Depuis 2014, je me suis spécialisée dans la sculpture animalière et travaille dans mon propre atelier en région parisienne.
Mes sculptures sont stylisées. Poils, plumes, peau, écailles, la surface ne retient pas mon attention. J'observe la forme générale de l'animal et je réalise parfois des dessins pour mieux en apprivoiser les proportions. Puis je m'éloigne du sujet et d'un style purement figuratif.
Tout en suivant une forme reconnaissable par tous, je cherche à mettre en valeur par des courbes ou des droites imbriquées le ou les éléments anatomiques qui m'ont émerveillée chez l'animal, muscle en tension, orbites, cornes, panache, plaques de carapace, plumes tourbillonnantes, crinière...
Au couteau, j'ajoute ou creuse pour amplifier les rondeurs et les angles, fends la terre molle pour trouver un rythme, un vagabondage formel que je m'efforce de toujours conduire vers une dissymétrie. Parfois le bronze solidifie la fragilité des lignes et donne l'éclat nécessaire aux courbes et au lissé des surfaces.
Je pense positivement cette perte de symétrie comme le gain d'une possibilité nouvelle: un jeu qui entremêlerait le familier de la forme et le décalé des détails pour ne pas figer la perception du sujet. La sculpture m'a séduite parce que les volumes et l'enchainement des formes et des courbes incitent le spectateur à tourner autour des œuvres.
Avec cette liberté de mouvement, la dissymétrie permet de multiplier les regards sur la beauté animale.
Un article de presse, une cause animale à défendre ou une belle histoire sont autant de déclencheurs pour que je m'intéresse à un sujet. Une rencontre fortuite avec un animal peut également provoquer en moi une envie irrésistible de le sculpter. Une certaine empathie se crée à chaque fois avec l'animal, une émotion que j'espère faire partager.