Journée Mondiale des Océans : le WWF France annonce sa présence en Polynésie française via son partenariat avec Te Mana o te Moana

Ilot Maître, Nouvelle-Calédonie, France<br />© Roger Leguen / WWFLe WWF France et l’association Te Mana o te Moana signent, en cette journée mondiale des Océans,  une convention de partenariat pour préserver un espace maritime représentant à lui seul la superficie de l’Europe continentale.

Le WWF France déjà présent depuis plusieurs années en Guyane et en Nouvelle Calédonie avec des équipes dédiées, dans l’océan Indien via un partenariat avec le WWF Madagascar, la présence d’Isabelle Autissier au Conseil d’administration des TAAF et un accord avec la Région Réunion, boucle sa présence dans les territoires ultra-marins français par cet accord avec Te Mana o te Moana, une association reconnue pour ses actions en faveur de la biodiversité marine en Polynésie française.

Fondée en 2004, l’association Te Mana o te Moana, dirigée par Cécile Gaspar, est reconnue d’utilité publique et fait partie des membres associés de l’UICN. Elle œuvre sur ce territoire notamment à travers la mise en place de programmes de protection et de suivi des tortues marines, des cétacés et des récifs coralliens.

« Grâce à notre alliance avec un réseau mondial tel que le WWF, plaçant la préservation et la résilience des océans comme une de ses grandes priorités, nous allons pouvoir avancer plus rapidement et de manière encore plus ambitieuse sur nos programmes de protection, de sensibilisation et de recherche sur la biodiversité marine en Polynésie française » explique Cécile Gaspar, présidente et fondatrice de Te Mana o te Moana.

Avec ses 5.5 millions de km² et plus de 20% des atolls de la planète, le milieu marin polynésien représente la moitié du domaine maritime français et la grosse majorité de ses récifs coralliens. S’étendant sur 12 800 km², les récifs de la région abritent plus de 170 espèces de coraux, 800 espèces de poissons, 20 espèces de cétacés et plusieurs espèces de tortues marines, parmi lesquelles la tortue verte, la tortue imbriquée et la tortue luth.

« Avec 11 millions de km², la France possède le second espace maritime mondial après les Etats Unis. Il s’agit d’une chance au vu des richesses et de la biodiversité qu’il abrite, mais aussi de responsabilités pour notre pays lorsque l’on constate la vitesse à laquelle les océans et leur biodiversité se dégradent.  Une présence en Polynésie française pour le WWF était nécessaire d’autant que nos partenaires de  Te Mana o te Moana sont des experts reconnus sur les thèmes et les espèces emblématiques que notre organisation à vocation de défendre » déclare Philippe Germa, directeur général du WWF France alors que le WWF International vient de sortir son second rapport sur la santé des Océans.

Pour un thon rouge de Méditerranée durable et traçable

Thons rouges en Méditerranée<br />© Brian J. Skerry / National Geographic Stock / WWFAlors que vient de s’ouvrir la grande saison de pêche du thon rouge de Méditerranée, le WWF et la Fondation Prince Albert II de Monaco lancent un appel à ne pas commettre à nouveau les erreurs du passé qui avaient amené le stock au bord de l’effondrement.

Les deux organisations appellent pêcheurs et distributeurs au-delà du strict respect des mesures de gestion prévues, à s’engager rapidement sur la voie de la certification.

« Certes les premiers signes de reconstitution du stock sont encourageants, mais nous ne devons pas oublier que la décision d’augmenter le quota de pêche l’an passé ne s’est pas basée sur l’évaluation approfondie du stock. Cette évaluation aura lieu en 2016 et nous pourrons alors donner un avis basé sur des résultats scientifiques plus robustes qui manquent encore à ce jour », indique le Dr. Gemma Quílez-Badia, Chargée du Projet Thon Rouge au WWF Méditerranée.

La dernière réunion de la CICTA (ICCAT) a décidé de l’augmentation du quota de capture d’environ 20% par an, passant de 13 500 tonnes en 2014 à 16 142 tonnes en 2015 et 19 296 tonnes en 2016. Le WWF et la Fondation Prince Albert II de Monaco restent préoccupés par une mesure peut être trop hâtive. En effet,  il reste encore de nombreuses failles dans le système de traçabilité de cette pêcherie, particulièrement au niveau des fermes d’engraissage.

