"Petite devinette : quel lien existe-t-il entre Idéfix et Maxime Le Forestier ? Le lien entre les deux, ce sont les arbres ! En effet, Idéfix hurlait à la mort à chaque fois qu’on abattait un arbre et Maxime Le Forestier chantait « comme un arbre dans la ville, j’ai grandi entre béton et bitume... »
Bref c’était des amoureux des arbres... Comme moi d’ailleurs, et comme vous j’espère ! Et comme beaucoup d’autres d’ailleurs...
Comme Thomas Brail, grimpeur arboriste, qui a campé une semaine, perché dans un arbre devant le ministère de l’Ecologie, pour empêcher l’abattage de platanes à Mazamet, dans le Gers.
Il est soutenu par le voisinage qui lui apporte de quoi manger et boire et à chaque fois qu’on lui envoie les pompiers avec leur grosse nacelle pour le déloger, il change de branche et les pompiers redescendent bredouilles.
Il faut les aimer les arbres quand même pour faire ça !
Et voici une réflexion d’un célèbre amoureux des arbres et de la forêt, Peter Wohlleven, forestier en Allemagne, qui dirige une forêt écologique : les arbres peuvent pousser dans des situations très défavorables. Peuvent? Ils n’ont guère le choix en réalité. La graine qui tombe d’un arbre n’est jamais
sûre que le vent ou un animal ne la transportera pas ailleurs... L’écosystème forestier est subtilement équilibré, chaque organisme vivant y a sa niche et chacun y exerce une fonction contribuant au bien de tous... Personne ne s’étonne que sous nos latitudes, les forêts se dénudent en automne et reverdissent
au printemps. Pourtant, la chute et la repousse annuelles des feuilles sont un petit miracle, car le processus implique que les arbres aient la notion du temps.
Dans la forêt, tout ne se déroule pas toujours comme prévu. Tout en étant remarquablement stable et traversant souvent plusieurs siècles sans modifications notables, l’écosystème forestier n’en est pas moins exposé aux catastrophes naturelles (et à la bêtise humaine).
Pourquoi avons-nous beaucoup plus de difficultés à comprendre les plantes que les animaux ? Notre premier handicap tient à notre histoire, à l’évolution qui nous a très tôt coupés du monde végétal. Nos dispositions sensorielles en sont aujourd’hui si éloignées que nous devons faire appel à toute notre imagination pour commencer à entrapercevoir ce qui se passe chez les arbres.
Dans ce numéro de notre gazette, vous l’aurez compris, nous allons parler des arbres. Nous allons décrire les intérêts des haies et vous présenter les auxiliaires qui les peuplent, nous allons vous convaincre de ne plus arracher le lierre et de ne plus toucher aux ronciers. Une vraie révolution se prépare. En route !"
Catherine Vérin, Administratrice de l’association
ARBRES ET BIODIVERSITÉ : Qu’il soit commun au point de passer inaperçu, ou majestueux au point de devenir un monument, l’arbre est un milieu à lui tout seul.
LES HAIES CHAMPÊTRES : Autrefois, dans nos campagnes, la haie avait diverses utilités : moyen de séparation naturel de deux parcelles, production de fourrage pour l’élevage, utilisation du bois comme manche pour les outils... Elle a peu à peu perdu de son utilité, puis a fortement régressé suite à des campagnes d’arrachage au moment du remembrement.
LA HAIE, PRODUCTRICE D’AUXILIAIRES : La plupart des auxiliaires des cultures vivent dans la haie. Ils y trouvent un lieu d’hibernation, un abri ou un garde-manger pendant l’été. Planter une haie est sans doute la meilleure méthode de les maintenir au sein de la ferme.
LES VÉGÉTAUX AUXILIAIRES : On sait que l’œillet attire la coccinelle ou bien que le rosier est un bon indicateur de l’arrivée du mildiou. Mais beaucoup de plantes sont encore mal connues. Bien que très utiles, elles ne bénéficient pas d’une attention à la hauteur des services rendus.