La photographe Céline Clanet mêle des prises de vue en noir et blanc, réalisées dans différentes forêts françaises, et des micrographies d’éléments organiques collectés sur ces mêmes territoires. Jouant avec les échelles, l’artiste explore la surface du monde et nous ouvre les portes d’un univers à la fois étrange et familier.
Dans les systèmes électriques et électroniques, un « ground noise » est une interférence sonore, un bruit parasite, considéré comme nuisible. Tel celui d’un insecte volant piégé dans une lampe, c’est un bruissement continu, un bourdonnement, une vibration qui cherche à s’échapper. Le monde foisonnant de la faune composée d’insectes et d’arthropodes éveille en nous des réactions primitives, et c’est précisément cet univers, rarement donné à voir, que la photographe nous dévoile.
La délicatesse d’une antenne de moustique, le manteau poudré d’un papillon de nuit, la transparence d’une aile de mouche… Pour saisir l’élégante poésie des insectes et aussi des arthropodes (qui n’ont pas six, mais huit pattes, telles les araignées), la photographe Céline Clanet a commencé par récolter quelques spécimens dans des forêts françaises. Puis elle a utilisé un microscope électronique à balayage, instrument qui sert d’habitude à explorer l’anatomie microscopique des êtres vivants. Elle a réuni ses prises de vues, dont certaines sont présentées ici, dans un livre, Ground Noise (éd. Actes Sud, 2023). (texte GEO)