Peut-on consommer à nouveau du thon rouge de Méditerranée ? 

« Dès 2009, les restaurateurs de la Principauté de Monaco, sensibilisés par la dynamique impulsée par la Fondation Prince Albert II pour la préservation du thon rouge ont montré l’exemple en enlevant cette espèce de leur carte. Nous les incitons à garder le cap en diversifiant leur offre, notamment en proposant aux consommateurs des espèces dont la pêcherie est durable. Ces espèces sont identifiées dans les listes de Mr Goodfish dont nous coordonnons le programme pour la façade méditerranéenne. Pour le thon rouge, nous leur proposons d’attendre qu’il soit labellisé, seule preuve de sa durabilité. La Fondation Prince Albert II travaille en ce sens aux côtés du WWF » a ajouté le Dr. Philippe Mondielli, Directeur Scientifique de la Fondation du Prince Albert II de Monaco.

La seule manière objective de savoir si un thon rouge provient d’une pêcherie durable et traçable est d’obtenir une certification, telle que celle proposée par le MSC. Cette certification n’est pas encore en place pour le thon rouge, mais le WWF et la Fondation du Prince Albert II de Monaco pensent que certaines pêcheries pourraient être prêtes pour une telle certification et encouragent pêcheurs et distributeurs à s’engager dans cette voie.

« L’avenir du thon rouge passe désormais par un  engagement clair des pêcheurs, distributeurs et consommateurs pour garantir la complète récupération de la population sur le long terme. Le WWF et la Fondation Prince Albert II de Monaco encouragent l’ensemble des acteurs à poursuivre leurs efforts et conseillent aux restaurateurs comme aux consommateurs de privilégier les espèces qui sont pêchées d’une façon durable et traçable », a conclu Gemma Quílez-Badia.

Quelle impulsion sera donnée au climat pendant le G7 ?

 <br />© WWFLes 7 et 8 juin prochains, la réunion du G7 réunira les chefs d’États de sept puissances économiques mondiales qui comptent pour 45% du PIB mondial. A quelques mois de la conférence climat de Paris, cette réunion au sommet doit amener ces leaders à prendre des décisions pérennes pour accélérer la décarbonisation de leurs économies.
Les arbitrages à ce niveau de discussion devront donner l’impulsion politique nécessaire aux prochains rendez-vous sur le climat : les sessions de négociations de Bonn en août et octobre, conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement durable en juillet, adoption d’un agenda post-2015 à New York en septembre et bien sûr la conférence climat de Paris.
Ces orientations sont essentielles pour faire progresser les engagements mais aussi les négociations qui auront lieu d’ici la COP21. Depuis le 1er juin à Bonn, les négociateurs avancent lentement sur le projet de texte de l’accord de Paris et n’ont réduit que de 5% le projet de texte de l’accord. La question est donc surtout de savoir comment le texte pourrait être renforcé sur la base de ces orientations.
Le WWF appelle les chefs d’Etats réunis au G7 à avancer sur les points suivants :

  • un engagement de long terme sur la réduction des émissions de GES d’ici 2050 ;
  • en complément de cet engagement, un renforcement des efforts sur leur territoire ou au niveau bilatéral par la mise en place d’actions complémentaires notamment sur les secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ;
  • la garantie d’une mobilisation de 100 milliards de dollars d’ici 2020 sur le climat comme inscrit dans l’Accord de Copenhague en 2009, et d’une feuille de route claire vers ce niveau et au-delà après 2020.

En dehors du processus des négociations onusiennes auxquelles prennent part les pays du G7, le WWF souhaite :

  • la mise en place d’initiatives bilatérales ou multilatérales de la part du G7 en lien avec les pays en voie de développement ;
  • l’accélération des efforts pour réduire les subventions aux énergies fossiles et les financements publics apportés par ces pays au charbon ;
  • la construction d’un positionnement commun sur les énergies renouvelables par les banques de développement des pays du G7.

Ces engagements doivent participer au relèvement des ambitions attendu par le WWF dans l’enceinte des négociations climatiques pour parvenir de manière effective à un pic des émissions de GES avant 2020 et maintenir l’augmentation de la température moyenne bien en-dessous du seuil des 2°C. C’est bien cette « ligne de défense » que les pays devront réussir à maintenir lors de la COP21 (The structured expert dialogue – The 2013–2015 review, juin 2015, CCNUCC).

