d’une transition qui s’appuie sur son fort potentiel en énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, la Turquie a les moyens de donner l’exemple pour les pays en développement. »

 

Au-delà de la poursuite de leurs efforts contre le changement climatique, le G20 doit soutenir avec force l’Agenda 2030 pour le développement durable adopté en septembre qui définit des objectifs visant à éliminer la pauvreté, garantir la sécurité alimentaire, énergétique et hydrique, établir des modes de production et de consommation durables, protéger la biodiversité et construire des villes vertes.

 

« Notre environnement est essentiel au bien-être et à la subsistance des êtres humains, et pourtant, il est mis à rude épreuve par le changement climatique et par la surexploitation qui l’impactent. Le G20 doit pour cela s’acquitter de la mission qui est la sienne, à savoir assurer la stabilité économique et financière en préservant les écosystèmes de la planète grâce à son action climatique et en permettant un accès durable aux ressources naturelles. » avertit Marco Lambertini.

Soutiens des pays au charbon : 
8 à 32 milliards de dollars de dommages sur la santé et l'environnement

Les trois principaux responsables de ces dommages dans le monde sont la Corée, le Japon et les Etats-Unis.<br />© Edward Parker / WWF

Alors que le groupe dédié aux crédits d’export à l’OCDE se réunit du 16 au 20 novembre, le WWF rappelle l’urgence de mettre fin aux soutiens aux centrales à charbon. Selon une nouvelle analyse du WWF et de Oil Change International, le soutien actuel des pays riches aux centrales à charbon à l’étranger est responsable chaque année de plusieurs dizaines de milliards de dollars en termes d’impacts locaux sur la santé et d’impacts sur le climat.

Utilisant une méthode novatrice développée par le Fonds Monétaire International (FMI), cette analyse indique que les soutiens financiers aux centrales à charbon par les agences de crédit à l’export des pays de l’OCDE causent de 8 à 32 milliards de dollars de dommages chaque année. Sur les 20 centrales à charbon étudiées dans ce rapport, le montant total des soutiens est dépassé en un an seulement par le montant des coûts sur la santé et l’environnement.
 

Selon certaines hypothèses, chaque dollar dépensé dans le charbon par les agences de crédit à l’export entraînerait plus de 100 dollars de coûts de santé liés à la pollution de l’air, tout au long de la durée de vie de la centrale. Les populations proches de ces centrales sont les premières victimes de ces impacts et de ces coûts, notamment sur place en Inde, en Turquie, en Indonésie ou au Vietnam.
 

Avec des soutiens insensés aux centrales à charbon, les trois principaux responsables de ces dommages dans le monde sont la Corée, le Japon et les Etats-Unis. La Corée, en tête, est responsable des dommages les plus importants. 
 

Selon Pierre Cannet, responsable du programme Climat et Energie au WWF France, « Alors que la COP21 doit amener les pays à accélérer leur action pour éviter un dérèglement climatique hors de contrôle, le rapport démontre que l’incohérence de ces projets est double : contre le climat, et donc l’humanité, et contre les communautés au niveau local avec des dégâts considérables. La France a été exemplaire en annonçant la fin de ses soutiens au charbon. Cette dynamique doit se poursuivre au sein de l’OCDE. » 
 

Selon Sébastien Godinot, économiste au bureau des Politiques européennes du WWF, « A deux semaines de la COP21 à Paris, il est crucial que les pays de l’OCDE actent lors de leur prochaine réunion sur le sujet des limites fortes à leurs soutiens financiers au charbon. Ce rapport montre que les pays de l’OCDE, par ces financements, sont aussi responsables de plusieurs milliards de dollars de dommages sur les communautés locales et le climat chaque année. Cela doit cesser. »

Quels impacts du changement climatique sur les espèces ?

Ours polaire sur la banquise<br />© naturepl.com / Steven Kazlowski / WWFA trois semaines de la COP21 qui se tiendra à Paris en décembre, le WWF revient sur l’impact du changement climatique sur les espèces qui, pour survivre, n’ont d’autres choix que de se déplacer ou de s’adapter. Qu’il s’agisse d’espèces « emblématiques » – panda géant, ours polaire, orang-outan de Sumatra, éléphant d’Afrique, baleine bleue, tortue verte, homme – ou d’espèces moins charismatiques – bourdon, edelweiss, corail corne de cerf – toutes sont impactées par cette menace.
 
