Beaucoup voient en lui le meilleur écrivain scientifique français. Mais ce maître de la vulgarisation intelligente était aussi un authentique savant, qui fit plusieurs découvertes importantes dans le domaine de l'embryologie et de la génétique.

Jean Rostand, fils d'Edmond Rostand, l'auteur de Cyrano de Bergerac  et de la poétesse Rosemonde Gérard, naît à Paris en 1894 et se passionne très tôt pour les animaux, surtout depuis qu'il a lu les "Souvenirs entomologiques" de Fabre à l'âge de 9 ans. Adolescent, il réalise ses premières expériences sur les grenouilles dans un petit "laboratoire" qu'il s'est installé au fond du jardin familial. En 1914. il passe sa licence ès sciences et n'ira pas plus loin dans les études. Dès 1920, il s'installe à Ville d'Avray, près de Paris où il partage son temps entre l'écriture, la lecture et l'expérimentation et décide de travailler seul "loin des facultés et des laboratoires officiels"

Ses deux premières publications scientifiques, en 1920 et 1922 se rapportent  à des insectes diptères, mais rapidement il va revenir aux amphibiens, batraciens dont les oeufs très nombreux, conviennent particulièrement bien pour les recherches qu'il veut mener sur la reproduction, la fécondation et le développement embryonnaire.

Parallèlement à ces contributions aux progrès de la biologie, Jean Rostand travaille à la diffusion de la connaissance scientifique. Son ouvrage intitulé "Les chromosomes, artisans de l'hérédité" paru en 1928 a fait découvrir au grand public une science nouvelle, celle de l'hérédité. Par la suite, il va écrire de nombreux articles et livres de vulgarisation, des biographies de savants et des oeuvres de réflexion telle que "Carnet d'un biologiste" en 1954. Entré à l'Académie française en 1959, il a l'art d'initier le profane aux questions difficiles en employant des mots de tous les jours. "La fourmi ne se doute pas qu'elle n'est que la fourmi, mais l'homme sait qu'il n'est que l'homme".