Entre 2007 et 2014, 73 milliards de dollars d’argent public ont été utilisés pour financer l’industrie du charbon
Dans une étude présentée le 2 juin 2015, le WWF, le Natural Resources Defense Council et Oil Change International ont annoncé que plus de 73 milliards de dollars d’argent public ont été utilisés pour soutenir le charbon dans le monde entre 2007 et 2014. Les émissions de gaz à effet de serre générées par ces projets charbon s’élèvent à près d’un demi-milliard de tonnes de CO2e par an.

Selon Philippe Germa, Directeur général du WWF France, « La future présidence française de la COP21 doit immédiatement transformer en actions concrètes les annonces faites par le président de la République, François Hollande, lors la Conférence environnementale en novembre dernier. La France a donné le ton sur l’arrêt des soutiens publics à l’export aux centrales à charbon. Elle doit maintenant porter cette position au sein de l’OCDE et influencer ses partenaires au niveau du G7 sur ce sujet. »

 

Le renforcement de la protection des océans pourrait engendrer 920 milliards d'US$ de bénéfices d'ici 2030

Pêcheurs à Tikina Wai, Fidji<br />© Brent Stirton / Getty imagesÉtendre la protection des océans pourrait faire progresser l’emploi, les ressources et les services dans des proportions bien supérieures aux coûts engagés : telle est la conclusion d’une nouvelle étude commandée par le WWF sur les Aires Marines Protégées (AMP), quelques mois à peine avant que les gouvernements ne fassent des choix cruciaux décidant du sort des océans pour les générations futures.

Des bénéfices bien supérieurs aux coûts

Le rapport Aires Marines Protégées : un bon investissement pour la santé des Océans démontre que chaque dollar investi dans la création d’AMP permet des bénéfices 3 fois supérieur aux coûts, grâce à la création d’emplois directs, la protection côtière ou la pêche, à titre d’exemple.

« L’océan occupe une place centrale dans la vie de chacun de nous, et c’est pourquoi nous devons en être à la fois les gardiens et les gestionnaires. Un océan en bonne santé, c’est un océan qui sauvegarde nos côtes, stocke le carbone, crée des emplois et nourrit des familles », déclare Marco Lambertini, Directeur général du WWF International. « Les Aires Marines Protégées peuvent avoir un double impact en contribuant à la santé de l’océan et en créant d’importants débouchés économiques ».

Moins de 4 % de la surface des océans protégés

Les objectifs actuellement fixés à l’échelle internationale prévoient de protéger entre 10 % de la superficie des océans d’ici 2020 et 30 % d’ici 2030. Or, à ce jour, seul 4 % des océans bénéficient officiellement d’une protection. A ceci s’ajoute une mauvaise mise en œuvre ou gestion dans de nombreuses AMP.

Si les principales menaces pesant sur les océans sont la surpêche, la pollution, la sédimentation et la destruction des habitats, les deux conséquences du changement climatique que sont le réchauffement et l’acidification océanique devraient pour leur part avoir des impacts dévastateurs sur les récifs coralliens et sur d’autres systèmes océaniques importants.

« 90 % des stocks halieutiques sont aujourd’hui exploités ou surexploités, 50% des coraux ont disparus dans les mers du monde, la biodiversité marine a décliné de 39 % en 30 ans… Nous ne pouvons pas continuer à exercer autant de pression et à investir si peu dans l’océan » prévient Philippe Germa, Directeur général du WWF France.

« Même si les océans s’effondrent sous nos yeux, la bonne nouvelle, c’est que nous disposons des outils pour le réparer. Et en plus, il est parfaitement possible que l’océan apporte une forte contribution à notre vie et à nos moyens d’existence du moment que nous sauvegardons ses habitats et sa biodiversité pour les générations futures », ajoute Marco Lambertini.

Une année importante pour les océans

Cette année est tout particulièrement importante pour les océans. En septembre prochain, les gouvernements se réuniront pour fixer une série d’objectifs dans le cadre de l’Agenda de développement durable post-2015 des Nations unies.

