Seule devant mon chevalet, je travaille inlassablement, la couleur, la vibration du trait, l'émotion, l'instant décisifs du mouvement, le dynamisme du pinceau. Un trait qui se veut tout, sauf tiède.
Je prends alors mon temps, le temps de regarder, de ressentir.
Les émotions ne se pressent pas, elles se livrent, soudainement flamboyantes.
Au fur et à mesure de mes toiles, le sujet se dessine de plus en plus pointu, complexe.
Les êtres, le beau, les couleurs, je souhaite que mes travaux soient un témoignage de notre époque dans ces personnalités qui la transcendent, se l’approprient.
"Dans l'art est beau uniquement ce qui a du caractère." Cette citation de Rodin est essentielle dans mon travail.
Soutenir une beauté dans une toile est un héritage, une association fantasque d'ambiance unie par la couleur.
Je crée alors sur cette base d'univers qui m'est chère et dans laquelle je cherche inlassablement à reprendre l'indispensable, le plus sert l’essentiel.
Apporter ce que l'artiste peut se permettre : l'excès, le fantasque...l'humour.
Je pousse le trait à ce qui me paraît être son apogée pour oser proposer le rêve.
L'animal est un mystère vaillant.
Il m'oblige l'exigence du regard, du ressentis, "il faut commencer par éprouver ce que l'on veut exprimer" souligne Van Gogh.
Consciente de ce vers quoi je tends, nature fidèle et redoutable, je trempe le pinceau.
Mélange de nuances colorées sur ma palette lourde de mémoire, je peins ce qui me tient aux tripes ; "l'art est beau quand la main, la tête et le cœur travaillent ensemble" déclare Ruskin.
L'Homme et l'Animal dans mon travail sont intimement liés. L'un fait naître l'autre et vice versa, les sujets s'escaladent, se gonflent et m'attirent vers ce que je recherche ;
"La poésie écrite est invisible, la poésie peinte à une apparence visible " soutenait Magritte.