" Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde." Albert Camus
D'AAU (Assigned Amount Unit), permis d’émissions négociable attribué à un État dans le cadre du protocole de Kyoto, à Zoosaprophage (zoosaprophagous), espèce se nourrissant d’animaux morts, vous apprendrez peu à peu (mises à jour régulières) tout le vocabulaire de la nature!
Préambule de la version 2020
Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, tant le vocabulaire de la diversité biologique et de la conservation de la nature est devenu complexe, complexifié même, en raison de cette tendance fâcheuse à croire que, pour être pris au sérieux, il faut user d’un langage difficile à comprendre. Pourtant la nature n’a pas besoin d’une surenchère jargonneuse, mais d’être expliquée et comprise par tous pour être mieux protégée.
Cet ouvrage vise à donner des définitions, parfois très courtes, de termes essentiels dans les domaines liés de la diversité biologique et de la conservation de la nature, avec un accent particulier mis sur les différentes notions essentielles dans la gestion des aires protégées. La première édition était indiquée comme dictionnaire. De nombreux lecteurs m’ont fait remarquer qu’un dictionnaire ne fournissait que la définition des mots et non les concepts qu’ils engendraient. Après réflexion, et sans prétention aucune, j’ai décidé de transformer l’appellation de l’ouvrage en dictionnaire encyclopédique, permettant ainsi le développement et l’actualisation, au fil des années et des recherches bibliographiques, des différents concepts abordés.
Je me suis employé à proposer la définition la plus simple possible, en faisant parfois la synthèse de différentes définitions qui paraissaient analogues mais dont les termes employés peuvent prêter à interprétation. Je ne prétends pas fournir ici, pour chaque terme, une définition complète, définitive et unaniment validée mais, au moins, de mettre à disposition des définitions permettant une première approche. Dans certains cas, l’emploi de la bonne définition peut permettre d’éviter discussions, polémiques, voire contentieux. Tel est par exemple le cas des mots conservation, protection et préservation qui ne sont pas équivalents, mais qui pourtant sont parfois employés les uns à la place des autres.
J’ai également voulu fournir la meilleure équivalence possible avec les traductions correspondantes en anglais. Ceci n’était d’ailleurs pas le plus simple dans la mesure où de nombreux termes utilisés par les anglophones n’ont pas d’équivalence en français hexagonal et la réciproque se vérifie également. Parfois, il est apparu plus simple de prendre les équivalences proposées par les Canadiens francophones qui peuvent traduire avec une grande facilité les termes employés par les Nord-Américains de langue anglaise.
Cet ouvrage est destiné aux étudiants qui me sollicitent souvent, parfois trop même, car je ne suis pas là pour réfléchir à leur place ni rédiger les mémoires qui doivent prouver leur valeur, aux conservateurs de la nature, aux enseignants, aux décideurs, aux juristes, au personnel des aires protégées, en pensant plus particulièrement à celui des aires protégées d’Afrique francophone, qui n’a pas toujours la possibilité de rechercher sur le net la signification d’un terme particulier et qui cherche la bonne utilisation d’un vocabulaire couvrant différents domaines des sciences de la terre et de la nature. Et il me semble bien préférable de savoir ces gestionnaires sur le terrain plutôt que devant l’écran de leur ordinateur, comme cela est hélas bien trop souvent le cas.
J’ai donc essayé d’y inclure non seulement des termes s’appliquant directement aux aires protégées et à leur gestion, mais également à l’environnement global. Il est parfois difficile de savoir où arrêter et on pourra s’étonner de trouver des mots qui a priori n’ont qu’un rapport éloigné avec le thème traité, mais qu’on trouve pourtant dans diverses publications. Il s’agit d’ailleurs souvent d’une prospection à effet démultiplié car trouver la définition d’un mot nécessite généralement de préciser le sens d’un autre. Une seule définition peut ainsi conduire à plusieurs heures d’analyse de mots liés.
De nombreuses définitions sont reprises de différents dictionnaires, lexiques ou de glossaires, voire de publications scientifiques dans lesquelles les auteurs ont tenté d’apporter leur expérience au contour d’une définition. Je n’allais pas réécrire ce que d’autres ont si bien rédigé avant moi. Parfois, j’ai repris pratiquement mot pour mot des définitions, tant celles-ci s’imposent à tous, ce qui est compréhensible car lorsqu’une définition est bonne, et unanimement acceptée, il n’est pas utile d’en proposer une autre. Afin de faciliter la consultation de ce Dictionnaire encyclopédique, j’ai fait le choix de ne pas toujours faire figurer, pour chaque définition, les références, d’autant que j’ai été amené à intégrer dans le paragraphe repris d’un auteur, une phrase extraite d’une autre publication. Toutes les publications utilisées sont citées à la fin de cet ouvrage, à part quelques notions trouvées sur Internet qui, une fois vérifiées, se sont avérées intéressantes à conserver, même si aucun auteur n’était indiqué.
