Cela fait déjà plus de dix ans que je photographie le continent noir, du Cap à Casablanca, de Freetown à Zanzibar. J’ai vu des choses belles, d’autres beaucoup moins : gorilles des montagnes, mines de diamants, pêcheurs arabes, sorciers,… et tout ce que notre imaginaire associe à l’Afrique. Les parcs nationaux m’intéressaient peu au début. J’avais tendance à dire de façon un peu cynique qu’ils se ressemblaient tous : un peu de bois, un peu de sable et quelques animaux sauvages de-ci, de-là. Or, en arrivant à Ngorongoro, parc en plein cœur de la Tanzanie, patrie du peuple Masaï, je fus surpris. Cette vallée interminable sous les neiges éternelles du Kilimandjaro me laissa sans voix.
Le petit-déjeuner dans un lodge luxueux avec vue sur une vallée de rêve, des hordes d’animaux sauvages, ce soleil pourpre figé au sommet d’un baobab… voilà ce que j’aime de l’Afrique, cette Afrique vraie, sauvage, superbe et vaste. Même si l’habitude veut que l’on ne donne les conseils qu’à la fin de l’histoire, je ne respecterai pas cette règle. Le cratère du Ngorongoro est le meilleur moyen de commencer la visite du continent africain. C’est la partie trop rare, romantique, de cet excitant continent tel que nous l’imaginons lorsque nous fermons les yeux et prononçons le mot Afrique ! En langue masaï, safari signifie voyage. Partons donc en safari !
Une grande partie du parc de Ngorongoro est composée du cratère d’un volcan éteint : c'est l'endroit sur Terre où l'on trouve le plus d’animaux sauvages. Il a tendance à devenir depuis quelques années une destination touristique prisée. C’est ici que National Geographic filme ses fascinants documentaires. Mais c’est avant tout la patrie des Masaï. L’isolement des lieux permit de conserver bon nombre de valeurs traditionnelles de cet intéressant peuple malgré des changements incontournables. Coucher de soleil, lions et hordes de buffles sont des images africaines typiques. Or, la principale richesse des lieux réside en ces Masaï qui accompagnent leur troupeau. Leur mode de vie, leur dignité et leur port altier sont la plus belle image de l’Afrique dans toute sa splendeur !
Peu de peuples tiennent autant à leur dignité que les Masaï. Bien loin des autres destinations touristiques du "Tiers Monde" où les touristes sont l’objet d’attentions toutes particulières de la part d’infatigables "locaux" qui les voient, souvent, comme des porte-monnaie sur pattes, il n’en va pas de même avec les Masaï. Ils se contentent avant tout de vivre leur vie, qui parfois rejoint un instant celle de touristes venus visiter leurs terres. Lorsqu’ils chantent ou effectuent leurs danses ancestrales, on se rend vite compte qu’ils le font avec le cœur, avant tout pour eux et seulement après pour autrui ! La communauté Masaï représente environ un million d’individus. Il est impossible d’en connaitre le nombre exact puisque les Masaï sont un peuple nomade, fier et qui se suffit à lui-même. La richesse se mesure d’ailleurs ici en nombre de têtes de bétail.