1969. Chen Zhen, un jeune étudiant originaire de Pékin, est envoyé en Mongolie-Intérieure afin d’éduquer une tribu de bergers nomades. Mais c’est véritablement Chen qui a beaucoup à apprendre – sur la vie dans cette contrée infinie, hostile et vertigineuse, sur la notion de communauté, de liberté et de responsabilité, et sur la créature la plus crainte et vénérée des steppes – le loup.
Séduit par le lien complexe et quasi mystique entre ces créatures sacrées et les bergers, il capture un louveteau afin de l’apprivoiser. Mais la relation naissante entre l’homme et l’animal – ainsi que le mode de vie traditionnel de la tribu, et l’avenir de la terre elle-même – est menacée lorsqu’un représentant régional de l'autorité centrale décide par tous les moyens d’éliminer les loups de cette région.
Critique de Marc Giraud/JNE Les décors sont magnifiques, les animaux sont magnifiques, les personnages sont magnifiques, la morale est magnifique. Si avec ça vous n’êtes pas content, c’est que vous cherchez l’originalité.
Le film "Le dernier loup" est tiré du best seller chinois "Le Totem du loup" de Jiang Rong (2004), vendu à plus de 20 millions d’exemplaires (2ème record après le petit livre rouge de Mao, NDLR), œuvre littéraire de référence pour bien des naturalistes. Le film, quant à lui, a démarré fort avec près d’un million d’entrées quotidiennes en Chine. Son succès est assuré.
"Le dernier loup" est à la fois un hymne à la nature libre et une critique sans concession de la politique environnementale chinoise, commencée à l’époque Mao, qui a marqué le début d’une impitoyable destruction de la vie sauvage toujours en vigueur. L’histoire en bref : deux jeunes Chinois des villes viennent « éduquer » les arriérés des steppes. En fait, ce sont les deux lettrés qui vont apprendre la sagesse des nomades mongols. Les Mongols sont respectueux des équilibres naturels, ils acceptent les loups comme des éléments indispensables et sacrés. Mais les consignes venues du pouvoir chinois imposent l’éradication des loups dans le but protéger les troupeaux et de transformer les steppes en terres agricoles. De grands déséquilibres s’annoncent…
La scène la plus marquante du film est probablement l’attaque du troupeau des chevaux des Chinois par les loups, réalisée avec un habile mélange de réalité et de trucages, en nuit américaine (tournée le jour, mais bleuie en post production). Sublimes, les loups de Mongolie engagés malgré eux pour le spectacle ne sont pas vraiment dressés, mais habitués aux humains. Lorsqu’ils courent dans les grands espaces, en fait ils sont enfermés dans de vastes espaces, nécessitant parfois plusieurs kilomètres de clôtures. La caméra est située de telle manière qu’elles restent hors champ. Ces authentiques loups de Mongolie, une sous-espèce désormais très rare dans la nature, vivent aujourd’hui au Canada, loin de leurs steppes et de la liberté.
Au total, le tournage a nécessité 480 techniciens, près d’un millier de moutons, 25 loups, une cinquantaine de dresseurs et de soigneurs, dont des gardes armés pour les protéger. En effet, les fermiers locaux, désirant les accoupler avec leurs chiennes pour améliorer la race, auraient bien volé un loup s’ils le pouvaient.
Le loup est de plus en plus précieux…