Le déclin de la biodiversité sur Terre est considérable et surtout très rapide : le suivi de plus de 10 000 populations de vertébrés – mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens – montre une diminution de la taille de ces populations de 52% entre 1970 et 2010 (Living Planet Report – 2014). Après la perte et la dégradation de l’habitat, et l’exploitation subie à travers la chasse et la pêche, le changement climatique constitue la troisième cause de ce déclin.
 
Si la responsabilité directe du changement climatique dans la réduction des populations ne représente aujourd’hui que 7,1% des menaces identifiées, il ne faut pas se leurrer : de nombreux scientifiques sont persuadés qu’il sera à l’origine de la sixième crise d’extinction des espèces (Sciences Advances – 2015 et Duke University – 2014).
 
Le phénomène du changement climatique se produit trop vite pour que les espèces puissent s’y adapter. Il aggrave à la fois la situation de celles qui sont déjà en danger, celles qui vivent dans des régions très affectées par les dérèglements climatiques ou celles qui sont plus sensibles en raison de leurs caractéristiques biologiques.
 
Pour éviter les pires impacts du changement climatique qui déjà se profilent sur les espèces, les écosystèmes et sur l’homme, la hausse de la température moyenne mondiale doit être maintenue bien en-dessous de la barre des 2°C d’ici la fin du siècle. C’est bien l’objectif de l’accord qui devra être adopté à la COP21 par 195 pays pour lutter contre le changement climatique tout en protégeant les plus vulnérables.

Colloque WWF et Bouygues Construction : Réinventer les Villes

Nous n'avons pas d'autre choix que de repenser les villes, de les réinventer pour faire un pas de plus vers une sobriété énergétique et la réduction des GES.<br />© Lyon Confluences

Le WWF et son partenaire Bouygues Construction invitent les acteurs de la ville à expérimenter ensemble des solutions innovantes pour des villes durables 

 

Labellisé COP21, le colloque Réinventer les Villes se tiendra le 23 novembre à la Maison de la Chimie. Son objectif : faire un nouveau pas vers une ville de demain plus durable grâce à l’implication de l’ensemble des acteurs de la Ville. Collectivités, citoyens, experts et entreprises seront ainsi invités à questionner le rôle des villes dans l’action climatique, puis amenés à partager les expériences et expérimentations de quartiers durables ou de solutions innovantes en France et à l’international grâce à des ateliers thématiques.

 

Villes et climat : passer de la ville énergivore à la ville solutions

Selon les projections de l’ONU, l’effet combiné de l’urbanisation et de la croissance contribuera à une augmentation de 2,5 milliards de personnes dans les villes d’ici à 2050.  Or la population urbaine exerce une pression grandissante sur son environnement et les ressources dont elle dépend. La consommation, l’exploitation des ressources et la production de déchets dans les villes ne cessent d’alourdir l’empreinte écologique mondiale. 

 

Consommatrice d’espace, la ville (ou la vie en ville) est le premier consommateur d’énergie et représente  70%  des émissions carbonées énergétiques sur notre planète (source : UN-Habitat, 2011). Ce constat en fait un acteur et un levier primordial dans la lutte contre le changement climatique. John Wilmorth, directeur de la Division de la population de l’ONU, reconnaissait ainsi récemment que « la gestion des zones urbaines est devenue l’un des défis du développement les plus importants du XXIe siècle »

 

Avec 54 % de la population mondiale vivant dans les zones urbaines, une proportion qui devrait passer à 66 % d’ici 2050, la ville est maintenant l’espace naturel de l’homme. Nous n’avons pas d’autre choix que de repenser les villes, de les réinventer pour faire chaque année un pas de plus vers une sobriété énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. De nombreuses solutions existent, l’objet de ce colloque sera de voir comment ensemble, les acteurs de la ville peuvent les mettre en œuvre ou même avancer vers de nouvelles innovations et vers de réelles dynamiques d’action pour le climat et le bien-être de chacun.

