Amakhala, sud de l’Afrique du Sud. Il y a 10 ans, les vaches et les moutons broutaient dans la morne plaine. Exit le bétail ! Les descendants des colons se regroupent pour créer une nouvelle génération de réserves privées. Ils réintroduisent des lions, des buffles et des éléphants pour attirer les touristes et les devises qui vont avec.
Un bon safari, comme au théâtre ou au cinéma, commence par quelques recommandations. « Pensez à couper vos portables. Restez assis afin de ne pas effrayer les bêtes ou gêner les personnes derrière vous. Enfin, merci de ne pas faire de bruit pour attirer l’attention des animaux. » Voilà plus d’un an déjà que Don, le guide, a lâché son poste de directeur artistique à Port Elisabeth pour travailler comme game ranger sur la réserve d’Amakhala. Un teint de matelot bruni à la mer, un mince collier de poils couleur savane déshydratée qui n’est pas sans lui conférer une certaine austérité janséniste, et bien sûr l’inévitable uniforme « shorts-chemisette kaki » sans lequel il ne saurait y avoir de broussard : Don colle parfaitement à l’image que l’on se fait du guide africain depuis la série Daktari. « C’est un métier de passionné. On le fait pour le style de vie. Évidemment, ça se paie : je gagne en gros 5 à 6 fois moins qu’avec mon ancien job ! » Le veld, la morne prairie sud-africaine piquetée d’acacias et d’épineux, déroule son tapis d’herbes sèches jusqu’aux dernières ondulations des collines, là-bas sur l’horizon. …