Artistes animaliers

Nicolas PLANSON, Artiste animalier, breton d’adoption

Artiste animalier, breton d’adoption, la peinture est mon métier et ma passion depuis plus de 30 ans.
Autodidacte, c’est d’abord ma découverte de la peinture flamande du XVIIème siècle qui fut à l’origine de mon attrait pour le clair-obscur. Puis vint ma rencontre avec la « Hudson River School » qui marqua un tournant dans mes créations, subjugué par l’ambiance tumultueuse des paysages de ces grands peintres et leur recherche permanente de la Lumière.

Fervent admirateur et défenseur de la faune sauvage, le monde animal me captive depuis toujours. J’ai toujours aimé peindre et dépeindre la beauté des animaux à l’état pur, tenter de traduire avec force détails leurs instincts, leur présence, leur regard tantôt enveloppant, tantôt effrayant, toujours puissant.

Ce sont d’abord les grands fauves qui m’ont inspiré.

Fasciné par leur invulnérabilité légendaire, je souhaitais traduire sur la toile toute cette symbolique de puissance, de courage mêlé de férocité, en révélant l’intensité de leur regard, et en jouant de la lumière pour magnifier leur aura naturelle, à l’instar des luministes américains…

Mais dans notre monde actuel : qui sont les vrais prédateurs du monde sauvage ?

Depuis ces dernières années, ma prise de conscience de notre dette écologique m’amène à un engagement plus militant, avec cet espoir de toucher notre regard sur cette richesse insoupçonnée et de susciter l’émotion pour que la protection du monde animal ne soit pas que de vains mots !

Aujourd’hui reflet de mon artivisme, je vous présente donc mes collections animalières :

Des portraits de grands fauves, prédateurs eux-mêmes menacés…
Des portraits d’antilopes, oryx, grands koudous, ou bongos des montagnes, grands et sublimes mammifères souvent oubliés…

Mettre en scène la faune si riche de notre planète, jouer de nuances en clair-obscur pour suggérer mystère et intimité, accentuer les dynamiques de fondus d’ombres pour révéler la menace qui plane sur eux, les draper d’effets de volutes pour traduire l’évanescence de chaque sujet face aux tempêtes et tumultes de la vie, mettre en exergue leur magnificence autant que leurs extrêmes fragilités, seront, je l’espère, mes petites touches pour dénoncer les terribles répercussions de l’anthropocène et contribuer à l’urgence de protéger la vie animale en mettant à l’honneur la splendeur du Sauvage !

Entretien avec...

Votre rapport avec la faune

 Pourquoi avoir choisi l'animal sauvage comme thème privilégié ?

Je crois en fait que je n'ai pas vraiment « choisi » ce thème. Il y a des choses qui nous attirent sans qu'on sache pourquoi… Ou peut-être est-ce elles qui nous choisissent 😉 ?

Néanmoins, aujourd’hui, ce thème est devenu fondamental pour moi, il me permet d’exprimer pleinement mon angoisse pour l'environnement. La stabilité millénaire de notre climat est aujourd'hui menacée par notre action délétère, et progresse de façon exponentielle. Toutes les zones géographiques du monde sont plus ou moins touchées, mais je mets un point d'honneur à peindre les animaux sauvages, je les crois plus vulnérables car souvent recherchés pour des raisons de cupidité.

Un élément déclencheur ? Un maître à penser ?

N'ayant fait aucune école ni formation, je n'ai pas forcément de références au sens classique du terme, mais plutôt des influences disparates allant du clair-obscur des flamands du 17ème, jusqu'aux peintres luministes américains de la Hudson River School.

J’ajouterai qu'étant peintre et enseignant autodidactes, j'ai dû beaucoup puiser dans mes ressources et dû m'exercer sans relâche, car personne ne m’a jamais montré.

Une belle émotion ou une rencontre avec la faune ? 

Elles sont nombreuses, mes émotions, devant le spectacle de la nature ! Notamment lors de mes excursions avec ma compagne, que ce soit en forêt bretonne, en bivouac dans la montagne…

Mais l’une de mes rencontres dans un parc EEP (Programme Européen de préservation des Espèces menacées) m’a profondément touché : il y a quelques années, j'ai approché un Bongo des montagnes : la plus grande des antilopes vivant dans les forêts africaines, majestueuse avec ses rayures blanches, sa robe alezane et ses cornes en spirales. Il est venu littéralement à ma rencontre, et s’est mis à me lécher le bras inlassablement. Je l’ai interprété comme un message, un remerciement : c’était juste après la création de mon tableau « Critical Danger » !

