A la veille de la COP21, la nouvelle édition de l’enquête menée depuis 2010 par l’IFOP pour le WWF sur les Français et leurs attentes en matière de climat révèle un sentiment d’insécurité climatique grandissant et une forte demande de protection de la part des pays et des gouvernements
Cette étude a été réalisée du 29 septembre au 1er octobre 2015 avant les intempéries ayant frappé le sud-est de la France auprès d’un panel représentatif de 1004 personnes.
Des Français climato-réalistes
Les Français reconnaissent à 79% l’activité humaine comme la cause principale du dérèglement climatique. Témoins de catastrophes naturelles fréquentes et d’effets de saison plus marqués, plus de 7 Français sur 10 partagent en outre le sentiment que le dérèglement climatique représente une menace sérieuse pour eux ou leur mode de vie. Une proportion de la population en progression linéaire depuis 2011, notamment chez les moins de 35 ans, les Franciliens et les plus diplômés.
Parmi les conséquences les plus redoutées figurent le renforcement des phénomènes météorologiques extrêmes (57%), l’augmentation des sécheresses et inondations (42%) ou encore la fonte des glaces et l’élévation du niveau de la mer qui en résulte (39%). Si l’augmentation des périodes de forte chaleur (28%) ou le renforcement des inégalités et le développement des migrations internationales ne figurent parmi le top 3 des principales menaces, elles enregistrent toutefois des progressions de citations respectives de +5 et +4 points depuis 2012. Citée par un Français sur 3 uniquement, la menace de l’accroissement des périodes de forte chaleur enregistre quant à elle une progression constante depuis 2010 (+13 points).
« Depuis la publication de la première étude en 2011, il existe en France un certain consensus sur la réalité du dérèglement climatique et l’impact de l’activité humaine sur notre planète. La nouvelle tendance observée cette année est en revanche l’expression d’une angoisse climatique qui ne cesse d’augmenter.» explique Jacques-Olivier Barthes, directeur de la communication du WWF France.
Pour une prise en main plus sérieuse et urgente des questions climatiques par les pays et les gouvernements
Plus de 8 Français sur 10 se déclarent prêts à changer leur mode de vie (87%). 30% d’entre eux sont même disposés à le faire en profondeur. Une observation stable depuis 2009. La majorité d’entre eux (54%) considèrent cependant que l’échelon national est le plus efficace pour lutter contre le dérèglement climatique. Viennent ensuite, loin derrière, les entreprises, citées par 21% des sondés. Seuls 11% estiment enfin l’initiative individuelle comme la plus pertinente.
Les résultats du sondage révèlent ainsi une volonté de mesures politiques fortes pour lutter contre le dérèglement climatique, d’un véritable engagement de l’Etat sur ce terrain. 72 % des Français considèrent que l’urgence climatique n’est pas sérieusement prise en considération par les gouvernements. Près d’un quart des répondants considèrent même qu’ils ne répondent « pas du tout sérieusement » à l’urgence climatique.
« A ce jour, les Français semblent avoir le sentiment que les gouvernements ne répondent pas à leur demande de protection contre les menaces liées aux dérèglements climatiques», ajoute Jacques-Olivier Barthes. « Il appartient ainsi aux Etats d’être à la hauteur de ces attentes clairement exprimées lors du prochain rendez-vous climat que représente la COP21. »