Le WWF recommande d’insérer dans cet accord des objectifs et indicateurs ambitieux, ainsi que des engagements en faveur de cadres politiques, financiers, commerciaux et technologiques cohérents pour restaurer et protéger les écosystèmes océaniques.

La conférence mondiale sur le climat convoquée en fin d’année en vue de forger un nouvel accord mondial sur le changement climatique constituera un autre moment critique pour engager l’action, les ressources et le leadership qu’impose le sauvetage des océans.

« Baptisée Sustain Our Seas (Préservons nos océans), la campagne mondiale lancée par le WWF pour les océans s’appuie sur plusieurs décennies de travaux menés par l’organisation et ses partenaires sur le thème de la conservation marine. Le WWF collabore avec les gouvernements, les entreprises et les communautés pour encourager les dirigeants à prendre des mesures urgentes permettant de redresser l’économie des océans et de protéger la vie et les moyens d’existence de milliards d’êtres humains sur la planète. », conclut Isabelle Autissier, Présidente du WWF France.
 

73 milliards de dollars d'argent public pour financer l'industrie du charbon

Les milliards de dollars cachés des gouvernements et des institutions internationales de soutien à l'industrie du charbon<br />© WWFA la veille de la réunion ministérielle annuelle des pays de l’OCDE (3-4 juin) et du G7 (7-8 juin), le WWF, le Natural Resources Defense Council et Oil Change International présentent une étude annonçant que plus de 73 milliards de dollars d’argent public ont été utilisés pour soutenir le charbon dans le monde entre 2007 et 2014.

Cette étude intitulée « Under the Rug: How Governments and International Institutions Are Hiding Billions in Support to the Coal Industry » – en français « Les milliards de dollars cachés des gouvernements et des institutions internationales de soutien à l’industrie du charbon » – indique que les émissions de gaz à effet de serre générées par ces projets charbon s’élèvent à près d’un demi-milliard de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions de l’Italie.

Avec plus de 20 milliards de dollars, le Japon est le pays qui a le plus contribué au financement du charbon dans le monde ; arrivent ensuite l’Allemagne et la Corée du Sud.

Parmi les pays de l’OCDE, les agences de crédit à l’export représentent la moitié des financements internationaux au charbon. S’agissant des pays non-membres de l’OCDE, la Chine et la Russie couvrent 23% de ces financements et les banques multilatérales de développement 22%.

Sur l’année 2014, un ralentissement de ces financements publics est observé. Il peut s’expliquer par les récentes annonces d’arrêt du soutien aux centrales à charbon de la part des Etats-Unis et de la France ainsi que des institutions financières de développement comme la Banque mondiale.

Alors que les négociateurs sont réunis cette semaine à Bonn pour travailler sur le texte de l’accord de Paris, le WWF appelle les pays à poursuivre cette dynamique et à retirer leurs soutiens au charbon pour faire preuve de crédibilité vers la conférence climat de Paris.

Selon Philippe Germa, Directeur général du WWF France, « La future présidence française de la COP21 doit immédiatement transformer en actions concrètes les annonces faites par le président de la République, François Hollande, lors la Conférence environnementale en novembre dernier. La France a donné le ton sur l’arrêt des soutiens publics à l’export aux centrales à charbon. Elle doit maintenant porter cette position au sein de l’OCDE et influencer ses partenaires au niveau du G7 sur ce sujet. »

Selon Samantha Smith, directrice de l’Initiative mondiale Climat et Énergie au WWF, « Beaucoup de gouvernements de pays développés, qui se disent engagés pour le climat, financent dans le même temps, l’industrie du charbon à l’étranger. Si ces pays veulent être crédibles à la conférence climat de Paris, ils doivent au plus vite soutenir les énergies renouvelables plutôt que d’utiliser l’argent des contribuables pour alimenter le changement climatique. »

Selon Sébastien Godinot, économiste au bureau des politiques européennes du WWF, « Les pays européens, la Commission et l’Union européenne n’ont plus de temps à perdre et doivent renouer avec leur leadership. Les engagements pour le climat de l’UE ainsi que sa volonté d’éliminer les subventions aux énergies fossiles doivent l’encourager à mettre fin aux crédits à l’export pour le charbon. »

L’idée selon laquelle le financement à l’export du charbon participe à la lutte contre la pauvreté est un mythe. En effet, le rapport souligne que ces financements ne bénéficient à aucun pays à faible revenu, là où les besoins d’accès à l’énergie sont les plus grands. Au contraire, un quart est dirigé vers les pays à haut revenu qui n’ont pas de problème d’accès à l’énergie.

