Le dérèglement climatique est déjà là. Il affecte les écosystèmes, les espèces et les activités humaines.
De 1880 à 2012, les mesures de température moyenne de la surface des océans et terrestre montrent un réchauffement de 0,85°C
Les océans, qui jouent un rôle clef dans la stabilisation du climat, sont particulièrement affectés : plus de 90% de l'énergie accumulée entre 1971 et 2010 par le système climatique l'a été sous forme de réchauffement des océans. Les océans ont aussi absorbé 30% des émissions provenant des activités humaines de CO2, entrainant leur acidification. L'acidité des océans a ainsi augmenté de 26% depuis le début de l'ère industrielle.
Plusieurs espèces terrestres, d'eau douce et marines ont changé de périmètre géographique, d'activité saisonnière, de modèle de migration, d'abondance et d'interactions entre elles en réponse aux changements climatiques en cours. Les extinctions d'espèces seront notamment dues à plusieurs facteurs liés au climat (réchauffement, perte des glaces, variations des précipitations, réduction des flux de rivière, acidification des océans).
Des impacts sur l'Homme, avec des sociétés encore trop mal préparées
Les vagues de chaleur ont augmenté en Europe, en Asie et en Australie, tout comme la fréquence et l'intensité des évènements de fortes précipitations en Europe et en Amérique du Nord. Les impacts des évènements climatiques extrêmes qui se sont produits, comme les vagues de chaleur, les sècheresses, les inondations, les cyclones ou les feux de forêts, révèlent la vulnérabilité et l'exposition de certains écosystèmes et des sociétés humaines aux variations du climat. Nos sociétés doivent ainsi mieux se préparer pour faire face aux dérèglements à venir. Mais les mesures d'adaptation ont leurs limites : il faut donc réussir à réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
Les causes des changements climatiques sont connues et les transitions vers des sociétés plus résilientes et à faible empreinte carbone sont encore possibles. Ces quarante dernières années, les émissions de CO2 issues de la combustion d'énergies fossiles et de processus industriels ont contribué à hauteur de 78% du total de la hausse des émissions de GES. Sans effort supplémentaire de réductions de gaz à effet de serre, nous sommes sur une hausse allant de 3,7°C à 4,8°C.
Pour avoir une chance de rester en dessous du seuil de 2°C, le rapport relève le besoin d'aller vers une amélioration rapide de l'efficacité énergétique et d'une multiplication par trois, voire quatre, de l'approvisionnement en énergie à faible empreinte ou à empreinte carbone nulle comme les énergies renouvelables.
Pour Pierre CANNET, Responsable du Programme Climat et Energie au WWF-France, « A moins de 13 mois de la conférence Paris Climat 2015, ce rapport du GIEC doit servir d'électrochoc aux décideurs vers plus d'action. L'action requise coûtera moins cher que l'inaction et présente de nombreux co-bénéfices Sur cette base, la France qui accueillera la conférence doit œuvrer à convaincre ses partenaires vers plus d'ambition.»
Il n'est pas trop tard pour agir, mais nous devons faire vite prévient le GIEC. Le WWF appelle donc les gouvernements à bien préparer ces prochaines semaines leurs contributions vers la Conférence Paris Climat 2015.
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