La communauté internationale prétend freiner la perte de biodiversité et maintenir les services rendus par les écosystèmes. Ces termes à la mode expriment-ils une nouvelle façon de concevoir la nature ? L’auteur analyse l’évolution des idées depuis le début du XXe siècle, où l’on se préoccupait de protéger la nature, jusqu’à nos jours, où il est question de gérer la biodiversité. Les bouleversements récents dans la façon dont les sciences appréhendent la nature mettent en évidence un renouvellement de paradigme. L’idée d’équilibre naturel a longtemps prévalu en écologie. Aujourd’hui, s’impose celle de changement permanent, qui appelle une réflexion éthique : comment repenser les valeurs qui fondent les relations homme-nature, sachant que la biodiversité s’inscrit dans une trajectoire ?
Dans un contexte marqué par de nouveaux repères conceptuels et par l’urgence des prises de décision, les scientifiques se trouvent de plus en plus impliqués dans la mise en oeuvre de projets qui inscrivent une biodiversité « choisie » dans leurs objectifs. L’auteur ouvre la réflexion sur l’évolution qui en résulte nécessairement dans la pratique du métier de chercheur.
L'auteur : Directeur du Laboratoire d’Écologie Générale de 1988 à 1998, Patrick Blandin a été le premier directeur de la Grande Galerie de l’Évolution du Muséum (1994-2002). Il a dirigé le Laboratoire d’Entomologie (2000-2002) et a été chargé de la direction du Département du Musée de l’Homme (2002-2003). Il a ensuite rejoint le Département Hommes-Natures-Sociétésdu Muséum, pour mener des recherches sur l’histoire et la philosophie de l’écologie, de la conservation de la nature et de la gestion de la biodiversité. Aujourd’hui, il a repris ses recherches sur la systématique, la biogéographie et l’évolution de papillons sud-américains, en particulier grâce à des missions de terrain au Pérou, où il se rend chaque année depuis 2005.
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Date de 1ère publication : 2009