L'UNESCO menace l'Australie de déclasser la Grande Barrière de Corail

L'interdiction de dépôt des boues de dragage pourrait convaincre l'Unesco de ne pas modifier le statut de la Grande Barrière de corail<br />© Troy MayneLe Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a publié aujourd’hui un projet de décision concernant la Grande Barrière de Corail. Celui-ci souligne les menaces qui pèsent encore sur ce site inscrit au patrimoine mondial et appelle l’Australie à lui faire, d’ici 18 mois, un rapport précis sur les progrès réalisés.

Même si ce projet de décision reconnait les engagements récents de l’Australie pour renforcer la protection de la Grande Barrière de Corail, il indique que le pays doit maintenant « mettre en place, rigoureusement, tous ses engagements ».

Selon Dermot O’Gorman, directeur général du WWF Australie, « L’UNESCO a pris la bonne décision : il est normal que le statut de la Grande Barrière de Corail soit déterminé par l’état réel de ses précieux coraux et de sa vie marine. Il faut rappeler que la Grande Barrière de corail constitue l’un des habitats naturels océaniques les plus riches. Elle génère environ 5,8 milliards de dollars et a permis la création de 69 000 emplois. L’annonce de l’Unesco va maintenir la pression sur le gouvernement australien pour que ses engagements se traduisent par des actes concrets. »

Les rapports officiels du gouvernement australien soulignent eux-aussi le mauvais état de santé général de la Grande Barrière de Corail. Ce site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO a, en effet, perdu plus de la moitié de sa couverture corallienne depuis ces trente dernières années et a vu décliner ses populations de dauphins, de dugongs ou encore de requins.

Le développement portuaire dans le périmètre du récif a fait émerger de nouvelles menaces : dragage, rejet et augmentation du trafic maritime. L’an dernier, le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO avait déjà exprimé ses craintes concernant l’industrialisation du site et indiqué qu’à moins de constater des progrès significatifs, celui-ci serait retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril.

Le mois prochain, les 21 pays membres du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO se réuniront à Bonn (Allemagne) pour débattre du statut de la Grande Barrière de Corail et d’autres sites naturels extraordinaires.

Plus de 350 000 personnes du monde entier ont répondu à l’appel de la campagne du WWF (The Great Barrier Reef Under Threat lancée en février dernier) pour demander aux décideurs de défendre le site des destructions liées à l’industrialisation sauvage.

#SOSreef
 

Conférence climat de Bonn : le WWF fixe les priorités de travail des négociateurs climat

UN Climate Change Conference<br />© Paris Climat 2015Du 1er au 11 juin prochains, les négociateurs de 196 pays vont se réunir à Bonn (Allemagne) pour travailler sur la préparation du texte de la COP21 qui se tiendra à Paris en décembre 2015. Le WWF les appelle à se concentrer sur trois priorités :

  • S’assurer que les engagements pour les 5 à 10 prochaines années soient en ligne avec les recommandations des scientifiques du GIEC pour limiter la hausse de la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C ;
  • Intégrer à l’accord de Paris des décisions et objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour la période pré-2020 ;
  • Soutenir davantage les communautés les plus pauvres et vulnérables pour qu’elles puissent faire face aux impacts du changement climatique.

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Selon Samantha Smith, directrice de l’Initiative mondiale Climat et Énergie au WWF, « Le futur accord climatique de Paris perdra de sa valeur si les émissions de GES continuent à augmenter d’ici son entrée en vigueur en 2020. Les tendances indiquent une augmentation importante des émissions sur cette période, à moins que nous ne prenions des mesures dès maintenant pour réduire les gaz à effet serre. La croissance des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, par exemple, dépasse les prévisions. Ce sont des secteurs sur lesquels les gouvernements peuvent agir sans attendre ! »

