Le 9 juin 2020, un jeune ours mâle a été retrouvé tué par balles. Il s’agit de la destruction illégale d’une espèce protégée, acte passible de 3 ans de prison et 150 000 € d’amende. En cas de destruction « en bande organisée »(*), la sanction peut aller jusqu’à 7 ans d’emprisonnement et 750 000 € d’amende.
De nombreuses associations ont déposé plainte et nous avons demandé à l’État d’être clair et ferme : condamner et réparer. Ne pas montrer sa détermination dans ce dossier reviendrait à donner raison aux braconniers.
Un an après, l’ours Gribouille n’a toujours pas été remplacé ; l’État s’était pourtant engagé dans son « plan ours 2018-2028 » au « remplacement de tout ours qui aurait disparu prématurément du fait de l’homme ».
Du côté de la justice, il n’y a eu aucune mise en examen et encore moins de comparution et donc de jugement. L’instruction concernant l’abattage de cet ours ne devrait pas tarder à rejoindre la longue liste des exactions de l’opposition extrême en Ariège restées sans suite.
Impunité pour les opposants violents à l’ours et non remplacement de ce jeune ours, tel est le constat un an après. A ce jour, en prenant en compte les deux ours tués en Espagne l’année dernière, nous pouvons considérer que l’opposition extrême à l’ours a démontré en 2020 sa volonté de détruire la population d’ours des Pyrénées, et ce, en toute impunité.
Nous dénonçons cette inaction de l’État et œuvrons pour le contraindre à respecter son obligation de restaurer une population d’ours en France en bon état de conservation.
A quelques mois de l’accueil du Congrès Mondial de l’Union Internationale de Conservation de la Nature, à l’occasion duquel le Président de la République défendra l’impérieuse nécessité de la sauvegarde de la biodiversité à l’échelle internationale, un signal fort envoyé par la France au bénéfice d’une espèce emblématique de son patrimoine naturel est indispensable.
(*) Constitue une bande organisée au sens de la loi « tout groupement formé ou toute entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’une ou de plusieurs infractions. » (art. 132-71 du code pénal)