Le destin de Cornelia Hesse-Honegger : une artiste témoignant des blessures invisibles des insectes irradiés
Extrait
« Je regarde cette photo de Cornelia Hesse-Honegger dans son appartement de Zurich et j’essaie d’imaginer ce qu’elle voit au microscope. Sous la lentille, se trouve un tout petit insecte vert et doré, une de ces punaises des plantes du sous-ordre hétéroptère qu’elle peint depuis plus de trente ans. Le microscope binoculaire les grossit quatre-vingts fois. L’échelle millimétrée qui se trouve sur l’oculaire gauche lui permet de reproduire le moindre détail du corps observé avec une précision minutieuse. Cornelia a ramassé ce spécimen non loin de la centrale nucléaire de Gundremmingen, dans le sud de l’Allemagne. Comme la plupart des insectes qu’elle peint, il est déformé. Ici, c’est l’abdomen dont la forme est irrégulière, légèrement plissé sur son flanc droit. Même pour moi, cette difformité apparaît nettement au microscope. Mais imagine un instant, me dit-elle, l’effet que doit faire une telle altération quand on ne fait qu’un demi-centimètre de long ! »
Revue de presse
« Impossible à classer, follement stimulant... Dans Créatures de Tchernobyl, Raffles propose le profil d’une artiste obsédée par la mutation. » New York Times