Cinq nouveaux sites malgaches viennent d’être désignés lors de la 53ème réunion du comité permanent de la convention Ramsar qui s’est tenue en Suisse début juin. C’est une excellente nouvelle pour la conservation de la biodiversité de Madagascar.
Des milieux sacrifiés
Les zones humides comptent parmi les milieux naturels les plus riches et assurent une grande part de l’alimentation mondiale par la pêche, l’élevage, la chasse et l’agriculture.
L’abondance des formes de vie y est étonnante : plantes, insectes, crustacés, mollusques, amphibiens, reptiles, poissons, oiseaux, mammifères s’y alimentent et s’y reproduisent en nombre. Lorsqu’elles sont situées près du littoral, les zones humides participent également à l’atténuation des risques liés au changement climatique en diminuant les menaces liées à l’augmentation du niveau de la mer annoncée par les scientifiques.
L’ensemble des zones humides d’un bassin agit comme une éponge, absorbant les écoulements via les forêts riveraines et plaines alluviales et restituant les eaux en période de sécheresse.
Mais en un siècle, les hommes ont altéré la moitié des zones humides de la planète.
Assèchements, drainages, mises en culture et pollutions perturbent le fonctionnement de cet écosystème pourtant essentiel dans le cycle de l’eau.
40 ans de combat pour les zones humides
Dès la première décennie de son existence, le WWF s’est attaché à reconquérir ces milieux, sur les pas de Luc Hoffmann, l’un de ses fondateurs, à qui l’on doit notamment la création de la station biologique de la Tour du Valat, de nombreux engagements pour des sites tels que Coto Doñana (Espagne), le Parc National de Prespa (Grèce) et le Banc d’Arguin (Mauritanie), mais surtout, l’initiative qui a conduit à la signature de la convention de Ramsar.
Cette dernière, aussi couramment appelée convention sur les zones humides, est un traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou disparition, aujourd’hui et demain, en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative.
5 nouveaux sites Ramsar à Madagascar
Madagascar compte désormais cinq nouveaux sites Ramsar, tous plus somptueux les uns que les autres.
Les mangroves de Tsiribihina, dans la région de Menabe, comprennent des lagunes, des bancs de sable, des plages de sel et de boue, des marais et des terres arides, ainsi que 20 000 hectares de mangroves environ (8,5% de la mangrove de Madagascar).
Le lac de Sofia, situé dans le district rural de Marotolana, au Nord de Madagascar, abrite 36 espèces d’oiseaux d’eau avec cinq espèces en voie de disparition, dont l’Anas Melleri en danger d’extinction.
Enfin, les zones humides d’Ambondrombe, sur la côte ouest de Madagascar, abritent des espèces endémiques et menacées, telles que l’ibis sacré de Madagascar, le Pygargue de Madagascar ou la tortue d’eau douce Erymnochelys madagascariensis.
Le WWF Madagascar, qui a été particulièrement actif dans l’appui de cette initiative nationale, sera en charge de la gestion de deux des cinq nouveaux sites.