Originaire de Normandie, Robert Dallet naît en 1923. Très jeune, il se passionne pour la nature et le dessin animalier. Il décide d’en faire son métier et en 1952, il quitte sa région natale pour Paris, à la recherche d’un éditeur qui voudra bien lui donner sa chance, mais les débuts sont difficiles. Profitant de son temps libre, il fréquente assidûment les zoos et muséums d’Europe, afin de parfaire ses connaissances scientifiques. Il étudie le comportement et l’anatomie de tous les animaux qu’il observe des heures durant et esquisse des centaines de croquis sur de grands carnets.
Ayant obtenu ses premiers contrats, il crée des bandes dessinées dans diverses revues. Il réalise également de nombreux livres pour la jeunesse avec les éditions Lito à Paris.
De même, il travaille pour différents magazines animaliers et en 1960, il fait la connaissance de Robert Wolff, plus connu sous le pseudonyme “Roby”, le directeur du journal La vie des bêtes durant les années 1960, avec lequel il collaborera pendant 16 années.
A partir de 1966, avec le concours de Roby pour le texte, il illustre chaque année une série de cinq volumes sur la faune du monde : Faune d’Afrique, Faune du Nouveau Monde, Faune d’Europe, Faune d’Asie et Faune d’Australie, tous parus chez Lito. Certains sont préfacés par le Professeur Jean Dorst, célèbre ornithologue qui fût directeur au Muséum d’histoire Naturelle de Paris de 1975 à 1985, et l’un d’eux par le Duc d’Edimbourg. Il obtient le prix de l’Académie Grammont en 1969.
En 1972, il publie de nouveaux ouvrages : Faune des Montagnes du Monde, Faune des Déserts d’Afrique et Faune des Déserts d’Amérique, chez Lito également.
En 1974, toujours avec la complicité de Roby pour la rédaction, il publie chez Hachette, le livre Parades et combats du monde animal.
A partir de 1975, il dessine pour la compagnie Air Afrique des planches en couleurs et en noir & blanc, pour illustrer des guides sur l’Afrique de l’Ouest. A cette occasion il se rendra très souvent dans les parcs nationaux du Sénégal et exposera même en 1978, à l’hôtel Méridien de Dakar.
A la fin des années 1970, fort de ses connaissances, il se lance dans la réalisation d’une collection de plus de 80 planches couleurs, unique au monde, représentant toutes les espèces et sous-espèces de félins. Ces œuvres feront l’objet d’une première exposition au Muséum d’Histoire Naturelle de Rouen en 1980.
En 1981, il publie le livre Les animaux prédateurs, toujours chez Lito.
Il participe à de nombreux projets avec le WWF, pour qui il réalise des affiches, des dessins pour des revues et donne quelques conférences, lors d’expositions qui lui sont consacrées. Il fait également l’objet de plusieurs passages à la télévision.
En 1985, c’est au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, sous la direction du Professeur Jean Dorst, qu’il a l’honneur de présenter sa collection au public pour la seconde fois.
Cette année-là, suite à sa participation au Salon des Illustrateurs, il est approché par Jean-Louis Dumas, le président de la Maison Hermès, qui lui propose de dessiner un carré. Kenya verra le jour et sera le début d’une collaboration qui durera deux décennies. Il en réalisera beaucoup d’autres, dont les plus connus sont : Équateur, Jungle Love, La trêve de l’eau, Sichuan, Guépards et Tendresse Féline. Des dessins de paréos et de tapis de bain suivront.
En 1992, il est l’auteur d’un dernier livre intitulé Les Félins, édité chez Nathan.
Dès cette époque, il se rend régulièrement en Afrique de l’Est, dans les immenses parcs nationaux du Kenya et de Tanzanie.
Au retour de ses voyages, il peint de nombreux tableaux, à l’huile, à l’encre aquarelle et à la peinture acrylique, destinés à de multiples expositions. La dernière d’entre-elles, en 2006, dans la galerie Varine-Gincourt à Paris, vient clore une carrière immensément riche, pour cet autodidacte parti de rien et qui est toujours resté un homme extraordinairement humble et discret.
Robert Dallet nous quitte cette même année des suites d’une longue maladie, entouré de sa femme et de son fils unique.