Pour Philippe Germa, directeur général du WWF France, « La route vers Paris Climat 2015 est longue et semée d’embûches pour la présidence française. Mais cette complexité ne doit pas être l’excuse d’un accord au rabais. Des investisseurs, des entreprises et des collectivités territoriales ont compris l’urgence et l’intérêt d’agir vite : sortie du charbon, déploiement des renouvelables et de l’efficacité énergétique…les exemples sont nombreux. Nous souhaitons que Paris ancre cet élan dans la durée pour une décarbonisation de nos sociétés et une transformation de nos modèles économiques qui dilapident notre capital naturel et la biodiversité. »

Agir avant 2020 pour un accord climat ambitieux

Le WWF a réalisé le rapport Closing the divide: how to reduce the emissions abyss qui propose les mesures d’atténuation à mettre en œuvre d’ici à 2020. Le premier volet, présenté à Genève en février, se concentre sur 10 pays clés : Inde, Chine, Mexique, Brésil, Afrique du Sud, Japon, France, États-Unis, Australien et Union européenne. Le deuxième volet sera présenté à Bonn et concernera plusieurs pays tels que la Russie, la Pologne, le Kenya, la Norvège, la  Turquie et les Émirats arabes unis.

Un Européen consomme en moyenne 61 kg de soja par an, dont 57 kg de manière indirecte

Vue aérienne de la monoculture de soja et du Cerrado<br />© Adriano Gambarini / WWF-BrazilA l’occasion de la conférence annuelle de la Table Ronde pour le Soja Responsable (RTRS) organisée à Bruxelles les 19 et 20 mai, le WWF présente l’étude Mapping the Soy Supply Chain in Europe qui indique que la consommation moyenne indirecte de soja dans l’Union européenne est de 61kg par habitant et par an. Ce chiffre s’explique en grande partie par la consommation de produits dérivés d’animaux nourris au soja puisque 57 kg soit 93% du soja consommé est contenu dans la viande, les œufs, le poisson ou le lait.

Certains produits dérivés des animaux sont particulièrement riches en soja « caché » : le blanc de poulet (109g de soja pour 100g de viande), les œufs (35g de soja pour un œuf de 55g), le saumon d’élevage (59g de soja pour 100g), les côtes de porc (51g de soja pour 100g), la viande de bœuf hachée (46g de soja pour 100g) et le fromage (25g de soja pour 100g).

Au cœur de notre système alimentaire actuel, le soja représente une culture attractive et très riche en protéines. Toutefois, il est majoritairement importé d’Amérique du Sud (97% du soja consommé en Europe est importé) et sa production peut avoir des impacts sur les communautés locales et l’environnement. Sur les 50 dernières années, la production croissante de soja s’est faite au détriment de millions d’hectares de forêts, de prairies et de savanes, transformés pour un usage agricole, en particulier en Amérique du Sud.

« La majorité des consommateurs ignorent les quantités de soja nécessaires pour produire la viande, les œufs, les produits laitiers et les poissons d’élevage qu’ils mangent régulièrement » explique Sandra Mulder, responsable soja au WWF International. « Ce qui est encore moins connu, ce sont les conséquences dévastatrices que peut avoir la culture du soja sur les écosystèmes les plus riches tels que l’Amazonie, le Cerrado ou le Gran-Chaco au Brésil. »

  • Le WWF exhorte les entreprises qui achètent directement du soja ou des produits dérivés des animaux à s’approvisionner dès aujourd’hui en soja responsable. En s’inscrivant dans cette démarche, les entreprises peuvent envoyer un signal fort aux producteurs de soja, implantés notamment en Amérique du Sud, en  démontrant la volonté des acheteurs européens à se fournir en soja produit durablement.

 

  • Le WWF appelle les consommateurs européens à faire pression sur leurs distributeurs, le secteur de la restauration, ou leurs marques préférées en leur demandant de s’approvisionner en soja responsable, respectant par exemple les principes de la Table Ronde pour le Soja Responsable (RTRS) ou de recourir aux alternatives locales au soja d’importation.  A leur échelle, les consommateurs peuvent également limiter leur consommation de protéines animales.

« Il est grand temps que les consommateurs européens prennent conscience que leurs habitudes de consommation peuvent engendrer des impacts à l’autre bout du monde. Certaines entreprises de la distribution ou du secteur laitier ont déjà pris les devants, et démontrent qu’il est possible de s’approvisionner en soja produit de manière responsable. Il est maintenant du devoir des autres acteurs de participer à la généralisation de ces bonnes pratiques », souligne Arnaud Gauffier, responsable agriculture au WWF France.

