Pour ceux qui désespèrent de voyager un jour sur la lune ou sur mars, voici un bon moyen de patienter: allez en Namibie. Là-bas, tout semble plus grand, plus vieux, plus sec, plus sauvage, plus étrange, plus désertique, plus pur, plus intense …
À la pointe de l’Afrique entre océan et désert, une autre planète existe. La Namibie se compose en gros de sable et de cailloux. Il y a aussi des diamants, beaucoup ! On n’en trouve quand même pas sous le sabot d’un oryx, mais cela suffit à en faire la première source de revenus du pays.
Puisqu’on parle de lui, attardons-nous sur l’oryx, car on aura l’occasion de souvent le rencontrer. Deux longues épées effilées pointant légèrement vers l’arrière de la tête lui servent de cornes. Dans un bon jour, il peut embrocher d’un coup de ces rapières un fauve trop entreprenant. Sur ces terres arides où l’ombre est une espèce très menacée, il est le maître. Il se nourrit d’un rien, se désaltère en croquant le matin une plante gorgée de rosée, accroît si nécessaire la température de son corps jusqu’à 45°C sans transpirer et il lui arrive faute de trains de regarder passer les voitures le long des pistes pour se distraire.
Avec le phacochère et le kudu, l’oryx partage l’honneur de figurer sur les panneaux de signalisation routière. Prière donc de ralentir sous peine d’embarquer dans le 4×4 un passager encombrant. Le bestiau pèse tout de même ses deux quintaux voire plus mais qu’il est beau ! Toujours un plaisir de l’apercevoir au loin, seul ou en troupeau, altier en toutes circonstances. (…)