Image : Depositphotos.com


On ne peint plus tout à fait pareil après un tel contact.

Un lieu mythique que vous rêvez de visiter ?

Je crains que ce lieu mythique n’existe pas, car ce serait un espace idéal où humains et animaux pourraient cohabiter en toute harmonie et respect l’un de l’autre.

 

L’art animalier

Votre œuvre à laquelle vous tenez particulièrement ?

Récemment, un ensemble de mes œuvres sur l'Afrique a péri dans les flammes dans un restaurant où j'exposais. Étant donné qu'elles étaient mes premières toiles sur ce thème, elles avaient une grande valeur sentimentale...

Échantillon des 22 œuvres qui ont péri dans l'incendie du Colvert

 

L’œuvre d‘un confrère que vous auriez aimé créer ?

Des scènes de genre que j'aurais aimé reproduire dans des musées.

C’est peut-être d’ailleurs à travers ces œuvres que je puise l’inspiration de mes décors romantiques comme celui de « La Fureur de vivre »…

Et la technique ?

Traiter le poil des animaux peut être un vrai casse-tête, et je ne pense pas qu'il existe une formule unique. Je peux passer de l'acrylique à l'huile, ou bien mélanger les deux.

Mais dans l'ensemble, j'utilise principalement l'huile, en variant les façons de faire, travaillant alternativement ou conjointement alla prima, ou bien en frottis une fois ma surface sèche, de façon tantôt diluée, tantôt épaisse, selon les besoins.

L’endroit préféré, qui vous inspire tout particulièrement pour créer ?

J'ai commencé à peindre dans ma cuisine, en créant des recettes sur ma palette !

Puis dans mon petit « open space » qui sert à la fois d'atelier et de salon, lieu de vie et d'émulation permettant de "casser" la routine du peintre solitaire.

La source de vos inspirations ?

Pour le thème : la nature, toujours et encore ! Et puis le message, le cri d’alerte que je veux lancer en faisant le focus sur certaines espèces : comme les antilopes, sublimes mammifères souvent oubliés, relégués à leur statut de proies, et pourtant si puissantes et fragiles à la fois / comme les lions, emblèmes royales de la savane, prédateurs apex et pourtant devenus vulnérables à l’extinction…

Pour le style, comme je le disais précédemment, mon inspiration va du Chiaroscuro flamand avec Abraham Mignon, Van Dael, entre autres, aux peintres luministes de la Hudson River School pour leurs paysages tumultueux : Thomas Cole, Thomas Moran, Karl Blechen, Albert Bierstadt ...

Des conseils pour les débutants ?

Pour ma part autodidacte, j'encouragerais avant tout la recherche du volume et de la lumière, en s'astreignant à faire, au début, principalement du noir et blanc, et de venir à la couleur en étudiant progressivement ses rapports avec les valeurs.

Personnellement, je ne suis pas trop versé dans les tutos que l'on peut trouver sur la toile, ou bien à très petite dose, pour la gratification d'un résultat rapide, mais je trouve qu'ils ont tendance à uniformiser la façon de concevoir les sujets inhérents à chacune et chacun.

Je conclurais en invitant « les peintres en herbe » à faire, comme en musique, des gammes et des croquis journaliers, et de ne faire que s'écouter.

Je les dissuaderais également d'utiliser l'IA, car, le cas échéant, ils ne pourraient stimuler plus leur imagination.

 

Biodiversité

Le pire des dangers pour la vie sauvage ? Climat ? Déforestation ? Pollution ? Braconnage ?

J'évite le plus possible la pensée en silo, car je pense qu’elle nous fait voir les parties du problème indépendamment les unes des autres, alors que les causes sont multifactorielles et concomitantes. Au risque d'être irréaliste et doux rêveur, je pense qu'il faut mener de front tous ces combats et s'interroger sur nos besoins immédiats qui ont des conséquences à long terme.

La sobriété, plutôt que le droit à polluer, semble être une issue honnête intellectuellement. Lorsqu'on achète, lorsqu'on vend, lorsqu'on consomme ou que nous nous déplaçons, nous rajoutons à l'irréversibilité des conditions délétères que nous avons déjà créées, creusant toujours plus le fossé qui nous sépare de la nature et du monde animal.

