Editorial

Cet été 2019 a été particulièrement chaud pour les forêts, entre feux (France, Russie, Amazonie, Afrique...), sécheresse, dépérissements et attaques diverses. Les insectes sont des agents indispensables au bon fonctionnement de l’écosystème forestier (plus de 80 % de la biodiversité animale en forêt), à sa pérennité et à sa résilience, et leur diversité en est le moteur et l’assurance vie. De son côté, elle leur offre un milieu spécifique où les variations climatiques sont tamponnées et moins brutales qu’ailleurs.

Les dépérissements et les incendies dus aux activités humaines ou aux sécheresses accrues ruinent beaucoup de populations mais favorisent les ravageurs secondaires, tels les scolytes. Un feu modéré entretient une hétérogénéité structurale favorable à la biodiversité, mais est catastrophique s’il est régulier et frappe de grandes surfaces. Structurellement, la fragmentation de nos territoires gêne la dispersion des insectes forestiers. Les axes de transport, l’urbanisation et la monoculture créent des zones infranchissables et, de chaque côté, des lisières inhabitables pour certaines espèces. L’isolement qui en découle réduit la richesse de la diversité des espèces.

Par ailleurs, des monocultures excessives fragilisent les arbres, favorisant les ravageurs et entraînant un cercle infernal et induisant le recours à des intrants coûteux et polluants. Sans parler de l’introduction d’espèces exotiques...

Menacées par la démographie humaine et ses activités mondialisées, la forêt du XXIe siècle est à construire afin de maintenir les services qu’elle rend à l’humanité. Elle est l’objet d’attention et de considérations de plus en plus affirmées par les citoyens, les politiques, les médias...Cela nécessitera beaucoup d’intelligence, d’écoute et échanges communs. Dans ce cadre, décideurs et gestionnaires doivent être conscients de l’indispensable expertise des entomologistes !

Administrateur Humanité & biodiversité,

membre du réseau Forêts de FNE, expert

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