Les arbitrages à ce niveau de discussion devront donner l'impulsion politique nécessaire aux prochains rendez-vous sur le climat : les sessions de négociations de Bonn en août et octobre, conférence d'Addis-Abeba sur le financement du développement durable en juillet, adoption d'un agenda post-2015 à New York en septembre et bien sûr la conférence climat de Paris.
Ces orientations sont essentielles pour faire progresser les engagements mais aussi les négociations qui auront lieu d'ici la COP21. Depuis le 1er juin à Bonn, les négociateurs avancent lentement sur le projet de texte de l'accord de Paris et n'ont réduit que de 5% le projet de texte de l'accord. La question est donc surtout de savoir comment le texte pourrait être renforcé sur la base de ces orientations.
Le WWF appelle les chefs d'Etats réunis au G7 à avancer sur les points suivants :
- un engagement de long terme sur la réduction des émissions de GES d'ici 2050 ;
- en complément de cet engagement, un renforcement des efforts sur leur territoire ou au niveau bilatéral par la mise en place d'actions complémentaires notamment sur les secteurs des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique ;
- la garantie d'une mobilisation de 100 milliards de dollars d'ici 2020 sur le climat comme inscrit dans l'Accord de Copenhague en 2009, et d'une feuille de route claire vers ce niveau et au-delà après 2020.
- la mise en place d'initiatives bilatérales ou multilatérales de la part du G7 en lien avec les pays en voie de développement ;
- l'accélération des efforts pour réduire les subventions aux énergies fossiles et les financements publics apportés par ces pays au charbon ;
- la construction d'un positionnement commun sur les énergies renouvelables par les banques de développement des pays du G7.
Entre 2007 et 2014, 73 milliards de dollars d'argent public ont été utilisés pour financer l'industrie du charbon
Dans une étude présentée le 2 juin 2015, le WWF, le Natural Resources Defense Council et Oil Change International ont annoncé que plus de 73 milliards de dollars d'argent public ont été utilisés pour soutenir le charbon dans le monde entre 2007 et 2014. Les émissions de gaz à effet de serre générées par ces projets charbon s'élèvent à près d'un demi-milliard de tonnes de CO2e par an.
Selon Philippe Germa, Directeur général du WWF France, « La future présidence française de la COP21 doit immédiatement transformer en actions concrètes les annonces faites par le président de la République, François Hollande, lors la Conférence environnementale en novembre dernier. La France a donné le ton sur l'arrêt des soutiens publics à l'export aux centrales à charbon. Elle doit maintenant porter cette position au sein de l'OCDE et influencer ses partenaires au niveau du G7 sur ce sujet. »