Les Pionniers

GEOFFROY SAINT-HILAIRE Etienne

Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, naturaliste et zoologiste français, est né en 1772 à Étampes et meurt à Paris en 1844.

Homme aux idées neuves et hardies, savant en prise avec son temps, Geoffroy Saint Hilaire a largement contribué à l'essor des sciences naturelles.

Son père, Jean Gérard Geoffroy, est avocat auprès du parlement de Paris. Le jeune Geoffroy Saint-Hilaire se destine d'abord à une carrière ecclésiastique. Élève du collège d'Étampes, il poursuit des études au collège de Navarre à Paris. Il a comme professeur d'histoire naturelle, Mathurin Jacques Brisson. Il fréquente plusieurs scientifiques de son temps : René Just Haüy, Antoine Lavoisier et Claude Louis Berthollet. Il suit également les cours de Louis Jean-Marie Daubenton au Collège de France et d'Antoine-François Fourcroy au Jardin du roi.

En mars 1793, Louis Jean-Marie Daubenton, grâce à l'intervention de Bernardin de Saint-Pierre, lui offre le poste de sous-garde et d'assistant démonstrateur au cabinet d'histoire naturelle, laissé vacant après la démission de Bernard Lacépède. Suite à la loi de juin 1793, Geoffroy devient l'un des douze professeurs du nouveau Muséum national d'histoire naturelle et occupe la chaire de zoologie. La même année, il s'occupe de la constitution de la ménagerie du Muséum.

En 1794, il entame une correspondance avec Georges Cuvier. Ils signeront ensemble plusieurs mémoires d'histoire naturelle dont l'un, présente la classification des mammifères construite sur l'idée de subordination des caractères, fondement du système de classification de Cuvier.

C'est dans son article sur l’Histoire des makis ou singes de Madagascar, écrit en 1795, que Geoffroy exprime pour la première fois ses vues sur l'unité du plan d'organisation des êtres vivants, conception qui sera constamment exprimée dans ses œuvres ultérieures.

En 1798, Geoffroy est choisi pour participer à la grande expédition scientifique qui accompagne Bonaparte en Égypte. Durant ce voyage, il recueille de nombreuses observations zoologiques (notamment sur les reptiles et les poissons). Il a réussi à se procurer de curieux poissons de la Méditerranée et de la mer Rouge. Des poissons souvent identiques, qui incitent à prouver que jadis les deux mers n'en faisaient qu'une.

Il va parvenir à rassembler la totalité des poissons du Nil. Parmi ceux-ci, le Polypterus bichir, une véritable nouveauté zoologique, qui aurait justifié à elle seule le voyage en Égypte. Ce poisson est exceptionnel par la manière dont les branchies s'ouvrent au-dehors et les sortes de bras qui soutiennent ses nageoires pectorales : on dirait les extrémités d'un mammifère. L'étude du polyptère lui permettra de fixer ses thèses sur l'anatomie et de publier plus tard sa célèbre Philosophie anatomique.

Il s'intéresse aux animaux sacrés momifiés depuis trente siècles. Ces animaux sont intacts. ils ont conservé tous leurs os, tous leurs poils. On s'aperçoit qu'ils sont parfaitement semblables à ceux d'aujourd'hui. Cette collection de momies va relancer le débat sur la fixité des espèces, qui oppose Cuvier à Lamarck.

En janvier 1802, Geoffroy retourne à Paris. Le 17 décembre 1804 (26 frimaire an XIII), Étienne Geoffroy Saint-Hilaire épouse à Paris Angélique Jeanne Louise Pauline Brière de Mondétour. Elle lui donne pour fils Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, futur naturaliste lui aussi.

Il est élu membre de l'Académie des sciences en septembre 1807. En mars de l'année suivante, Napoléon, qui l'avait déjà récompensé par la croix de la Légion d'honneur, le choisit pour visiter les muséums du Portugal afin de se procurer des collections d'animaux du Brésil. Face à la formidable opposition des Britanniques, il réussit à les conserver.

En 1809, l'année de son retour en France, il devient professeur de zoologie à la faculté des sciences de Paris et se voue entièrement à l'étude de l'anatomie.
En 1818, il fait paraître, la première partie de sa célèbre "Philosophie anatomique", la seconde sera publiée en 1822. Dans Histoire naturelle des mammifères, de 1819, il énonce que les organes conservent toujours les mêmes relations entre eux mais aussi qu'il ne se crée aucun organe nouveau et que lorsqu'un organe se développe cela se fait au détriment d'un autre.
En 1830, Geoffroy cherche à appliquer sa méthode aux invertébrés. Geoffroy estime que tous les animaux sont formés des mêmes éléments, d'un nombre égal, avec les mêmes interconnexions même s'ils diffèrent en taille et en forme, la plupart demeurant dans un ordre constant.

Ses idées quant à l’évolution s'apparentent au transformisme de Lamarck et le conduisent à affronter Cuvier, résolument fixiste, devant l'Académie des sciences. La querelle qui oppose Saint-Hilaire à Georges Cuvier sur le sujet de l’unité de composition organique s'amplifie. Afin de trouver des arguments, Saint-Hilaire étudie la tératologie (ou étude des anomalies du développement embryonnaire).
Il reconnaît une action lente mais indiscutable du milieu sur l'évolution des espèces, ce qui nécessite un temps très long. Il définit la notion d'homologie, ce qui jette un pont entre l'embryologie et l'anatomie comparée.

En juillet 1840, Geoffroy devient aveugle et subit, quelques mois plus tard, une attaque qui le laisse paralysé. Faiblissant, il doit démissionner de sa chaire au Muséum en 1841 à laquelle succède son fils Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861).
Étienne Geoffroy Saint-Hilaire meurt à Paris le 19 juin 1844. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

"Dès 1833, et avant Darwin, il soutient la thèse de l'évolution lente des êtres vivants"

EN LIEN AVEC LE SUJET

LIVRE(S) EN LIEN AVEC LE SUJET

En rapport avec :

SITE WEB

Article précédent

HALLE Francis

Article suivant

BANKS Joseph