 

« Estimés à 250 000 milliards de dollar, les investissements prévus dans les régions urbaines pour les trois prochaines décennies détermineront la capacité des générations futures à se développer tout en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils représentent une opportunité de réorientation des flux financiers vers la création de villes saines et durables. En opérant des choix judicieux, nous pouvons prétendre améliorer la qualité de vie de centaines de millions de personnes et réduire massivement l’empreinte de notre mode de vie » souligne Isabelle Autissier, Présidente du WWF France.     

 

De nombreux terrains d’innovation pour des villes plus durables

Véritable écosystème, les villes regroupent de multiples leviers d’actions pour se réinventer. Accessible uniquement sur inscription, le colloque Réinventer les Villes abordera à travers ses ateliers thématiques nombre de ces leviers comme la (ré)intégration de la nature en ville, la réduction et valorisation des déchets, les initiatives citoyennes, les smart cities, l’évolution du mix énergétique, les services de mobilité, la résilience et l’agriculture urbaines….  En fonction de son expertise, chaque participant est invité à choisir le ou les groupe(s) de réflexion qu’il souhaite rejoindre. 

 

« Une gouvernance forte, l’engagement des citoyens et l’innovation sont à la base d’une transformation positive des villes. Chaque acteur a son rôle à jouer. Par son pouvoir d’entraînement et ses capacités de financement, l’entreprise se doit d’être un acteur à part entière du devenir des villes. Le but de ce colloque est d’initier une émulation entre les différents acteurs qui composent les territoires », explique Marie-Christine Korniloff, Directrice déléguée au monde économique au WWF France.

 

« En tant qu’acteur global de la construction et des services, nous sommes particulièrement concernés par le défi de l’énergie et du climat. La construction est un secteur économique qui peut d’ores et déjà apporter des réponses à la mesure des enjeux de la transition vers des villes plus durables en proposant des solutions pour diminuer les consommations et les émissions des bâtiments existants et des quartiers. L’innovation et la construction durable sont  au cœur de notre modèle depuis de nombreuses années. Nous  les mettons au service de nouveaux modes de vie responsables » déclare Marie-Luce Godinot, directrice Innovation et Développement durable de Bouygues Construction

 

Bien souvent présentée sur le registre unique de l’effort collectif, la transition vers des villes durables est au contraire un chantier formidable auquel chacun peut s’associer. Développement des services de transports, éco construction et éco rénovation des bâtiments, installation de réseaux de transport de l’énergie et déploiement des énergies renouvelables sont, à titre d’exemples, autant de sources d’emplois verts en France et dans le monde.


 

Méditerranée française : une zone sous pression

Porte-conteneur et rorqual commun<br />© F. Bassemayousse

La croissance bleue face au défi du bon état écologique

La Méditerranée fait aujourd’hui l’objet d’un développement économique sans précédent, sous l’effet conjugué du développement des échanges commerciaux entre l’Europe et l’Asie, de la croissance du tourisme international, du développement extrêmement rapide du nombre de contrats hydrocarbures offshore et de la stratégie « Croissance Bleue » de la Commission européenne. Dans le cadre du projet MedTrends, le WWF a exploré les scénarios les plus probables d’évolution de l’économie maritime en Méditerranée en Méditerranée française comme dans les autres pays européens de la Méditerranée. Ce projet a permis de cartographier pour la première fois les différentes activités économiques en Méditerranée et de mettre en perspective les tendances de croissance des activités en Méditerranée française face au défi des objectifs européens : atteindre le bon état écologique d’ici 2020.
 
Les antagonismes de la croissance économique méditerranéenne
 
En Méditerranée  française, tous les secteurs traditionnels de l’économie maritime tels que le tourisme, le transport maritime, l’aquaculture ou encore l’exploration voire l’exploitation d’hydrocarbures devraient poursuivre leur croissance au cours des 15 prochaines années, à l’exception de la pêche professionnelle. De nouveaux secteurs comme celui des énergies renouvelables émergent également dans la région. A plus long terme, l’exploitation minière des fonds marins et le développement des biotechnologies pourraient également se développer dans le bassin méditerranéen sous l’impulsion de l’Union européenne. La pollution marine d’origine terrestre reste également extrêmement importante en Méditerranée.
 
Les évolutions des activités les plus importantes et les pressions qui en résultent sont susceptibles de générer des antagonismes intersectoriels importants, notamment entre les secteurs qui dépendent fortement  des services rendus par les écosystèmes marins (tourisme, pêche, aquaculture…) et les industries extractives offshore ou le trafic maritime.
 
