Richard Benedict Goldschmidt, né en 1878 à Francfort-sur-le-Main, mort en 1958 en Californie, fut un biologiste, généticien et embryologiste américain d'origine allemande, célèbre pour sa théorie des monstres prometteurs ou "macromutants".
Il a travaillé sur la tentative d'une synthèse de la génétique, de la biologie du développement et de la théorie de l'évolution autour du concept d'homéose. Vingt cinq années de travaux sur les papillons et sur la drosophile l'ont conduit à des découvertes qui le placent parmi les grands généticiens de ce siècle.
Hypothèse des « monstres prometteurs » :
Goldschmidt défend un modèle saltatoire de l'évolution : selon lui, des mutations affectant des gènes intervenant dans le développement pourraient produire, en une seule étape, des individus très différents de la norme de l'espèce, éventuellement mieux adaptés à certaines conditions. Il appelle ces individus les « monstres prometteurs ». À cet égard, l'étude des mutants homéotiques occupe une position clé dans sa pensée.
Sa théorie, de la macroévolution par « mutations systémiques » a été mise de côté, à la suite de la découverte de la structure de l'ADN et la démonstration subséquente que la variation allélique constitue la cause des différences génétiques et phénotypiques, qui sont observées entre organismes. Certains auteurs s'appuient sur de récentes démonstrations d'hérédité épigénétique, chez des organismes supérieurs, pour redonner vie aux théories de l'hérédité lamarckienne et de la macroévolution par « mutations systémiques ».
Dès 1940, sa position est radicalement opposée au néodarwinisme. Selon lui, le développement embryonnaire est placé sous la régulation de quelques gènes principaux, qu’il propose d’appeler « gènes de taux de changement ». Ce qui veut dire que les mutations ne sont pas toujours minuscules, apportant chacune leur propre petit avantage sélectif ; de nouvelles structures, radicalement différentes, peuvent être construites en une ou un petit nombre de mutations des gènes de taux de changement. Celles-ci peuvent consister en une altération du rythme du développement (aboutissant à ce qu’on appelle une hétérochronie : par exemple, une déformation radicale du plan d’organisation, pouvant conduire à des innovations spectaculaires). La découverte des gènes homéotiques (Gènes HOX), d'abord chez la drosophile puis chez les vertébrés, a suscité un regain d'intérêt pour ses travaux.
"Richard Goldschmidt fut l'un des premiers biologistes à valoriser les techniques génétiques pour l'étude de l'évolution des espèces"
Bibliographie :
- Le Déterminisme du sexe et l'intersexualité, Félix Alcan, 1937
- The Material Basis of Evolution, New York University Press, 1940