Les Américains ont un nom qui fait rêver pour désigner l’Alaska : « The last frontier », la dernière frontière.
À l’extrême nord-ouest du continent, à cheval sur le cercle polaire, loin de l’Amérique des villes et de son mode de vie suractivé, s’étend le territoire des ours, des loups, des saumons et de quelques hommes.
Cette frontière, Fabrice Simon l’a franchie plusieurs fois avec la même passion. Chaque fois, il a vécu l’émerveillement d’une nature sauvage qui se livre brute et sans retenue. Ici, les ours se laissent approcher à quelques dizaines de mètres, les loups, au prix d’une infinie patience, dansent devant l’objectif et les élans à l’air bonasse se font photographier sans trop de coquetterie.
On peut se demander si ces créatures ne se sont pas donné le mot pour nous livrer leurs propres images. Peut-être veulent-elles adresser une sorte de message pour rappeler à ce monde qui ne tourne plus rond quelques vérités fondamentales ?
Elles nous parlent de liberté, de beauté, d’équilibre, de puissance et de fragilité.
Il suffit de voir un ours bondir sur un saumon ou des loups chasser dans la toundra pour remettre l’homme à sa juste place et lui redonner le sens de la relativité et de l’humilité. Entre le monde sauvage et l’homme, Fabrice Simon est un passeur qui nous ramène des instants magiques.
Dans ces lieux mythiques qui se nomment Denali, Kodiak ou Katmai, Fabrice a su trouver, avec un mélange bien à lui d’instinct et de talent, la bonne distance pour témoigner d’une nature extrême.
Grâce à ses images, c’est un peu nous qui passons « la dernière frontière ».