La croissance rapide prévue de l’économie maritime représente clairement une menace supplémentaire potentielle pour la santé des écosystèmes méditerranéens déjà dégradés. « Il est probable que les pressions et impacts cumulatifs générés par une exploitation croissante de la mer augmentent à un rythme plus rapide que les effets des avancées technologiques et la mise en œuvre des politiques de protection des écosystèmes marins», explique Denis Ody, Responsable du bureau de WWF France de Marseille. « Compte-tenu des courtes échéances, il est probable que le bon état écologique ne soit pas atteint en 2020. La prévention ou la réduction des impacts environnementaux et la mise en œuvre d’un usage durable de l’environnement marin reste un défi important pour la mer Méditerranée », souligne Isabelle Autissier, Présidente du WWF France.
 

 
 
Bâtir une gestion intégrée de la mer basée sur une économie bleue durable
 
Dans son rapport, le WWF appelle à une vision prospective partagée pour l’avenir de l’espace maritime méditerranéen prenant en compte la biodiversité et les écosystèmes au niveau national ainsi qu’à l’échelle du bassin méditerranéen, pour éviter une croissance sans pratiques durables encadrées, qui serait un danger pour la croissance.
 
« Il est aujourd’hui beaucoup question de « croissance bleue », mais des lignes directrices pour la mettre en œuvre dans la pratique manquent cruellement. La question est : où va avoir lieu cette « croissance bleue » ? Quelles sont ses impacts cumulés à moyen et long terme ? Est-elle compatible avec un bon état de santé du milieu marin ? Une gestion intégrée de la mer nécessite  un accord sur les principes d’une économie bleue durable  en donnant la priorité à la mise en place d’une économie circulaire au niveau européen, en favorisant la transition énergétique et en   titre d’exemple,  à tout nouveau développement pétrolier ou gazier. L’augmentation du trafic maritime et ses impacts doivent être anticipés.
 
Le WWF recommande en outre la mise en œuvre d’une pêche durable, y compris le soutien à la pêche artisanale. , Il appuie la réforme de la Politique Commune de Pêches allant dans le sens de plans de gestion des stocks à long terme et d’une approche écosystémique de cette gestion.
 
La création d’Aires Marines Protégées au-delà des eaux territoriales est également un enjeu éminemment prioritaire pour permettre de protéger les richesses encore intactes de la Méditerranée

Déplacement de François Hollande en Chine : un pas de plus pour l'ambition climatique

UN Climate Change Conference<br />© Paris Climat 2015Le déplacement de François Hollande en Chine est un geste symbolique à un mois de la COP21 dont la France assurera la présidence. Cette visite placée sous le thème du climat a permis de préciser, à très haut niveau politique, les attentes vers Paris dans une déclaration officielle alors que l’ambition générale n’est pas encore au rendez-vous.
 
D’après la synthèse des contributions climat présentée par la Convention-cadre des Nations Unies sur le climat le 30 octobre, les efforts des pays doivent être largement revus à la hausse pour tenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en-dessous de la barre des 2°C. Au cours des deux prochaines décennies, 92% du budget carbone disponible devrait être totalement épuisé.
 
Pour éviter un dérèglement hors de contrôle, il est vital que les pays s’entendent dès Paris sur la manière de revoir rapidement à la hausse l’ambition de leurs plans climatiques. La déclaration France-Chine laisse entrevoir quelques pistes pour renforcer le travail de tous dès la COP21. C’est le cas, par exemple, des « mises à jour » des contributions, de l’état des lieux qui pourrait avoir lieu « tous les cinq ans », ainsi que des « point de rendez-vous » en 2017 et 2018.
 
