L'océan est notre futur, le protéger, c'est sauver l'humanité. Armés d'une planche de surf ou d'un smartphone, à bord de voiliers low-tech ou de navires à hydrogène futuristes, ils sont des millions, connus ou inconnus, à sauver requins et baleines, dauphins ou hippocampes, à cultiver le corail ou les algues, à dialoguer avec les cachalots ou à créer des sanctuaires. Autant de lanceurs d'espoir, qui inventent des techniques et des métiers pour dépolluer l'océan, le guérir, ou capter son inépuisable énergie.
Ce livre nous ouvre aussi les portes de l'océan digital. Tous les amoureux de la vie, plongeurs, navigateurs, surfeurs, internautes, peuvent se transformer en antennes, dans un gigantesque crowdsourcing océanique mettant leurs données en commun pour un futur durable et innovant, en harmonie avec notre élément originel.
Porté par un optimisme communicatif, Demain l'océan est un livre très personnel. Enfant de la mer et auteur de plus de trente livres consacrés à sa passion - dont le roman culte Mermere et le Guide des voyages en cargo -, Hugo Verlomme nous offre ici un manuel unique en son genre, un catalogue des ressources doublé d'un traité de savoir-vivre à l'usage des citoyens de l'océan.
L'auteur : Tombé tout jeune dans la marmite océane, Hugo Verlomme a publié plus de 30 livres sur la mer, dont certains sont des classiques ou des livres pionniers - du roman culte Mermère (JC Lattès, 1989) au guide Le guide des voyages en cargo (Édition des Équateurs, 2011). Au fil des voyages, des rencontres et des expériences marines, il a acquis une connaissance holistique de l'océan dont ce livre est le fruit, destiné à construire un meilleur futur.
Questions à l'auteur
Vous écrivez sur la mer depuis 40 ans. Ce « catalogue de ressources » très personnel constitue-t-il un bilan de vos recherches ?
J’ai orienté une bonne partie de mon existence, de mes voyages et de mes livres (une trentaine) vers cet univers encore si mystérieux. Aujourd’hui il y a urgence : d’un côté l’humanité se tourne enfin vers l’océan, et de l’autre, les eaux montent et sont pillées à un rythme alarmant. Mais des forces pacifiques et déterminées se lèvent. J’ai voulu profiter de mon expérience, de mes réseaux, pour réaliser ce livre à la fois initiatique et pratique. Comprendre que la mer est une entité sensible, voire consciente, doit nous pousser à la préserver, à lui permettre la résilience. Si la vie océanique meurt, du fait des prédations humaines, elle entraîne toute la biosphère avec elle. Les « milliers d’initiatives » que vous recensez peuvent-elles nous sauver ? Nous sommes au début d’un nouveau processus, un phénomène de société : la prise de conscience que nous n’aurons pas de futur sans l’océan ; sans lui, plus de vie. Lorsque je me suis lancé dans ce projet de livre positif, je ne m’attendais pas à découvrir une telle multitude d’initiatives, petites ou grandes, qui éclosent sur la planète. Nous devons cesser d’être des touristes passifs pour devenir des acteurs, des lanceurs d’espoir et de cercles vertueux. Cela est désormais possible grâce aux sciences participatives, qui transforment n’importe quel plongeur, marin, surfeur ou internaute, en puissant acteur de la protection marine. C’est la naissance de l’océan digital au service des citoyens de l’océan. J’ai voulu en donner les clés. Vous parlez des cultures d’algues aussi bien que des bateaux solaires ou des techniques de dépollution. Pourquoi avoir démarré par les plongeurs en apnée… qui n’inventent aucune technique ? Une étude récente estime que 85 % des métiers à l’horizon 2030 n’existent pas encore. Je suis convaincu qu’une bonne partie de ces nouveaux métiers auront un lien avec l’océan. Pour pouvoir aimer la mer, la protéger, y vivre, y travailler, il faut avant tout y plonger, corps et âme. Les dauphins nous réapprennent l’apnée. C’est le premier pas vers l’« océanisation » de l’humanité. Qu’ont en commun les hommes et les femmes de toutes nationalités dont vous parlez ? Ils savent que l’océan est leur origine mais aussi leur devenir. Ils viennent de toutes les cultures et chacun travaille avec les moyens du bord. Ils vivent un peu partout sur la planète, mais l’océan est leur vraie nation. Nos ancêtres souvent ne savaient pas nager et craignaient la mer. Vous pensez que nous sommes des mutants ? Dans les années 1950 encore, la mer semblait réservée aux aventuriers ou aux sportifs d’exception. Aujourd’hui, les exploits et records marins sont pulvérisés. Les nouvelles générations de watermen et waterwomen sont capables de prouesses sur et sous l’eau. Ils sont les premiers maillons de la chaîne. Nous allons consciemment redevenir les êtres semi-aquatiques que nous n’avons jamais cessés d’être. Et cela pour protéger l’océan et vivre en harmonie avec lui. |