Lieu du rendez-vous : le Ngorongoro, un immense cratèreau nord-est de la Tanzanie. Il y a plus secret mais certainement pas plus sublime. Objet du rendez-vous : rencontres fortuites et sauvages avec de drôles de zigues à poils, à plumes et en cuir. Ça promet d’être chaud en dépit d’un petit air frais porté par l’altitude.
La première fois, ça surprend, la deuxième et la troisième fois aussi d’ailleurs. Puis on s’habitue, c’est comme tout. La première fois, on fait stopper brutalement le Toyota Land Cruiser sur le bord de la route asphaltée pour s’élancer dans la verte prairie toute piquetée d’acacias où batifolent des girafes. Les troupeaux de zèbres déclenchent les mêmes réactions hystériques au début. Freinage d’urgence et galop dans les herbes pour s’approcher des bêtes. Il n’y a pas une heure que l’on a quitté Arusha au nord de la Tanzanie, pas une heure que l’on a quitté la grande ville où siège pour encore quelque temps ce qui reste du Tribunal Pénal International du Rwanda et déjà on se frotte les yeux. Par la portière, au lieu des bonnes vaches de par chez nous, on voit défiler quelques animaux de la grande faune africaine à commencer par le plus haut d’entre tous et certainement l’un des plus bizarres d’un strict point de vue morphologique et dirons nous vestimentaire. (…)