Agir sur les symptômes visibles est une anti-solution. Pour prendre une image prégnante, c'est comme si nous voulions soigner le cancer avec du paracétamol : les effets s'atténuent, mais la cause demeure, sans que nous la voyions. Voilà pour moi, les dangers de la pensée en silo.

Plutôt optimiste ou pessimiste pour l’avenir ?

Mi-figue, mi-raisin, comme qui dirait !

Je ne pense pas qu'il y aura de retournement majeur, mais des tendances dominantes de repli économique et d'innovations impuissantes, parallèlement à une montée sans précédent de la puissance citoyenne engagée.

Mais dans notre ère de l'inédit, je ne pense pas qu'on soit capables de conjecturer ! On peut donc espérer…

Les grand-messes annuelles (COP, sommet de la Terre...) sont-elles efficaces ?

Bien que je ne connaisse pas le détail des dossiers du GIEC, je pense que tant que les lobbies régneront en maîtres dans ces sommets de la bien-pensance, leurs déclarations d'intention n'auront aucun impact significatif.

Ces minorités en col blanc détiennent un pouvoir monétaire incommensurable, mais ne peuvent néanmoins se mesurer aux trois-quarts de la population mondiale, lorsqu'elle est organisée et ne s'entredéchire pas.

Seulement la manipulation et les récits dominants actuels ne permettent pas de prise de conscience qui permettrait l'émergence d'un contre-pouvoir cohérent.

Pour conclure ?

" Un homme, ça s'empêche !"

J'aime beaucoup cette phrase d'Albert Camus. Elle m'évoque l'insatiable besoin d'innovation qui a permis à la science et à la médecine de faire reculer toujours un peu plus l'âge de notre trépas tout en détruisant la vie de l'autre côté. Il y a un revers maléfique, une part sombre qui sommeille dans toute invention, une dualité fonctionnelle sans laquelle la dynamique de la vie ne serait pas possible.

Malheureusement, nous entraînons bien souvent tout le vivant avec nous dans notre course effrénée vers le progrès.

Pourrons-nous en prendre conscience sans son pendant négatif ?

 

Le questionnaire "Pleins pouvoirs"

- Vous êtes invité à une séance de spiritisme. Bien que sceptique, vous choisissez la personnalité "écologique" décédée avec qui discuter pour quelques minutes. Laquelle ?

René DUMONT ! Il a été le 1er candidat écologiste aux élections présidentielles en France, en 1974. Ce qui m’a marqué, c’est son intuition fulgurante, sa prémonition sur ce qui allait advenir de notre environnement, notamment en pointant du doigt la future raréfaction de l’eau.

J’aimerais pouvoir lui demander, dans l’état actuel des choses, comment il entreverrait des solutions d’économie verte.

Député, vous êtes seul dans l’Assemblée nationale déserte. Vous avez toute latitude pour abroger, amender ou créer une seule loi environnementale. Laquelle ?

Une méta-loi qui interdirait de pouvoir changer la constitution, afin de pouvoir protéger nos maigres acquis en matière d’environnement et d’éviter que la cause animale ne passe en arrière-plan.

Généticien, fan de Jurassic Park, vous pouvez faire revenir à la vie une espèce disparue, ou inventer une espèce hybride fantastique. Laquelle ?

Une espèce à l’instar des Na’vis d’Avatar, capable de communiquer avec les animaux et la nature, dans une seule et même langue, et capable de nous transmettre leur respect absolu du vivant.

 - Grand Maître Bouddhiste, vous choisissez l'animal dans lequel vous vous réincarnez pour une nouvelle vie. Lequel ?

Peut-être l’ancêtre de l’Homme afin de pouvoir créer une nouvelle voie du vivant.

Descendant de Darwin, vous savez faire évoluer les espèces. Vous pouvez modifier ou ajouter une particularité à une espèce (requin sans dent, serpent sans venin, gorille doté de parole...). Laquelle ?

Un homme sans striatum !

Milliardaire : quelle association de protection mettez-vous définitivement à l'abri du besoin ?

Greenpeace, pour leurs actions engagées pour protéger la biodiversité, et lutter contre le dérèglement climatique, notamment en visant à limiter le pouvoir des géants du pétrole.

Ou Sea Shepherd, pour son combat pour la défense des océans, poumon de la Planète !

- L'arche s'échoue. C'est le point zéro pour tout repeupler : Galapagos, Pantanal, Ngorongoro, Spitzberg, un zoo où ?