L'initiative Science Based Targets appelle les entreprises à aligner leurs émissions de gaz à effet de serre sur l'objectif de 2°C

Science Based Targets<br />© Science Based TargetsAujourd’hui, les organisations fondatrices de l’initiative Science Based Targets – Carbon Disclosure Project (CDP), United Nations Global Compact, World Resources Institute et WWF – lancent une campagne visant à  mobiliser 100 entreprises d’ici fin 2015 souhaitant aligner leurs émissions de gaz à effet de serre sur les recommandations des scientifiques du GIEC pour limiter la hausse de la température moyenne mondiale en-dessous de 2°C.

En s’inscrivant dans cette démarche, les entreprises peuvent à la fois évoluer vers une économie sobre en carbone et démontrer aux politiques, qui participeront notamment à la Conférence Paris Climat 2015, leur niveau d’ambition dans la lutte contre le changement climatique.

80 % des 500 plus grandes entreprises du monde disposent d’objectifs de réduction de leurs émissions de GES ou de gestion de l’énergie, mais on estime que seule une douzaine des entreprises les plus proactives prennent en compte la nécessité de contenir la hausse de la température moyenne mondiale en-dessous de 2°C.

Rapport Mind the science : évaluation des objectifs de réduction des émissions de GES de 70 entreprises

Dans le cadre de l’initiative Science Based Targets, le CDP présente Mind the science, un rapport interactif évaluant et comparant les objectifs d’émissions de GES de 70 entreprises grandes consommatrices d’énergie qui, à elles seules, représentent 9% des émissions mondiales.
Parmi les entreprises évaluées, 28 disposent d’objectifs de réduction de leurs émissions de GES qui soient cohérents avec l’objectif de 2°C.

Le rapport Mind the science souligne que la mise en place d’objectifs « basés sur la science » est tout à fait compatible avec la croissance économique d’une entreprise. Ces objectifs peuvent même stimuler l’innovation, réduire les coûts et augmenter sa rentabilité en anticipant les menaces liées au changement climatique et enfin, créer de la valeur pour les actionnaires et la société dans son ensemble. D’autres bénéfices peuvent être soulignés : entrée sur de nouveaux marchés, conformité aux réglementations et politiques climatiques, incitations à transformer les produits, amélioration de l’image de marque.

La plupart des objectifs à court terme de réduction d’émissions de GES présentent la date butoir de 2014 ou de 2015 : les entreprises doivent profiter de cette fenêtre de tir pour établir de nouveaux objectifs ambitieux. Remettre à plus tard rendrait toute transition encore plus compliquée et plus coûteuse.

Méthodologie Sectoral Decarbonization Approach : aider les entreprises à établir leurs objectifs de réduction d’émissions de GES

Pour aider les entreprises à établir des objectifs cohérents avec les trajectoires de décarbonisation de l’économie recommandées par le GIEC, l’initiative Science Based Targets vise à développer une méthodologie sectorielle pouvant être largement appliquée en identifiant les approches novatrices des entreprises en matière de réduction d’émissions.

La méthodologie Sectoral Decarbonization Approach présentée aujourd’hui s’adresse aux entreprises issues des secteurs à forte intensité énergétique et croise les projections économiques de leur secteur d’activité et leur potentiel quant à la réduction d’émissions de GES.
 

WWF et le Groupe Michelin, partenaires pour un marché du caoutchouc naturel responsable

Didik, habitant de Long Pahangai, dans une plantation d'hévéas, Bornéo.<br />© WWF / Simon RawlesWWF et le Groupe Michelin s’engagent ensemble dans la transformation du marché de l’hévéa vers des pratiques durables. Il s’agira pour les deux partenaires de définir et développer une filière du caoutchouc naturel responsable au niveau international, en renforçant notamment la lutte contre la déforestation en Indonésie sur plusieurs zones de conservation prioritaires du WWF.

Une collaboration visant au développement d’un marché et d’une culture du caoutchouc naturel responsable

Le marché de l’hévéa est complexe. Ce matériau provient à la fois de grandes plantations, de l’exploitation des forêts et de petits producteurs. Ces derniers représentent 90 % de la production mondiale. Sumatra, Bornéo et le Grand Mékong, zones prioritaires de la politique de conservation du WWF, représentent à elles seules les trois quart de la production globale de la matière première.

