John Muir, écrivain américain, fut l'un des premiers naturalistes modernes, militant de la protection de la nature. Ses lettres, essais et livres racontent ses aventures dans la nature et la vie sauvage, notamment dans les montagnes de la Sierra Nevada en Californie ou en Alaska.
Son activisme a contribué à sauver la Vallée du Yosemite et d'autres espaces sauvages. Le Sierra Club, qu'il a fondé, est à ce jour une des plus importantes organisations de protection de l'environnement des Etats-Unis. Ses écrits et sa philosophie ont fortement influencé la naissance du mouvement environnemental moderne.
Né en 1838 en Ecosse, John Muir émigre aux Etats-Unis en 1849, lorsque sa famille acquiert une ferme dans le Wisconsin. Il entre à l'université en 1860 où il suit des cours pendant quelques années. Mais au lieu de passer sa licence, il décide de s'inscrire à “l'université de la vie sauvage” et parcourt ainsi des centaines de kilomètres, de l'Indiana à la Floride et travaille à Indianapolis comme ingénieur industriel. Il termine finalement son périple en Californie.
Arrivé à San Francisco en 1868, Muir part immédiatement à la recherche d'un lieu dont il ne connaissait que le nom, Yosemite. Découvrant la Vallée de Yosemite, il est captivé et écrit “Aucun temple construit de la main de l'homme ne peut être comparé à Yosemite, c'est le plus grand de tous les temples dédiés à la Nature”. Son intérêt pour les sciences, plus spécialement pour la géologie, occupe son temps libre. Il imagine le Yosemite et la Sierra comme des terres vierges et considère que la plus grande menace pour les terres du Yosemite et de la Sierra est de les transformer en pâturages, notamment pour l'élevage des moutons domestiques.
En juin 1889, l'influent éditeur associé au magazine Century, Robert Underwood Johnson, constate au premier regard, les ravages qu'un large troupeau de moutons a fait subir à la prairie. Johnson accepte de publier tous les articles que Muir a écrit contre les pâturages de la Sierra et accepte aussi d'utiliser son influence pour présenter un projet de loi au Congrès qui donne au Yosemite le statut de parc national, sur le modèle du parc national de Yellowstone.
La loi, qui reprend les recommandations que Muir a mis en avant dans deux articles du Century ("Le Trésor du Yosemite" et "Profil du Parc National proposé", tous deux publiés en 1890), est votée au congrès en septembre 1890. Malgré tout, au grand désarroi de Muir, la loi laisse la Vallée du Yosemite sous le contrôle de l'État. Avec cette victoire partielle à son actif, Muir contribue à la création une organisation environnementale appelée le Sierra Club, en mai 1892 il est élu en tant que premier président (une fonction qu'il gardera jusqu'à sa mort 22 ans plus tard). En 1894, son premier livre, Les Montagnes de Californie, est publié.
En 1903, le président Théodore Roosevelt accompagne Muir lors de la visite d'un parc. Durant le voyage vers le parc, Muir discute avec le président de la mauvaise gestion de la vallée et de l'exploitation envahissante de ses ressources. Avant même qu'ils n'entrent dans le parc, il a réussi à convaincre Roosevelt que la meilleure façon de protéger la vallée est d'imposer un contrôle et une gestion fédéraux. Muir et Roosevelt partent camper dans l'arrière pays. Les deux hommes discutent jusque tard dans la nuit autour d'un feu, dorment en plein air et au matin se réveillent couverts d'une fine couche de neige - une nuit que Roosevelt n'oubliera jamais. Muir redouble d'efforts avec le Sierra Club pour consolider la gestion du parc. Il est récompensé en 1905 lorsque le Congrès transfère le Mariposa Grove et la vallée du Yosemite dans le parc.
Mais quelques années plus tard, le projet de construire un barrage sur la rivière Tuolumne pour approvisionner en eau la ville de San Francisco voit le jour. Muir s'oppose fermement à l'inondation de la vallée d'Hetch Hetchy qui selon lui était encore plus belle que la vallée du Yosemite. Muir, le Sierra Club et Robert Underwood Johnson se battent contre l'inondation de cette vallée. Muir écrit même au président Théodore Roosevelt, l'implorant d'annuler ce projet. Après plusieurs années de débats nationaux qui partagèrent le pays, le successeur de Roosevelt, Woodrow Wilson signe le décret autorisant la construction du barrage le 19 décembre 1913. Muir ressent la destruction de la vallée comme une grande perte et une trahison. Ce fut sa dernière grande bataille.
John Muir meurt d'une pneumonie dans un hôpital de Los Angeles le 24 décembre 1914.
Une association de protection de la nature anglaise porte son nom : The John Muir Trust