Si l’arche existe, alors pourquoi pas imaginer à Tchernobyl, car ce serait la plus belle preuve de résilience : un lieu symbolique où la nature reprendrait ses droits perdus.

Vous avez le choix pour vous reconvertir demain dans un métier lié à l'environnement : photographe animalier, scientifique environnemental, responsable d'association de protection, ou ?

Professeur des écoles, mention « Sciences de la Vie et de la Terre », car selon moi, l’éducation est le vecteur essentiel pour sensibiliser à une cohabitation harmonieuse entre l’homme et la nature.

Vous êtes nommé Ministre de l’Éducation. Que mettez-vous en priorité au programme : le concept de la cascade trophique, la théorie de Darwin sur l'évolution des espèces, la sixième extinction de masse, le rôle des insectes et des vers de terre, ou... ?

Mon programme évoquerait la stabilité de l’évolution des espèces durant des millions d’années jusqu’à l’apparition brutale de l’Homme. Pour sensibiliser au fait que Les humains représentent 0.01% des vivants mais sont responsables de 85% des morts. Un programme d’éducation qui proposerait à la jeunesse de s’impliquer, d’œuvrer pour renverser cette macabre tendance, car les enfants sont intrinsèquement plus sensibles à la protection de la nature et du vivant.

Vous pouvez lors d'une publicité télévisuelle hypnotiser les téléspectateurs pour transformer l'image négative d'une espèce afin qu'elle devienne sympathique ?

Le sanglier! Bien que ce soit un exemple parmi tant d’autres sur lesquels nous avons des préjugés, je pense.

Il y a 50 ans, le sanglier était un animal difficile à observer. Aujourd’hui il n’est vu qu’au travers des dégâts qu’il occasionne.

Mais si nous nous mettions à hauteur de cet animal : « Les Hommes nous reprochent de trop nous multiplier, ceux-là même qui nous ont élevé pour nous relâcher dans des zones où nous ne vivions pas, hybridé avec des porcs domestiques pour augmenter notre capacité de reproduction… Les Hommes nous reprochent de trop nous rapprocher des villes, ceux-là même qui nous nourrissent pour mieux nous abattre, ceux-là même qui réduisent notre habitat naturel année après année en arrachant les haies, construisant des routes partout au point que nous butions immanquablement sur les humains, il nous faut bien trouver des moyens de subsistance là où ils existent… »

Par contre, même avec la meilleure des empathies, je crains que ce ne soit peine perdue pour les chasseurs !😉

Distinctions & Parutions

2024
1er prix pour “Zoltan” - Grand Prix de Peinture – CHATEAUNEUF d’I&V
Prix pour son art animalier - Salon d’Automne Arts Maine – MESLAY-du-Maine
Grand prix pour l’ensemble de ses œuvres - Biennale de sculptures et peintures animalières – RAMBOUILLET

2023
1er Prix de la Ville & Prix du public - Salon de peinture du Lions Club - DOMFRONT-en-POIRAIE
Finaliste du Prix de l’Artiste Animalier de l’année - Concours de l’artiste animalier - DSWF – LONDRES
Prix pour son oeuvre “From Behind” - Exposition de printemps du GANFA – NANTES
Prix de l’Art figuratif pour son œuvre “Fire Horse” - Concours d’Art Plastique de l’Ecole de la Loire- BLOIS
2ème prix pour son œuvre “So Phare away” - Exposition de peinture – RENNES
2ème Prix du Tonnerre de Brest - Exposition “Pluie de Toiles” – BREST

2022
1er Prix de peinture pour l’ensemble de ses œuvres - Salon d’Automne Peinture et Sculptures – GUIPAVAS

2016
Invité d’Honneur - Salon d’Automne - COMPIEGNE

Expositions

2025

Exposition personnelle – Salle d’exposition PLENEUF VAL ANDRE

Expo Saint-Jean des Arts – Saint-JEAN-Le-Thomas

Festival Art’Nature – BOURGES

Expod’Art – VILLEDIEU Les Poêles

Salon International des Artistes en Normandie – CAEN

1er Salon d’Art Animalier – RENNES

Salon des artistes professionnels – DINARD (35)

Salon Arts & Matières – MAISSE (91)

Salon National d’Arts Plastiques- LE MANS (72)

EN LIEN AVEC LE SUJET

LIVRE (S) EN LIEN AVEC LE SUJET :

En rapport avec :

semaine

Pages personnelles