La haie, tout le monde en parle. Tout le monde loue ses vertus écologiques, l’ombre qu’elle fait au bétail, aux vaches, surtout, l’écran qu’elle est face aux vents, les paysages qu’elle fabrique. Quelques politiques et la plupart des chercheurs, naturalistes et chasseurs de ce pays la promeuvent, déplorant qu’on l’ait tant détruite. Mais comment a-t-on pu la détruire ? Qui est-ce « on » ? Dans notre culture collective, ce sont les agriculteurs, coupables d’avoir osé – à la demande des pouvoirs publics – couper ce patrimoine durant le remembrement des années 1960-1980, et de le faire encore par facilité ou désintérêt. Coupables d’un crime, celui d’avoir rendu la France chauve, de l’avoir unifiée par la coupe rase de ses arbres paysans. Corridor sociologique autant qu’écologique selon le mot de Léo Magnin dans son livre La vie sociale des haies, paru chez Actes Sud, la haie est un fétiche sur lequel chacun projette ses fantasmes. En tant que telle, elle cristallise la confrontation habituelle, polarisée, entre des groupes sociaux. Selon le manichéisme qui sert lieu de débat en France, l’agriculteur y verrait un obstacle du passé tandis que l’urbain ou même le rural – après tout, les agriculteurs sont désormais minoritaires dans les espaces ruraux – la considère comme l’acteur indispensable de la beauté de leurs paysages. Cliché contre cliché. Chacun voit l’autre dans la haie, et la haie en subit les conséquences : elle n’avance pas ! On a beau en planter, elle continue de reculer. Votée le 30 janvier 2005 par le Sénat, la proposition de loi « en faveur de la gestion durable et de la reconquête de la haie » a pour ambition d’ajouter réellement 50 000 kilomètres de haies au linéaire actuel d’ici le 1er janvier 2030. Lequel se monte à 750 000 km, contre 2 millions au début du XXe siècle. Comment faire ? L’Ademe, la DRAAF, la Région de Bourgogne-Franche-Comté ont en partenariat avec Alterre et le réseau haies (ex-Afac agroforesteries, un des rares lobbys de la haie) cherché des réponses en interrogeant les professionnels qui font vivre la haie. Filière amont, filière aval, agriculteurs et techniciens, le monde de la haie s’est réuni à Dijon le 23 janvier 2025.
Rappel : qui est Frédéric Denhez?
Écologue, diplômé de l’Université de Lille 1 (DESS Gestion des ressources naturelles renouvelables, labo d’écologie numérique de Serge Frontier, mémoire de fin d’études sur la modélisation des phosphates dans les sédiments du bassin Artois-Picardie, pour l’Agence de l’Eau ). Formé au clavier et au déclencheur par les rédactions de Géo (Maurice Soutif), National Geographic (François Marot) et Ça M’intéresse (Frédéric Karpyta), ainsi que par les photojournalistes Claude Rives et Francis Le Guen. Mis au micro par Christophe Imbert et Denis Cheissoux (France Inter). Service militaire très instructif au Service de Santé des Armées.
En résumé, 5 ans de fac, 12 ans de plongée et de presse magazine, 15 ans de voyages, 25 ans d’écritures et de paroles, des milliers de gens interviewés, rencontrés, animés ; des millions de signes de textes, des centaines d’heures de radio et de télé.
Je précise que je suis journaliste sans carte de presse : j’ai le statut d’écrivain (Agessa), et j’y tiens ! Ce qui ne m’empêche pas d’être aussi pigiste, intermittent du spectacle, auto-entrepreneur et chef d’entreprise (la mienne, c’est facile !). J’ai été salarié quatre mois dans ma vie, je ne sais plus ce que c’est.
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