"Sale temps en France pour les grands prédateurs, ces symboles de la vie sauvage. Oui, le ministre Hulot a réussi à maintenir la réintroduction de deux ours en Béarn l’automne dernier. Mais, pour la première fois, sous la pression d’opposants encagoulés, il a fallu opérer en cachette. C’est un hélicoptère qui a été mobilisé pour offrir deux ours aux Pyrénées. Deux ours seulement.
Dans les Vosges, les lynx réintroduits par les Services de l’Etat ont fini braconnés, tous ou presque. Dans le Jura, un programme d’études pour le moins orienté est envisagé pour évaluer l’impact du félin sur le chamois et le chevreuil… or ces deux ongulés se portent très bien dans le massif. Et cet été, le préfet du département a cru bon de prendre un arrêté heureusement illégal qui inclut le lynx dans les espèces à réguler.
Et le loup ? Le plan de tir national atteint 100 individus en 2019… alors que l’on sait que ces abattages, non liés à des déprédations, destructurent les meutes et augmentent les dégâts aux troupeaux. Des exemples récents dans les Alpes confirment le non-sens d’une stratégie purement politique et déconnectée des réalités du terrain. La solution, c’est une protection accrue des brebis et en dernier ressort le tir ciblé de certains loups récidivistes.
Les grands prédateurs sont la clé de voûte de la régulation naturelle des écosystèmes.C’est tout l’enjeu. Nous voulons tout réguler à leur place, nous nous croyons nécessaires à l’équilibre de la nature. Quelle leçon avons-nous à donner à ces animaux, nous qui déséquilibrons la planète ?" Julien Perrot