Selon Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF France, « Les contributions ne sont qu’un point de départ vers l’accord et les décisions de la COP21. Pour qu’elles puissent dépasser le stade de promesses, les décideurs du monde doivent maintenant s’accorder sur un mécanisme robuste pour en assurer le suivi, autour de périodes de cinq ans et la revue à la hausse face à la science et l’équité. Il faut donc maintenant dépasser l’exercice de communication pour créer du lien au niveau mondial et rattraper le retard pris dans l’action climatique avec davantage de moyens mobilisés. La COP21 doit maintenant aboutir à une véritable architecture mondiale qui crée ce lien nécessaire et apporte de l’engagement entre ces contributions, pour y connecter les questions de soutiens financiers et technologiques, et celles de l’adaptation. »
 
Avec ce déplacement en Chine et le G20 à venir, le mois de novembre s’annonce comme un véritable marathon politique vers l’accord de Paris. Dans cette course, la France devra veiller à l’intégration des pays les plus pauvres et vulnérables afin qu’ils ne soient pas laissés pour compte et que des réponses concrètes leurs soient apportées en termes de financement, d’adaptation, et de pertes et dommages. La déclaration France-Chine n’apporte que timidement des réponses en précisant le rôle et la responsabilité des pays développés sur ces points mais en laissant de côté la question des pertes et dommages

Synthèse des contributions climat des pays : redoubler d'efforts pour éviter le pire

La synthèse témoigne d'une plus forte mobilisation mondiale contre le dérèglement climatique.<br />© UNFCCC

Le secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) vient de présenter la synthèse des 119 contributions climat annoncées par 147 pays – l’Union européenne représente 28 pays – en vue de la COP21. Ces contributions – Intended Nationally Determined Contributions (INDCs) – feront partie intégrante d’un nouvel accord climatique qui doit être adopté en décembre à Paris.
 

Sur la base de ces contributions annoncées, qui recouvrent 86% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la synthèse témoigne d’une plus forte mobilisation mondiale contre le dérèglement climatique. Le document montre bien que ces promesses mises sur la table vers la COP21 permettraient d’enclencher – si elles sont mises en œuvre – un décrochage des émissions par rapport aux engagements pris lors de la Conférence climat de Cancún en 2010. En effet, elles donneraient lieu à un ralentissement mondial de la croissance des émissions d’ici 2025 et 2030 par rapport aux deux précédentes décennies.
 

Malheureusement, au vu des promesses actuelles, il ne sera pas possible d’atteindre un pic mondial des émissions dans des délais suffisants pour éviter un dérèglement climatique hors de contrôle, notamment d’ici 2020 comme le préconise le WWF sur la base des travaux scientifiques. 
 

Selon Samantha Smith, directrice de l’initiative mondiale Climat et Energie au WWF, « Ces engagements représentent une diminution large et notable de ce qui est requis pour lutter contre le changement climatique. Toutefois, les engagements remis à ce jour ne représentent que la moitié du chemin à faire pour éviter les pires impacts du dérèglement climatique, selon les scientifiques. 
 

Les pays doivent, sans attendre, faire plus d’efforts pour rattraper le retard et éviter une trajectoire qui nous mènerait vers une augmentation de la température moyenne mondiale de 3°C d’ici à la fin du siècle qui serait bien trop fort pour l’humanité, les peuples et les écosystèmes vulnérables. Les pays peuvent maintenant prendre leur juste part de responsabilité en agissant avec un sentiment d’urgence, de collaboration et d’équité. »
 

Selon Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF France, « Ces contributions ne sont qu’un point de départ vers l’accord et les décisions de la COP21. Pour qu’elles puissent dépasser le stade de promesses, les décideurs du monde doivent maintenant s’accorder sur un mécanisme robuste pour en assurer le suivi, autour de périodes de cinq ans et la revue à la hausse face à la science et l’équité. Il faut donc maintenant dépasser l’exercice de communication pour créer du lien au niveau mondial et rattraper le retard pris dans l’action climatique avec davantage de moyens mobilisés. 
 

La COP21 doit maintenant aboutir à une véritable architecture mondiale qui crée ce lien nécessaire et apporte de l’engagement entre ces contributions, pour y connecter les questions de soutiens financiers et technologiques, et celles de l’adaptation.
 

Malgré les avancées nous voyons clairement que nous ne sommes pas dans les clous : d’ici 2030, plus de 91% du budget carbone total devrait être épuisé.  Les décideurs ne pourront donc pas rester les bras croisés sur ces promesses climatiques. Ils doivent acter à Paris qu’ils sont prêts à se retrousser les manches pour travailler à plus d’ambition et de collaborations avant que la fenêtre d’action ne se referme définitivement et qu’il ne soit plus possible de limiter la hausse mondiale bien-dessous de 2°C. »
 

La synthèse offre aussi une perspective sur les moyens d’aller plus loin. Elle souligne qu’une grande part des efforts de réductions d’émissions annoncés par les pays pauvres dépend d’un appui de la part des pays plus riches. L’accord de Paris devra garantir ces soutiens financiers et technologiques afin d’assurer que tous les pays prennent part à l’effort général de manière équitable.
 