Les auteurs qui se reconnaîtront, j’espère, ne m’en voudront pas d’avoir procédé ainsi, car ma seule motivation était de fournir des définitions simples et faciles à lire à des personnes ayant réellement besoin de cet outil pour pouvoir répondre aux questions qu’elles se posent. J’ai ainsi abondamment repris, partiellement ou totalement de nombreuses définitions touchant à la mer, dans son acception la plus large, énoncées dans l’excellent lexique de l’IFREMER, rédigé par François Cabane et publié en 2007. Le Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité de François Ramade est également une source inestimable de définitions utiles, indispensables même, comme d’ailleurs les différents Dictionnaires de ce grand scientifique qui restera une référence essentielle de l’écologie française. Je ne peux également que conseiller l’inestimable dictionnaire de Biogéographie végétale de Antoine Da Lage et Georges Métailié qui regroupe plus de 10 000 définitions dont un très grand nombre complète utilement les notions abordées dans le présent ouvrage.
Je n’ai pas référencé la célèbre encyclopédie en ligne, préférant utiliser les informations de base, qui d’ailleurs sont parfois reprises mot pour mot dans celle-ci.
Cet ouvrage reprend également, de manière résumée, les études et travaux intégrés dans le Manuel de gestion des aires protégées d’Afrique francophone et dans le Manuel de gestion des oiseaux et de leurs habitats en zones côtières, ouvrages collectifs que j’ai dirigés.
L’organisation de ce dictionnaire encyclopédique est simple. Les mots ou expressions sont présentés par ordre alphabétique, mêlant ainsi définitions de termes utilisés plus ou moins fréquemment et présentation de concepts régissant le fonctionnement des écosystèmes ou les grandes notions de la conservation. Pour chaque mot ou expression retenu figure entre parenthèses la traduction ou les traductions en langue anglaise quand il était possible de la trouver, ce qui, parfois, n’a pas été le cas.
De tous ces apports, il ressort un dictionnaire encyclopédique dont le nombre de définitions est passé de 3741 en 2015 à 4315 en 2016 et à 4862 en 2017 et 5308 en 2018, 5343 en 2019 et 5534 en 2020. Dans cette nouvelle édition de nombreux termes ont été revus et leur définition actualisée en fonction des nouveaux éléments que nous avons trouvés. De même, j’essaie dans chaque édition d’apporter des éléments de connaissance sur les accords internationaux qui tentent de réduire la crise écologique en cours, mais dont la portée reste parfois bien trop faible par rapport aux enjeux.
De nombreuses définitions ont été complétées, certaines revues totalement, afin de prendre en compte les discussions des auteurs sur le sens à attribuer à un terme ou à une expression. Les messages de nombreux étudiants, les discussions avec des spécialistes m’ont ainsi amené à approfondir, voire à modifier le sens premier que j’avais donné à un mot ou à une expression.
Une forte demande s’est également dégagée pour un approfondissement sur les indices, que j’ai essayé de présenter sous une forme relativement simple, tout en conservant à l’esprit qu’il sera nécessaire d’y revenir dans les versions futures.
Un des reproches de la première version était lié au manque d’illustrations, photos ou graphiques expliquant mieux les notions abordées. Les versions suivantes avaient amélioré considérablement ce point, même si certaines définitions sont restées sans les illustrations qui auraient pourtant permis de mieux les comprendre. Il s’est cependant avéré difficile de disposer d’un ouvrage facile à télécharger et richement illustré. Celui-ci est en projet mais sa réalisation requiert beaucoup de temps.
Mon but est que cette masse d’informations puisse être utilisée rapidement et facilement. L’ouvrage n’existe qu’en format pdf, ce qui permet une recherche très rapide des mots ou expressions pour lesquels une définition est recherchée. Je ne tire donc aucun profit financier de sa diffusion, malgré les centaines d’heures qui ont été nécessaires à la rédaction et à la relecture de l’ensemble. À titre d’information, la révision de la version préparée sur la base de la version 2015, correspondait à environ 250 heures de travail effectif (lecture d’articles, synthèse, intégration dans les définitions), sans compter le temps de recherche bibliographique à partir de différents moteurs de recherche. L’actualisation de la version 2017 a nécessité un peu plus de 400 heures, celle de 2018, pratiquement autant. Pour celles de 2019 et 2020, cela correspond à environ 200 heures chaque année.