ÉDITORIAL: Une histoire de cochons
"La bête noire qui surgit des fougères automnales n’est pas le meilleur ami des agriculteurs. Surtout ceux qui cultivent du maïs de bétail, une céréale qu’affectionne tout particulièrement ce suidé à la truffe géante, dont les capacités de labour de pelouses et de déterrage de patates sont tout aussi remarquables. Dans les années 1960, ces animaux étaient bien plus rares qu’aujourd’hui. À l’époque, ce sont les paysans eux-mêmes qui « gardaient » leurs cultures, avec un « droit d’affût » prévu par le Code rural. Une disposition qui a été modifiée sur demande des chasseurs, afin qu’ils puissent récupérer, au début des années 70, la « gestion » des sangliers dans l’idée de relancer la course aux trophées. C’est là que les choses se gâtent. Pour s’assurer un gibier abondant, les « premiers écologistes » de l’époque ont élevé des sangliers en les croisant parfois avec des cochons domestiques (les fameux « cochongliers »), puis les ont lâchés dans la nature et les ont nourris artificiellement. Aujourd’hui, nos « pompiers-pyromanes » doivent gérer l’explosion des populations et la multiplication des dégâts agricoles qui sont en partie liés à cette gestion calamiteuse, et à certaines pratiques opaques toujours en vigueur : agrainage, chasse sélective, élevages clandestins... Mais aussi par des élevages légaux et des importations depuis des pays étrangers pour les enclos de chasse privée. Des enclos pas toujours très... clos : c’est l’une des révélations de notre grande enquête, à lire page 11.
Au sommaire également de votre Goupil d’automne, les actions de l’ASPAS en faveur du loup, de l’ours, du lynx en France, mais aussi du blaireau qui jouit de quelques petites avancées. Et Vercors Vie Sauvage ? Comme vous pourrez le lire page 22, c’est un projet à moult rebondissements, mais grâce au soutien de milliers de donateurs, il est en train de prendre forme.
Nous restons confiants dans cette dernière ligne droite !"
Richard Holding, Chargé de communication ASPAS
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