En 2013, l’Indonésie assurait un quart de la production mondiale de caoutchouc naturel, avec un rendement à l’hectare parmi les plus faibles du monde du fait de l’inefficacité des pratiques actuelles. Représentant 70 % de la demande mondiale sur cette matière première, l’industrie du pneumatique dispose de leviers d’actions importants pour influencer ses fournisseurs et promouvoir une culture responsable de cette matière première.

Premier acheteur mondial de caoutchouc naturel, le Groupe Michelin est un acteur clé du marché. Il était ainsi important qu’il soutienne la démarche du WWF pour impulser la transformation de la culture et du marché de l’hévéa vers de meilleures pratiques. Sur cet axe du partenariat, le Groupe Michelin s’engage à plusieurs niveaux :

  • Le groupe collaborera tout d’abord avec le WWF dans la définition du caoutchouc naturel responsable
  • Il s’imposera l’évolution de ses propres pratiques d’approvisionnement en fonction de l’avancée de ce travail commun de définition du caoutchouc naturel durable.
  • Michelin sera, enfin, acteur à part entière de la promotion de meilleures pratiques auprès des instances internationales représentatives de la profession, des acheteurs de cette matière première et des producteurs, et ce, afin de faire évoluer les pratiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement, depuis les plantations d’hévéa jusqu’à la consommation du caoutchouc naturel.

Un projet pilote opérationnel pour l’évolution du marché et la lutte contre la déforestation en Indonésie

Conscient des lourdes conséquences environnementales et sociales de la culture du caoutchouc naturel en Indonésie,  le Groupe Michelin a d’autre part souhaité s’impliquer auprès du WWF dans la préservation de la forêt primaire du pays à travers un programme « zéro déforestation »  auquel s’ajoute une politique de protection et de restauration forestière à Sumatra et à Bornéo.

Couvrant 88 000 hectares de concessions, soit l’équivalent de Paris intramuros et du Grand Paris réunis, ce projet pilote reposera sur :
 

  • le développement de plantations d’hévéa adoptant des pratiques responsables tout en respectant les écosystèmes subsistants et le droit des communautés locales
  • la restauration et la préservation d’un  environnement naturel dans l’objectif de protéger  de nombreuses espèces menacées par la disparition de leur habitat (éléphants, orangs outangs, tigres…), conséquence de la surexploitation des plaines et des forêts de la région.

 
Le WWF encourage cette initiative car elle engendrera des impacts positifs au niveau local sur les populations et l’écosystème forestier.
 
Depuis de nombreuses années, le WWF tire la sonnette d’alarme sur la déforestation toujours plus rapide de l’Indonésie et alerte la communauté internationale sur l’état d’urgence environnementale de l’ensemble de la région.

« L’Indonésie est l’une des zones les plus riches en biodiversité mais également l’une des régions les plus dégradées du monde. Elle détient le triste record du taux de déforestation le plus élevé de la planète » souligne Philippe Germa, Directeur général du WWF France.

 « La culture de l’hévéa manque de lignes directrices et induit des problèmes sociaux et environnementaux notoires. Dans un contexte économique et social de pauvreté et de précarité, de vastes zones y sont chaque jour déforestées, sans pour autant dispenser de plus-value économique » ajoute Philippe Germa.

Particulièrement active dans la protection des parcs naturels de Bukit Tigapuluh et Limau aujourd’hui menacés, l’ONG dirige depuis plus de 10 ans des opérations de protection en Indonésie. Depuis 2014, le WWF mène notamment un programme de restauration des écosystèmes sur une zone de conservation prioritaire dans la province de Jambi.

 « Nous nous réjouissons de l’implication d’un groupe tel que Michelin à nos côtés. Son investissement dans nos programmes aura sans aucun doute un impact notoire et très positif sur l’ensemble de la filière du caoutchouc naturel. Il s’agira en effet de répliquer ce projet et ces bonnes pratiques à plus grande échelle afin de transformer la culture de l’hévéa à un niveau global et de faire ainsi évoluer le marché mondial », ajoute Marie-Christine Korniloff, Directrice déléguée au Monde Economique du WWF France.