Jean Paul Mestres sculpte principalement le bois, parfois l’argile. De temps en temps, avec l’aide d’une fonderie d’art, il réalise à partir de ses œuvres originales quelques éditions en bronze numérotées et signées. Pour chacune de ses pièces, il attache une attention toute particulière aux patines qu’il met au point avec son fondeur et qui viennent sublimer son travail de sculpteur en apportant une charge émotionnelle intense et exceptionnelle .
Fasciné par les cultures lointaines et ancestrales, Jean Paul Mestres à travers ses sculptures rend hommage aux populations autochtones issues du continent africain, des îles de Nouvelle-Guinée ou de l’Amazonie.
C’est surtout à travers les livres que Jean Paul Mestres voyage… Son travail est le fruit de recherches approfondies et documentées sur l’humanité et ses évolutions ethniques. Les écrits de Claude Levis Srauss, les photographies de Camille Zagoursky, de Hans Silvester, de Sebastião Salgado… sont de véritables sources d’inspiration. Il en résulte des œuvres saisissantes de réalisme, d’émotion mais aussi de mystère…
La finesse des visages, la force des regards, invite le spectateur à un tête à tête intime avec ces ethnies, un voyage au lointain qui célèbre la noblesse et la fierté de ces peuples premiers.
“Je regarde avec fascination le visages des aborigènes et des peuples premiers. Leur lignes sculpturales et leurs traits marqués, renforcés par des coiffes particulières, des tatouages ou des scarifications, des bijoux ou des attributs ethniques qui leur donnent une identité forte. C’est cela que j’essaie de faire ressortir dans mes sculptures“. Jean Paul Mestres
Il y a presque quarante ans je découvrais la sculpture sur bois auprès d’un artiste diplômé de l’Ecole Boule.
Dès mes premiers pas dans cet art, j’ai sculpté le bois et le marbre pour en extraire des rondeurs, des formes voluptueuses qui racontent les gens, la vie, les rêves… Nul besoin de détails, le trait est épuré ; sans détour ni artifice ce sont les attitudes et la matière qui parlent. Aussi mes femmes sont-elles rondes, sensuelles et surtout généreuses de par la douceur et la plénitude qu’elles dégagent. Toujours dans cette même recherche, j’ai ensuite abordé le thème que j’ai dénommé « les récréatives » où je me promène dans le monde ludique de l’enfance avec un regard sûrement plus humoristique, ou parfois plus caustique. Consécutivement à cette exploration humaine, je me suis également intéressée au végétal en m’inspirant de la nature, qui constitue mon environnement quotidien, et de ses différents stades d’évolution. Lorsque je sculpte un fruit, une graine, une gousse, là encore il est question pour moi de souligner la pureté de sa ligne, l’harmonie de ses courbes, tout en respectant la sobriété ou la complexité de sa forme. Marie Ange Pol