Enfin, il faut bien noter que ce rapport de synthèse ne traite que des questions de réductions d’émissions. Bien d’autres dimensions restent à prendre en compte dans les prochains états des lieux de l’action mondiale contre le dérèglement climatique : adaptation aux impacts du changement climatique, soutiens aux pays les plus vulnérables, financements et soutiens technologiques, partenariats.
 

Le WWF et SAXOPRINT se mobilisent pour sensibiliser au dérèglement climatique

Inauguration de l'exposition Creative Awards à l'Orangerie du Sénat le 26 août 2015<br />© Sherif Scouri / WWF

Un mois avant l’ouverture de la prochaine Conférence Climat (COP 21) qui se tiendra au Bourget à partir du 30 novembre prochain, l’ONG WWF France et l’imprimeur SAXOPRINT proposent une exposition pédagogique sur les enjeux du dérèglement climatique. Cette exposition est accueillie par le Sénat, sous le Préau Saint-Michel dans le Jardin du Luxembourg, à Paris. Elle se tiendra du 3 novembre au 2 décembre 2015.
 

« Les enjeux du dérèglement climatique », une exposition initiée par le WWF France et l’imprimeur SAXOPRINT.

Le Sénat accueillera du 3 novembre au 2 décembre prochains sous le Préau Saint-Michel du Jardin du Luxembourg, l’exposition WWF / SAXOPRINT sur les enjeux du dérèglement climatique. 

Une exposition informative et pédagogique ouverte au public durant un mois. 
 

« Nous remercions le Sénat d’accueillir cette exposition grand public. Avec des messages simples et la force des visuels de la première édition des Creative Awards, nous avons souhaité sensibiliser le public aux enjeux du dérèglement climatique qui seront au centre de la conférence internationale pour le climat se tenant à Paris à la fin de l’année. »  Isabelle Autissier – Présidente WWF France 

 

« Le dérèglement climatique, thème majeur de l’exposition »

Notre planète s’échauffe anormalement. Les signes du changement climatique sont visibles : inondations, désertification, disparition d’espèces animales… 
 

Les activités humaines libèrent actuellement 25 milliards de tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère. La combustion du pétrole y participe pour 35,2 %, le charbon pour 32 % et le gaz naturel pour 12,8 %. Les 20 % restants sont produits lors des défrichages massifs des forêts équatoriales. 

Depuis 1990, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont déjà augmenté de près de 40 % .

Les prévisions les plus alarmistes prévoient une augmentation de 6°C des températures d’ici 2050. Afin d’éviter que la hausse des températures n’entraîne un emballement climatique irréversible, il est nécessaire que l’augmentation reste en dessous des 2°C en 2050. 

Composée d’une partie visuelle et d’une partie pédagogique, cette exposition interpelle les visiteurs sur la nécessité d’une action urgente. 
 

La partie visuelle, rassemble  les  créations publicitaires primées lors de la première édition du concours  « Creative Awards by SAXOPRINT » organisée en 2015, au profit du WWF France. Elle a réussi à mobiliser de nombreux talents créatifs pour sensibiliser les 18/25 ans aux enjeux du réchauffement climatique. Les dix créations primées de l’édition 2015 sont présentées dans le cadre de cette exposition dont la campagne « PANDAREVOLUTION » de Pierre Gaudoin et de Céline Lentz, premier prix du concours. Ce visuel est désormais devenu l’emblème de la campagne de mobilisation du WWF pour la COP 21 en France et dans plusieurs pays européens.
 

La seconde partie de l’exposition explique, quant à elle de manière pédagogique les facteurs et phénomènes liés au changement climatique, comme les gars à effet de serre, le rôle des océans comme régulateur climatique, les liens entre climat et biodiversité, les interactions forêt et climat, l’urbanisation planétaire…  Elle présente également les défis à relever pour  que l’augmentation des températures reste en dessous des 2°C d’ici 2050 et n’entraîne pas un emballement climatique irréversible.